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14-16 ans L'apprentissage de la vie

Pris par le jeu, certains participants sont actifs et d'autres sont tardifs, il serait donc aberrant de jouer avec les uns et de négliger les autres sous prétexte qu'ils sont agressifs, hargneux ou de mauvais joueurs.

On doit veiller, lors de la présentation à organiser des échanges entre tous les élèves pour éviter les remarques déplaisantes et pour développer la sociabilité chez le groupe.

Parmi les auteurs qui se sont arrêtés sur cette question, on retient celle de Bettelheim qui avance deux caractéristiques très importantes qui concernent le joueur, pour lui :

1. « Le joueur doit rester maître de son jeu pour en retirer des bénéfices. Trop défini, le jeu

perd de sa saveur et l'apprentissage s'en ressent.

2. Le joueur agit suivant un rythme conforme à son rythme vital. Ce rythme vital est différent pour chacun. C'est ce rythme qui nous permet d'assimiler selon nos capacités toute espèce d'apprentissage. » 3

Il serait donc judicieux de doter les enfants des moyens efficaces pour stimuler leurs imaginations et d’intégrer le jeu dans les méthodes d’enseignement aussi bien au primaire qu’au collège et au lycée.

3

15. Stimuler les apprenants par l’émulation et la compétition

Si l’on considère le jeu comme, une source de bien-être et de plaisir, on peut remarquer que les élèves, à cet âge- là, aiment jouer ensemble et ainsi le jeu offre ce côté divertissant, et d’emblée ils « sont mis en situation de recherche et d’émulation ».1

Dans ce cas il ne faudrait pas rejeter le jeu sous prétexte du temps perdu ou encore le considérer par certains enseignants comme un bouche- trous en fin de séances.

Appliqué en classe et en plein temps pour consolider les acquis des apprenants, ce nouveau mode d’apprentissage est porteur d’intérêt et d’attention pour participer efficacement même s’ils sont fatigués.

Il incombe à l’enseignant de faire habituer ses élèves, le fait de ne pas gagner tous les jours qu’on joue mais aussi de perdre. On doit surmonter l’échec, aussi bien, qu’on doit accepter la réussite, C’est la base de la règle du jeu.

Le jeu offre également l’avantage de permettre une meilleure concentration de la part des participants au moment propice de la confrontation amicale.

Il est loisible d’introduire ce genre d’activité dans le temps scolaire pour préparer le groupe- classe et, par conséquent, rendre le travail relaxant et une source de motivation.

« L’apprentissage dépend en grande partie de votre motivation initiale. Cette motivation

ne peut naitre que d’un sentiment de plaisir ou, tout au moins, d’attente envers ce que l’on étudie », affirme Chevalier B.( p14)2

Pour laisser davantage d’initiatives aux enfants, on devra contribuer à les mettre constamment en activité et en interactivité afin de privilégier la communication, ce qui facilitera le rythme de compréhension et pour en faire des acteurs de leur propre apprentissage. Cette volonté d’aider les apprenants corrobore d’ailleurs certains enseignants à surmonter toutes sortes de difficultés pour guider et convaincre de l’utilité de ce genre d’activité en classe et les familiariser à travailler en groupes tout en se respectant pour réussir.

1

Martin, M : jeux pour écrire, pédagogie pratique à l’école, Hachette éducation, Paris, 1995.

2

Chevalier, B : Lecture et prise de notes, Gestion mentale et acquisition de méthodes de travail, coll. méthodologie 128, NATHAN, Paris, 1992.

16. Vox discentis (la voix des élèves) :

Le temps est révolu où l'enseignement- apprentissage d'une langue étrangère passe par des pratiques traditionnelles, peu motivantes telle que la mémorisation ennuyeuse, l'usage monotone des règles grammaticales, modèles d'échanges routiniers des questions- réponses, suivi constamment par un enseignant qui est au centre de cet apprentissage, considéré comme le seul détenteur du savoir.

Aujourd'hui, les apprenants deviennent de plus en plus exigeants; il convient donc de les aider à résoudre une tâche scolaire.

Il nous semble essentiel d'organiser des activités qui facilitent la compréhension des textes et l'apprentissage de la lecture par des jeux.

L'intérêt éducatif pourrait être l'accès aisément au plaisir et éventuellement élargir sa culture individuelle.

Quel que soit l'âge des enfants, on pense que ce genre d'activité occupe une place considérable au sein de la classe de langue et représente également un appui au travail scolaire puisqu'il développe chez eux le goût et le plaisir de lire.

Lorsqu'on s'adresse aux enfants et parallèlement à ce qu'ils apprennent, on leur proposera ces activités-loisirs pour les amener à apprendre une langue, sachant bien qu'elles sont susceptibles de plaire à ce type de public, en les encourageant « à une lecture attrayante non

pas rébarbative et rebutante », selon Richard.C.1

Qu'il s'agisse de comptines, de devinettes enfantines ou de contes...il faut reconnaître qu'ils permettent d'ouvrir d'autres horizons celui de l'imaginaire, ces activités constituent une richesse inépuisable plus facile à gérer et stimulante d'échange et de communication.

Il est judicieux de prévoir ces outils ludiques pour attirer le plus souvent le jeune lecteur bienveillant, ayant des compétences est des habilités diverses dans une perspective d'apprentissage multiple en lui offrant les moyens nécessaires et utiles pour réussir.

Dès les premières séances de ce travail, il est si important de multiplier dans le temps de la classe ces activités pour familiariser les enfants avec ce monde de répertoire ludique.

1

Pour amener les apprenants à mobiliser utilement certaines connaissances et pour les intéresser à cet apprentissage, il faut être d'autant vigilant de ne pratiquer le jeu que pour combler le vide que ce soit dans les heures creuses ou à la fin de semaine et du trimestre. On peut aborder ces activités scolaires et prouver que tout ce qui se fait en classe exige un effort de la part des écoliers et dont la finalité n'est pas une perte de temps mais plutôt une action pédagogique sérieuse d’apprentissage.

Dans un premier temps, nos enfants confondent entre une organisation du jeu et la liberté associée au changement de cadre surtout lorsqu'on passe au jeu en groupes, ce qui engendre d'éventuels dérapages de la part des participants par manque d'expérience.

Certes cette pratique ouvre parfois la porte aux apprenants à mettre en pratique leurs divers compétences et favorise pleinement leur implication, toutefois, l’enseignant doit veiller constamment au respect de la consigne et de limiter les obstacles qui semblent dérouter les objectifs prévus pour le déroulement harmonieux de cette tâche.

Un tel choix pédagogique emmène l'élève à un échange avec autrui et le rend enthousiaste en vue d'élargir ses stratégies progressivement et vérifier la patience de sa compréhension.

C'est un moment propice pour inviter les apprenants loquaces ou rebelles à intervenir, à réagir et à participer abondamment à l'animation de ce qui se fait en classe.

17. Vers une adaptation des activités

Globalement, les auteurs étrangers proposent des activités et les confectionnent en fonction des apprenants natifs, propre à leur culture et leur environnement à l’instar des auteurs qu’on a cité dans ce travail tel que Michel Martin, Haydée Silva et Nicole de grandmont entre autres.

Certaines activités ne peuvent être réalisables en classe de FLE sauf si elles sont reconstruites dans un autre ordre ou une technique pour qu’elles deviennent acceptables et flexibles, leur adaptabilité est donc nécessaire pour qu’il n’y ait pas blocage au niveau de la progression. C’est dans ce contexte d’adaptation que Halliwell conseille justement les enseignants de langue de réutiliser les jeux en les adaptant aux comportements psychologiques des enfants visés:

« Tenir compte des réalités »et ajoute « que nous devions nous contenter d’une moindre

qualité »1, et cela pour enrichir ou plutôt assouplir l’activité effectuée auparavant.

Cette démarche consiste à faire appel à la compétence des enseignants, tout dépend de l’activité considérée, d’une part, et, d’autre part, des compétences à acquérir à la fin de chaque séquence. Ainsi, l’enseignant devient concepteur.

C’est à ce niveau de l’adaptation à l’interlocuteur Fayol, M .affirme ceci :

« Si ce qu’on dit est important, la manière de le dire l’est au moins autant. On peut

presque tout dire, à condition de trouver la bonne façon de le faire ! » (p281)2

Il convient de souligner qu’il est préférable de ne pas « calquer » l’exercice tel qu’il a été conçu par son auteur mais plutôt , de confectionner un « modèle » en l’adaptant à la spécificité et à la réalité de nos apprenants en insistant sur le niveau et la culture avant même son lancement en classe.

Il faudra prendre son temps pour changer, substituer ou modifier complètement certaines idées et de réemployer d’autres progressivement afin qu’elles répondent aux besoins prévisibles du groupe-classe.

1

Haliwell. Ibid., p

2

Une meilleur connaissance en termes de compétence ou savoir-faire est devenue une nécessité afin qu’il ait une progression est un prolongement en matière d’apprentissage.

On aura tout intérêt à ne pas négliger la dimension culturelle des apprenants, on peut envisager à titre d’exemple une activité où on représente le patrimoine intellectuel et artistiques ou même l’histoire et l’art de notre pays au lieu d’un pays étranger, donc l’imbrication langue- culture est bien entendue primordiale.

En réalité, une activité bien choisie en fonction du niveau est du goût des apprenants assurera la réussite de la tâche à condition qu’elle leur doit accessible et contribue au plaisir de lire. Toutefois, on peut aborder certaines activités ludiques, pour rendre les apprenants plus attentifs et plus intéressés, en leur montrant qu’on maîtrise totalement cette séance et qu’on ne travaille pas à l’aveuglette et sans aucun objectif.

Parfois un jeu peut servir de base, on peut demander aux enseignants d’imaginer de nouvelles versions qui peuvent être utiles et profitables qui répondent à des exigences de souplesse puisque seule compte, finalement, les attentes de la classe.

« Un même jeu peut être pratiqué à différents niveaux ; celui-ci pratiqué à l’écrit pourra être, un tant soit peu modifié, utilisé à l’oral. Celui-là, classé en ‘’prise de contact ‘’ pourra parfaitement être parfaitement être utilisé pour développer l’expression » 3

En ceci, nous rejoignons la proposition de De Grandmont, à propos des changements qu’on peut réaliser à chaque fois pour faire avancer l’activité et de ne pas s’éloigner du but fixé au préalable.

Les modifications peuvent être superficielles ou majeures que l’auteure a résumé dans le tableau (les variables du jeu) qui suit :4

3

Girard, A. :Voulez-vous jouer avec moi ?- jeux créativité dans la classe de langue-(Document de travail), Centre universitaire d’étude Française, Grenoble III, Juillet 1982

4

Modifications (superficielles) : Modifications (majeures) :

-les consignes -la forme

-le nombre de joueurs -le joueur

-les accessoires -l’essentiel

-son mode de fonctionnement -l’action (objectif) de son

fonctionnement