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Chapitre 3 : Le protocole d’expérimentation

3.2. Le entités-pilotes de l’expérimentation

3.2.2. Présentation des entités-pilotes de l’expérimentation

3.2.2.1. Le GIG « Système Nerveux »

Implanté au cœur de l'UFB et physiquement intégré à l’HU, le GIG « Groupe Interdisciplinaire de Génoprotéomique » est un grand pôle de recherche et de développement d'activités dans le domaine des biotechnologies. Le GIG est une structure unique en Belgique qui intègre un centre d'excellence en recherche académique, sept plates-formes technologiques, un bureau de transfert technologique, un espace d'implantation d'entreprises biotechnologiques ainsi qu'un incubateur et un centre de formations continuées en biotechnologie, le tout axé sur les approches de génoprotéomique.

Le GIG «Système Nerveux » est unité de Recherche Thématique créée à l’UFB en 1999, sous la forme du Centre de Neurobiologie Cellulaire et Moléculaire (CNCM) et qui a intégré le GIG en 2009 en tant qu’Unité de Recherche Thématique (URT) « Neurosciences ». Ce centre regroupait à sa création divers laboratoires qui avaient pour thème de recherche principal le Système Nerveux.

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Eparpillés géographiquement en 1999, ces laboratoires se sont regroupés en un seul site en juin 2005. Lors de ce déménagement, l’originalité a consisté en une réelle mise en commun des ressources techniques de chaque laboratoire, ce qui a abouti ainsi à la création de quatre plateaux techniques : la culture cellulaire, l’histologie, la biologie moléculaire, l’électrophysiologie et l’imagerie calcique. Bien plus qu’une simple mise en commun de ressources techniques, ce regroupement a permis des interactions sur un plan scientifique et conceptuel beaucoup plus intenses entre les groupes et les chercheurs, aboutissant ainsi à un accroissement de la qualité des travaux et des résultats. Il est intéressant de noter toutefois que cette URT Neurosciences s’inscrit dans un axe « Système Nerveux » particulièrement développé à l’Université avec d’une part les services cliniques de l’HU de Neurologie, de Neurochirurgie et de Neuropsychologie et d’autre part avec le Centre de Recherches du Cyclotron particulièrement renommé dans l’étude par imagerie fonctionnelle des états de conscience chez l’homme.

Plusieurs catégories de risques HSE sont liés aux activités du GIG «Système Nerveux » et on pourrait les catégoriser en risques radioactifs, risques chimiques et risques biologiques. En effet, plusieurs laboratoires au sein du GIG «Système Nerveux » utilisent des isotopes radioactifs. Il y a dès lors des risques d’irradiation lorsqu’on se trouve proche d’une source radioactive et éventuellement le problème d’ingestion et d’inhalation de ces produits volatils. Des gens y font des synthèses de molécule par exemple à partir du Phosphate 32 et de l’Iode 125, qui sont des sources qui ont des rayonnements dangereux En dehors de la radioactivité les travailleurs du service utilisent des solvants et autres produits chimiques qui sont très nocifs pour les humains. On y recense également le benzène qui est cancérigène et d’autres produits comme par exemple l’acroléine qui est dangereux par inhalation. Le risque biologique y est dû quant à lui à la culture de cellule et à la manipulation de virus et de protéines dans le cadre des recherches.

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La gestion de la sécurité y est fortement influencée par le souci de conformité aux obligations réglementaires relatives aux risques radioactifs afin de préserver son autorisation de manipuler des sources radioactives. Le GIG «Système Nerveux » s’est organisé pour s’assurer qu’elle satisfait aux exigences réglementaires en ce qui concerne l’utilisation de ces sources. Un responsable « risques radioactifs » a ainsi été désigné et, conformément à la réglementation, le service s’est doté de deux locaux spéciaux réservés strictement et respectivement aux manipulations du Phosphate 32 et de l’iode 125. Le service se rassure par ailleurs que toutes les exigences réglementaires aussi bien matérielles que procédurales sont

respectées59.

De plus, par mesure de prudence, il a été décidé que les étudiants qui arrivent et qui n’ont pas d’expériences n’aient pas accès à ce genre de manipulation. Il est nécessaire que la personne soit suffisamment avancée dans sa formation. Des séances de formations et d’informations dédiées aux risques radioactifs y sont organisées à l’initiative du SUCPR. Ce dernier a également mis à leur disposition un DVD qui sert à informer et sensibiliser les nouveaux arrivants sur les dangers liés à la radiation. Les jeunes doctorants amenés à manipuler des sources radioactives sont informés à partir du DVD du SUCPR et également « épaulés » par leurs responsables.

Cependant si en raison des contrôles fréquents du SUCPR et du risque de perdre son autorisation de manipuler le risque radioactif est prioritaire, il n’est pas

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À titre d’exemple, comme l’exige la réglementation, il y’a une ventilation et des équipements spéciaux. Dans le cas de l’iode 125 ils sont habillés en plomb et dans le cas du phosphate 32 qui est un émetteur béta assez puissant ils ont des équipements en isoprène et manipulent derrières des blocs en plomb qui arrêtent les rayons. L’accès à ces salles est réservée aux personnes qui manipulent et qui sont dont censées connaitre les règles de sécurité. Toute personne accédant à ces salles doit noter son nom, l’heure à laquelle elle est entrée et une fois qu’elle est à l’intérieur, elle doit mettre un tablier spéciale avec lequel elle ne peut sortir de la salle. Il doit également disposer de détecteurs de radioactivité pour se tester et voir s’il n’y a pas de contamination.

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possible d’en dire autant pour les autres types de menaces. On constate que le service est moins préoccupé par les autres dangers pour la santé et la sécurité de ses travailleurs, notamment les risques chimiques et les risques biologiques. Les risques biologiques et chimiques sont considérés comme relevant de la responsabilité du SUPHT. Au sein du service, la biosécurité est confiée à un responsable qualité qui est censé collecter des informations sur ce que les gens manipulent, veiller à ce que des précautions d’hygiène soient respectées dans les salles de manipulation, diffuser les règles de sécurité et s’assurer de leur application. Mais, dans la pratique, aucun canal officiel de communication au sujet des risques et mesures de sécurité n’est formalisé. Pire encore, le responsable ne dispose d’aucun moyen pour vérifier le respect des règles ni pour contraindre les travailleurs à les respecter. Il se base en conséquence sur la conscience des travailleurs et sur une « relation de confiance » avec eux.