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Contraintes et fortes pressions extérieures

d’investissement public : Projets planifiés et pression des besoins :

SECTION 2 Contraintes et fortes pressions extérieures

PARAGRAPHE 1 :LE FARDEAU DE LA DETTE EXTERIEURE

Au début des années 70, l’endettement des pays en voie de développement n’était pas important. C’est à partir de cette époque là qu’il va connaître une importante augmentation avec le recours par ces pays de façon systématique à des financements privés. Ces financements étaient plus coûteux et portaient sur des financements publics, les banques commerciales ont encouragé ce mouvement car elles voulaient placer leurs excédents financiers qu’elles recevaient des pays exportateurs. Ces pays n’ont pas eu d’hésitations compte tenu du taux d’intérêt relativement faible et du contexte économique caractérisé par une forte croissance.

Par ailleurs, certains pays hostile à l’idée d’accueillir des investissements étrangers par souci de préservation de leur indépendance économique ont eu massivement recours à l’emprunt extérieur pour financer leur investissement. C’est ainsi qu’ils vont continuer à s’endetter tout au long des années 70.

Au début des années 80 plusieurs évènements viennent précipiter la catastrophe financière. C’est d’abord la baisse des exportations des matières premières suite à la récession qui touche les pays développés ; mais c’est surtout l’augmentation spectaculaire du taux d’intérêt entre 1977 et 1980. Une partir importante de la dette ayant été contractée à un taux variable, l’augmentation du taux d’intérêt a grandement contribué à alourdir la dette.

Cependant, d’autres causes moins conjoncturelles doivent être recherchées dans la façon dont les pays en voie de développement ont fait usage de leur emprunts

extérieurs « ce sont les causes profondes » dira RAFFINOT1 et qui tiennent essentiellement à des choix et des modèles de développement qui n’ont porté leur fruits et ce sont soldés par des échecs.

On pense évidement aux grands projets industriels très coûteux qui n’ont jamais fonctionné au maximum de leur capacité et n’ont pas engendré l’effet d’entraînement escompter.

A) Le poids de la dette extérieure et chute brutale des prix du pétrole:

La dette extérieure algérienne s’élevait à un milliard de dollars en 1970. Cette augmentation importante s’explique par le fait que l’Algérie a fait massivement appel à l’emprunt international (financement des plans de développement successifs) et ceci pour dans une situation très favorable pour elle, caractérisée par une augmentation du prix du pétrole. Cette aisance financière lui a longtemps permis de respecter ses engagements et d’acquérir une réputation internationale de solvabilité.

Dès l’apparition des premiers signes de la crise financière à la suite de la chute brutale du prix du pétrole (avec un minima de 10$ US en 1986) les dirigeants ont multiplié les emprunts à court terme pour couvrir les besoins en financement extérieur devenus très lourds.

La dette qui était de 17,31 milliards $ US en 1985 a brutalement augmenté de 25% l’année suivante pour atteindre2 :

· en 1986, 21,72 milliards de dollars · en 1987, 25,8 milliards de dollars · en 1988, 26 milliards de dollars · en 1994, 29 milliards de dollars

· pour atteindre enfin les 32 milliards de dollars.

Cette somme n’est pas excessive par son volume mais le montant du paiement annuel de son service devient exorbitant. Le service de la dette est passé de 5 milliards

de dollars en 1985 à plus de 9 milliards de dollars en 1990 (presque le double). Il a fluctué autour de ce chiffre jusqu’en 1993.

Le service de la dette rapporté aux exportations, donnée plus significative montre que le poids de ce service devenait difficilement supportable :

· Presque 80% des recettes d’exportation d’hydrocarbures contre seulement 35% en 1985

· 60 à 66% en 1990. · 73,9% en 1991. · 76,5% en 1992. · 82,2% en 1993.

Le prix du baril du pétrole qui s’était stabilisé autour de 19 $ US après la baisse de 1986 connaissait une nouvelle baisse à 15 $ US en 1993 (Cf tableau)

Tableau N°06 : Evolution de la dette extérieure (70 – 98)

U : Millions $ US

Année

Stock Remboursement Service Total % % dette Principal Dette Export 1/4 3/4

(1) (2) (3) (4) 1970 940 35 45 1 340 70 3,4 1980 19 365 2 529 4 041 14 963 129 27,3 1985 18 374 3 504 5 041 3 070 130 35,8 1990 27 858 6 779 8 804 13 780 202 63,9 1991 28 199 7 220 9 168 13 206 213 69,4 1992 26 813 7 202 9 303 13 067 205 71,2 1993 25 757 7 362 9 146 11 894 217 76,9 1994 26 000 3 130 4 520 47,1 1995 31 600 2 474 4 244 38,8 1996 32 000 2 025 4 278 30,9 1997 31 222 2 354 4 465 30,3 1998 3 205 5 180 47,5

Source : M. MEKIDECHE, « L’Algérie entre économie de rente et économie

émergeante » Ed. Dahleb

De 1980 à 1990, les autorités empruntent 45,99 milliards de dollars et le pays est dans l’obligation de rembourser 61,5 milliards de dollars (répartis entre 18,5 milliards de dollars d’intérêts et 43,5 milliards de dollars de principal) ce qui va ouvrir

la voie au rééchelonnement de cette dette et à l’adoption d’une thérapie de choc prescrite par le Fonds Monétaire International. Désormais le plan d’ajustement structurel va faire office du programme officiel du gouvernement à partir de 1994.

C’est le poids accumule de ces déséquilibres sur une longue période qui a rendu indispensable l’ajustement. Aucune économie n’aurait pu continuer à supporter une telle décroissance* aussi longue et une détérioration continue de ces échanges extérieurs sans décider de l’opportunité de l’ajustement structurel.

PARAGRAPHE 2 : LE PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL (P.A.S)

La spirale infernale de l’endettement extérieur a débouché au début des années 80 pour certains pays, quelques années plus tard pour les pays producteurs de pétrole dont l’Algérie en fait partie, à l’Etat d’insolvabilité. Ces pays se trouvant dans l’impossibilité de rembourser leurs dettes. Les bailleurs de fonds internationaux notamment le Fonds monétaire international (F.M.I) et la banque mondiale (B.M), face à cette crise généralisée ont décidé de conditionnaliser tous les nouveaux prêts aux pays concernés.

Les conditions exigées par ces institutions sont l’engagement du pays emprunteur de prendre certaines mesures économiques et financières dans le but de parvenir à un équilibre qui leur permette un nouveau de dégager des excédents financiers destinés à rembourser leurs dettes.

« On est donc amené à parler de plan d’ajustement structurel pour désigner des programmes pour lesquels le retour à l’équilibre extérieur se fait à travers un ensemble de mesures institutionnelles ou réglementaires qui doivent permettre que s’exerce librement les mécanismes du marché et qui visent donc à supprimer les obstacles à une croissance forte. »1.

L’ajustement structurel implique donc un certain nombre de mesures d’ordre monétaire, fiscal, budgétaire et commercial destinés à rétablir les mécanismes du marché et la vérité des prix.

* le taux de croissance mesure l’évolution du PIB (soit la somme des valeurs ajoutées) de 1986 à 1993 nous avons eu une croissance négative (à l’exception de l’année 1989)

A ces mesures s’ajoutent d’autres mesures destinées à limiter l’interventionnisme de l’Etat dans l’économie :

- Privatisation du secteur public.

- Promotion du capital privé national à travers la création de pépinières de