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Figure 9 : Représentation des acteurs dans les filières conventionnelles et AB [216]

5. Impacts et perspectives de développement de l’AB à Madagascar

a. Rémunération de la production AB

Des transformateurs et exportateurs concluent des contrats avec les producteurs. En général, les produc-teurs gagnent 15 à 100% en plus des prix traditionnels, selon les produits [216]. Un opérateur par exemple achète chez un paysan des écorces de cannelle bio à 35% de plus que le prix traditionnel. Un paysan proprié-taire d’un champ de canne à sucre reçoit une prime d’au moins 15% pour son produit certifié de la part de l’exportateur [216].

conven-tionnels [1].

b. Marché des produits AB de Madagascar

Il n’y a pas de marché en local sauf de petites quantités pour des marchés de niche en ville pour les expatriés sensibilisés au bio par exemple. Le marché est essentiellement à l’export. Les principaux acheteurs sont en : France, Belgique, Allemagne, Pays bas, Suisse, Etats-Unis [1].

c. Les impacts de l’AB à Madagascar

Parmi les impacts observés dans les différents projets de production AB à Madagascar, l’AB permet aux pro-ducteurs d’exporter des produits à haute valeur ajoutée vers de nouveaux marchés et améliore la produc-tion par l’applicaproduc-tion des techniques reçues lors des formaproduc-tions. L’agriculture biologique est beaucoup plus rémunératrice pour le milieu rural et contribue ainsi à la lutte contre la pauvreté. Cette augmentation de

revenu est la conséquence de deux faits principaux. Le premier est que les règles en agriculture biologique obligent d’une manière indirecte le rapprochement entre les opérations de production et les opérations de commercialisation et éliminent de ce fait les intermédiaires parasites. Les opérateurs sont dans

l’obli-gation d’acheter exclusivement chez les paysans qui disposent de produits certifiés. Pour assurer leur appro-visionnement, ils doivent motiver les paysans et payer les produits à leur juste valeur, il s’établit

naturelle-ment une relation équitable et pérenne au profit des deux partis. Le deuxième fait est que la valeur est plus importante pour des produits cultivés selon les règles de l’agriculture biologique [216].

Trouvant plus de profit de la terre et de la biodiversité qui l’entoure, le milieu rural veille à ses ressources et protège l’environnement. En effet, l’agriculture biologique, dans ses règles, interdit formellement la pratique de la culture sur brûlis ou «Tavy» et incite à la conservation du sol. L’application des règles favorise l’identifi-cation de nouvelles opportunités pour le paysannat par la forme d’une gestion concertée de la biodiversité en partenariat avec les opérateurs aussi bien locaux qu’extérieurs qui recherchent constamment des nou-veaux produits biologique.

d. Perspectives de développement

Le développement de l’AB est surtout influencé par :

- la demande des produits à l’export et aussi au niveau du marché local ; - la diffusion large des techniques d’agriculture biologique ;

- la création des normes et règlementations propres pour Madagascar.

e. Les obstacles à surmonter

Des facteurs sont limitant pour le développement de l’agriculture biologique à Madagascar :

- le coût prohibitif de la certification ;

- la mise en place d’un appui à la certification ;

- le développement du marché local et international et la recherche de débouchés ; - l’inexistence de réglementation nationale occasionnant la lenteur des échanges ;

Partie 3 : Conformité des produits à des référentiels ou protections

- l’importation intensive d’engrais et de pesticides chimiques ;

- l’information très insuffisante sur les principes et les procédures réglementaires ; - le manque d’encadrement dans le milieu rural ;

- la pratique traditionnelle du tavy ;

- le manque de structure socio-organisationnelle.

Coordonnée de l’organisme certificateur intervenant à Madagascar :

ECOCERT SA Villa Arimanantsoa Lot V A 4 J Ampasanimalo 101 Antananarivo

www.ecocert.com

Echange de produits issus de l’agriculture biologique dans l’Océan Indien

1. Retour d’expérience et perspectives sur l’export de riz AB de Madagascar vers La

Réu-nion [185]

Le riz est à la base de l’alimentation dans l’Océan Indien. A La Réunion, l’alimentation créole compte 170 g de riz blanc par jour (93 % de l’échantillon de l’étude de RE CONSAL déclarent manger du riz tous les jours) [224]. Actuellement, le consommateur réunionnais mange principalement du riz blanchi (riz de luxe) à hau-teur de 62 kg de riz blanc par an et par habitant [225] contre 4 kg/an/hab. en France métropolitaine [226]. La consommation de riz à La Réunion est relativement stable depuis 10 ans (aux alentours de 50 000 tonnes de riz par an).

Malgré quelques tentatives, comme en 2008 avec l’expérimentation en riz pluviale au Chaudron à Saint Denis [227], la production de riz est pour ainsi dire inexistante sur l’île. La Réunion doit importer cette denrée pour faire face à sa forte consommation. En 2010, 48 500 tonnes de riz ont été importées sur le marché réunion-nais (27 000 tonnes de riz blanchi et 21 100 tonnes de riz décortiqué) [228].

Les pays fournisseurs en riz de La Réunion étaient traditionnellement la Thaïlande, l’Inde, le Pakistan et le Vietnam. Mais depuis septembre 2009, suite à la mise en place du programme « tout sauf les armes » (exo-nération des droits de douane et contingent pour certains PMA ), le Cambodge a fait son entrée sur l’île et représente, avec une importation de plus de 19 000 tonnes, le principal fournisseur de riz vers La Réunion [229].

Dans la zone Océan Indien, le seul producteur de riz est Madagascar. Le riz est la principale culture vivrière de l’île rouge. En 2009, le pays a produit environ 2,5 millions de tonnes de riz paddy. Madagascar est aussi l’un des pays ayant la plus forte consommation de riz par habitant au monde (100-120 kg/pers./an) [230]. Cette denrée consommée tous les jours, souvent plusieurs fois par jour, est la base de l’alimentation malgache.

Dans une double problématique de renforcer les échanges locaux-régionaux et de répondre aux enjeux santé et environnement, les restaurations collectives de La Réunion se tournent vers des produits issus de l’agri-culture biologique et locaux. Cette demande a été stimulée par le ministère de l’agril’agri-culture suite au grenelle

de l’environnement [57] en fixant l’objectif d’approvisionner 20% en produits AB les restaurations collectives d’ici 2012. L’objectif est de structurer des filières locales AB. Les filières AB de La Réunion, bien qu’en déve-loppement, ne sont pas en mesure d’atteindre les objectifs du grenelle. Pour ne pas voir des importations de produits AB au détriment de produits locaux non AB, la priorité est donnée aux produits locaux. Mais pour certains produits comme le riz qui est consommé tous les jours, l’importation est obligatoire.

La question a donc été posée de savoir s’il était possible d’approvisionner les restaurations collectives de La Réunion en riz AB au niveau local-régional. Seule Madagascar serait susceptible de répondre à cette de-mande.

Les intérêts des parties prenantes semblent converger : (i) structuration d’une filière locale-régionale sur une denrée stratégique ; (ii) renforcement des échanges économiques entre les deux îles ; (iii) mise en place d’une filière export à haute valeur ajoutée et respectueuse de l’environnement à Madagascar et (iv) approvi-sionnement d’un riz AB local-régional dans les restaurations collectives.

Dans le cadre du réseau QualiREG, pour des filières de qualité dans l’Océan Indien, une étude a été menée en partenariat avec le FIDA, Fond International de Développement Agricole, pour apporter des éléments sur la faisabilité d’un tel approvisionnement. Les questions centrales ont été :

- quelles sont les caractéristiques de la demande des restaurations collectives réunionnaises ;

- est ce qu’une telle filière aurait un impact sur la sécurité alimentaire national et locale de Mada-gascar;

- quelle est la capacité de Madagascar pour la production et l’export de riz AB répondant à la de-mande réunionnaise ;

- quelles seraient les modalités d’un projet permettant l’émergence d’une filière d’approvisionne-ment de riz AB de Madagascar pour les restaurations collectives de La Réunion.

Parti du souci de mettre en œuvre à La Réunion une recommandation du grenelle de l’environnement, à savoir « inciter la restauration collective à introduire plus de « bio » dans ses repas », l’étude a montré que le potentiel existait sur Madagascar en répondant aux questions posées ci-dessus.

Premièrement, les nombreuses variétés de riz cultivées à Madagascar offrent un choix de produits cor-respondants aux caractéristiques de la demande du marché réunionnais. Notamment les trois variétés

de riz sélectionnées : Makalioka 34, riz rose et X 265 qui sont connues des producteurs. Mais seul le riz rose est certifié AB actuellement et exporté. Un riz malgache peut correspondre au marché réunionnais mais la certification serait à mettre en place sur les variétés Makalioka 34, X 265 ou d’autres.

Deuxièmement, la filière riz AB existe au lac Alaotra Mangoro par le projet riz rose et a permis l’exporta-tion de 42 tonnes de riz rose certifié AB en trois fois en direcl’exporta-tion des Etats-Unis. Une autre producl’exporta-tion de

riz AB est en cours de concrétisation, c’est le projet de la société SDMad avec du riz rose et du riz espadon, mais la récolte n’était pas effectuée et les bénéficiaires non déterminés au moment de l’étude. Il serait in-téressant de voir si ces productions pourraient correspondre à la demande réunionnaise. La filière riz AB de

Partie 3 : Conformité des produits à des référentiels ou protections

Madagascar reste embryonnaire avec un projet réalisé et un autre en cours, mais le projet existant pourrait être utilisé comme référentiel sur d’autres zones telles Itasy, Iazafo sud, …

L’analyse filière effectuée montre de nombreux atouts, les faiblesses résidant surtout dans un manque de techniques, d’appui organisationnel et financier et d’infrastructures routières performantes. La démarche

participative des producteurs groupés en association se concentre actuellement sur la gestion de l’eau, mais pourrait s’étendre à toute la production. Les riziculteurs manifestent de l’intérêt pour la conversion, mais souhaiteraient être accompagnés. La mise en place d’appuis pourrait faire l’objet d’un projet de développe-ment entre une ou plusieurs région(s) de Madagascar et les collectivités locales de La Réunion. Le FIDA avec les projets PARECAM et PROSPERER, pourrait être un acteur indirect en assurant l’appui nécessaire.

Par un manque de conversion, de certification et un volume produit en riz AB faible, Madagascar n’est pas en mesure actuellement de répondre à la demande réunionnaise de 674, 8 tonnes de riz AB pour

ap-provisionner les restaurations collectives scolaires des lycées et collèges pendant toute l’année scolaire. En sachant que la demande totale des restaurations collectives de l’île est bien plus élevée. Il faut donc partir sur un système de repas périodiques avec du riz AB.

Cependant, les divers scénarios d’approvisionnements présentés dans l’étude permettent d’envisager après une phase test, l’importation de un, deux ou trois container(s) de 22 tonnes en direction de cuisines centrale ou autonomes de La Réunion.

2. Retour d’expérience sur l’export de maïs AB de Madagascar vers La Réunion : illustration

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