• Aucun résultat trouvé

Vers une spécification des effets sémantiques sur les effets d’ordre en mémoire à

Chapitre III La Mémoire Sémantique

2. Le rôle de l’organisation des connaissances sémantiques dans la mémorisation et

2.2. Vers une spécification des effets sémantiques sur les effets d’ordre en mémoire à

Les études sur le rappel différé des connaissances sémantiques ne portent donc pas uniquement sur l’existence de relations sémantiques entre les items, mais également sur leur organisation telle qu’elle apparaît dans le mode de présentation des items aux participants (Bower et al., 1969 ; Moreau, 1973). Ces recherches ont montré que les relations sémantiques entre les items améliorent le rappel par rapport à des listes dont les items ne possèdent pas de lien, mais que cette amélioration était encore plus forte si on prenait en compte l’organisation. Ces résultats supportent l’hypothèse selon laquelle la prise en compte des liens sémantiques entre les items ne suffit pas pour avoir un effet sur l'ordre, mais qu'il faut également prendre en compte l'organisation de ces liens.

Dans les études sur la MCT, nous observons que les expériences portent principalement sur les relations sémantiques qu’entretiennent les items entre eux, sans que leur organisation ne soit prise en compte. En effet, la plupart de ces expériences comparent des listes dans lesquelles les mots appartiennent à une même catégorie, où tous les items sont des exemplaires d’une même catégorie et ont le même niveau, à des listes composées de mots non reliés sémantiquement. Dans sa présentation, ce matériel sémantique (listes de mots appartenant à la même catégorie) ne possède donc pas d’organisation interne : tous les items appartiennent au même niveau hiérarchique, et leur degré de typicalité par rapport à la catégorie, ou leur degré d’association entre eux, n’est pas pris en compte. Dans ces expériences, ni l’organisation hiérarchique catégorielle (du superordonné au sous-ordonné) utilisée par Bower et al. (1969) en MLT, ni la classification en sous-groupes d’exemplaires de la même catégorie, comme utilisée dans l’étude d’Ehrlich (1976), n’apparaissent.

Une seule expérience, à notre connaissance, prend en compte de manière indirecte l’organisation des items dans une tâche de mémoire immédiate : il s’agit de celle réalisée par Haarmann et Usher (2001). Cette expérience porte sur des listes composées de 6 paires de mots liés sémantiquement (comme « roi – leader »). Les mots de chaque paire sont soit regroupés ensemble, soit séparés par 5 mots non reliés. Dans ces dernières listes, les 6 premiers mots correspondent au premier mot de chaque paire, et les 6 derniers au second mot de chaque paire. Cette étude montre que le rappel à court terme est meilleur pour les listes dans lesquelles les mots liés sémantiquement sont regroupés lors de leur présentation que pour les listes dans lesquelles les mots liés sémantiquement sont séparés. Ce résultat peut donc être rapproché de ce qu’a montré Bousfield (1953) dans le cas d’un apprentissage, à

propos de l’appartenance catégorielle. Mais alors qu’en MLT, l’organisation préalable joue un rôle même si la présentation est aléatoire (car le participant peut réorganiser le matériel pendant l’intervalle de rétention), il est préférable, en MCT, que l’ordre de présentation soit conforme à l’organisation préalable, comme c’est le cas des listes regroupées (car la réorganisation est impossible sans délai de rétention).

Dans le cas de l’expérience de Bousfield (1953), en effet, les participants avaient la possibilité de lier les items entre eux, de structurer le matériel et donc d’organiser les items par catégories au fur et à mesure des essais (catégories qui sont mélangées lors de la présentation). Ce travail de structuration a pour effet d’améliorer le rappel. Dans une tâche de MCT, comme celle d’Haarmann et Usher (2001), le matériel n’a pas le temps d’être structuré, du fait de la brièveté de l’intervalle de rétention : il faut l’organiser a priori. On observe donc que l’organisation du matériel présenté (mots liés sémantiquement regroupés ensemble), améliore les performances des participants par rapport aux listes dans lesquelles les mots liés sémantiquement sont séparés. Cette étude montre donc que la présence d’un indice sémantique ne suffit pas pour améliorer le rappel, et que la prise en compte de l’organisation des connaissances sémantiques en MLT est également nécessaire pour une optimisation des performances. Ces résultats se rapprochent d’ailleurs de ceux observés par Ehrlich (1976), qui montrait que l’organisation des listes en sous-catégories améliorait davantage le rappel par comparaison à ces mêmes listes où les items sont présentés de façon aléatoire. Dans l’expérience d’Ehrlich (1976), cependant, les mots appartiennent touts à la même catégorie superordonnée (véhicule par exemple), c’est à l’intérieur de la catégorie que la division en plusieurs groupes s’effectue (véhicules aériens / véhicules terrestres).

Cette expérience nous permet également d’observer la similarité des effets entre les études en rappel immédiat et celles qui relèvent de la MLT : la prise en compte des relations sémantiques entre les items améliore le rappel (d’items), mais cette amélioration est inférieure à celle observée dans les situations où sont prises en compte à la fois les relations sémantiques et l’organisation. Cette similarité des résultats entre rappel différé et rappel immédiat est importante à relever car elle montre que l’information d’ordre ne dépend pas de la MCT comme le soutiennent Saint-Aubin et Poirier (2000). L’étude de Whiteman, Nairne et Serra (1994) confirme cette hypothèse : elle étudie le rôle de la fréquence des mots sur leur rappel après une tâche distractrice de 12 secondes, et montre un avantage de la fréquence sur le rappel des items, mais pas d’effet sur le rappel de l’ordre. Ces effets sont donc les mêmes que ceux obtenus dans une tâche de rappel immédiat. La fréquence, aussi bien en mémorisation à court terme qu’en apprentissage à long terme, ne présente pas d’effet sur l’ordre : les erreurs

d’ordre sont équivalentes pour des listes composées de mots fréquents et des listes composées de mots peu fréquents. Ce résultat supporte notre hypothèse et suppose déjà que les effets observés sur le rappel à court terme de l’ordre ne proviennent pas d’un processus spécifique de la MCT.

Excepté l’expérience d’Haarmann et Usher (2001) qui manipule la proximité des items liés sémantiquement, aucune organisation sémantique, quelle que soit sa nature (hiérarchique, degré de typicalité ou d’association), n’est prise en compte dans les études en rappel immédiat, et n’apparaît dans les modalités de présentation des items. Ceci peut expliquer les effets observés dans le rappel de l’ordre : les items pouvant être mélangés, il semble normal qu’on n’obtienne pas alors d’effet positif sur le rappel de l’ordre.

Or, on peut émettre l’hypothèse que si on prenait en compte cette organisation (organisation hiérarchique catégorielle de Bower et al. (1969) par exemple), en la faisant apparaître dans les modalités de présentation des items, elle aurait un impact positif sur l’information d’ordre, puisqu’elle prend en compte, en plus des relations sémantiques des items, leur organisation (structure hiérarchisée). L’hypothèse générale que nous chercherons à tester dans cette thèse est que c’est cette absence de structure du matériel qui serait à l’origine des effets négatifs obtenus sur l’ordre de rappel dans ces études. En effet, les listes présentant des mots appartenant à une même catégorie ne respectent pas nécessairement l’organisation préexistante. Il se peut donc que l’aspect négatif des effets catégoriels quant au rappel de l’ordre (alors que le rappel des items est lui bénéficiaire) provienne non pas de la non prise en compte de l’ordre des items dans les tâches de MCT, mais du fait que les structures d’ordre utilisées dans ces tâches se trouvent incompatibles avec celles qui pré-existent en mémoire permanente. Ces structures existant en MLT, il apparaît important de les prendre en compte afin de pouvoir conclure sur l’effet des connaissances sémantiques dans le rappel à court terme de l’ordre.

3. Conclusion

Ce chapitre sur la mémoire sémantique a permis de mettre en évidence différents types de relations qui existent entre les concepts. Cet inventaire n’est sans doute pas exhaustif, mais il permet de montrer que la littérature qui s’est intéressée à l’influence des connaissances

sémantiques dans la mémorisation à court terme s’est limitée à quelques propriétés sémantiques, et principalement à la taxonomie. Les études en situation de MCT n’ont pas porté attention aux autres relations (thématiques, scripts), ne les ont pas étudiées, et leurs conclusions sur l’influence des connaissances sémantiques en MCT sont donc peut-être trop rapides, voire erronées. De plus, les relations taxonomiques utilisées ont la spécificité de ne pas être organisées : les listes sont composées d’exemplaires appartenant à la même catégorie taxonomique ; ces exemplaires sont contrôlés sur leur fréquence, leur longueur, mais ils sont placés de manière aléatoire dans la liste présentée. Cette absence d’organisation interne peut être responsable des effets obtenus sur le rappel à court terme de l’information d’ordre.

Les relations sémantiques décrites dans ce chapitre ne sont pas aussi dépourvues d’organisation, ce ne sont pas que des séries de concepts rassemblés ensemble parce qu’ils possèdent quelques propriétés communes (comme des objets mis dans le même sac parce qu’ils possèdent la même couleur), d’autres relations existent entre eux comme la force associative ou la hiérarchie (les scripts par exemple sont basés sur l’ordre des séquences : donner les séquences, les actions ne suffit pas, il faut qu’elles soient ordonnées), on peut donc supposer qu’elles entraînent des effets différents en rappel d’ordre.

Ce chapitre montre la nécessité d’étendre l’étude des connaissances sémantiques sur la MCT à d’autres types de relations que la taxonomie, comme les relations thématiques et les scripts décrits précédemment, pour pouvoir déterminer l’origine des effets obtenus (négatifs ou absence d’effet) dans le rappel à court terme de l’ordre. Ce sera l’objet des expériences qui vont suivre. La prise en compte d’autres types de connaissances sémantiques devrait nous permettre de valider ou non les modèles tentant de rendre compte des effets des connaissances sémantiques en MCT. Notre hypothèse générale est que ces différentes organisations jouent un rôle sur l’information d’ordre, et donc que leur prise en compte peut permettre de révéler des effets positifs sur le rappel à court terme de l’ordre.

Introduction

Dans la partie théorique, nous avons analysé le rôle non négligeable joué par les connaissances sémantiques de la MLT dans la mémorisation à court terme. Les études portant sur ce sujet rapportent toutes un effet bénéfique des connaissances sémantiques sur le rappel d’items, à l’exception des expériences de Baddeley (1966a, 1966b). Concernant le rappel d’ordre par contre, les données sont peu cohérentes: certaines études montrent des effets négatifs (plus d’erreurs d’ordre pour les listes « sémantiques » : Baddeley, 1966a, 1966b ; Crowder, 1979 ; Murdock, 1976 ; Murdock & vom Saal, 1967 ; Saint-Aubin, Ouellette & Poirier, 2005 ; Saint-Aubin & Poirier, 2000), et d’autres révèlent une absence d’effet (autant d’erreurs d’ordre pour les listes « sémantiques » que pour les listes non reliées sémantiquement : Poirier & Saint-Aubin, 1995, 1996 ; Saint-Aubin & Poirier, 1999 ; Walker & Hulme, 1999). Dans tous les cas, aucun effet positif n'a été rapporté dans la littérature. L’objectif de nos expériences sera de montrer que dans certaines circonstances on peut faire apparaître un effet positif des connaissances sémantiques sur la rétention de l’ordre en MCT.

L’influence des connaissances sémantiques sur le rappel d’ordre à court terme n’a guère été intégrée dans les modèles théoriques. Seuls Nairne (1990), Saint-Aubin et Poirier (1999, 2000) ont tenté de l’intégrer dans leur modèle. Saint-Aubin et Poirier (1999, 2000 ; Saint-Aubin, Ouellette & Poirier, 2005) se sont intéressés à ces effets et ont essayé de les interpréter dans le cadre des modèles de rédintégration de la trace (cf. Chapitre 2). Ces modèles ont la particularité de tenter d’expliquer les effets des connaissances sémantiques à la fois sur l’information d’item et sur l’information d’ordre. Toutefois, comme les résultats portant sur le rappel de l’ordre ne sont pas cohérents, les auteurs ont été amenés à réviser leur modèle théorique. Ainsi, Saint-Aubin et Poirier (1999), lorsqu’ils n’obtenaient pas d’effet des variables sémantiques sur l’ordre, ont postulé que la trace temporaire en MCT responsable de l’ordre était uniquement phonologique. Puis, pour rendre compte d’un effet négatif observé ultérieurement (Saint-Aubin, Ouellette & Poirier, 2005), ils ont postulé que la trace temporaire contenait également des caractéristiques sémantiques qui gênaient le rappel d'ordre

en augmentant la similarité des indices de récupération. Cependant, il s’agit là d’un ajout a posteriori au modèle, qui n’est guère motivé par une conception cohérente globale, ce qui le rend peu convaincant.

Si cette hétérogénéité est difficile à expliquer, l’absence dans la littérature d’effets positifs des connaissances sémantiques sur le rappel de l’ordre l’est plus facilement : le matériel utilisé dans la plupart de ces expériences est composé de listes de mots qui ne possèdent aucune structure interne. Par exemple, les listes dans lesquelles les mots appartiennent à la même catégorie permettent effectivement un meilleur rappel des items, car la relation catégorielle existante réduit le nombre d’items potentiels sur lequel la recherche en mémoire s’effectue, mais elle ne facilite pas le rappel de l'ordre, car les items ne sont pas présentés selon un ordre qui aurait un sens pour le participant et qui pourrait l’aider à structurer son rappel en utilisant cette information stockée en MLT.

Le chapitre précédent a abondamment démontré que la mémoire sémantique ne se limitait pas aux relations catégorielles entre les concepts, et que de nombreuses dimensions d'organisation existent : par exemple, l’organisation sémantique hiérarchique (« animal - vertébré - mammifère – panthère ») (Bower et al., 1969), l’organisation sous forme de scripts ou schémas (Schank & Abelson, 1977 ; Bower, Black & Turner, 1979), ou encore des relations thématiques comme « chien-os », dont l’ordre a un sens pour le participant compte tenu de ses connaissances.

L’objectif des expériences qui vont suivre est d’utiliser ces différentes organisations sémantiques. Nous allons donc construire des listes de mots qui peuvent être rapportées à une structure sémantique ordonnée en MLT (par exemple, des mots présentés dans un ordre qui correspondrait à celui dans lequel un script se déroule). Notre hypothèse centrale est que cette structure pourrait servir de support au rappel à court terme de l’ ordre. En d’autres termes, nous pensons que si le matériel est présenté dans un ordre qui correspond à celui dans lequel les mots sont stockés en MLT, il devrait y avoir un effet positif de cette structure sur le rappel à court terme de l’information d’ordre, si on compare ce rappel à celui de listes dont les items ne respectent pas cet ordre.

Pour valider notre hypothèse, nous avons réalisé une série de 7 expériences qui ont pour point commun d’impliquer une tâche de rappel sériel immédiat. Ces expériences se différencient entre elles par les caractéristiques sémantiques utilisées. Dans les quatre premières expériences, les items sont liés par des associations thématiques. Pour ce faire, nous avons utilisé des listes composées de 3 groupes de 3 mots associés sémantiquement. Dans

chacun des groupes, les mots n’ont pas tous le même statut : le premier est fortement lié à chacun des deux autres, mais ces derniers sont faiblement associés entre eux. Par exemple dans le triplet « escargot – lenteur – coquille », « escargot » est fortement associé à « coquille » et à « lenteur ». Ces deux derniers termes sont, quant à eux, faiblement reliés. Les relations entre ces trois mots sont donc associatives (comme c’est le cas dans d’autres listes utilisées classiquement pour étudier l’effet des propriétés sémantiques sur le rappel de listes de mots), mais cette valeur associative n’a ici de sens que si l’on prend en compte la relation qui unit le premier mot à chacun des deux autres, donc l’ordre dans lequel les mots sont présentés. Nous faisons ainsi l’hypothèse que les sujets vont utiliser le premier terme du triplet comme inducteur des suivants, et qu’ils devraient donc plus souvent récupérer les termes dans cet ordre. Le rappel de l’ordre devrait ainsi être facilité dans ces listes par rapport à des listes dans lesquelles ce type de structure sémantique n’est pas présent (par exemple, sport – mouchoir – château). La première expérience compare des listes associées sur cette base thématique, nous les appellerons par la suite « listes thématiques », avec des listes sans lien sémantique, les premières étant supposées produire un effet positif sur le rappel de l’ordre. L’expérience a été réalisée dans la modalité orale (expérience 1a), puis répliquée en modalité écrite (expérience 1b).

Dans la deuxième expérience, nous avons comparé des listes thématiques avec des listes sans lien sémantique (comme dans l’expérience 1), auxquelles nous avons ajouté des listes composées de mots appartenant tous à la même catégorie taxonomique présentés de manière aléatoire que nous appellerons par la suite « listes catégorielles » (par exemple une liste composée uniquement de noms de fruits présentés aléatoirement : abricot - pomme - banane - pêche - orange - kiwi). L’objectif de cette deuxième expérience est de reproduire la hiérarchie des effets sur l’ordre obtenus dans la littérature (absence généralisée d’effet ou effet négatif des listes catégorielles) et de comparer cette situation avec la situation utilisée dans l’expérience 1. Cette expérience réalisée en rappel oral sera également répliquée en modalité écrite.

La troisième expérience reproduit la deuxième en supprimant une variable de confusion qui ne permettait pas d’en interpréter les résultats de manière univoque. On y compare des listes thématiques composées de triplets avec des listes catégorielles composées de 3 catégories de 3 mots et des listes sans lien sémantique. Comme pour les précédentes, cette expérience fait l’objet d’une réplication en rappel écrit.

La quatrième expérience porte uniquement sur les listes thématiques composées de triplets utilisées dans les expériences précédentes. L’objectif central ici était de manipuler

deux facteurs: la position de l’inducteur (mot fortement relié aux deux autres dans le triplet), celui-ci se situe en première ou dernière position par rapport aux induits, et la distance dans la liste entre les items composant un triplet thématique, les mots appartenant au même triplet étant soit adjacents (e.g., camping – piquet – duvet / broderie – dessin – aiguille / escargot – lenteur – coquille), soit séparés par les mots des autres triplets (camping – broderie – escargot – piquet – dessin – lenteur – duvet – aiguille – coquille). Cette expérience a pour objectif de déterminer si dans ces listes l’inducteur joue ou non un rôle particulier, et de montrer que cette organisation (inducteur en premier suivi des induits) a un effet sur le rappel de l’information d’ordre. Nous faisons l’hypothèse que le rappel sera meilleur lorsque les triplets ne sont pas décomposés et que l’inducteur est placé en première position, ce qui confirmerait que les effets sur l’ordre tiennent non pas aux seules valeurs associatives, mais aux relations spécifiques induites par l’ordre de présentation des items.

La cinquième expérience ne porte plus sur les associations thématiques, mais repose sur des listes constituées d’items appartenant à la même catégorie. L’expérience consiste à manipuler l’organisation sémantique des mots dans les listes catégorielles. Nous avons comparé des listes catégorielles dont les items sont présentés aléatoirement (il n’y a donc pas d’organisation), aux mêmes listes organisées en sous-catégories et, comme condition contrôle, à des listes sans lien sémantique. Par exemple, la liste contenant les mots appartenant à la catégorie « sport » peut être sous-catégorisée en 3 parties : « sport collectif, sport maritime et sport de combat ». Nous cherchons à analyser les conséquences de l’absence d’organisation des listes catégorielles habituellement utilisées dans la littérature sur la mémorisation à court terme : nous faisons l’hypothèse générale que le rappel de l’ordre sera amélioré pour les listes organisées en sous-catégories par rapport aux listes catégorielles présentées de manière aléatoire, et que cet avantage se produira également par rapport aux listes sans lien sémantique.

Les sixième et septième expériences porteront sur une autre organisation sémantique, les scripts. La particularité des scripts (cf. Chapitre 3 dans la partie théorique) est de relier des acteurs, des actions, et des contextes dans une structure sémantique organisée spatialement et temporellement. Le script est donc fondé sur une chronologie d’actions associées à des évènements. Cette chronologie du script, qui donne un ordre sémantiquement justifié aux