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D’un côté nous avons la culture des critères de l’évidence rationnelle et empirique,

de l’autre un mouvement pour une « nouvelle rhétorique » qui s’inscrit contre le logicisme,

dans la tradition d’Aristote et sa théorie des « lieux » du discours. En effet, note G.E.

Sarfati, « il est notable que dans le contexte francophone, ce sont deux théories

néo-aristotéliciennes qui ont remis à l’ordre du jour les principales préoccupations de la

rhétorique. La nouvelle rhétorique de Perelman et la théorie de l’argumentation dans la

langue d’O. Ducrot ont en commun de considérer, chacune dans des contextes

épistémologiques distincts, une réhabilitation de la réflexion sur les mécanismes du discours

quotidien, en réaction au logicisme et, plus globalement, au néo-positivisme l’un et l’autre

issus de la pensée de Frege307 ».

Avant que la France n’envisage de revenir sur l’héritage de la rhétorique, ce sont des

chercheurs étrangers qui ont revu le rôle de l’argumentation : Stephen Toulmin, chercheur

américain et Chaïm Perelman, de l’université libre de Bruxelles, qui eut par ailleurs une

grande influence et des répercussions marquées sur les discussions outre-Atlantique. Un fait

symptomatique est à noter : la parution la même année, 1958, des deux ouvrages majeurs de

ces auteurs, sur le problème de l’argumentation : The uses of argument de Stephen Toulmin

etLe traité de l’argumentation : la nouvelle rhétorique de Perelman et Olbrechts-Tyteca. Ils

n’eurent aucune influence sur les réflexions françaises avant les années 1980 et même 1990.

Toulmin affiche son but, qui est de soulever certains problèmes, des « problèmes

logiques », non de les résoudre. Cependant, nous pourrons constater par la suite et par les

évolutions récentes des technologies informatiques, que son analyse est loin de se limiter à

étudier des interrogations théoriques, mais qu’elle débouche sur des usages et des systèmes

qui ont un caractère pratique évident : l’évaluation pratique de l’argumentation. Les

questions qu’il pose rejoignent les nôtres pour le domaine des publications scientifiques.

Toulmin se demande quels sont les rapports entre la logique comme science formelle et

l’argumentation. Il revient évidemment sur la logique formelle d’Aristote : il constate qu’il

est de coutume depuis l’époque d’Aristote, d’exposer les arguments très simplement,

lorsqu’on en analyse la micro-structure : on les représente par trois propositions « prémisse

307

mineure ; prémisse majeure ; donc conclusion ». Il pose ensuite une question simple : cette

forme est-elle suffisamment complexe et transparente308 ? Les réponses qu’il apporte vont

nous éclairer sur des concepts proches qu’il nous sera ainsi possible de différencier :

démonstration, argumentation, arguments, type logique d’argument, inférence, déduction. Il

va élaborer un schéma d’analyse. Dans la mesure où la visée de Toulmin est essentiellement

pratique, où il cherche par quels moyens une argumentation peut être efficace, elle nous

intéresse pour analyser les phénomènes qui sont en jeu dans les publications scientifiques,

qui ont à présenter des thèses, mais aussi à organiser la réception de celles-ci de manière

optimale.

Nous voyons ici apparaître déjà, en 1958, le souci d’une application pratique,

semblable à celui que nous retrouvons chez J.-C. Gardin en 1981 dans la Logique du

plausible : vers une épistémologie pratique. Toulmin relie ce besoin au fondateur lui-même

de la logique, et la relie à l’ambition (implicite) exprimée par Aristote à savoir que : la

logique devrait devenir une science formelle, une épistémè. Ainsi, la technique logique a

dominé et n’a pas répondu aux questions d’Aristote. Mais Toulmin s’interroge aussi pour

savoir « dans quelle mesure la logiquepeutêtre une science formelle et cependant conserver

la possibilité de se voir appliquée à l’évaluation critique d’arguments réels309 ». C’est la

question fondamentale qui est posée par le rôle que peut jouer la formalisation dans les

publications en sciences humaines… Toulmin constate que par ailleurs, « la science logique

a eu tendance à évoluer dans une direction qui l’éloignait des problèmes déjà soulevés par

Aristote : quel peut être le lien entre la logique et l’argumentation de tous les jours ? ». Les

préoccupations qui apparaissent, tout autant chez Toulmin que chez Perelman (dont nous

traiterons le point de vue plus bas), c’est de comprendre quels sont les rapports entre la

logique, l’argumentation, le fondement d’une science, le langage naturel et leur insertion

dans une société.

Ce qui nous intéresse particulièrement chez Toulmin, c’est qu’il pose le problème

des relations qu’il peut ou doit y avoir entre une théorie logique et une pratique logique310.

Dans le cadre de notre travail d’étude sur les publications scientifiques, cette démarche, qui

consiste à étudier les rapports entre une théorie et une pratique nous paraît essentielle.

Jeanneret & Ollivier nous rappellent en effet que, ce que fait un chercheur enSIC, c’est le

plus souvent, de chercher à théoriser des pratiques, tout en pratiquant la recherche

théorique311. Nous ne pouvons donc nous permettre de dissocier les deux pôles dans

l’analyse des publications en sciences humaines. D’autant que les discours qui y sont

produits n’ont pas toujours une légitimité ni une autorité reconnues sans conteste. En effet

si, dans le monde des « sciences dures » l’efficacité pratique des types de discours qui sont

admis pour les différents types de publication scientifique semble l’objet d’un consensus et

semble évidente dans la communication de ce monde scientifique, il n’en est pas de même

pour les sciences humaines qui doivent en permanence justifier l’existence, la pertinence et

surtout la validité des écrits qui sont publiés.

Toulmin insiste sur le fait que dans la théorie du droit on fait une grande place à

l’analyse des procédures. Celles-ci nous semblent pouvoir être rapprochées de celles qui

sont utilisées par les systèmes informatiques qui ont avant tout un caractère formel. Nous

pourrons observer quelles relations pourront être établies entre ces domaines : seront-elles

fructueuses ou non ? Il s’agit de maintenir au centre du tableau la « fonction critique de la

308

Toulmin 1993 : 117

309

Toulmin 1993 : 3

310

Toulmin 1993 : 8

311

raison ». Dans ce sens, les théories de Toulmin nous semblent ainsi bien convenir au sujet

des publications scientifiques. Dans le domaine du droit, note-t-il, les règles de la logique

sont des règles d’excellence auxquelles un individu peut satisfaire ou non. Il veut que

l’analyse des arguments soit réellement efficace et fidèle à la réalité. Pour cela il estime

nécessaire de recourir à des notions et des distinctions nouvelles. Il va travailler en traitant

la logique comme une généralisation de la théorie du droit et la confronter avec une pratique

véritable de l’évaluation des arguments plutôt qu’à l’idéal du philosophe.

Il se demande quels traits devra présenter l’agencement des arguments, dans le

domaine du droit, pour qu’il soit transparent du point de vue logique312. Il nous semble

légitime de transposer la question pour le domaine des publications scientifiques. Toulmin

va prendre comme point de départ Aristote et tenter de comprendre ce qu’il a mis en place,

ce que nous pouvons employer aujourd’hui de son système, qui consistait à « exposer les

arguments très simplement, lorsqu’on en analyse la micro-structure : on les représente par

trois propositions « prémisse mineure ; prémisse majeure ; donc conclusion ». On pourra

trouver de plus amples développements des analyses de Toulmin sur le modèle syllogistique

et les problèmes de langage en annexe313.

Toulmin étudie le syllogisme issu d’Aristote et le trouve trop simple pour les buts

qu’il se fixe. Il veut savoir si cette forme est suffisamment complexe et transparente314. Il

élabore ainsi pas à pas le « schéma de l’argumentation », qui permet de comprendre les

mécanismes en jeu, en s’appuyant sur les concepts de données (D) et de garanties (G). Dans

une situation de défense juridique, on émet une assertion. Cette idée est contestée, il est

donc nécessaire d’invoquer les faits qui l’étayent, d’écarter l’objection et de développer par

la production d’autres faits qui s’y rapportent,une thèse ou conclusion dont nous cherchons

à établir la valeur (C). Il va falloir produire des faits, que nous invoquerons à l’appui de

cette thèse : les données, (D). Nous voyons que nous sommes devant une situation qui peut

tout à fait être transposée dans le cadre qui nous occupe et qui sous-tend tout le travail

scientifique. Elle est mise en scène par Toulmin, comme nous allons le voir.

Les processus qui interviennent les uns après les autres peuvent être représentés par

des questions que posent les intervenants du débat.

« Sur quoi vous basez-vous ? », pour affirmer. Il s’agit alors de mettre en valeurs des

données, que Toulmin représente par (D).

« Comment en arrivez-vous là ? » Il faut alors montrer le rapport entre les

conclusions et les données. Pour ce faire, il s’agit de donner des propositions d’un type

assez différent : règles, principes, énoncés, etc. autorisant une inférence. Pour Toulmin les

propositions de ce type sont appelées « garanties » (G) et elles correspondent aux normes et

canons pratiques d’argumentation mentionnés avant.

Il s’agit ensuite de « franchir un certain pas ». Nous insistons ici sur la terminologie

employée par Toulmin et sur le fait que cette formulation est très intéressante. Elle a un

caractère pratique et imagé. Cela lui donne une grande efficacité. La question de

l’argumentation et de la démonstration est de comprendre « comment nous franchissons ce

pas », quels sont les pas que nous avons à franchir et ce que nous devons faire pour qu’ils

aient un caractère d’efficacité.

312

Toulmin 1993 : 117

313

voir ANNEXE TOULMIN

314

Le cœur de l’argumentation se trouve donc dans la manière dont on « franchit ce

pas », ce qui est appelé aussi « permis d’inférer ». Le terme d’« inférence » n’est

pratiquement jamais employé par Toulmin, qui se soucie essentiellement de pragmatique et

d’efficacité. Cependant, Toulmin pose ainsi clairement la question de la nature et de la

validité de ce passage et c’est là que se situe son apport essentiel et tout l’intérêt de son

analyse. Ainsi apparaît la nécessité de distinguer données et garanties parce que les Données

sont invoquées explicitement, tandis que les Garanties le sont implicitement. Les garanties

sont générales, elles attestent de la solidité de tous les arguments de type approprié, elles

doivent être établies d’une manière très différente des faits que nous produisons comme

données. Toulmin note que les garanties sont souvent accompagnées de termes comme

« nécessairement » ou « probablement » ou « vraisemblablement315 » et nous pouvons

observer, dans ces remarques, le rôle et l’importance du discours lui-même et de l’usage de

la langue dans les phénomènes argumentatifs les plus profonds. Ce que dit en réalité un

énoncé est une chose, ce qu’il donne à entendre à l’auditeur en est une autre. Ainsi donner à

quelqu’un des raisons de s’attendre à quelque chose n’est pas nécessairement la même chose

que dire explicitement « je m’y attends ». Ici encore, nous constatons qu’il se passe certains

phénomènes dans le discours, auxquels on ne peut échapper dans l’argumentation – dont

une part d’implicite.

Ce qui est original et particulièrement intéressant dans la pensée de Toulmin et dans

son schéma d’argumentation, c’est la question qu’il pose alors : comment fonder nos

garanties316 ? Derrière les garanties, il faut poser d’autres assurances pour montrer que l’on

a suffisamment d’autorité et de crédit pour le faire. Cela forme le « permis d’inférer ». Il

s’agit alors de scruter les fondements (F) des garanties, c’est-à-dire les relations avec les

données, les affirmations, les garanties et les conditions de réfutation317 :

MODELE DE TOULMIN

D Donc, Q, C

Sauf si

Vu que R

G

(appelé « permis d’inférer » )

En vertu de

F

SchémaToulmin 1993 : 128

D : données

Q : qualificateurs modaux : indiquent la force du passage (inférence)

C : affirmation

G : garantie

315

Toulmin 1993 : 123

316

Toulmin 1993 : 126

317

Toulmin 1993 : 127

R : réfutation, conditions d’exception et de réfutation ; circonstances dans lesquelles

il faudrait annuler l’autorité générale de la garantie

F : fondement

La notion de champ d’argumentation fait intervenir des arguments de même type

logique. L’originalité de Toulmin est de mettre en relief cette question : il faut faire

particulièrement attention à la manière dont le type de fondement requis par nos garanties

varie d’un champ d’argumentation à l’autre. Il fait preuve d’innovation en créant un terme

technique : le champ d’argumentation. Il va définir de quoi il retourne exactement : deux

arguments appartiennent au même champ lorsque les données et les conclusions constituant

chacun de ces deux arguments sont respectivement de même type logique. Par contre, ils

participent de champs différents lorsque les fondements ou les conclusions ne sont pas de

même type logique. Il s’agit donc de distinguer les traits propres à des arguments divers

relevant de champs qui sont soit invariants, soit dépendants du champ. Des indications

précieuses se trouvent dans la langue elle-même lorsqu’on scrute le problème des

modalités et les notions de « nécessité », ou de « probabilité318 ». Un exemple est donné par

Toulmin avec l’emploi de la modalité « probablement » pour indiquer la qualité moins que

suffisante des éléments justificatifs et des arguments à la disposition du locuteur319.

Dans le cadre de publications scientifiques en sciences humaines, nous pouvons

poser une réflexion importante, suite à cette dernière remarque de Toulmin sur l’implicite.

En effet si le fondement des garanties est, et s’il doit rester implicite, de quelle manière

sera-t-il possible de le formaliser ? Est-ce un élément de l’argumentation qui va échapper à sa

représentation formelle et va-t-on ensuite pouvoir en retrouver l’ « inscription » visible sur

les formats de publication ? Nous pouvons nous demander de quelle manière seront rendus

visibles, sur un support de publication, les indices de la présence des fondements des

garanties dans la mesure où leur nature même exige qu’ils restent implicites. Nous pouvons

nous interroger aussi sur les effets qu’auront les divers types de supports sur cette

représentation du contenu et ce que les technologies numériques vont changer. Cette

question ne peut être abordée en profondeur dans le cadre des analyses, au point où nous en

sommes de la structuration du contenu. Elles seront abordées plus en profondeur dans le

chapitre trois qui traite des relations entre la forme du contenu et sa « projection » sur un

support déterminé.

La logique de champ et la théorie de l’argumentation sont employés actuellement et

donnent encore lieu à des travaux de recherche ou sont appliqués à l’étude des mécanismes

d’apprentissage de la démonstration dans certains domaines. Elles sont étudiées

concrètement et développées dans des applications pratiques comme dans l’étude des

meilleurs moyens à utiliser pour apprendre à des élèves scientifiques à s’approprier les

méthodes de la démonstration. C’est le cas de la thèse de Bettina Pedemonte : Etude

didactique et cognitive des rapports de l'argumentation et de la démonstration dans

l'apprentissage des mathématiques320. Pour l’analyse de l’argumentation et de la

démonstration elle a utilisé un cadre théorique qui rapproche des éléments pris de cadres

différents321 : Toulmin , Balacheff, Duval. Le modèle de Toulmin, grâce aux concepts bien

structurés qu’il propose et au schéma qui l’explicite, permet un usage pratique, qui est mis

en œuvre dans un travail d’analyse du rôle de l’argumentation et de la démonstration pour

l’apprentissage des mathématiques. B. Pedemonte s’en sert pour distinguer les processus

318

Toulmin 1993 : 26

319

Toulmin 1993 : 62

320

disponible à l’adresse

http://tel.archives-ouvertes.fr/view_by_stamp.php?label=UJF&action_todo=view&langue=fr&id=tel-00004579&version=1

321

nécessaires dans l’apprentissage didactique de la démonstration dans un cours de

mathématique322. Nous voyons le caractère pratique de l’entreprise et l’efficacité du schéma

d’argumentation de Toulmin.

Nous pouvons, dans ce travail, nous demander si les thèses de Toulmin peuvent

donner lieu à une formalisation, c’est-à-dire si elles sont transposables sur des systèmes

informatisés. Il semble que dans le contexte actuel de résurgence de la problématique de

l’efficacité du discours, plusieurs applications se soient développées indépendamment les

unes des autres, pour répondre à des situations très concrètes d’emploi du discours, tant dans

la vie courante que dans la vie politique ou dans des situations professionnelles. Il suffit

pour cela de voir le logiciel «Rationale », produit par la société australienne AUSTHINK,

pour voir tout l’intérêt qu’ils ont trouvé dans l’analyse rigoureuse produite par Toulmin.

Rationale est défini comme étant semblable à des outils de « cartographie de l’esprit ou de

concepts », mais il est précisé que celui-ci va beaucoup plus loin. En effet, il opère la

distinction entre les formats de cartographie de concepts et un apport nouveau qu’il veut

mettre en place : il consiste à guider la pensée critique. Les buts sont ici aussi explicitement

pragmatiques : permettre de prendre de meilleures décisions, mettre à l’épreuve les

capacités à raisonner, développer des arguments plus forts, communiquer des résultats

complexes et produire des arguments323.

Le schéma de Toulmin est ainsi implémenté – en quelque sorte - dans une

application informatique, dont on peut visualiser les résultats sur le siteausthink.com :

Schéma de l’applicationRationale sur www.austhink.com/rationale/

Il y est dit que « l’application doit permettre de répondre à la question « pourquoi

devrais-je croire cela ? ». Cela ressemble fort, comme on le voit dans la formulation de

l’efficacité visée autant que dans le résultat de la modélisation, à une mise en œuvre des

théories de Toulmin. On y retrouve par ailleurs les deux aspects de l’argumentation : on

peut travailler les arguments en utilisant, soit « des cartes de raisonnement, qui permettent

de trouver des arguments selon une voie intuitive rapide », ou bien des « cartes analytiques

qui permettent une analyse plus soignée et plus rigoureuse des arguments ».

Les buts recherchés par cette application sont clairement formulés et montrent

l’intérêt actuel évident pour les processus de l’argumentation : a) organiser des informations

322

Pedemonte [2002]Etude didactique et cognitive des rapports de l’argumentation et de la

démonstration dans l’apprentissage des mathématiques : thèse de doctorat. Université Joseph Fourier

Grenoble 1 et Université de Genève.

323

complexes b) communiquer c) ramener/garder l’attention sur l’essentiel d’un débat d)

penser de manière critique en gardant à l’esprit l’essentiel des arguments. La manière

d’utiliser le logiciel est conçue pour être simple et ergonomique. L’utilisation des arguments

doit répondre à la question « pourquoi devrais-je croire cela ? » et à cette fin on remplit

d’abord la partie en haut de la carte, qui doit représenter l’hypothèse que l’on veut

démontrer et ensuite chaque « boîte » en dessous, qui doit contenir des « phrases aussi

simples, claires et précises que possible de manière que n’importe qui puisse les comprendre

aisément en un coup d’œil ».

Non seulement la théorie de l’argumentation, mais aussi les comme la « logique de

champ », ont eu un succès dans des domaines divers. On peut ainsi revenir au SYNTOL, et

nous demander s’il ne serait pas une application de ces principes, menée dans des

disciplines diverses pour en montrer l’efficacité, en prenant pour point de départ des travaux

en archéologie. Il ne s’agirait donc pas à proprement parler de formaliser une argumentation

mais plutôt d’organiser en amont de celle-ci les éléments nécessaires et propres à

l’alimenter. Ces travaux324 ont été menés par R.C. Cros et J-C. Gardin, de la Section

d’Automatique Documentaire du CNRS et F. Lévy, du Centre de Calcul de la Maison des