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Essai d’évaluation des programmes de mise à niveau :

SECTION III : assistance et appuis des pouvoirs publics pour la promotion de la PME-PMI

PARAGRAPHE 4 : PROGRAMMES DE MISE A NIVEAU

F- Essai d’évaluation des programmes de mise à niveau :

Il est à noter qu’il y a eu d’abord méfiance et peu d’intérêts de la part des opérateurs vis-à-vis de ce programme pour deux raisons :

La première : on confondait mise à niveau et aide au financement des investissements.

La seconde : liée à l’esprit du chef d’entreprise algérien, l’entrée en vigueur de l’accord d’association, « c’était quelque chose qui n’était pas concret comme un danger lointain ».

Il a fallu donc impliquer les associations patronales, les chambres de commerce et d’industrie, assurer des compagnes de promotion (presse écrite, radio et TV). En plus ce qui a le plus éveiller l’intérêt des entreprises, c’est le bouche à oreille à partir des premiers résultats obtenus avec les entreprises qui avaient commencées à entrer dans le processus de mise à niveau (publication du bilan des 20 premières entreprises ensuite 30 et 50). C’est cette présentation de résultats par les entrepreneurs eux-mêmes qui a entraîné un engouement et un certain intérêt pour la mise à niveau.

Il y a deux façons d’évaluer la mise à niveau : 1) Sur le plan quantitatif :

Adhésion au programme :

550 PME adhèrent à fin 2005 au programme, si l’on considère que les PME privées et exclusivement l’industrie manufacturière et si l’on ne s’intéresse qu’à la population d’entreprises disposant d’un effectif au moins égale à 20 salariés permanents (leur nombre se situe entre 3500 et 4000 unités), les entreprises touchées représentent à peu prés 15 % de cette population. Pour les 550 entreprises concernées, il y a eu 1450 interventions pendant plus de trois ans. Ces interventions concernent :

- Visite de diagnostic (c'est-à-dire cerner la problématique des entreprises) - Actions de mise à niveau proprement dites.

- Actions de formation à travers tout le territoire national.

Financement au programme :

Le programme MEDA pour la période 1995 – 2001 est le principal instrument de la coopération financière entre l’union européenne et l’Algérie, il représente à fin 2001 : 254,2 millions € en crédit d’engagement voir tableau N°01

Tableau N°20 : Engagements effectués sous MEDA I, MEDA II (UE – Algérie)

Programmes MEDA I MEDA I I & II

Années 1995 1996 1997 1998 1999 Total 2000 2001 Total Total Montants (*) - - 41 95 28 164 30,2 60,0 90,2 254,2 (*) en million €

Source : www.deldza.cec.eu.init/ue.htm

Le montant des engagements effectués sous MEDA I est de 164 million €, les engagements effectués sous MEDA II (2000 et 2001) est de 90,2 millions € pour un montant total à fin 2001 de 254,2 millions €.

Les principaux projets financés sous MEDA concernent la coopération économique, le développement social et l’appui institutionnel :

- Facilités d’ajustement structurels (125 millions € dont 30 millions € sous MEDA)

- Promotion des PME (57 millions €)

- Modernisation du secteur financier (23 millions €)

- Appuis à la réforme des télécommunications et services postaux (17 millions €) - Appuis aux journalistes et aux médias algériens (5 millions €)

- Appuis à la modernisation de la police (8 millions €) - Réformes de la formation professionnelle (60 millions €)

Si on évalue les programmes MEDA pour les pays maghrébins (Algérie, Maroc, Tunisie) on aura la situation suivante : (voir tableau N°2)

Tableau N°21 : Les engagements effectués sous MEDA I et MEDA II

pour les pays du Maghreb

Programmes (montants en millions €)

MEDA I (1995 – 1999) MEDA II (2000 – 2006) 1995 – 1996 (situation sur 5 ans) 2000 – 2003 (situation sur 4 ans) Pays Engagements Paiements Engagements Paiements

Algérie 164 30,2 181,2 32,6

Maroc 656 127,60 524,5 279,3

Tunisie 428 168 305,9 243,2

Total Maghreb 1 248 325,8 1 011,6 555,1

Source : Délégation UE

Sur MEDA I, (1995 – 1999) le montant total des engagements effectués pour les trois pays du Maghreb sur une période de cinq ans a représenté 1248 millions €, tandis que le montant total des paiements a représenté 325,8 millions € soit un ratio engagement/paiement de l’ordre de 26%.

Sur MEDA II (situation partielle pour la période 2000 – 2003) le montant total des engagements effectué pour les trois pays du Maghreb sur une période de quatre années a représenté 1011,6 millions € tandis que le montant total des pays a représente 555,1 millions € soit un ratio engagement/paiement de l’ordre de 55%.

De MEDA I à MEDA II le ration engagement/paiement a donc doublé passant de 26% à plus de 50% pour l’ensemble des pays du Maghreb.

2- Sur le plan qualitatif :

(les résultats suivants sont extraits d’un entretien avec le représentant de l’UE à Alger paru dans PME Magazine Janv, Fév 2006

« Il concerne l’impact des actions de mise à niveau dans les 40 premières entreprises retenues et qui permettent de voir avec des critères connues qu’il y a évolution positive des performances de l’entreprise »

- Le chiffre d’affaires a connu une croissance de plus de 50%.

- La croissance de 29% des effectifs, autrement dit la mise en niveau est un élément contributeur à la création d’emplois

- Le chiffre d’affaires par salarié a augmenté de 34%

- La productivité du travail a augmenté dans un pays comme l’Algérie où elle était très faible.

- Et enfin un résultat qui est « la cerise sur le gâteau » le résultat brut d’exploitation a connu une croissance de plus de 100%

- D’autres résultats plus qualitatifs concernent l’adoption des bonnes pratiques de gestion, près de la moitié des entreprises commencent à utiliser la comptabilité comme instrument de gestion, plus de 40% des entreprises commencent à analyser les marchés, 25% des entreprises commencent à lancer des actions de marketing, et 40% ont formalisé toutes leurs procédures de gestion.

D’autres actions sont menées pour accompagner les entreprises algériennes à travers d’autres instruments d’appuis et d’accompagnement. Ces actions concernent l’ANDI, les services spécialisés des associations professionnelles et l’émergence de cabinets conseils en expertise et en gestion des entreprises.

Enfin, il s’agit de la nécessité de mettre à niveau l’environnement de l’entreprise. Ce projet porte sur des actions d’assistance technique au profit des SGP de l’état. D’autres secteurs de l’économie nationale ont été inscrits dans le cadre du programme MEDA II (voir ci-dessus les principaux projets financés liés à l’investissement direct des PME-PMI).

Conclusion :

Le chantier des réformes visant à construire un authentique système d’économie de marché est loin d’être achevé. Dans son état actuel il constitue à l’évidence un habit trop étroit pour nos entreprises qui espèrent travailler selon des règles de gestion universelles dans une économie de marché dotée ne serait-ce que de ses outils essentiels que sont :

Les marchés financiers Le marché boursier

Les marchés fonciers et immobiliers

Les marchés des changes pour ne citer que les plus vitaux.

Si des actions ne sont pas rapidement engagées pour donner au système de marché que nous voulons édifier, tous ces éléments structurant de l’économie moderne, les PME – PMI algériennes n’auront à l’évidence aucune chance de s’adapter aux changements induits par la mondialisation.

La mise à niveau est un autre concept pratiqué dans le monde algérien de l’économie. Il est sans ambiguïté, qui n’est pas convaincu que ces entreprises non performantes du point de vue des indicateurs universels, ont un sérieux effort à déployer pour se hisser à la hauteur des exigences de la compétitivité internationale.

Les PME – PMI qui n’étaient pas préparées à ce défi venu d’ailleurs ont de sérieuses difficultés à se confronter à la concurrence étrangère.

La mise à niveau sert à cela : préparer la PME – PMI à faire face à cette concurrence.

Les dispositions de l’accord d’association avec l’Union Européenne présentées sous l’allure d’un spectre effrayant vont secouer nos entreprises surtout que la zone de libre échange Euro-méditerranéenne est à porter de vue. Est-il trop tard pour lancer l’alerte ? Nous tenterons de réponde à cette question et d’autres à travers le chapitre suivant.

CHAPITRE IV

LE REPOSITIONNEMENT STRATEGIQUE