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Ressources subsidiaires

Dans le document en fr (Page 132-140)

Exercer la diététique, s’installer en libéral : entre goût et pragmatisme

2.2 Rendre raison du choix du libéral

2.2.3 Ressources subsidiaires

Le fait de disposer de ressources subsidiaires, autres que la seule possession d’un diplôme d’État autorisant l’exercice d’une activité professionnelle en tant que diététicienne ou diététicien, conséquentes, relativement à ce que l’on observe en moyenne chez les autres diététiciennes et diététiciens rencontrés, a constitué un déterminant prépondérant dans le choix de, et dans la détermination des conditions associées à, l’installation en libéral pour sept des enquêtés. Que sont et que permettent ces ressources subsidiaires qui singularisent un tiers des diététiciennes et diététiciens interviewés ? Ces ressources consistent principalement en une accumulation particulière, au sens où elle apparaît comme inhabituelle par rapport aux autres cas considérés dans l’enquête, de capital économique, sous la forme de revenus ou de patrimoine, ou social au sens que lui attribue Pierre Bourdieu131. L’idée principale de ce développement est que ces ressources subsidiaires, que l’on s’appliquera à décrire, permettent l’installation en libéral, soit en assurant ou en facilitant une rentabilité économique accélérée

130. Sur ces questions de rentabilité nécessaire de l’activité et des conséquences que cela peut avoir sur les suivis diététiques, voir le chapitre suivant.

131. « Le capital social est l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la pos- session d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’interconnaissance et d’inter- reconnaissance », (Pierre Bourdieu (1980c), « Le capital social. Notes provisoires », Actes de la Recherche

de l’activité, soit en rendant cette rentabilité superflue, non nécessaire et donc moins voire non contraignante.

Si l’on s’intéresse en premier lieu aux ressources subsidiaires de nature immédiate- ment économique132, il apparaît que ces ressources permettent de pourvoir aux dépenses courantes, de couvrir les charges, locatives notamment, propres à l’activité libérale, avant d’être en mesure de dégager une marge bénéficiaire de son activité. En d’autres termes, elles peuvent couvrir les dépenses incompressibles durant l’intervalle de temps, qui peut durer jusqu’à cinq ans, selon Anaïs Dupont, Présidente de l’Association des Diététiciens Libéraux, durant lequel l’activité en libéral est lancée sans encore s’avérer rentable sur le plan écono- mique, le diététicien ou la diététicienne ne dégageant pas de bénéfice133. La possession de telles ressources permet également de se libérer des contraintes de rentabilité immédiates qui peuvent perturber, comme Anaïs Dupont l’indique dans son entretien, dans les premiers mois, les premières années, les pratiques professionnelles elles-mêmes, la relation avec les patientes et patients, et compromettre ainsi le développement d’une patientèle, sans laquelle la rentabilité de l’activité ne peut être assurée durablement.

Les six diététiciennes se trouvant dans cette situation (ressources subsidiaires de na- ture immédiatement économique) peuvent être regroupées en trois cas :

Un capital monétaire initial Marine Murier, qui avait « de l’argent de côté », qu’elle avait pu épargner pendant ses études, et Anaïs Dupont possédaient un capital monétaire ini- tial. Cela leur a permis de ne pas se trouver dans la nécessité d’une rentabilité immédiate de l’activité. Cette rentabilité étant difficile à obtenir au cours des premiers mois ou années, cela leur a permis de concrétiser sereinement leur installation en libéral. Anaïs Dupont, auver- gnate d’origine, a d’abord travaillé comme salariée d’un laboratoire134, durant cinq années,

entre 2001 et 2006. Suite à un plan de licenciement, elle bénéficie d’un capital monétaire,

132. La nature immédiatement économique du capital exclue de l’analyse, dans un premier temps, le cas de Marie Le Roux, dont la ressource subsidiaire principale consiste en un capital social. Le capital social est cependant, dans ce cas, du capital économique en puissance, potentiel, par la médiation de sa conversion. 133. Le bénéfice, notion de comptabilité, est entendu comme le chiffre d’affaire, c’est-à-dire l’ensemble des revenus d’activité issus des consultations et autres prestations éventuelles, auquel il faut retirer l’ensemble des prélèvements obligatoires, cotisations sociales notamment, ainsi que les charges ou coûts fixes inhérents à l’activité : loyer, électricité, etc.

134. Anaïs Dupont a fait un BTS diététique à Vichy dans la continuité de sa formation au lycée, entre 1997 et 1999. Elle suit ensuite une formation pour devenir visiteuse médicale pour un laboratoire, avec à l’esprit l’idée d’exercer plus tard dans le domaine de la diététique, lorsqu’elle aura davantage d’expérience professionnelle.

sous une forme indemnitaire, qu’elle met à profit pour s’installer en libéral à Paris : « Et donc j’ai pu m’installer en libéral parce que je suis partie dans le cadre d’un plan social et que y avait une somme d’argent donnée qui a permis de commencer un projet de création parce que c’est indispensable quand on veut ouvrir un cabinet d’avoir un petit apport personnel. Donc j’avais cet apport personnel donc j’ai pu créer mon cabinet. »135

Cet « apport personnel » lui a permis de faciliter, d’accélérer, la rentabilité de sa nouvelle activité de deux manières. Premièrement, elle a repris le cabinet d’une jeune diété- ticienne enceinte qui souhaitait mettre un terme à son activité et lui a, ce faisant, racheté sa patientèle136. Deuxièmement, le fait de pouvoir consommer son capital initial pour pourvoir à ses dépenses courantes lui a permis à la fois de ne pas peser sur le niveau de vie de sa fa- mille durant les premiers temps de l’installation137, économiquement difficiles, et d’accélérer la perspective de cette rentabilité en apaisant les relations de moindre dépendance qu’elle a nouées avec ses patientes et patients, permettant ainsi un meilleur accompagnement et donc une stabilisation de la patientèle :

Anaïs : C’est pour ça que c’est compliqué de s’installer en libéral parce qu’il y a tout de suite une pression financière qui s’installe alors que pour réussir à se trouver, à accompagner de manière paisible les patients sans vouloir les voir trop vite ou trop souvent, à leur propre rythme, ça se confronte mal des fois.

Étienne : Oui, y a des intérêts divergents. . . (rires)

A : (rires) Voilà. D’où l’intérêt d’avoir une situation financière confortable pour s’ins- taller pour laisser le temps au patient d’être. . . et donc plus on leur laisse du temps mieux les accompagnements se feront et donc mieux la patientèle se développera138.

Ainsi, disposer d’un capital initial permet de tempérer la « pression financière », sinon immédiate, et ainsi d’ « accompagner de manière paisible » les patientes et patients, ce qui constitue la condition idéale permettant de s’assurer de la rentabilité durable de son activité, puisque c’est ainsi que « la patientèle se développera ».

135. Entretien effectué à son cabinet parisien le 8 décembre 2016.

136. Le rachat de patientèle est loin d’être une stratégie fréquente au sein de notre échantillon, notam- ment parce que rares sont les diététiciennes et diététiciens qui possèdent un capital qu’ils souhaitent investir. Par ailleurs, la transmission d’une patientèle ne doit pas être évidente ni automatique. La thématique n’ayant pas été approfondie durant l’entretien, nous ne sommes cependant pas en capacité d’approfondir cette ques- tion.

137. Anaïs Dupont explique les choses ainsi : « Par contre si je n’avais pas eu le plan social il aurait fallu que j’ai un conjoint qui puisse accepter que pendant trois à cinq ans je n’ai pas de salaire. Pas de salaire plus les dépenses du cabinet. Faut penser à ça parce que tout ce qu’on va dépenser les premiers mois, on a pas de salaires, mais parfois on a même pas assez de patients pour tout couvrir ».

Une autre façon de s’extraire de la « pression financière » qui s’exerce dès l’ouverture du cabinet est de disposer d’un revenu régulier non issu de son activité de diététicien ou dié- téticienne. C’est le cas, particulier mais particulièrement intéressant, dans notre échantillon, d’Adeline Gastaldi.

Un revenu régulier de rente Adeline Gastaldi habite et exerce dans un quartier central de Paris. Son grand-père est un grand propriétaire foncier parisien. Elle a effectué des études d’art en vue de devenir restauratrice d’œuvres d’art. Après deux années de travail assimilables à un stage au sein d’une galerie d’art parisienne, elle se réoriente en reprenant des études, cette fois dans la filière diététique, en 2010. Elle poursuit sa formation durant quatre années car elle l’effectue sous le régime de l’alternance. En effet, elle est rémunérée par et travaille à mi-temps pour la société civile immobilière familiale. Elle est ainsi chargée de la gestion du patrimoine de sa famille. Diplômée en 2014 elle s’installe sans délai en libéral. Elle ne cherche cependant pas à développer son activité au sens où elle n’investit que peu de moyens et consacre peu de temps au développement de sa patientèle, comme en témoigne sa réponse à une question portant sur le degré de difficulté éprouvée pour le développement de sa patientèle139 :

« Est-ce que c’est difficile . . . je vais dire que je ne sais pas parce qu’en fait je n’ai pas cherché à développer ma patientèle ».140

Dans les faits, elle ne reçoit en effet que trois à cinq personnes par mois en consultation. Elle ne dégage donc assurément pas un revenu d’activité significatif de son travail en libéral. Elle ne cherche pas non plus à ce que cela soit le cas puisqu’elle préfère dans l’immédiat laisser sa patientèle en l’état. Son indépendance vis-à-vis de la nécessité économique s’explique par le patrimoine familial. Au-delà des revenus du patrimoine qui lui bénéficient peut-être en propre141, elle est rémunérée, on imagine suffisamment pour satisfaire ses aspirations, par la société civile immobilière familiale, pour laquelle elle travaille à mi-temps. Le temps restant est consacré, notamment, à l’aménagement du rez-de-chaussé de l’immeuble dans lequel elle

139. Il s’agit d’une question standard au sens où elle a été posée à tous les diététiciennes et diététiciens rencontrés.

140. Entretien effectué le 7 décembre 2016 au rez-de-chaussé de l’immeuble de son grand-père dans le centre-ville de Paris.

141. Nous ne pouvons rien affirmer sur cette question puisque cela n’a pas été abordé durant l’entretien. C’est un sujet quelque peu marqué du sceau du tabou et cet entretien faisait partie des premiers réalisés pour cette enquête. En outre, la situation d’enquête se prêtait difficilement au traitement de ce sujet puisqu’Adeline Gastaldi nous dominait socialement, en particulier en matière de capital économique.

habite (possession familiale). Elle souhaite faire de ce lieu alors inhabité un « espace de co-working » au sein duquel doivent s’installer sa sœur142, photographe libéral, ainsi qu’un

praticien extérieur auquel un cabinet sera loué. Elle reçoit elle-même, d’ores et déjà, ses patientes et patients en consultation dans un bureau aménagé dans ce futur espace de co- working. Au-delà des perspectives patrimoniales (dons et héritages) et de la rémunération tirée du travail de gestion qu’elle effectue, Adeline Gastaldi bénéficie de rétributions indirectes du patrimoine qui lui permettent de s’extraire de toute « pression financière » puisqu’elle ne paie pas de loyer pour son activité, celle-ci prenant place dans des locaux familiaux143.

A l’avenir, après son mariage, elle projette de mettre un terme à son activité de gestion immobilière pour se consacrer pleinement à l’exercice libéral de la diététique qu’elle exerce pour l’instant pour son plaisir, bien loin de toute préoccupation financière, à la manière d’un loisir.

Un revenu régulier d’activité Josiane Couloud exerce elle aussi, en dilettante, serait-on tenté de dire, la diététique en libéral, mais pour des raisons tout autres que celles d’Adeline Gastaldi. Josiane Couloud a effectué une carrière complète dans le secteur hospitalier, dont elle était retraitée depuis cinq années lorsque l’entretien a été effectué au printemps 2017. Elle était alors âgée de soixante-sept ans. En 2010, un an après la création du statut d’auto- entrepreneur, et deux années avant de cesser son activité hospitalière, Josiane Couloud a débuté, en parallèle, une activité de consultations diététiques indépendantes, à son domicile, situé dans une commune limitrophe de Paris, sous le régime de l’auto-entrepreneuriat. Elle présente ainsi sa situation :

« J’ai quitté la clinique il y a maintenant cinq ans et en parallèle j’étais en libéral. J’avais le droit dans cette clinique d’être à la fois salariée et auto-entrepreneure. J’ai bien profité de ce système qui m’a facilité les choses. Donc j’ai fait les deux en même temps ».144

Elle a « fait les deux en même temps » durant deux années puis elle a poursuivi son activité libérale tout en bénéficiant des revenus de transferts sociaux issus de ses droits à la 142. Adeline Gastaldi a également un frère. Elle est âgée de 33 ans au moment de l’entretien, à la fin de l’année 2016, et prépare alors son mariage, avec un « ingénieur en bâtiment », prévu pour l’été suivant. Ses parents, divorcés, exercent en libéral. Elle est psychanalyste, il est architecte. Enfin, le compagnon actuel de sa mère est psychiatre.

143. Son activité, dépourvue de coût fixe lié au loyer, ne peut donc pas être déficitaire. 144. Entretien effectué dans un café parisien le 21 avril 2017.

retraite. Elle n’a cependant jamais développé considérablement son activité qu’elle a essen- tiellement effectuée par goût pour les consultations en libéral, très différentes des consulta- tions en néphrologie dont elle était chargée en clinique. Elle souhaitait en effet « voir autre chose » et « continuer », pour reprendre ses termes, un peu, son activité. C’est ainsi que sa patientèle est restée peu nombreuse au point de n’être plus composée, au moment de l’en- tretien, que de « trois patients par an ». Cela ne constitue cependant pas un problème pour elle puisque ses revenus, et sa carrière, ne dépendent pas de cette activité :

Étienne : Vous les recevez à domicile les patients ? Josiane : Oui, j’ai trois patients par an, ça va.

E : Depuis le début vous avez une patientèle limitée ?

J : Bah ce n’est rien. Ce n’est pas avec ça que je gagne ma vie. E : C’est une activité annexe.

J : Et puis je fais ça parce qu’il y a un contact. Y a des patientes qui sont venues me voir, ah bah oui on va travailler ensemble mais "ça je peux pas, ça non plus" . . . bon bah au revoir madame ! Je ne vais pas perdre du temps, parce que je suis en fin de carrière maintenant je suis tranquille. Je n’ai plus de clientèle à faire. Mon tiroir caisse c’est bon145.

Il apparaît dans cet extrait que Josiane Couloud ne se soucie pas du nombre de patientes et patients, c’est-à-dire du chiffre d’affaire lié à son activité, puisque « trois patients par an » est jugé suffisant et que le caractère limité, depuis le début, depuis 2010, de sa patientèle, « n’est rien », c’est-à-dire ne porte pas à conséquence, à préjudice. Cela s’explique par le fait que sa « carrière » est terminée et qu’elle ne tire pas ses revenus, estimés suffisants, de son activité libérale (« Mon tiroir caisse c’est bon »). Elle ne compte pas non plus sur les revenus d’un conjoint puisqu’elle est divorcée, d’un magistrat, mais sur sa pension de retraite. Tout se passe comme si son exercice de la diététique en libéral s’apparentait à un temps de loisir, dans la mesure où toute considération touchant à la rentabilité financière en est exclue. Il s’agit donc d’un temps improductif du point de vue des économistes, donc, en ce sens, de loisir. En outre, elle ne cherche pas à maximiser la taille de sa patientèle. Bien au contraire, elle se permet, car elle en a les moyen, le rapport de dépendance entre les patientes et patients et la diététicienne étant, sinon inversé, du moins modifié, d’avoir des scrupules concernant la qualité de ses patientes et patients. Elle choisit ses patientes et patients. Elle exige de ses patientes et patients qu’ils acceptent sa propre méthode de travail et ne souhaite pas « perdre du temps » à respecter leurs exigences (« ça je ne peux

pas, ça non plus »). S’il faut choisir, elle préfère satisfaire ses envies plutôt que les besoins d’un patient-consommateur. Du fait de la déprise vis-à-vis de la nécessité financière que lui permet sa situation de retraitée, et le revenu régulier et assuré associé, Josiane Couloud peut se permettre de ne pas s’adapter à ses patientes et patients et ainsi, au total, d’exercer cette activité à sa façon, comme nous pourrions le dire trivialement. Dans les deux cas évoqués précédemment, l’activité libérale, grâce aux ressources subsidiaires dont ces deux diététiciennes disposent, est exercée en amatrice, à un titre presque extra-professionnel. Leurs caractéristiques sociales, à la marge de celles observées chez les diététiciennes et diététiciens de notre échantillon, suscitent des aspirations, représentations et pratiques, très différentes de celles des autres enquêtés. Ainsi, et singulièrement dans le cas de Josiane Couloud, il ne serait pas tout à fait infondé d’affirmer que la conception de leur activité diététique en libéral relève davantage de « l’art pour l’art » que des « affaires sont les affaires ».

Dans deux autres cas, bien différents cependant, il est possible d’attribuer, au moins en partie, l’installation en libéral à la possession de ressources subsidiaires, sous la forme d’un revenu régulier d’activité. Les exemples de Laure Blana et Juliette Poudale se distinguent cependant des deux cas cités précédemment, et de Josiane Couloud en particulier, par le fait que ces revenus d’activité non issus d’une activité libérale n’ont été que provisoirement dominants, principaux. Laure Blana, après avoir suivi à deux reprises une première année de médecine, puis obtenu un DUT en biologie option diététique à Créteil, a débuté sa carrière au sein du secteur hospitalier. Cela constitua son activité exclusive durant environ six années. Elle décide cependant en 1996 de n’exercer plus qu’à mi-temps à l’hôpital et de consacrer le reste de son temps de travail à son installation en libéral à Paris146. C’est ainsi qu’elle peut débuter son activité sans être confrontée à une totale dépendance financière vis-à-vis de la rentabilité de celle-ci. De la même façon, mais dans un contexte très différent, Juliette Poudale, si elle a ouvert son cabinet dès l’obtention de son diplôme, a effectué plusieurs contrats courts dans différents hôpitaux situés à proximité de son lieu de résidence, durant deux années et demie, à partir de la fin de l’année 2008. Cela lui a permis de compléter ses faibles revenus issus de son activité libérale durant les premières années147. Parallèlement, 146. Elle a également, durant la même période de temps, donné un cours de préparation au BTS au sein de l’école privée de diététique (et autres formations du supérieur dans le domaine sanitaire et social) située dans le XVearrondissement de Paris, Icogest, « l’école de tous les futurs », pour compléter ses revenus.

147. Les diététiciennes libérales des petites villes avoisinantes, avec qui elle était volontairement entrée en relation avant de débuter sa reconversion au cours de son congé maternité, l’avaient avertie des difficultés financières qu’elle devrait vraisemblablement rencontrer au cours des premiers temps de son activité.

pour développer sa patientèle, son activité libérale, elle recevait des patientes et patients « le soir ». Elle a ensuite « arrêté toutes [ses] activités salariées autres au bout de deux ans et demi pour ne plus faire que du libéral ». Elle s’installe alors, en 2011, au sein d’une maison de santé, dans la même ville que celle où elle exerçait auparavant, bénéficie du transfert de sa patientèle et de l’affluence propre aux maisons de santé, et reçoit ainsi « suffisamment de patients pour vivre » uniquement de son activité libérale.

Si l’on s’intéresse désormais, en second lieu, aux ressources subsidiaires de nature non immédiatement économique, en l’occurrence la possession d’un capital social spécifique,

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