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d’investissement public : Projets planifiés et pression des besoins :

PARAGRAPHE 2 : MUTATION DU SYSTEME PRODUCTIF NATIONAL ET REFORMES :

B- Rappel historique :

1) La conception libérale du rôle de l’Etat :

Les idées libérales connaissent un grand essor dans les pays européens au 19ème siècle. La conception de l’Etat véhiculé est celle de l’Etat Gendarme garant de la souveraineté et assurant la sécurité. Peu à peu il prendra en charge les missions de services publics classiques. Mais l’Etat va commencer à devenir réellement interventionniste après la première guerre mondiale en assurant directement certaines activités économiques. Le replis du libéralisme pur au profit de l’Etat interventionniste est un phénomène qui ne fera que s’accentuer tout au long du siècle à la faveur des guerres et des crises économiques.

J.M KEYNES a révélé que la grande crise de 1929 a fait apparaître l’irréalisme de certaines hypothèses néoclassiques. La conception économique keynesienne est active, l’économie n’est pas figée, l’homme l’a crée, la modifie, il doit pouvoir la maîtriser. « Puisqu’il est impossible de demander à chaque individu d’organiser son action économique dans un sens précis ». C’est le gouvernement qui détient les rênes

de l’Etat interventionniste. L’Etat va alors devenir lui-même entrepreneur en créant des entreprises publiques placées directement sous son contrôle.

La fin de la deuxième guerre mondiale marque un pas décisive dans la politique interventionniste des Etats qui s’attèlent à la reconstruction de leur pays. On assiste à ce moment là à d’importantes nationalisations. Au cours des décennies qui suivent, les Etat unis vont diversifiés leur mode d’intervention et règlementer de plus en plus la vie économique par la multiplication du contrôle des entreprises privées, l’instauration des monopoles, la réglementation des prix etc…

Au début des années 1970 un fort courant libérale favorablement opposé à l’interventionnisme étatique se développe aux USA et en Angleterre. Ce courant défendu par le Président Reagan et Mme Thatcher va peu à peu s’étendre à tous les pays occidentaux.

Dans les pays en voie de développement et dès leur accession à l’indépendance, l’Etat s’est impliqué directement dans la vie économique, il s’est justifié d’une part par le souci de préserver sa souveraineté et d’autre part par la faiblesse et parfois l’inexistence du secteur privé. C’est à la faveur de la grave crise économique de la fin des années 1980 que le courant libérale va se répandre dans la presque totalité des pays y compris ceux de l’Europe socialiste.

Les critiques à l’encontre de l’Etat providence ne manque pas. Elle sont résumées dans cette réflexion d’un conseillé du Président Carter « il y a dix ans l’Etat était largement considéré comme un instrument destiné à résoudre des problèmes. Aujourd’hui pour de très nombreuses personnes le problème c’est l’Etat lui-même »1.

De manière générale, il est reproché à l’Etat son omniprésence qui limite la liberté de l’individu, l’initiative privée doit être la règle et l’intervention étatique l’exception.

Toujours, selon cet auteur doit se désengager des activités économiques, l’idée qui prédomine étant que « moins d’Etat c’est mieux ». Le secteur public doit être réduit au profit du secteur privé et l’Etat doit lui céder la place chaque fois qu’il est en

mesure de le remplacer. En réglementant, l’Etat libérale doit créer les conditions nécessaires au développement des entreprises par l’établissement de « règles de jeux » transparentes qui déterminent un cadre véritablement concurrentiel, il doit également assurer les investissement que le privé n’est pas à même de prendre en charge. Il conserve donc un rôle supplétif en cas de défaillance du privé. En ce qui concerne les entreprises publiques la règle est que le plus grand nombre doit être privatisé.

Pour parvenir à mettre en œuvre cette vision théorique de l’Etat libéral moderne les gouvernements vont être amenés à recourir à un certain nombre de mesures. Toutes ces mesures nous les regroupons sous le terme générique de désengagement de l’Etat qui nous paraît être le plus adéquat et qui signifie la réduction de la sphère étatique au profit du secteur privé.

Le désengagement de l’Etat peut regrouper plusieurs définitions : 2) Désétatisation :

Pour Abdellatif Benachenhou1 la désétatisation pourrait signifier d’abord le redécoupage dans l’organisation de l’économie, des frontières entre le secteur public et le secteur privé par la privatisation totale ou partielle du premier et l’encouragement du second. Elle peut aussi signifier le retrait du rôle de l’Etat du secteur économique, elle peut concerner les formes de gestion sans changements de type de propriété enfin elle a un autre sens lorsqu’elle signifie une moindre ou une non intervention de l’Etat dans la régulation de l’économie.

3) Déréglementation :

La définition de la déréglementation n’est pas aisée comme le fait remarque J. Chevalier2 « ce que le concept de déréglementation a gagné en extension, il l’a perdu en compréhension » il faut préciser que la déréglementation ne signifie pas absence de réglementation. Au contraire, l’intervention de l’Etat dans la réglementation de certains secteurs est indispensable pour définir les règles de jeux que les intervenants devront respecter. C’est le cas dans le domaine de la concurrence notamment lorsque

l’Etat se retire d’une activité dont il avait le monopole, une réglementation de cette activité est alors nécessaire.

4) Application des règles de gestion :

Cette forme consiste à introduire des règles d’organisation et de gestion dans l’entreprise publique. Le plus important des changements apporté à l’entreprise dans le cadre d’une gestion privatisée est la modification de son statut et sa transformations en

sociétés commerciales ce qui entraîne sa soumission aux règles de droit commun.

Cette soumission a pour conséquence de soustraire la société à l’autorité de l’Etat. Les réformes des années 1980 et 1990 illustrent parfaitement cette forme de privatisation, l’entreprise est transformée en sociétés par actions (SPA) ou sociétés à responsabilité limitée (SARL). L’Etat est le seul actionnaire mais il n’est plus gestionnaire. Il exerce les prérogatives qu’il détient en tant qu’actionnaire par l’intermédiaire des fonds de participations, holding, SGP, organisme charger de gérer le portefeuille de l’Etat.

Il s’agit enfin de rechercher un développement harmonieux, équilibré faisant un dosage mesuré entre initiatives privées et l’inévitable intervention du service public relevant de l’Etat pour une gestion optimale de l’économie nationale.

Conclusion :

L’expérience historique de la PME – PMI appartient à la période de l’indépendance politique de notre pays. L’effort d’industrialisation et de développement s’est concrétisé par la mise en place d’un tissu industriel qui comporte un ensemble de branches productives de moyens de production et un ensemble de branches qui produisent des biens de consommation. C’est dans ces dernières que l’on peut classer la plus grande partie des unités industrielles appelées PMI, leur création a obéit surtout à des motifs sociaux. Mais la PMI n’est pas seulement publique. Il y a aussi la PMI privée dont le seul but est le profit, celle-ci est le résultat d’une industrialisation substitutive à l’importation de certains biens de consommation. La PME – PMI se souciait très peu de la concurrence car ses débouchés étaient assurés puisqu’elle jouissait d’un quasi monopole dans son domaine.

Les réformes économiques ont entraîné un rétrécissement de la demande face à la concurrence des produits étrangers très présents sur le marché algérien et à des prix fort intéressants. De ce fait, les PME – PMI redécouvrent les aléas du marché et ont fini dans certains domaines par fermer leurs portes.

Dans ce contexte de transition à l’économie du marché, que deviendra le statut de la PME – PMI algérienne, quels changements introduire dans le mode de fonctionnement de ces entreprises,

Quelles sont les nouvelles contraintes à surmonter dans ce nouvel environnement concurrentiel ?

Quels sont la place et le rôle que doit entreprendre l’Etat pour redynamiser ce secteur très fragilisé face aux mutations de l’économie internationale ?

CHAPITRE III

LES PROBLEMES INHERENTS AU DEVELOPPEMENT DE