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PARAGRAPHE 2 : CARACTERISTIQUES DE LA PME – PMI

D) Royaume-uni :

L’expérience britannique vient appuyer mais dans une moindre mesure l’enquête régionale menée par S. FOTERGILL et G GUDGIN1 dans les East Midlands révèle le même phénomène. Pour la période de 1968 à 1975 le taux de croissance d’emplois dans la seule industrie manufacturière est de 2,7% pour la classe d’emploi de 0 à 20, de 2,3% pour celle de 21 à 50 et de 1,5% pour celle de 50 à 99 salariés. Dans les classes d’emplois plus importantes on observe une décroissance des effectifs de l’ordre de -2,2% et de -5,9% respectivement pour les classes de 101 à 500 et de plus de 500 travailleurs.

Sur la base des mêmes données STOREY2 a mis en évidence que 42% des 55600 nouveaux emplois dans les East Midlands entre 1968 et 1975 ont été le fait de firmes nouvellement créées. Par ailleurs, il souligne que seules les petites entreprises révèlent une tendance à accroître l’emploi.

D’autres études menées au Royaume-Uni confirme le phénomène de croissance de la petite dimension et de régression de la grande entreprise.

Tableau 2 : Distribution de l’emploi par classes d'effectifs par pays en 1996 (hors secteur primaire) PME (0-249) GE (>250) Total Total (1.000) Très petites (0-9) Petites (10-49) Moyennes (50-249) Sous total % de l'emploi Autriche 25 19 21 65 35 100 3470 Belgique 48 14 11 73 27 100 3.835 Danemark 30 22 18 70 30 100 1.590 Finlande 23 16 17 56 44 100 1.030 France 32 19 15 66 34 100 15.310 Allemagne 24 20 14 57 43 100 29.090 Grèce 47 18 14 79 21 100 1.585 Irlande 18 16 14 49 51 100 840 Italie 48 21 11 80 20 100 14.040 Luxembourg 19 26 29 71 29 100 155 Pays-Bas 26 19 15 60 40 100 5.295 Portugal 38 23 18 79 21 100 2.800 Espagne 47 19 12 79 21 100 10.910 Suède 25 17 16 59 41 100 2.030 Royaume-Uni 31 16 12 59 41 100 20.420 UE 33 19 14 66 34 100 111.405 Islande 35 24 24 76 24 100 85 Norvège 32 21 18 71 29 100 1.045 Suisse (+FL) 23 22 21 67 33 100 2.540 Pays Non-UE 26 22 20 69 31 100 3.670 Europe 19 33 19 14 66 34 100 115.075

Le tableau montre que dans l’ensemble des pays de l’espace économique Européen, les entreprises de moins de 250 personnes représentent plus de 66% de l’emploi, les très petites entreprises, les petites entreprises et les entreprises moyennes fournissent respectivement 40% , 19% et 13% de l’emploi.

Tendanciellement, c’est au sein des pays du sud de l’Europe que l’on retrouve la plus forte proportion des personnes employées par des petites voire de très petites

entreprises. Ce phénomène peut être partiellement expliqué par une plus grande importance de l’artisanat dans ces pays.

Quels que soient études et les pays considérés les différents auteurs s’accordent à constater que depuis le début des année 70 les performances des PME en matière d’emplois sont meilleures que celles des grandes entreprises. Dans la majeur partie des pays occidentaux, leur part dans l’emploi a augmenté au cours de ces dernières années. Ce mouvement renverse la tendance qui prévalait auparavant durant les décennies précédentes les grandes entreprises avaient le plus augmenter leur effectif parallèlement à l’accroissement de leur part relative dans le nombre total d’entreprises. Ceci confirme donc que la crise des années 70 et ses conséquences ont modifié le sens de la corrélation entre emploi et taille d’entreprises.

Quels sont alors les facteurs qui expliquent ce dynamisme ?

Notons d’abord qu’un certain nombre de facteurs sont avancés en vrac dans plusieurs analyses :

- Présence de stimulants intellectuels dans le voisinage des entreprises.

- Existence de structures financières particulièrement aptes à satisfaire les besoins en capital propre des PME.

- L’essaimage d’innovation technologique par les grandes entreprises au profit des PME – PMI qui acceptent certaines activités.

- Accès aux marchés publics.

- Le développement de l’offre de sous-traitance de la part des grandes entreprises qui trouvent ainsi un palliatif à leur absence de flexibilité.

Il est aujourd’hui acquit dans la plupart des pays que ces facteurs renforcent ou catalysent le phénomène de création d’emplois.

Aussi nous arrêteront-nous plus longuement sur les facteurs dont l’interprétation est plus problématique.

· Un première explication résiderait dans le fait que les PME auraient de meilleures performances que les grandes entreprises. Si on analyse plus directement le

mouvement de création d’emplois on constate qu’il n’est pas la contrepartie de faiblesse de gain de productivité mais est plutôt associé à une meilleure résistance à la diminution du taux de croissance.

· Une seconde explication attribue la forme des PME au développement du chômage. Par la force des choses et sur la base d’incitation financière, un certain nombre de chômeurs auraient créés leurs propres entreprises, cette hypothèse est avancée dans plusieurs pays à commencer par la Grande Bretagne ou l’Italie. Dans une enquête britannique le chiffre des PME créés par les travailleurs au chômage avoisine les 20%.

· L’explication qui parait avoir tenue à ce jour la place la plus importante chez les économistes concerne l’attitude relative des grandes et petites entreprises face au

problème de l’incertitude une première version de cette explication consiste à dire

que les petites entreprises seraient moins rigides que les autres du fait de leur petite ou moyenne taille et qu’elle serait donc plus aptes que ces dernières pour traverser une conjoncture difficile où prédomine l’impossibilité de prévoir de manière fiable. Dans le cas des grandes entreprises les décisions doivent nécessairement s’appuyer sur le long terme. Des modifications de l’emploi ne pourront donc être envisagées que dans le cadre d’anticipation à long terme ce qui les rend très aléatoires en période d’incertitude.

Les PME dont l’intensité capitalistique est généralement plus faible et qui recours à des modes de gestion de main d’œuvre beaucoup plus flexibles pourront modifier l’utilisation des ressources humaines en fonction de révolutions courantes de la production.

Les ajustements relèveront de la recherche d’une rentabilité immédiate et l’emploi sera « liquide ».

En période de crise les grandes entreprises ont du mal à trouver ces ajustements. A l’inverse les PME « suivront le marché » quitte à ce que cela se traduise par une accélération des créations d’emplois et des disparitions d’emplois.

Conclusion :

De tout ce qui précède, nous pouvons dire que les PME – PMI dans les pays industrialisées gagnent de plus en plus de terrain. Elles jouent un rôle important tant au niveau de leur contribution au produit national qu’au niveau de leur fort potentiel de création d’emplois, leur nombre dépasse 22 millions aux USA et plus de 21 millions dans les pays membres de l’Union Européenne. Mais qu’en est-il de ces entreprises dans les pays en développement et en particulier en Algérie, de leur naissance, de leur émergence et de leurs difficultés face à un environnement en pleine mutation et qui ne cesse de s’adapter à la segmentation croissante des marchés et à l’accélération du changement.

Les réponses à toutes ces questions ainsi que d’autres feront l’objet de notre prochain chapitre.

CHAPITRE II

CONSTITUTION DU PATRIMOINE PRODUCTIF