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Synthèse des résultats de la nouvelle organisation territoriale

Chapitre IV : Perspective méthodologique et approche

7.8. Synthèse des résultats de la nouvelle organisation territoriale

7.8.1. Résultats de nomination des secteurs socio-éducatifs

L'examen des listes issues des propositions d'une néo-toponymie qui se met en place à la suite d'un découpage et la création de nouveaux territoires, nous permet de voir comment le processus de production et de sélection des nouveaux noms, à partir de propositions municipales, peut être aussi révélateur des enjeux territoriaux locaux que le nom final. Les résultats sont décrits et catégorisés dans différents thèmes :

D'abord, les noms des différents établissements socio-éducatifs

Les noms attribués aux établissements sont, encore une fois, pour la plupart, anthroponymique avec le nom deux événements locaux qui comptent beaucoup pour les autochtones.

 Le secteur de santé : les noms attribués, sont ceux d'un résistant décédé et d'un guérisseur avéré .Le nom accordé à la polyclinique est réfléchi et concoure avec les prestations que couvrent la polyclinique, le domaine de la santé et des prestations médicales auxquelles référent le nom sélectionné de Djebbar Bachir le guérisseur.

Pour le secteur de la formation professionnelle : le seul centre qui existe. Il lui a été choisi le nom d'un résistant décédé. On peut renvoyer ces choix à des choix lcommémoratifs.

 Le secteur sportif : les dénominations renvoient à deux événements très importants pour la population de Boussemghoun, celle de Hechd l'internement et de Hidjra l'immigration. Le troisième nom est celui d'un grand résistant, plusieurs fois ministre après l'indépendance mort dans des circonstances tragiques et inconnues Seddik Benyahia dont le nom connote le savoir et la bravoure.

 Le secteur communal : deux noms sont proposés à l'attribution. Le premier sera attribué à une bibliothèque municipale au nom d'un résistant autochtone décédé, la salle polyvalente au nom du premier président algérien Ahmed Ben

Bella. Ces deux référents renvoient à deux grands Moudjahid dont le premier est connu dans sa région et le deuxième est de réputation nationale et internationale. La thématique de la guerre de Libération, de la résistance et du contexte colonial sont à l'honneur de cette néo-toponymie.

7.8.2. Résultats de la baptisation des rues dans les nouvelles zones

Cette liste de noms de rues est une proposition en instance qui demande d'être approuvée par les autorités chargées de cette opération au niveau de la wilaya d'El Bayadh . Elle a pris en charge la dénomination des nouvelles rues qui sont classées dans trois groupes d'habitations en zones du nord, zone OPGI et zone du sud.

 Rues dans la zone nord de la ville

Huit nouvelles rues sont proposées à la dénomination, dont trois aux noms de trois martyrs autochtones et cinq, aux noms de résistants, tous décédés.

 Rues dans la zone OPGI

Cinq rues ont été proposées à la dénomination aux noms de quatre Moudjahid et une rue au nom d'un martyr, tous originaires de la ville.

 Rues dans la zone sud de la ville

Une seule rue est proposée à la baptisation au nom d'un résistant décédé. Le constat que nous pouvons faire, suite à l'examen de ces listes est le suivant :

Pour l'officialisation de nouveaux territoires en Algérie et particulièrement dans notre terrain d'étude, la municipalité puise dans l'histoire du pays, ses repères historiques pour valoriser son identité et la perpétuer auprès d'une population plus jeune, connue en général par son indifférence. Les membres de l'APC de Boussemghoun ont fait le choix de noms de martyrs et de résistants dans leur environnement direct car la plupart, surtout ceux proposés dans les listes issues du dernier découpage territorial sont originaires de la ville-même ou de la wilaya d'El Bayadh. Les noms de personnalité universelle sont surtout sélectionnés pour leur qualité religieuse hautement distinguée. C’est le cas d'Aicha Oum El Mouminine, une célèbre femme qui véhicule l'image de l'intelligence, de la pudeur, la bonté,et la vivacité. Elle lle incarne toutes ces qualités que les Musulmans souhaiteraient voir chez leurs femmes, filles, ou sœurs. Le deuxième nom qui est proposé pour ses qualités religieuses est Sid Ahmed Tidjani, qui représente une Tariqua, la voie de l'illumination religieuse dans l'islam et que les Semghounais affectionnent particulièrement, suite à son long séjour dans le passé, au sein du Ksar qui abrite

toujours sa Khaloua. D'autres noms figurent et qui sont directement liés, aussi, au passé de la ville :celui de Djebar Bachir, qu'on verra dans le chapitre suivant .La jeune population n'a pas eu l'occasion de le connaitre mais connait tout son génie à pouvoir guérir les maladies graves et à proposer des soins qui ont fait leur preuves . Il fait parti des personnes qui ont façonné ou marqué l’histoire de la ville.

7.9. Synthèse des résultats

Les référents néo-toponymiques, sont pour la majorité des anthroponymes. Il s'agit donc d'une pratique toponymique traditionnelle qui devient classique et qui continue d'avoir ses effets. Ce qu'il faut retenir de l’analyse de la néo-toponymie à partir de listes officielles, c’est la volonté à s'approprier les lieux par des noms de sa propre histoire, de ses valeurs religieuses, scientifiques et culturelles ,,enfin significative du milieu environnant . L'effort consenti par l'autorité apparait aussi dans la mise en valeur de l'image de la femme par le choix de plusieurs noms de femmes depuis la liste N°1, car il arrive que son image est complètement effacé, voire invisible .Ce point a déjà figuré dans le chapitre 3 et 6. Aussi, les noms d'événements locaux sont été représentés dans le paysage nouvellement créé. Il faut noter que les autorités locales n'ont pas transféré l'aspect éthnonymique qui caractérisait la toponymie du Ksar dans la dénomination officielle néo-toponymique. Sur la plan du respect des critères de choix des noms, on constate que dans les nouvelles listes, les responsables de la commission ont précisé au sujet du choix des noms de Moudjahidines que nous avons aussi appelé résistants, qu'ils s'agissaient de personnes décédées. Il faut rappeler qu’une des règles du choix de personne à honorer par une un toponyme, est de s'assurer que ladite personne n'est plus vivante depuis au moins un an. C'est l’un des principes et une directive pour la normalisation d'un nom de lieu " On ne doit pas se servir du nom d’une personne vivante."

Chapitre VIII :