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APPROCHE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE A) Approche qualitative

Cette approche rejoint plus la réalité socio-économique, l'élément fondamental qui revient avec constance quoique selon les intensités varie est l'aspect humain lié à l'entreprise.

La PME est « une unité de production ou de distribution, une unité de direction et de gestion, sous l'autorité d'un dirigeant entièrement responsable de l'entreprise, dont il est souvent propriétaire et qui est directement lié à la vie de l'entreprise »1

Cette dimension humaine liée à la personnalisation de la gestion des PME est certes l'élément qui transcende l'ensemble des définitions. Une entreprise peut être considérée comme PME lorsque l'entrepreneur lui-même est en mesure de :

• Diriger la firme

• Prendre des décisions essentielles

• Cueillir les fruits ou supporter les pertes générées par la prise de risque • Prendre en charge le financement de l'entreprise.

En règle générale, les dirigeants des PME ne souhaitent partager avec des tiers ni la propriété, ni la décision, ni le contrôle, ni les gains éventuels, ni les décisions quant à l'affectation des ressources et des bénéfices.

En Grande-Bretagne, un travail d'envergure fut entrepris afin de conceptualiser la petite entreprise comme entité socio-économique. Ce travail a été confié à une commission placée sous la présidence du Professeur J.E Bolton2. Ce rapport de Bolton insiste aussi sur les éléments liés à la personnalité du dirigeant de la PME.

1

CGPME (Confédération Générale des PME). Définition permanente 1983. pi.

Ainsi selon cette analyse "la PME est dirigée par ses propriétaires d'une manière personnalisée et non par le biais d'une structure managériale formalisée « La PME se caractérise par un organigramme plat par rapport à celui d'une entreprise de plus grande dimension. Ce rapport insiste sur le fait que la PME est une entreprise qui, en termes économiques ne possède qu'une part relativement petite d'un marché.

Cette définition rejoint celle donnée par les USA dès 1953.

Ainsi, le Small Business Act1 retenait comme critère déterminant le fait d'être géré de façon indépendante, d'appartenir à un entrepreneur indépendant et de ne pas avoir de position dominante sur le marché. Les deux premiers critères liaient donc des PME à l'indépendance de gestion de l'entrepreneur et à sa propriété de capital de l'entreprise, seul le troisième critère se référait à une structure de marché.

Aujourd'hui dans différents pays, surtout au sein de l’Union Européenne, on observe cette identification à l'individu. La PME est régie par un homme-orchestre qui possède au moins 2 des caractéristiques suivantes :

1) Un staff de direction relativement peu spécialisé

2) Des contacts personnels étroits entre les organes de direction - ouvriers - clients -fournisseur - Propriétaire.

3) Impossibilité de se procurer des fonds en recourant directement au marché des capitaux

4) Un manque de poids dans les négociations d'achat et de vente

5) Une intégration relativement étroite à la collectivité locale à laquelle appartienne dirigeants et travailleurs.

6) Une dépendance plus ou moins grande à des marchés et des sources d'approvisionnement locaux.

Les PME ne sont donc pas des grandes entreprises de petites tailles2, elles ne sont pas simplement figées dans une définition statique. Les PME sont variés dans leur réalité socio-économique qui transcende même le concept d'entreprises. Elles

sont diverses de leur dynamique. Elles peuvent devenir moyennes ou grandes. Elles peuvent rester petites.

Dans une analyse de synthèse des définitions qualitatives plus complexes, certains distinguent quatre (4) grands groupes :

• Celles qui s'appuient sur le type d'origine ou de propriété de l'entreprise ; • Celles qui introduisent les stratégies ou les objectifs de la direction • Celles qui se basent sur l'évolution ou le stade de

développement ou d'organisation de la firme ;

• Celles qui touchent au secteur ou au type de marché dans lequel elles évoluent.

L'intérêt de cette typologie est de mettre en lumière la diversité de l'approche de la PME, ensuite de mettre en exergue les multiples facettes du phénomène PME ainsi que sa dynamique.

L'ensemble de ces aspects repose sur une réalité fondamentale le pouvoir personnalisé de "l'homme orchestre". La vie et la survie de l'entreprise sont étroitement liées à la dimension humaine de celui qui la gère et qui assure la responsabilité.

Ces différentes définitions de type qualitatif ont le mérite de dégager les caractéristiques usuelles de la PME.

Aussi n'est-il pas étonnant de constater que le législateur lorsqu'il aborde l'étude les PME préfère se référer à des critères quantitatifs compte tenu des impératifs statistiques.

B) Approche quantitative

Dans une étude sur les PME en Europe, la commission des communautés européennes constate que, dans les divers Etats membres, la PME est en général définie au moyen de critères essentiellement quantitatifs, mais souvent différents, ce qui rend difficile les comparaisons internationales.

Les critères quantitatifs utilisés s'efforcent principalement de cerner l'aspect dimension de l'entreprise. Parmi ces critères nous trouvons le profit, la valeur ajoutée, le capital, le patrimoine net, la capacité de production, le nombre de personnes employées, le chiffre d'affaires, la part du marché, les investissements, les bénéfices, le rayon d'activité géographique, la productivité annuelle. Tous ces éléments n'ont pas la même pertinence, certains d'entrés eux se révèlent peu représentatifs de la réalité de la dimension de l'entreprise.

Les critères les plus utilisés sont : • Le chiffre d'affaires

• Le nombre de travailleurs

Mais à la suite des chocs pétroliers et de la crise économique qui en a résulté, les instances européennes ont pris conscience du rôle des PME dans l'économie européenne ce qui a conduit la Commission Européenne à mettre en place en 1992 "l'observatoire européen des PME".

Dès sa création, celui-ci constate qu'il n'existe aucune définition standard fondée utilisant un critère quantitatif détaillé précis sur le nombre d'employés. Les PME sont définies à cette fin comme des entreprises de moins de 500 travailleurs. L'observatoire distingue :

• Les très petites entreprises de 0 à 9 employés qui incorporent donc les indépendants.

• Les petites entreprises qui emploient de 10 à 99 personnes • Les entreprises moyennes entre 100 et 499 employés.

Certains auteurs estiment que pareille définition a le mérite de la clarté et de la simplicité.

Le seuil retenu est peu sélectif puisqu'il regroupe presque la totalité des entreprises de la communauté (99%). De ce fait la commission a redéfini la notion de PME en 1996.

Sont considérées comme PME les entreprises : • Employant moins de 250 personnes

• Dont le chiffre d'affaires n'excède pas 40 millions d'Euros, soit le total du bilan annuel n'excède pas 27 million d'Euros

• Qui respectent un critère d'indépendance.

Cette définition est en principe utilisée dans le cadre de l'ensemble des politiques gérées par la commission européenne. Elle est utilisée par la B.E.I (Banque Européenne d'Investissement) et le F.E.I (Fonds Européen d'Investissement) et par les Etats membres afin de renforcer la cohérence et l'efficacité des politiques concernant les PME et de réduire les distorsions de concurrence, d'autant plus qu'un certain nombre de programmes sont communs ou cofinancés par ces différentes entités.

L'analyse des différentes définitions a le mérite de montrer la diversité de ce phénomène multiforme que constitue la PME. Elles montrent la variété de ce type d'entreprises et la difficulté d'une définition unique et universelle. Un caractère s'avère cependant déterminant : la personnalité du dirigeant.