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c/ avantages cognitifs ; car il permet de :

4. Le recours au jeu pour un apprentissage continué de l’oral :

Dans le programme de la 2ème année primaire1 , l’accent est mis sur la communication orale présentée en situation, il s’agit bien de donner une place importante de la langue orale.

Pour ce faire, le jeu pédagogique est souvent associé à la situation de communication qui reste prépondérante dans cet enseignement, aussi la priorité est donnée aux activités orales afin d’exposer très tôt le jeune apprenant à la langue étrangère ciblée.

Dans ce même programme, le jeu est conçu principalement comme un support et un outil excellent pour des élèves débutants qui peuvent retenir bien mieux certaines notions réputées difficiles à acquérir puisqu’ils peuvent facilement évoquer des moments ordinaires de la vie pour les adapter concrètement à des situations réelles en classe.

Le programme rappelle les objectifs de l’apprentissage de français langue étrangère par des activités ludiques à l’école :

« L’oral étant une forme de communication au même titre que l’écrit, une part importante lui a été accordée dans le programme comme forme première dans l’échange langagier.

Cela induit l’apprentissage de l’écoute et celui de la prise de parole pour (re) produire. Par ailleurs la langue orale et la langue écrite n’étant pas parallèles, nous développerons chez l’élève une « conscience phonologique » dans le cadre d’une progression phonologique retenue pour l’élève de 2éme année primaire.(…).l’apprentissage de l’oral s’organise autour d’actes de paroles sélectionnées dans le programme » (P7).

Le principal objectif de l’enseignement de l’expression orale dans le programme officiel c’est que les élèves soient capables de (dire avec ses propres mots) selon le document d’accompagnement qui ajoute qu’à l’oral :

« Les diverses manipulations procèdent par mémorisation, répétition, substitution,

systématisation, réemploi et reformulation. Il est important d’accepter toutes les réponses : mots, bribes de phrases, mots en langue maternelle… »(P9).

Pour ce qui est des activités proposées pour initier les élèves à l’expression orale, qui est parfois complexe est indispensable, on multiplie les exercices qui permettent d’acquérir les réflexes que ce soit à l’oral où pour renforcer les connaissances de la communication authentique.

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« Les jeux sont très utiles et très importants non seulement parcequ’on s’amuse, mais aussi

parce que l’amusement suscite un désir de communiquer »r2

Parmi les principales activités ludiques proposées pour l’oral on peut citer :3 - Le jeu autour de la comptine.

- Le jeu du téléphone. - Le jeu de Jim.

D’autres activités sont proposées auxquelles on peut assigner plusieurs objectifs différents telles que :

- Les activités ludiques pour la lecture. - Les activités ludiques en vocabulaire.

Par ailleurs, on distinguera aussi « les compétences à l’oral » dans les instructions officielles où l’élève « prend la parole pour s’exprimer » cité dans le document d’accompagnement qui propose les différentes séquences et l’objectif à atteindre à l’oral, comme suit :

- Séquence1 : Se présenter : donner son prénom. - Séquence2 : Se présenter : donner son âge.

- Séquence3 : Se présenter : donner le nom de sa classe ou de son école. - Séquence4 : Se présenter : exprimer ses préférences, ses goûts.

Il est important de faire la part, à ce niveau là, sur les diverses situations de cette notion de l’oral et mettre l’accent sur l’implication des apprenants qui s’engagent à communiquer, à s’interagir dans une perspective réaliste dans un premier temps.

Puis ,on envisagera des exercices qui abordent la question de l’oral tel que la prise de parole, les dialogues , les conversations entre les membres du groupe en insistant sur les éléments vocaux par exemple les changements intonatifs , le débit et l’intensité de la voix.

En outre, on vérifie la synchronisation de certains gestes effectués en même temps avec la réalisation verbale, fonctionnent-ils en contradiction ou interviennent-ils au bon moment ? Dans la dernière étape, on proposera une évaluation en saisissant l’occasion pour identifier les difficultés éprouvées par les participants qu’on pourra ensuite y remédier ensemble.

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Haliwell,S :Enseigner l’anglais à l’école primaire, Longman Groupe UK,1995.

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5.

JEU LUDIQUE, JEU EDUCATIF ET JEU PEDAGOGIQUE

Afin de présenter une distinction lisible entre les différents jeux, il nous a semblé évident qu’en partant du modèle proposé par N. de Grandmont qui se révèle particulièrement intéressante pour notre travail.

Nous pouvons aisément comprendre la différence et le lien entre les nombreux types de jeux. On a cité le cas de cette auteure qui a consacré une bonne partie de son ouvrage sur ce sujet en donnant des détails indispensables qui contribuent à jeter les bases d’une meilleure connaissance du jeu.

Nous présenterons donc cette analyse, sous forme de tableaux, qui établit une classification des caractéristiques générales de chaque élément, pour elle la synthèse des qualités du jeu ludique est comme suit :1

- n’impose pas de règle

-1 le produit n’est pas obligatoirement : esthétique, prédéterminé, perfectionné - 2 notions de plaisir

-3 nécessaire au développement de tout individu

-4 permet d’organiser, de structurer et d’élaborer le monde extérieur

-5 liens égaux avec : le psychisme, l’émotif-affectif, le sensoriel, le cognitif.

Par ailleurs, l’auteure classe le jeu éducatif en second lieu et elle synthétise ses qualités dans le tableau ci-dessous :

-6 est le premier pas vers la structure -7 contrôle les acquis

-8 évalue les appris

-9 permet d’observer les comportements -10 fait diminuer de la notion de plaisir

-11 devrait être : distrayant, sans contrainte perceptibles, axé sur les apprentissages -12 cache l’aspect éducatif pour le joueur.

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Nous restons toujours dans le cadre de cette distinction de Grandmont conclut et avance en 3ème position le jeu pédagogique qu’elle qualifie aussi de jeu didactique, jeu de test, jeu d’exercice ou encore jeu d’apprentissage.

Pour elle les qualités de ce jeu sont : -13 axé sur le devoir

-14 génère habituellement : o un apprentissage précis o fait appel à ses connaissances o constat des habiletés à généraliser -15 mécanique (style kits)

-16 testing -17 peu ou

-18 pas de notion de plaisir intrinsèque.

Nous nous coïncidons donc avec De Grandmont puisque nous retrouvons chez elle de nombreux éléments importants concernant le jeu pédagogique qui adhèrent à notre analyse des activités proposées en classe lors de notre expérimentation.

Vu l’importance accordée au jeu pédagogique et pour illustrer notre position sur ce point, nous présentons quelques éléments cités par l’auteure qui seront d’une grande utilité dans notre démarche : 2

19 -le jeu pédagogique est d’abord un jeu qui met à l’épreuve nos connaissances ; c’est aussi un jeu qui implique de la performance et de la compétition.

20 -le pédagogue aura avantage à utiliser le jeu pédagogique à la mode pour soutenir la motivation chez ses élèves.

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21-il (le jeu pédagogique) deviendra un support à l’enseignement en aidant à l’évaluation des connaissances acquises et, possiblement, il pourra servir à l’autocorrection.

Fig : 1 3

22-une mauvaise utilisation des jeux mène vite à la saturation chez les élèves, d’où le sentiment chez l’enseignant d’être obligé d’avoir beaucoup de matériel.

23-la différence entre la pédagogie du jeu et une pédagogie plus traditionnelle vient du fait que les efforts demandés expressément par le maître, tandis que, dans le cas du jeu, l’effort consenti vient de l’élève lui-même, de ses besoins, de ses goûts et de son désir de jouer, d’où une

« surimplication ».

Nous venons de recenser quelques éléments qui caractérisent le jeu pédagogique selon l’auteure qui le distingue nettement par rapport au jeu ludique et au jeu éducatif.

Il nous semble que la particularité de ce jeu nous amène à l’aborder davantage dans notre parcours et de rendre compte de sa richesse en le pratiquant souvent en classe de FLE.

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Figure présentée par De Grandmont sur la modification progressive des activités du ludique au pédagogique .p127.

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6.Activités ludiques :une approche interculturelle

Depuis quelques années, on a introduit dans l’enseignement algérien, des documents pédagogiques privilégiant la notion de l’interculturel dans l’apprentissage des langues étrangères et pour permettre la découverte des cultures et des univers différents sans aucun complexe. « L’école se doit de développer dans une perspective interculturelle sa dimension proprement

culturelle » Abdallah-Pretceille.1

Il faut signaler que l’approche ludique est perçue comme un moyen interculturel dans la mesure où on considère le jeu comme un mode de communication qui permet aux participants du monde entier de le pratiquer et de se comprendre dans divers cas.

Dans le domaine sportif par exemple, des joueurs de foot ball de nationalités différentes peuvent jouer ensemble, se comprendre et réussir leur jeu malgré la diversité culturelle et linguistique des membres de cette équipe.

Dans le processus d’apprentissage, le jeu nous permet de s’intégrer dans un monde différent de celui où nous vivons, sa dimension plurielle contribue à cette interaction entre les individus en gardant toujours sa propre identité et en respectant l’autre.

Comme on le voit, l’enseignement d’une langue étrangère ne se limite pas seulement à enseigner comment parler ou comment communiquer, mais aussi de permettre à l’apprenant d’être en contact permanent avec la culture et la civilisation de cette langue.

« L’enseignant de langue, à travers les textes et les documents qui servent à l’enseignement de la langue, met en permanence les apprenants au contact de la ‘civilisation’, ‘la culture’ de cette langue cible, d’un point de vue historique, sociologique, et ethnologique »2 Si on reprend les avantages du jeu en classe, on peut dire qu’il permet de connaitre et de découvrir l’autre dans une atmosphère d’ambiance et d’amitié.

Dans cette optique , Haydée propose de jouer avec un corpus de produits culturels francophones de différentes sortes (objets, expressions, plats, événements, lieux, monuments, mais aussi personnages, etc).

Pour cette auteure, on ne peut négliger la portée culturelle dans n’importe quelle activité en classe de langue.

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Abdallah-Pretceille, M. : Vers une pédagogie interculturelle, anthropos, 3ème éd , diffusion , Economica , Paris,1996.

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« On pourra aussi faire explorer aux apprenants des manières de jouer qui leur étaient complètement étrangères, misant ainsi sur le potentiel de séduction de l’inconnu. finalement ,il est également possible de faire appel à des matrices relativement neutres du point de vue culturel même si ,comme le reste des outils mis à la disposition de l’enseignant ,tous les jeux ont peu ou prou une portée culturelle qu’il faut savoir exploiter ou bien de la nier »3 pp96-134.