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Un « pauvre », selon l’expression locale, n’est pas toujours identifiable à son apparence, aux habits qu’il porte ou à sa propreté, même si chaussures trouées et guenilles sont des indices forts. En revanche, l’état du corps exprime sans ambiguïté la pauvreté de l’individu et, par extension, les incidences du « bien manger » et du « mal manger » : « bien manger, ça se sent sur le corps ». Celui qui mange bien n’est pas « malade » et présente un aspect général dynamique : « la personne tient

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Lors des jours ou périodes de fête (ramadan, cérémonie de dation du nom de l’enfant, mariage…), l’abondance de nourriture – qui donne le sentiment d’avoir le ventre plein (n kono fara) – constitue l’un des critères du « bien manger ». Parmi les aliments les plus prisés, figurent la pintade et le poulet. Ces aliments, contrairement à ceux qui sont consommés tous les jours, sont présentés comme étant « de qualité » et entraînent la satiété (dunkafa) ».

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Sont qualifiés de « lourds », la viande de bœuf, les pommes de terre, les haricots, la salade, l’aloko, le poulet, l’igname… Le fait que ces aliments soient les plus coûteux n’est pas explicitement mentionné.

282 Le poulet n’est pas considéré comme de la viande. Cf. Aubaile & Bernard et al. (2004) et, plus

particulièrement, le texte d’Hélène Pagézy sur « la faim de viande » au Congo (ex-Zaïre).

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Manger de la viande le soir sous-entend ici que l’on en a déjà mangé à midi.

284 La catégorie des « pauvres-pauvres » recouvre essentiellement les jeunes hommes célibataires qui

bien sur ses pieds ; elle a de bons os » ; « le corps est plein d’énergie » ; « c’est la physionomie, le port de la personne, la démarche, la manière dont on fait son travail surtout s’il est manuel [exemple des menuisiers] ».

Tant pour les hommes que pour les femmes, avoir de l’embonpoint (on dit être « gros » ou « gras ») – c’est-à-dire jouir d’une répartition harmonieuse des rondeurs sur l’ensemble du corps – est important, mais ne constitue pas un critère esthétique ou un signe de bonne santé essentiel285. Le corps qui se porte bien est surtout qualifié d’ « éclatant », de « brillant », de « luisant ». En la matière, le teint de la peau et, plus précisément, l’état de cette dernière est significatif. Une personne en bonne santé a nécessairement la peau « grasse » : « Sur le corps, il y a la peau, les fesses286 pour les femmes (…). Bien manger, c’est le corps ou la peau qui brille ». Comme si l’ingestion de viande, et donc de graisse, suintait par les pores de la peau de celle ou celui qui mangeait bien : « La viande est de qualité différente. Il faut laisser les morceaux qui n’ont pas de graisse. On doit prendre les morceaux avec de la graisse. La peau brille comme la graisse de la viande »287. On remarque également la bonne santé au visage de la personne : « On a les traits à l’aise » ; « Un visage luisant, c’est un visage où il n’y a pas de signes de maladie » ; « L’aspect est luisant. Le teint est en éclat, clair. Il y a le bronzage ».

À l’inverse, l’état de la peau peut révéler le délabrement et donc la pauvreté de la personne : « Il y a des femmes brûlées, dépigmentées [tellement elles mangent mal] » ; « Tu deviens comme un lépreux [la peau s’écaille]288 » ; « quelqu’un qui a la peau noire, très noire, et la main très blanche est sous-alimenté ». Les veines apparentes constituent un autre marqueur de pauvreté : « on lui voit aussi les veines [à celui qui ne mange pas bien]. Si tu es bien rassasié, bien nourri, les veines vont disparaître » ; « mal manger est la maigreur et les veines qui sortent sur les bras ».

« Mal manger » entraîne également un état de faiblesse ou de fatigue généralisé qui provoque l’apparition de la maladie. L’expression est même parfois synonyme d’ « être malade ». À l’instar de la maladie, le vieillissement s’accompagne d’une perte d’énergie, de fatigue, de lassitude : « tu es faible, tu titubes en marchant ». Le vieillissement précoce est, quant à lui, perçu comme un signe plus spécifiquement féminin du « mal manger ». De par les symptômes qui le caractérisent, il est considéré comme une maladie : « cela se voit sur les femmes, elles ont l’air maladives » ; « on n’a pas l’âge de son apparence » ; « mal manger fait vieillir plus vite » ; « la faim fait vieillir ». Quoi qu’il en soit, on tombe malade « (…) quand on ne peut pas soutenir [résister à la faim] ». À l’inverse, « bien manger » est perçu comme une pratique préventive qui permet de lutter contre la maladie : « [tu n’attrapes] pas de maladie si tu manges [bien] ». Si des liens entre l’alimentation et la santé sont explicitement établis, certains discours convenus ou appris s’inspirent clairement du domaine biomédicale et hygiéniste : c’est le cas pour les fruits que l’on devrait consommer plus fréquemment pendant les repas ou encore pour les techniques de conservation et les conditions de vente, notamment celles de la viande, qui devraient être améliorées. De même, les plus pauvres qui ne peuvent suivre les régimes particuliers prescrits en cas de diabète ou de tension tombent malades289. Le « mal manger » s’accompagne aussi de problèmes de sommeil, de migraines, mais

également de troubles psychologiques : « tu deviens anémique, la peau se raidit, tu maigris, tu vieillis vite, tu es aigrie [tuzamangouea] ». Les conséquences du « mal manger » et du « bien manger » affectent l’humeur, et donc le comportement, des adultes : « quelqu’un qui [mange bien] se porte bien dans sa peau » ; « [manger] lourd, ça veut dire avoir l’esprit tranquille » ; « une fois

285 « [Sauf pour] les jeunes [filles qui] doivent être rondes de partout avant la maternité. Après, il n’y a plus

de chair à cause des conditions de vie, de l’allaitement… Tu ne peux pas bien t’entretenir [être jolie pour charmer] ».

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« Avoir de grosses fesses ? Non, il y a des gens qui ont naturellement de grosses fesses » ; « c’est naturel [d’avoir de grosses fesses] » ; « les hommes ont un gros ventre, ils sont costauds et le corps brille aussi » ; « un homme qui a les moyens a un gros ventre. Quand il n’y a pas de moyens, c’est impossible d’avoir un gros ventre ».

287 Le parallèle entre la graisse de la viande et le gras de la peau peut être mis en rapport avec les soins du

corps des femmes. L’application de beurre de karité (ou d’autres crèmes ou pâtes blanchâtres qui ressemblent à la graisse animale) n’est-elle pas une façon de faire briller la peau et de la nourrir à la fois ? Une femme a d’ailleurs déclaré : « bien s’entretenir, c’est manger, tenir sa maison, mettre quelque chose sur la peau, l’habillement… ».

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La teigne (kaba) dont la manifestation est également perçue comme une maladie associée au « mal manger ».

que tu manges, tu oublies ». Au contraire, l’individu qui mange mal oscille entre l’apathie et l’énervement : « mal manger affecte la gaieté. Les femmes sont tristes » ; « quand tu as faim tu ne peux pas t’amuser » ; « mal manger te rend aigri, énervé » ; « le pauvre [qui a mal mangé] a l’air triste, provocateur ».

Lorsque l’individu en devient agressif, les relations familiales sont parfois bouleversées : « ça peut provoquer le divorce, la séparation d’un père et de son fils et la dislocation [de la famille] ». Une importance privilégiée est accordée à l’absorption régulière de « vitamines », celles-ci permettant de lutter contre la fatigue et la faiblesse – les principaux symptômes de la maladie. Manger « sans vitamines dedans » est le lot quotidien des plus modestes : il conduit ceux qui en ont les moyens à se faire administrer des « injections » de vitamines à l’hôpital (il s’agit en fait de perfusions). Après avoir « récupéré » ses vitamines, l’organisme retrouve son énergie et l’individu son « allure ». Toutefois, en dépit de cette amélioration passagère, le fond du problème demeure : « Aujourd’hui, la pauvreté est le mal de tous ces problèmes-là. Si un malade est guéri, mais qu’il n’a pas à manger, il n’est pas guéri ». Il ressort que « mal manger » agit sur le cours normal des événements, en ce que la santé, le rythme et le cycle de la vie s’en trouvent affectés.

L’enfant qui ne mange pas bien en garde quant à lui des séquelles physiologiques pendant toute son existence : « quand on ne mange pas bien dans l’enfance, on le voit dans l’apparence physique » ; « (…) il n’a pas de chair [quand il devient adulte] ». À long terme, le « mal manger » peut avoir des conséquences néfastes sur la personnalité de l’enfant, notamment dans le cas où il n’a pas été allaité convenablement : « le lait maternel et le lait de chèvre, c’est OK. Tout autre lait [le lait maternisé] rend l’enfant criminel290. Mais les femmes très jeunes ne le savent pas. Il n’y a pas d’affection dans ce lait ». Les enfants (correctement) sevrés, mais qui connaissent la faim par la suite, se singularisent en faisant preuve d’une grande générosité vis-à-vis de leurs prochains : « ils sont différents. Le bien nourri n’aura pas le sens du partage, le mal nourri l’aura, car il aura connu la faim » ; « celui qui a manqué redistribue ! ».

Si « bien manger » et « mal manger » relèvent principalement de la sphère du quotidien et de l’économique, il s’agit cependant de préoccupations qui mobilisent des représentations très variées (aliments, construction des sexes, cosmologie, corps, pauvreté). Leur nécessaire analyse s’articule à celle des normes et valeurs sous-jacentes, ainsi que des pratiques mises en œuvre pour pallier l’incertitude.

2. Accommoder l’incertitude alimentaire

2. 1. Ne pas exposer les siens

Le partage et la complémentarité des rôles entre hommes et femmes par rapport à l’alimentation sont présentés de façon assez stéréotypée. C’est le terme de responsabilité (atoubouloudi) qui désigne en bambara l’état d’esprit de celui ou de celle qui fait bien ce qui est socialement attendu. À l’instar de la répartition des rôles opérée dans de nombreuses sociétés, il revient aux hommes de pourvoir les femmes en argent pour qu’elles se procurent les aliments, qu’elles les préparent et qu’elles les servent. Pour les hommes, faillir volontairement ou par manque de moyens à ce devoir a des conséquences sur l’ensemble de la famille : « si les hommes sont pauvres, les femmes sont pauvres ». Dans ce contexte, la polygynie représente un coût économique élevé et un risque social important pour les hommes : « si tu prends une femme et que tu ne peux pas assumer, on va te renier ». Paradoxalement, l’institution est présentée par les hommes comme une façon de s’assurer une ration alimentaire quotidienne :

« Dans la monogamie, tu vis plus dans la difficulté. Avec deux femmes, il y a la concurrence pour alléger le fardeau » ; « à partir de cette jalousie [entre co-épouses], chacune veut se l’approprier [le mari]. L’homme ne s’en mêle pas… [il est nourri] » ; « là, dans la polygamie, tu es libre, à l’aise, elles vont te nourrir » ; « si tu n’as qu’une seule femme, elle faillit à ses devoirs. Si tu as deux femmes, elles se conseillent mutuellement pour ton bénéfice ».

Inversement, pour les femmes, faire la cuisine en ménage polygame relève de l’entraide et/ou de la concurrence et, dans tous les cas, est bien davantage qu’une tâche ou une corvée

290 Ce thème important sur la symbolique du lait maternel et ce qui est transmis à travers lui a fait l’objet

d’une importante littérature. Cf. Dettwyler (1989), Desclaux & Taverne (2000), Fortier (2001), Bonnet & Le Grand-Sébille et al. (2002), Razy (2007).

domestique. C’est une façon de se faire reconnaître à part entière dans sa famille et son entourage : « quand une femme cuisine, elle cherche son nom… Elle cherche son honneur, la reconnaissance. Elle ne veut pas qu’on dise d’elle qu’elle n’a pas bien préparé, qu’on n’a pas bien mangé ou pas assez avec elle ! ». Nourrir son mari est également une obligation à laquelle les femmes ne peuvent se soustraire – à moins d’en faire une « affaire de famille » – même lorsque le premier a failli à son rôle de pourvoyeur : « certains hommes viennent manger quand la femme a préparé ; ils viennent racler la marmite… et tu ne peux rien dire ». D’après les hommes : « pour bien tenir quatre femmes [à la fois physiquement et moralement], il faut manger en quantité » ; d’après les femmes : « le chef de famille [qui n’est pas bien nourri] cherche les filles. L’homme sort et va chercher quelqu’un ». Cette situation d’insatisfaction – qui a probablement des causes encore plus complexes – est à l’origine d’un cycle infernal où l’homme se désintéresse finalement du sort de ses épouses légitimes et de sa famille au profit de sa maîtresse : « on la nourrit [la maîtresse] et on achète des cadeaux, donc on dépense plus et on prend même à la famille ». Le rapport symbolique et économique entre l’alimentation – ou la privation alimentaire – et la sexualité apparaît ici implicitement.

Si les situations où la faim et le manque se font sentir surviennent régulièrement, l’individu, en manifestant ouvertement sa faim, étale aux yeux des autres sa pauvreté ainsi que celle de sa famille. La mauvaise éducation, évoquer le manque, dire que l’on ne mange pas suffisamment, trahit la situation économique, sociale et familiale. Ce faisant, l’individu expose (kadjiradiema) son conjoint à la vindicte des parents, des voisins, de l’entourage… qui le qualifient alors d’irresponsable. Cette situation peut dégénérer : « oui [il y a le manque]. Dans la majorité des couples, c’est le conflit autour de la quantité et de la qualité [de nourriture] ». D’après les jeunes femmes, ce sont les vieilles mères (ou les grands-mères) qui leur recommandent de ne pas exposer les maris, c’est-à-dire de ne pas montrer au grand jour les responsabilités qu’ils n’assument pas. Les premières renvoient les secondes à l’éducation religieuse « traditionnelle » et aux versets coraniques selon lesquels « la femme doit prendre sur elle ». C’est le sens de l’anecdote de « la marmite [qui] boue [parfois] toute seule », c’est-à-dire simplement remplie d’eau, afin que le mari ne soit pas exposé en cas de visite. Certaines femmes, toujours les plus âgées, prennent même la défense de leur conjoint : « le chef de famille a le droit de réclamer. C’est son droit de réclamer car il doit travailler ». Même lorsqu’il est âgé, les vieilles femmes se privent pour leur mari : « c’est difficile [que le vieillard se prive] ! Il mange ce que les grands-mères [qui se privent] lui donnent. Il est nourri ». En plus, l’homme, quel que soit son âge, « [doit recevoir] un petit plat [appelé ‘dumeni dumani’ pour la vitalité] ». L’homme et la femme auraient des besoins alimentaires différents du fait des conséquences de leur activité sexuelle. Cette fois, le lien entre alimentation et sexualité ressort de manière explicite.

Pour ce qui concerne l’expression de la faim, la pudeur des acteurs se justifie différemment selon les sexes (un homme qui parle des femmes ou une femme qui parle des hommes), les contextes d’énonciation et les positionnements générationnels. De façon générale, disent les hommes : « l’homme ne dit pas à sa femme qu’il a faim. Il ne réclame pas ». Ceux-ci justifient cette retenue par leur plus grande résistance : « les hommes sont endurants ; la femme est faible » ; « il supporte la faim, pas la femme » ; « c’est la constitution physique ; c’est la robustesse des hommes ». Pour les femmes, l’explication n’est pas liée à des aptitudes physiques ou psychologiques. Elle renvoie plus prosaïquement au fait que les hommes mangent plus souvent qu’elles à l’extérieur ce qui atténue la faim. Contrairement aux hommes, les femmes dévoileraient plus facilement leur insatisfaction. Mais il y a une grande différence entre se manifester dans l’enceinte de la maisonnée et à l’extérieur de celle-ci : « les femmes ont peur de la réprimande des hommes et de leur vision » ; « cela dépend des femmes. Il y en a qui restent discrètes et d’autres qui exposent publiquement [les problèmes d’alimentation] ». Selon les hommes, la plupart des femmes le font savoir publiquement : « naturellement, la femme expose ses problèmes à n’importe qui. L’homme se renferme sur lui-même » ; « oui, elles le disent publiquement [qu’elles ont faim]. Parfois même sur le marché ». Toujours selon eux, les femmes se tournent vers leur proprefamille, ce qui peut attiser les conflits au sein du couple : « il y a des femmes qui le disent à leurs parents. Alors, la famille pourvoie en nourriture » ; « parfois, cela amène le divorce ». Il n’est pas convenable, chez des individus adultes, d’exprimer explicitement ses frustrations et, surtout, ses remontrances vis-à-vis du conjoint : « ça ne se dit pas [que l’on a faim] » ; « pour les adultes, c’est la honte » ; « dire ‘j’ai faim’, c’est mal vu ». Qu’elles soient jeunes ou âgées, les femmes nuancent les divergences d’attitude quelque peu radicales affichées par les hommes : « ça dépend des moyens que tu donnes. S’il n’y a pas de quantité, on ne peut pas se plaindre, car on ne peut pas faire mieux » ; « Tout dépend de la façon qu’on le demande [vouloir manger plus] ». Pour autant,

cette règle est difficile à respecter : « on peut jurer qu’on ne dit rien, mais la faim peut faire faire n’importe quoi ! ». L’allusion porte ici sur le caractère agressif, voire intrusif, de la faim en tant qu’elle serait assimilée à une forme de possession entraînant la perte du contrôle de soi, de ses émotions, de ses actes et la perturbation du rapport aux autres.

En matière de contribution financière, si les femmes participent aux dépenses alimentaires, soit qu’elles ont de l’argent soit que leur conjoint n’en a pas (ou les deux), il est socialement convenu de passer cette pratique sous silence : « la tradition n’accepte pas que la femme complète [apporte de l’argent]. Par dignité, l’homme ne veut [ne peut] pas le dire ». Il est plus correct de déclarer, à propos des femmes qui ont de l’argent, qu’elles investissent dans le commerce. Au jour le jour, les arrangements avec la norme sont l’objet de nombreuses conversations et entraînent des tractations parfois compliquées entre les époux. En témoigne le « remboursement » ultérieur de la dette que le mari a contractée auprès de sa femme – lorsque celle-ci a avancé l’argent pour l’alimentation de la famille – alors qu’il n’en avait pas : « tu peux sortir [de ton lit] avec les mains vides, tu rembourses après ! ». En d’autres termes, la femme « avance » l’alimentation et ne déroge pas pour autant à ses devoirs conjugaux. Ces arrangements font état des liens complexes qui unissent alimentation et sexualité et participent du processus continu de construction social et symbolique des sexes.

Enfin, force est de constater que la détérioration de la situation économique à Bamako contribue à rendre la gestion quotidienne de l’alimentation de plus en plus difficile : « c’était plus facile avant à Bamako… Aujourd’hui, 5 000 francs CFA de viande, c’est pas suffisant. Autrefois, 500 francs CFA de viande, c’était bien » ; « autrefois, avec 100 francs CFA pour les condiments, ça allait. Aujourd’hui non. Pour 5 000 francs CFA, t’as pas grand-chose ». D’où les privations et les sacrifices consentis, ainsi que les pratiques de plus en plus fréquentes de fractionnement des repas.

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