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L’apologue comme exemple :

12. Pour quel statut de l'enseignant ?

Pour donner du sens aux activités ludiques et pour susciter la motivation en classe, l'enseignant doit instaurer la relation de confiance entre lui et les élèves afin de réussir sa tâche, il crée les conditions les plus favorables en offrant toujours de bons modèles .D’ailleurs c’est à lui de préparer rigoureusement l’activité en amont avant son exploitation en classe.

Au fur et à mesure que l'activité avance et plus l'enfant est accroché et se trouvera à l'aise, plus il parvient à participer et s'impliquer à fond au bon fonctionnement du jeu.

Quand à l'enseignant il "restera néanmoins attentif au déroulement matériel, à la gestion du temps, à la dynamique du groupe, ainsi qu'à l'adéquation de l'activité par rapport aux objectifs vises" selon Haydée.1 (P39)

Pour cela, la préparation en amont est une étape d’autant plus délicate pour créer une atmosphère favorable et d'introduire des activités qui permettent aussi de créer un climat de créativité.

Une fois l'activité choisie, on s'interroge alors pour voir, comment l'exploiter dans le cadre de la classe de langue? Quelles activités choisir pour assurer une certaine progression pédagogique dans le contexte scolaire? Quel thème s'adapte le mieux aux motivations des élèves aux aptitudes du groupe, pourquoi pas, au goût de la classe? Ces interrogations et d'autres apparaissent à chaque fois qu'un enseignant averti, vient de mettre en place une activité avant de l'effectuer en arrivant en classe.

Chaque enseignant visera le but à atteindre et doit prévoir et anticiper les actions à venir pour ne pas laisser agir seulement le hasard, donc il s’immisce de plus en plus dans cette pédagogie innovatrice.

12.1. Le choix délicat des jeux

Soucieux de faire progresser ses apprenants, l'enseignant prend le plus de temps pour choisir et préparer l'activité à utiliser en classe et de se préparer, éventuellement à vérifier l’efficacité des résultats et la performance de chaque activité.

Le choix est primordial pour élargir la panoplie d'outils pédagogiques et pour adapter facilement les activités au niveau de la classe.

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Parfois le choix de l'activité est un véritable casse-tête et peut être aussi une tâche lourde et complexe pour un enseignant mal préparé, donc la planification est d'emblée urgente et inévitable. Le choix des activités se fait avec le plus grand soin, pour connaitre le contenu de l’activité, on doit respecter à la fois les besoins de l’enseignement et les besoins du programme à enseigner de façon médiate, on cherche souvent et de plus en plus des textes qui stimulent l’imagination et la curiosité des élèves pourvu qu’ils lisent et qu’ils trouvent un plaisir à le faire.

On cherche et on s’appuie beaucoup sur ce besoin supposé sur des textes qui vont avec l’âge, le niveau et surtout l’attente des apprenants.

Dans ce contexte et en tenant compte du rôle important de l'enseignant que Augé a mentionné les six qualités d'un enseignant ou d'un animateur qui selon lui doit:2

• Préparer l'exercice et le choisir en fonction du niveau de langue des élèves et des buts poursuivis;

• Définir les conditions de l'exercice;

• Détailler les consignes, la durée et la manière d'opérer; • Veiller au bon déroulement de l'activité, sans s'imposer;

• Observer le déroulement: faire le point sur les connaissances en français noter les lacunes, être attentif à la dynamique du groupe.

• Evaluer l'exercice en fonction du but, de l'objectif poursuivi.

Ce type de tâche exige donc, un long travail mêlant tous les savoirs en utilisant plusieurs ouvrages spécialisés pour assurer un important travail de préparation.

La grande variété des jeux pourrait développer la recherche et la réflexion des enseignants de langue pour concevoir et mettre en œuvre continuellement l'adaptation pédagogique de cet apprentissage concernant la familiarité du jeu et son caractère ludique.

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Dans cette optique, beaucoup d'enseignants, novices à cette nouvelle pédagogie, se révélaient incapables d'appliquer ce type de modèle faute d'une planification initiale.

Sur ce point important, le professeur pourra vraiment guider sa progression sur un prolongement, en fonction de l'intérêt porté par l'activité, dont l'ordre consiste à une succession qui convient parfaitement au processus de la planification, on peut distinguer trois étapes réparties : avant, pendant et après la présentation de l'activité devant les élèves.

Comme le souligne Haydée, les enseignants qui trouvent des difficultés peuvent se présenter comme suit:3

1- « Souvent le jeu exige des espaces qui ne correspondant pas aux

conditions matérielles habituelles d'une salle de classe. 2-Il est difficile de gérer le bruit.

3- L'enseignant manque d'expérience ludique et commet des erreurs dans la mise en place du jeu.

Tous ces obstacles et bien d'autres inciteront donc, certains enseignants d'être dubitatifs face au jeu. »

On comprend mieux dés lors la présence active de l'enseignant pour répondre au besoin de la classe, en suscitant l'esprit de collaboration, l'esprit de l'entraide, en invitant tous les apprenants à participer activement au travail. Pour cela il faut qu'il crée une atmosphère favorable à l'épanouissement de la confiance mutuelle pour bien diriger sa classe.

«L'important et qu'il crée, par sa personnalité, par sa (présence), une ambiance où il fasse bon pour la réussite du jeu. Un enseignant qui aborde ses enfants avec confiance, stimule chez eux les comportements positifs (...) De même, on observe que la personnalité d'un enseignant démocratique, stimulant, se répercute sur l'ambiance dans le groupe. C'est lui qui tiendra aux observateurs extérieurs des propos de genre: «comme il est gai de

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côtoyer les enfants, comme mon travail avec eux me fait du bien. Chaque jour, ils m'apprennent quelque chose», affirme De Graeve.4(26-27)

Enjeu d’importance pour la réussite de ce genre d’exploitation pédagogique, le changement de rôle de l’enseignant est une nécessité afin d’éviter la monotonie du travail scolaire.

Qu’il soit concepteur du jeu ou seulement réalisateur, il doit jouer les rôles d’un animateur, d’un acteur, d’un facilitateur et même d’un spectateur.

Présenté comme le maillon fort en classe, cette bonne qualité lui permet de ‘construire’ le jeu, d’organiser la séance pédagogique avec souplesse et bien évidemment fixer les objectifs à atteindre lors d’une situation d’enseignement particulière.

Sa dynamique ainsi que son expérience jouent un rôle non négligeable dans la manipulation et dans l’orientation qui définissent l’action pédagogique.

Il peut aussi avoir recours à différents stratagèmes afin d’enrichir l’activité ludique et donc de penser à la manière de la conduire.

On peut donc fournir aux enfants pour conquérir progressivement leur autonomie, de mettre en place un étayage qui assure le succès de la réalisation d’un projet et contribue à établir un échange satisfaisant au sein du groupe.

« L’étayage est une forme de collaboration dans laquelle les interactants se répartissent les tâches à effectuer en fonction de leurs compétences respectives. L’adulte prendra ainsi en charge ce que l’enfant ne peut exécuter seul et, au fur et à mesure du développement de l’enfant, cette prise en charge diminue » Matthey, M : 2003 :p68. 5

Même la relation entre l’enseignant et les apprenants passe à l’horizontalité, c'est-à-dire, à un travail interactif et collaboratif entre tous les participants et dans tous les sens au lieu de la verticalité traditionnelle où l’enseignant est le seul qui fait le travail en position de domination totale.

4

De Graeve,S. :Apprendre par les jeux, de boeck. Bruxelles, 2006.

5

Matthey, M. : Apprentissage d’une langue et interaction verbale (Sollicitation, transmission et construction de connaissance linguistique en situation exolingue ),PETER LANG, Bern,2003.

Chapitre 1 : partie théorique

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