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Tableau 16 : Quantité de produits (Kg) certifiés AB par ECOCERT à Mada- Mada-gascar exportés en 2008, 2009 et 2010

Partie 3 : Conformité des produits à des référentiels ou protections

b. La production et l’exportation de fruits et légumes

Au cours des années 1990, un certain nombre de sociétés ont fait plusieurs tentatives pour produire et ex-porter des fruits et légumes frais biologiques de Madagascar. Cependant, elles ont dû faire face à des échecs sur le frais contrairement au secteur transformé. Cette section décrit des exemples de sociétés qui ont pro-duit et exporté des fruits frais mais ont échoué, et elle tente d’identifier les principales raisons de ces échecs afin d’en tirer des leçons [223].

Exemple 1. Export de letchis frais AB [223].

En 1997, l’Association BIO CÔTE EST a tenté d’exporter des letchis frais biologiques de Madagascar. Avec l’aide de GTZ/Protrade, des contacts avec des importateurs potentiels en Union Européenne ont été établis. Cependant, ce commerce n’a pas eu de succès, et l’association s’est ensuite dissoute. Les raisons de l’échec de la mise en place d’un secteur d’exportation sont entre autres les suivantes:

• les exportateurs malgaches n’étaient pas disposés à commencer à exporter de petites quantités (par exemple 50 boîtes de 2.5 kg) comme premier test d’exportation aux importateurs intéressés, mais ont insisté sur une quantité minimale de 500 kg;

• une mauvaise communication entre les importateurs étrangers et les exportateurs malgaches; • une concurrence de l’Afrique du Sud, qui proposait des letchis à un meilleur prix;

• une société hollandaise a importé une palette pour un essai. Après cela, le prix a été considéra-blement augmenté par l’exportateur, et la société hollandaise s’est retourné vers son précédent fournisseur en Afrique du Sud;

• le manque d’information pour les importateurs potentiels, par exemple sur le temps de production (qui est cantonné à la récolte principale), les quantités estimées d’approvisionnement et les prix.

Exemple 2. Export de pommes AB [223].

En 1997 et 1998, une société malgache a exporté des pommes biologiques vers l’Allemagne. Les exportations paraissaient prometteuses. La saison de production inversée (par rapport à l’hémisphère Nord) a permis des approvisionnements de pommes fraîches biologiques lorsque la production locale sur les marchés du Nord était inexistante. La société malgache produisait deux variétés de pommes biologiques (double red et melrose) et les quantités exportées de fin mars à mi-mai étaient estimées respectivement à 100 tonnes et 25 tonnes.

Cependant, des problèmes de qualité du fruit se posaient à l’arrivée sur le marché allemand. Les deux varié-tés de pommes étaient infectées par le «bitter bit», qui se traduisait par des taches brunes à l’intérieur du fruit. La qualité médiocre des pommes biologiques a gêné la poursuite des exportations, et la société a arrêté son activité exportatrice.

Le manque d’expérience de la filière biologique relativement jeune à Madagascar, l’absence de recherche sur la production biologique dans le contexte local et le manque de services de vulgarisation pour les agricul-teurs biologiques ont contribué, entre autres, à l’échec de la mise en place d’un secteur d’exportation pour les pommes biologiques à Madagascar. Cet exemple illustre les difficultés de production et d’exportation de fruits frais biologiques de haute qualité.

Sur l’exportation de fruits et légumes, nous pouvons noter quatre produits en 2011 [1] : une entreprise qui exporte 71.5T d’haricot vert AB vers l’Union Européenne ; l’export d’environ 30T de letchi ; l’export de 1,3T de mangue et l’export de 80kg de piment.

c. Epices

Les épices classiques en AB connaissent une demande croissante dans le secteur alimentaire. Voici l’illustra-tion d’un exemple avec le curcuma.

Dans le cadre du programme de promotion des revenus ruraux (PPRR) du FIDA, une des voies identifiée pour la valorisation du curcuma est la certification en AB [106]. Ces dernières années, la production de curcuma au sein de la commune d’Anivorano est en constante augmentation. Le PPRR étant actif dans la commune depuis 2009, le programme s’est donc attaché à appuyer cette filière au niveau de sa production et de sa commercialisation. Cette filière représente une culture majoritaire pour les agriculteurs de la commune d’Anivorano-Est.

C’est dans le cadre de son intervention dans la commune d’Anivorano-Est et son appui à la coopérative Mit-sinjo que le PPRR participe au développement de cette filière. La coopérative MitMit-sinjo a effectué sa première récolte de curcuma sec pendant la campagne de 2010. Aujourd’hui, le curcuma correspond à la filière prin-cipale de 16 sur 27 organisations paysannes, et représente donc la filière prinprin-cipale de 60% des producteurs bénéficiaires de la coopérative Mitsinjo. La structuration des producteurs en organisation paysannes et leur regroupement en coopérative leur permet d’avoir des capacités de traiter directement avec les acheteurs de curcuma sec.

Ainsi, en 2010, la coopérative a fourni en totalité 30 tonnes de curcuma en lamelle séchée à TAF, industrie agro-alimentaire pour le marché national. Cette année-là, la production ayant été estimée à 600 tonnes de curcuma frais dans la commune d’Anivorano-Est, la quantité de produit sec collectée par la coopérative re-présente donc 25%. Pour la campagne 2011, la coopérative prévoit de collecter 80 tonnes dont 20 tonnes certifiées agriculture biologique (AB). En effet, 50 hectares de terre ont été certifiés AB au mois de juillet 2011. L’acheteur de cette production est un exportateur d’épices biologiques, Premium Spices. En mettant directement en relation les producteurs avec les acheteurs, le PPRR permet d’appuyer des circuits courts de commercialisation.

d. Extraits et huiles essentielles

Les huiles essentielles produites en AB répondent à une forte demande [1]. e. Café et cacao

Les filières cacao et café représentent une partie importante de la filière AB (presque 40% les deux filières cumulées) avec 28% des volumes exportés d’AB en 2011 pour le cacao (186T) et 11% pour le café (69T) [1].

f. Céréales

Partie 3 : Conformité des produits à des référentiels ou protections

sur les Etats-Unis. Une autre expérimentation par la société SDMad est en cours de certification sur du riz noir et du riz espadon [185]. Pour en savoir plus, cf. la partie sur les échanges de produits issus de l’agricultu-re biologique dans l’Océan Indien de ce chapitl’agricultu-re.

Un projet de production de maïs AB dans l’est de Madagascar est en cours en 2011. Ce projet de coopéra-tion entre organisacoopéra-tions de producteurs de Madagascar et de La Réunion a pour objectif de mettre en place une filière de maïs AB pour l’alimentation animale AB de La Réunion. Pour en savoir plus, cf. la partie sur les échanges de produits issus de l’agriculture biologique dans l’Océan Indien de ce chapitre.

3. Filière AB : filière courte orientée vers l’export

Les filières AB certifiées à Madagascar sont différentes des filières du circuit conventionnelle. Comme le montre le schéma suivant, les intermédiaires sont quasi inexistants dans les filières AB contrairement aux filières conventionnelles.

En Agriculture conventionnelle, une grande majorité des acteurs de la filière, allant du producteur à

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