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Chapitre 3 : Le protocole d’expérimentation

3.2. Le entités-pilotes de l’expérimentation

3.2.2. Présentation des entités-pilotes de l’expérimentation

3.2.2.4. Le service de Radiothérapie (SRT)

Le SRT est un service médical rattaché à l’HU et spécialisé dans le traitement local des cancers par irradiation (rayons X, rayons gamma, électrons et autres sources). Le service emploie environ 98 personnes réparties sur un site central et trois sites satellites. Il traite approximativement 2500 cas par an et est, de ce fait, l’un des centres les plus importants en Belgique francophone.

144 3.2.2.4.1. Organisation du SRT

Le fonctionnement du SRT repose sur la collaboration d’un personnel multidisciplinaire, organisé en cinq secteurs professionnels: médical, radio physique, infirmier, qualité et administratif. L’équipe médicale se compose d’un professeur de clinique, neuf chefs de clinique, un chef de clinique adjoint, quatre consultants et trois assistants en formation. Dans le secteur infirmier, quarante infirmières et infirmiers sont organisés selon des profils particuliers tels que : les

infirmières65 de consultation, les infirmières sociales, les technologues, les

manipulatrices et les coordinatrices. La responsable de radio physique66 supervise

une équipe composée de 8 physiciens, 6 personnels de dosimétrie (les dosimétristes), 1 technicien biomédical et 1 informaticien. Deux psychologues rencontrent de façon systématique tous les patients qui le souhaitent et sont à l’écoute du personnel. Le secteur administration est assurée par une équipe de 15 personnes organisées en trois spécialisations : les coordinatrices, les secrétaires et les accueillantes. La cellule qualité est quant à elle constituée de 3 personnes. 3.2.2.4.2. Processus de prise en charge du patient ou « workflow » :

Les patients sont adressés au SRT par des médecins spécialistes qui font un bilan en cancérologie et posent une indication du traitement dans le contexte d’une concertation multidisciplinaire (COM) à laquelle participe le radiothérapeute. Une fois qu’à la COM l’indication est retenue, le patient est vu en première consultation en radiothérapie. Une fois que cette première consultation a eu lieu, il obtient de la part du médecin radiothérapeute en concertation avec la cellule de coordination une date de rendez-vous pour préparer le traitement. C’est ce qu’on appelle en termes techniques la simulation. Il est au moment de la première

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Il s’agit en réalité des infirmiers et des infirmières. Mais, à des fins de simplification, nous utilisons uniquement le féminin pour désigner ce groupe.

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consultation également vu en principe, par l’infirmière de consultation qui peut par exemple lui expliquer de façon plus personnalisée la prise en charge en radiothérapie. Une fois qu’il arrive à la simulation, le patient est pris en charge par un autre secteur professionnel qui est en fait des technologues à la simulation (infirmières). Ceux-ci, en concertation avec le médecin vont positionner le patient (en utilisant éventuellement des moyens de contention pour faire en sorte que la position soit reproductible d’un jour à l’autre) et vont faire un scanner en position de traitement.

Une fois que ce scanner est fait par ces technologues, il est adressé par voie informatisée à un autre groupe professionnel qui est les « dosimétristes ». À nouveau, les dosimétristes en collaboration avec les médecins vont établir ce qu’on appelle une dosimétrie prévisionnelle. Donc ils vont calculer les doses qui vont être appliquées au niveau de la tumeur et qui vont tenir compte de la prescription médicale et aussi calculer les doses qui vont être appliquées de façon accidentelle sur les tissus sains qui avoisinent la tumeur. Et là aussi il y a des critères à ne pas dépasser qui sont fixés par les médecins. Le « dosimétriste » par un processus itératif va essayer d’optimiser cette dosimétrie prévisionnelle afin d’obtenir ce que requiert le médecin. Une fois qu’il a terminé son travail, il sera validé par le médecin mais le calcul sera aussi validé par le physicien. Donc le travail effectué par le « dosimétriste » sera revu complètement par le physicien. Une fois que tous ces gens-là sont d’accord, l’information par voie informatisée est poussée vers la machine de traitement et là intervient un autre groupe professionnel qui sont les infirmières en machine et qui vont en effet traiter de façon journalière le patient. Une fois que le traitement est terminé le patient sera revu par les médecins qui en concertation à nouveau avec la cellule de coordination et les secrétaires va prévoir les rendez-vous de suivi post-traitement.

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3.2.2.4.3. Risques et gestion de la sécurité67 au SRT

Comme toute autre organisation, le SRT fait face à de nombreux risques HSE mais, ce qui la préoccupe au premier chef c’est la sécurité dans la prise en charge des patients. Les principaux risques y sont des risques de surexposition et de sous exposition des patients aux radiations ionisantes, de même que le risque d’administrer les radiations au mauvais endroit.

Le service est dirigé depuis octobre 2006 par un nouveau leader qui a introduit en 2009 la politique de non punition « No shame no blame ». Un responsable de la politique de sécurité a été embauché à temps plein de même qu’un support administratif à temps partiel. Le service dans son ensemble a été formé par des instructeurs issus de l'aviation civile spécialisés en gestion des risques. Certains membres du service ont suivi une formation gratuite fournie par la Force aérienne belge et par la « Southern California Safety Institute » (Coucke, Boga, Lenaerts & Delgaudine, 2014). En s’inspirant des secteurs industriels à haut risque, le service a mis en place un Comité de Retour d’Expérience (CREx) et une démarche d’apprentissage organisationnelle basée sur une déclaration d’événements indésirables. Il s’est également engagé dans une démarche de standardisation des procédés en introduisant des procédures et des checklists. Le service s’est dès lors, engagé dans une démarche d’amélioration continue de la qualité-sécurité suivant les phases de la boucle d’amélioration continue de Demming avec des améliorations encadrées par la grille EFQM.

3.2.3. Comparaison de la maturité du SGS des quatre organisations