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A La Réunion, la filière volaille mène une réflexion sur la certification Agri Confiance ® dans le cadre de ses orientations stratégies [67].

La politique de reconquête du marché local doit s’appuyer sur un effort redoublé pour améliorer les perfor-mances techniques de la production locale afin de tenir les engagements vis-à-vis de la population réunion-naise en termes de prix, de qualité et de sécurité des approvisionnements. Ainsi, la profession avicole a pour ambition de poursuivre sa démarche d’amélioration qualitative de sa production par la mise en place de la norme Agri confiance®.

La démarche attire l’attention de la filière car c’est un outil qui permet :

- de prendre en compte les exigences réglementaires applicables à la production ; - de prendre en compte les exigences des clients acheteurs de la coopérative ; - de mesurer les impacts environnementaux des productions ;

- de mieux définir la relation coopérative/producteurs ;

- d’engager les éleveurs et la coopérative dans une amélioration continue.

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Chapitre 8 : PI - production intégrée et PFI – production

fruitière intégrée

Nous présentons ici les grandes lignes de la production intégrée avec l’application au secteur fruit : la produc-tion fruitière intégrée. Les applicaproduc-tions sont diverses selon les pays, aussi pour plus d’informaproduc-tions à ce sujet des références bibliographies sont proposées en fin d’ouvrage.

Type de démarche

La production intégrée est un cadre normatif élaboré par la branche européenne de l’organisation interna-tionale de lutte biologique intégrée contre les animaux et plantes nuisibles (OILB-section régionale Ouest-pa-léarctique), qui en a fixé les principes et les bases techniques dans une série de directives révisées périodi-quement. Ces directives font référence au niveau européen et international. Elles sont déclinées par grandes productions.

La production fruitière intégrée est un concept apparu en 1974, énoncé par l’OILB. Cette organisation le définit, en 1997, comme « un système de production économique de fruits de haute qualité donnant la prio-rité aux méthodes écologiquement plus sûres, minimisant les effets secondaires et l’utilisation de produits agrochimiques, afin d’améliorer la protection de l’environnement et la santé humaine» [68]. Ce concept est apparu suite aux préoccupations grandissantes des consommateurs face à la sécurité alimentaire et aux problèmes environnementaux.

La PFI s’articule autour de 3 piliers principaux : qualité sanitaire du produit, rentabilité économique, et pro-blématique écologique. Pour cela, elle met en place diverses directives, d’ordre écologique (limitation des intrants etc.), législatif (mise en place de règles etc.), ou logistique (développement de la traçabilité etc.). Le contrôle tout le long de la chaîne et la traçabilité des produits apparaissent comme les enjeux les plus importants dans la PFI.

Objectifs de la démarche

1. Objectifs historiques

En 1992, l’OILB définit les principes et les objectifs de la production intégrée («integrated production», «in-tegrated farming»). Elle fixe les bases techniques de son application, de son contrôle et la labellisation des produits. Ce faisant, elle ouvre la possibilité de différenciation sur la base d’une « qualité écologique » [69]. La production intégrée propose à l’époque de sa création une norme de qualité d’un genre nouveau par rap-port aux qualifications officiellement reconnues (en France et dans l’Union Européenne), en associant aux objectifs de qualité commerciale des fruits un objectif de qualité écologique de leur système de production. Les objectifs de la PFI sont de développer des pratiques respectueuses de l’environnement des vergers afin de diminuer les intrants : faune auxiliaire, sélection variétale l’obtention de fruits de qualité, la mise en place

Partie 2 : Conformité des modes de production et de transformation aux bonnes pratiques

d’une traçabilité du verger à l’expédition et le suivi technique par un conseiller indépendant.

2. Objectifs actuels

La production intégrée garde son cadre et ses objectifs mais son interprétation diffère selon les pays et les parties prenantes.

Ainsi, dans l’exemple de la PFI, les principes renvoient à différentes interprétations du modèle OILB notam-ment sur la traduction des innovations agronomiques. Voici 4 innovations proposées par la PFI décrites ici [70]:

• Gérer autrement les intrants est un premier ordre d’innovation imputé à l’adoption de la PFI. Cela consiste à passer d’une logique d’intervention systématique à celle d’une adaptation des pratiques à chaque situation. Il est possible de mieux piloter les apports d’intrants en utilisant des indicateurs de pilotage (nitratest, tensiomètres), en observant l’état sanitaire du verger (identification et comptage des ravageurs). Dans cette logique, il s’agit de rendre les intrants plus efficients au regard des coûts de production et des exigences des clients.

• Reconsidérer les vergers en valorisant des connaissances sur la biologie des arbres. Parallèlement, le développement de recherches sur la biologie de l’arbre fruitier, et notamment de sa variabilité génétique, a été à l’origine d’une remise en question assez fondamentale de la conception classique de contraintes occasionnées par des formes d’arbres particulières. Ce renversement conceptuel conduit à reconsidérer l’intérêt, pour certaines variétés, de porte-greffes. Cette meilleure connais-sance de la biologie de l’arbre a aussi conduit à revoir les principes de conduite appliqués à l’arbre une fois implanté en verger.

• Contribuer à de nouveaux systèmes de culture. Ces systèmes résulteraient d’une conduite nou-velle de l’arbre visant à accompagner son développement naturel, couplée à une gestion intégrée des intrants vis-à-vis de leurs effets non intentionnels et de leur efficience économique. Le rappro-chement de ces composantes entraînerait une diminution des facteurs de production (y compris le travail) suite à une meilleure maîtrise quantitative et qualitative de la production.

• Concevoir le verger comme un « agro-écosystème ». Les précédentes évolutions et révolutions dans les concepts relatifs à la conduite des arbres sont cependant en retrait par rapport aux prin-cipes de l’OILB : la haie, ses lisières et leurs fonctionnalités écologiques dans l’équilibre du verger sont relativement absentes ; les abeilles sont des externalités positives qui ne servent que pendant la pollinisation. Le verger est conçu comme un « agro-écosystème » en relation étroite avec son en-vironnement non cultivé (haies composites réservoirs d’auxiliaires, surfaces de compensation éco-logique, rôles des bio- indicateurs) et cultivé (maillages, proximités, intégration dans un réseau de parcelles, localisation, rotation). La biodiversité n’est pas seulement considérée comme un facteur de production « naturel » : elle est aussi une production anthropique, avec des objectifs mesurables, évaluables, voire certifiables dans ce nouveau cadre de référence.

3. Objectifs observés

Aujourd’hui, les objectifs observés pour l’application de la production intégrée diffèrent selon les pays et les opérateurs. La comparaison entre le modèle production intégré français et suisse est à ce titre très intéres-sant pour comprendre les mécanismes de réussite et d’échec de ces démarches [70, 71].

En suisse, la production intégrée est devenue un standard du marché suisse à côté du label agriculture bio-logique et concerne 92% de la SAU suisse en 2010 [71]. En France, le modèle de production intégrée a été dilué dans le concept d’agriculture raisonnée.

Cadre de la démarche

Pour chaque secteur, un guide technique de l’OILB donne les directives.

Dans le secteur fruitier, la PFI s’accompagne d’un cahier des charges listant l’ensemble des directives que doivent suivre les producteurs en PFI, de la production à la commercialisation. Ce cahier des charges a pour but de développer les 2 enjeux principaux de la PFI : le contrôle et la traçabilité des produits. Au niveau de la production, doit être garanti l’enregistrement de toutes les actions, qu’elles soient exercées au champ, en ré-colte, et en conditionnement, ou qu’elles concernent l’importation et l’exportation. De plus, divers contrôles annuels doivent être assurés, qu’ils soient internes à la production ou externes (régionaux ou nationaux).

Situation et niveau de développement de la démarche PFI

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