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Performances de l’entreprise publique :

d’investissement public : Projets planifiés et pression des besoins :

PARAGRAPHE 2 : MUTATION DU SYSTEME PRODUCTIF NATIONAL ET REFORMES :

B- Performances de l’entreprise publique :

1) Baisse de la production industrielle et sous utilisation des capacités de production :

Tableau N°08 : Production industrielle par tête d’habitant (1983 – 2003)

U : $ US 1983 2003 ¹ Algérie 280 147 -133 Maroc 123 242 +119 Tunisie 177 449 +272

Tableau N°09 : Valeur ajoutée de l’industrie manufacturière par tête d’habitant

1983 2003 Evolution

83-2003 en 3% En $US Indice En $US Indice

Algérie 280 100 147 100 -47.7

Maroc 123 44 242 165 +96.4

Tunisie 177 63 449 305 +154.3

Source : A. Bouyacoub : les 3 grands reculs de L’Economie Algérienne

Pour la période 1993 – 2003, la production a connu une chute annuelle de 1,1%. Cette chute est beaucoup plus important si on l’a compare à celle de nos voisins. En 1983, l’Algérie occupait la première place en matière de production industrielle par tête d’habitant, loin devant le Maroc et la Tunisie, elle produisait 280$ par tête d’habitant, alors que le Maroc en produisait 123$ et la Tunisie 177$.

Vingt ans après, la situation s’inverse totalement pour l’Algérie qui descend à la dernière place. En 2003, elle n’a produit que 147$ par tête d’habitant (-137$) alors que le Maroc en a produit plus 242$ et la Tunisie 449$.

En vingt ans la Tunisie a produit 3,1 fois plus que l’Algérie et 1,86 fois plus que le Maroc.

Les réformes opérées dans ces pays ont donné des résultats très palpables au plan industriel. En Algérie les multiples assainissements et restructurations du secteur industriel n’ont pas produit des résultats positifs puisque la production par tête d’habitant a chuté de presque 50% (-47,7%) au moment où elle double pour le Maroc (96,4%), et elle triple pour la Tunisie (154,3%) (voir le tableau N°10).

Si on prend la seule industrie manufacturière qui est sensée représenter les PME-PMI la part de celle-ci dans la production intérieure but ne cesse de baisser depuis 1970.

Tableau N°10 : Industries manufacturières publiques

1990 2000 2003 1990 – 2003 (%) Evolution Part dans production globale 71% 51.4% 47.1% -23.9% Part Dans la valeur ajoutée globale 74% 59.6% 55.4% -19.6% Source : ONS

71% de la production industrielle était due au secteur public en 1990, 51,4% en 2000 et 47,1% en 2003.

La régression industrielle publique est générale et touche l’ensemble des branches (à l’exception des branches matériaux de construction).

Tableau N°11 : Industries manufacturières publiques (Indice de production brute) Secteurs d’activités 1990 1995 2000 2004 90-04 I.S.M.E.E 99.6 74.5 56.6 74.7 -24.9 Chimie – Caoutchouc 97.2 86.2 97.2 77.7 -19.5 Agro alimentaire 101.5 89 85.5 40.5 -60 Textiles 105.1 73.1 33.4 24.7 -80.4 Cuirs et chaussures 107.1 42.6 15.5 13.9 -83.2 Bois et liège 107.4 60.1 35.6 29.3 -78.1 Industries diverses 67.8 46.6 26.5 25.3 -42.5 Matériaux de construction 98.6 89.7 97.1 106.7 +8.1 Moyenne* 97.9 67.4 50 40 -57.9

Source : Calculs personnels à partir de données ONS

Le tableau N°11 révèle la baisse continue de la production intérieure brute du secteur public. Cette décroissance régulière est accentuée par la sous-utilisation des capacités de production (T.U.C.) installées qui n’ont jamais étaient à un niveau aussi bas.

Tableau N°12 : Taux d’utilisation des capacités de production (industries

manufacturières publiques 2000 – 2004) 2000 2004 2000-2004 ISMEE 50% 50.1% - Chimie caoutchouc 44% 38.5% -5.5% Agro alimentaire 65% 39.3% -25.7% Textiles 31% 29.7% -1.3% Cuirs et chaussures 31% 12.9% -18.1% Bois 24% 20.7% -3.3% Matériaux de construction 64% 70.1% +6% Moyenne 40.8% 31.8%

Source : Calculs personnels à partir de données ONS

Ces industries souffrent d’un manque d’investissement et accusent selon le conseil national économique et social CNES un recul :

En 2003 : 18,1 milliards de dinars

En 2004 : 15,2 milliards de dinars (-16%)

Les investissements réalisés dans le secteur industriel public (hors hydrocarbures) représentent en 2004 : 3,4% du chiffre d’affaire réalisé dans ce secteur.

Une autre raison de cette crise de l’industrie publique est à rechercher dans l’obsolescence des équipements et des processus de production qui produisent des produits déclassés très largement concurrencés par les importations. L’ouverture commerciale a mis à nu la très faible compétitivité de l’industrie publique, les pertes de parts de marché sont considérables.

2) La part du secteur des industries manufacturières dans la valeur ajoutée :

En 1990, la part de la valeur ajoutée due aux industries manufacturières dans le PIB était de 11%, en 1995 ce taux tombe à 8,5%, en 2000 à 6% et en 2003 à 5,3% seulement.

Tableau N°13 : Parts de la VA des industries manufacturières/PIB 1990 1995 2000 2003

11% 8,5% 6% 5,3%

Source : ONS

3) La consommation individuelle des ménages :

Tableau N°14 : Evolution de la consommation par tête d’habitant

1983 2003 Evolution (1983 – 2003) En $ US Indice En $ US Indice Algérie 1048 100 861 -100 -17.9% Maroc 458 44 940 109 +105.2% Tunisie 721 69 1576 183 +118.7%

Dans ce domaine également les données globales indiquent que le volume de la consommation des ménages a augmenté au cours de la période 1983 – 2003 de 10,5%. Ce qui est insignifiant en vingt ans.

Les comparaisons montrent que le même indicateur a plus que doublé en Tunisie et au Maroc. Mais dans ce domaine, plus encore que les deux précédents, la référence à la population est fondamentale. Ainsi, le calcul de la consommation par tête d’habitant est incontournable pour évaluer l’effort de développement et pour opérer les comparaisons entre différents pays.

L’Algérie occupait également la première place en 1983 avec 1048$ de consommation par tête d’habitant loin devant le Maroc (458$) et la Tunisie (721$).

Vingt ans après la situation s’inverse totalement puisque notre pays enregistre en 2003 la dernière place avec seulement 861$ soit une baisse de 18% alors que le Maroc enregistre 940$ soit une croissance de 105%, la Tunisie dépasse tous ces pays 1576$ soit une croissance de 119%. Ce qui signifie que la croissance enregistrée par leur économie a eu des effets réels sur la population*.

Les résultats très faibles au cours de ces vingt dernières années malgré un taux d’investissement des plus élevés au monde montre l’inadéquation entre les efforts consentis et les résultats attendus.

La banque mondiale estime que « le manque de croissance s’élève au cour de cette période à 2,3% par an en raison principalement de la faible performance de la productivité totale des facteurs ».

PARAGRAPHE 4 : LE DESENGAGEMENT DE L’ETAT :

Tout au long des développements précédents concernant le plan d’ajustement structurel et les réformes engagées, nous avons évoqué le désengagement de l’Etat.

Un bref rappel théorique et historique nous permet de comprendre tous le sens et la portée du désengagement de l’Etat tel qu’il se produit dans presque tout les pays du monde.