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Dans cette section, nous avons voulu donner la parole aux femmes surtout pour savoir ce qu'elles pensent de leur condition féminine particulièrement ce qu'elles pensent de leur

93 statut, du mariage, de la polygamie, du divorce, de leurs droits et de leurs devoirs. Nous avons recueilli les opinions de femmes et d'hommes d'âge, de statut marital et de niveau d'instruction différents. Nous allons aussi donner quelques exemples de ces différentes opinions que nous avons recoupées.

Dans les représentations des femmes comme des hommes, l'image de la femme mère, épouse, protectrice, éducatrice est toujours dominante que ce soit chez les jeunes comme chez les personnes âgées, instruites ou non. La place de la femme associée au foyer est souvent évoquée. L'image de l'homme pourvoyeur financier de la famille apparait aussi dans ces représentations. En effet, beaucoup d'hommes pensent que la femme doit attendre tranquillement son époux à la maison, c'est-à-dire rester au foyer, faire des enfants, s'en occuper, et se taire. Ces derniers acceptent les activités extérieures de la femme uniquement en cas de nécessité comme par exemple lorsque le mari n'arrive plus à subvenir aux besoins de la famille, ce qui consiste à la loger, la nourrir, l'habiller, la protéger, et la scolarisation des enfants, etc. Le statut social d’un époux repose sur sa capacité à assurer ses obligations familiales. Dans ce cas, beaucoup de femmes devraient avoir une activité économique "extérieure" parce que la majorité des sénégalais a du mal à assumer correctement ce rôle, si l'on croit les avis de la plupart des femmes sur cette question. Cette vision nous rappelle la position sur le travail des femmes de ce chef de village que nous avons rencontré. Il avait répudié- dit-il, une de ses épouses parce qu'elle n'écoutait pas ses conseils. Cette dernière avait entrepris une activité commerciale hors du domicile sans son accord. Pour lui, le travail de la femme doit se faire dans son ménage.

Quant aux femmes, beaucoup reconnaissent aussi le rôle qu'elles ont à remplir dans le foyer, mais ne comprennent pas l'attitude de certains hommes qui veulent que leurs femmes s’y cantonnent. Elles pensent que dans le contexte actuel, personne ne doit rester sans rien faire. Comme elles disent rester et ne rien faire ce n'est pas bon "tog rek bakhul". Un adage wolof dit que : « ce sont les deux mains qui attachent un pagne et enfilent un pantalon »152 Autrement dit, un homme seul ou une femme seule ne peut pas gérer correctement un foyer. Il faut que les deux se mobilisent et se complètent. Dans la case foyer de Darou Tanzil (Touba) où nous avons rencontré ce chez de village, une femme qui a participé aux discussions, a fait savoir qu'aucune personne au monde ne lui ferait renoncer à son commerce qui lui assure son autonomie financière. Elle avait entrepris cette activité bien avant son mariage et elle avait bien mis en garde son époux. La position ferme de cette femme et sa volonté de s'affirmer transparait dans ses propos : « Aujourd'hui, les lits ont deux table de chevet donc deux cotés,

le mari ne dit plus à sa femme –couche-toi derrière moi ou au fond. » Dans cet exemple, elle

152

94 fait allusion à l'idée selon laquelle, la femme devrait se coucher derrière son époux. Autrefois, le lit conjugal, qui ne comportait pas de table de chevet était posé dans un coin de la chambre. Mais aujourd'hui, le nouveau lit avec ses tables de chevet de chaque coté, est placé au milieu de la chambre. Donc, il y a plus de position de devant ou de derrière. Le couple le partage donc à égalité. Toutes les positions sont identiques. Selon cette dame, l'homme et la femme doivent avoir les mêmes droits et les mêmes obligations. Cette position, un peu rebelle, n'est pas courante dans ce milieu. En effet, beaucoup de femmes ne veulent pas de confrontations directes ou visuelles avec leurs époux, et pensent qu'elles ne leur rapportent rien. Le plus important pour elles, c'est de rester elles-mêmes, de paraître faibles pour faire croire aux hommes qu'ils sont les plus forts ou qu'ils sont les chefs. Ce jeu de ruse les arrange, et c'est comme cela que les femmes obtiennent ce qu'elles veulent, mais dans la discrétion. Elles optent souvent pour le compromis. Mais celui qui fait un compromis renonce toujours à quelque chose. Dans les stratégies de contournement, les femmes privilégient le dialogue et la médiation. Cette vision est aussi soulevée dans un article réalisé dans l'agglomération dakaroise. Les conclusions des recherches des trois ethnologues qui ont réalisé cette étude (Vies et paroles de femmes africaines), "montrent que même si les femmes

n'ont pas de pouvoir politique, elles ont cependant des pouvoirs matrimoniaux, économiques

[…]. Elles prennent […] le choix d'exercer leurs prérogatives et d'utiliser à leur profit les

propres règles à leurs sociétés."153 Nous pouvons replacer ici l'exemple des femmes lébou que nous avions précédemment évoqué dans la problématique.

Une femme serer rencontrée, confirme que le statut de la femme serer a évolué. Dans la tradition, nous dit-elle, "la femme serer avait un statut beaucoup plus important". Elle rappelle le système matrilinéaire qui prévalait dans la société serer où la prééminence de la femme dans beaucoup de domaines été reconnue. Elle souligne également le respect qu'elle symbolisait et l'autorité qu'elle représentait. "A cause du statut important de la femme serer,

avant les oncles s'occupaient de leurs neveux utérins lesquels pouvaient même hériter après son décès. Mais aujourd'hui, dans le mode d'héritage islamique, les neveux n'y ont pas le droit quand il a laissé des enfants. Cependant, selon moi, un oncle peut toujours léguer s'il le souhaite de son vivant quelques biens à ses neveux. Certains oncles le font". Ceci montre que

certaines pratiques traditionnelles matrilinéaires des serer ne sont pas totalement abandonnées dans leur principe malgré l'islamisation. Les relations entre neveux et oncles ont encore de beaux jours chez les serer très conservateurs. Cette relation spéciale se manifeste lors des mariages par la participation symbolique des oncles maternels à la constitution de la dot et

153 (LE COUR GRANDMAISON C., 2001, p. avant propos). Dans: A. Deluez, C., Le Cour Grandmaison et A. Retel-Laurentin, Vies et paroles de femmes africaines. Carnet de trois ethnologues. Paris: Karthala.

95 aux frais de la cérémonie du mariage. Une nièce peut toujours compter sur son oncle en cas de difficultés. Certaines nièces considèrent même cette aide, ce soutien matériel ou financier comme une obligation dont leurs oncles doivent s'acquitter. Cela montre l'importance du rôle de la femme serer dans la transmission des biens, des propriétés et de la sauvegarde de la tradition.

Le code de la famille sénégalais, qui date de 1972, est un compromis entre droit musulman et code civil français. Il n'a fait que renforcer la position patriarcale favorable aux hommes en particulier en matière de droit de succession. Le système matriarcal qui faisait aussi partie de notre héritage culturel négro-africain a ainsi été bafoué sous l'effet de la Christianisation et de la colonisation du pays. La juriste Fatou Kiné Camara dénonce l'utilisation de la religion comme alibi à la légalisation de l'inégalité de genre.154 Mais, de l'autre coté, l'Islam accorde beaucoup de droits et de privilèges à la femme (droit à l’égalité spirituelle, politique, au savoir et à la connaissance, de choisir librement son conjoint, etc.). Mais comme l'indiquent Aïcha Tamboura Diawara et Asma Lambaret,155 ces droits sont bafoués, usurpés au non d’une idéologie machiste propre aux coutumes des sociétés. Cette spoliation est également due à une mauvaise analyse ou interprétation des textes sacrés et surtout à l’ignorance des textes (coran, hadith, suna) par des pseudos cultes intégristes. Beaucoup d’homme même marabouts et de femmes ne les maîtrisent pas et par conséquent, ne connaissent pas bien leurs droits et leurs privilèges.

Aujourd'hui des intellectuelles musulmanes essayent de se réapproprier les textes sacrés longtemps accaparés et interprétés depuis par les hommes. C'est ainsi que, comme le souligne le médecin et écrivain Asmara Lambaret156 pour qui parler de « féminisme musulman » peut choquer le monde occidental qui se porte en libérateur de la femme musulmane considéré comme "opprimée". Un travail de relecture en profondeur a permit de mettre en évidence une véritable culture d’usurpation des droits de la femme. Cette féministe musulmane se démarque un peu du féminisme occidental très universaliste (mais égal en termes de revendication de droits), et du féminisme de ses consœurs musulmanes pro-occidentales et laïques qui veulent se libérer de toute référence religieuse. Elle insiste sur

154 Cf. (CAMARA Fatou Kine , 2007). Le code de la famille du Sénégal ou de l'utilisation de la religion comme alibi à la légalisation de l'inégalité de genre. Dans: A. SIDIBE C. BECKER. (2007). Genre, inégalité et religion. Domont, Dakar: AUF, pp. 163-183.

155 Cf. (DIAWARA Aïcha Tamboura , 2007). « Droits et citoyenneté de la femme musulmane », In: Dans: A. SIDIBE C. BECKER. (2007). Dans: A. SIDIBE C. BECKER. (2007). Genre, inégalité et religion. Domont, Dakar: AUF, pp. 185-200

Cf. (LAMRABET A., 2005). La femme musulmane entre usurpation des droits et stéréotypes. . Consulté le 13 septembre, 2010, sur Oumma.com. Féminisme et Islam. http://oumma.com/La-femme-musulmane-entre.

156 (LAMBARET Asmara, 2007) Féminisme islamique : Nouvelles voies, nouvelles perspectives…. Consulté le 24 novembre 2011, sur:

96 cette relecture qui selon elle « a permis aussi de mettre à nu de nombreuses assertions

sexistes, supposées émanant du texte coranique, alors qu’en fait il s’agissait de simples constructions humaines, figées dans le temps, à travers une lecture littéraliste qui a depuis toujours cautionné une certaine subordination des femmes. Alors que le texte coranique cite en modèles de nombreux profils de femmes, à travers leur participation sociale, politique, voire même prophétique, l’exégèse classique et la jurisprudence islamique traditionnelle, vont, en plus d’ignorer ces faits, confiner la femme musulmane à des rôles concrets d’assujettissement et de soumission… ». Elle ajoute : « Il reste vrai aussi que certains versets, approchés d’une manière exclusive peuvent paraître réellement discriminatoires envers les femmes pour celui qui ne prend pas en compte la conception holistique du message coranique. C’est le cas de la polygamie, de l’héritage, du témoignage, du divorce, qui, extraits de leurs contextes respectifs et de l’ensemble du message, vont à travers une lecture statique, symboliser, les principaux vecteurs de discrimination envers les femmes. »157

Cependant comme nous l'avions évoqué la maîtrise des textes sacrés n'est pas accessible à tous, aux femmes musulmanes analphabètes en particulier, et que les interprétations encore monopolisées par les hommes, sont toujours influencées par les coutumes et les us des sociétés locales. Par exemple, certains hommes et femmes pensent que l’excision est une pratique recommandée par l’Islam alors que ce n’est pas le cas.

Dans le domaine de la lutte contre l’excision, des progrès ont été réalisés grâce à l’action conjuguée du gouvernement mais surtout des ONG comme TOSTAN qui est le plus actif et intervient aussi dans d’autres domaines visant à renforcer les capacités des populations. L’approche de TOSTAN repose sur un programme éducatif, la mobilisation de la population, des déclarations publiques et des campagnes médiatiques.158 Cette approche très plébiscitée a porté ses fruits grâce à un dynamique mouvement mené par des communautés qui ont été sensibilisées par l’ONG. L’action de cet organisme s’est propagée à travers le pays. Aujourd’hui, on peut dire que la lutte contre l’excision qui trouve encore des poches de résistance a commencé à franchir un pas décisif.

Comme les traditions, les femmes musulmanes sont aussi diverses d'un lieu à un autre. La femme musulmane sénégalaise est différente de la musulmane orientale, magrébine, afghane, etc.

157 Ibid.

158

Voir (DEUTSCHE GESELLSCHAFT FÜR TECHNISCHE ZUSAMMENARBEIT (GTZ) GMBH, 2007, p. [En ligne]). Mutilations génitales féminines au Sénégal. Disponible sur : http://www.gtz.de/de/dokumente/fr-fgm-pays-senegal.pdf

97 Ainsi, le mariage représente pour la plupart des personnes rencontrées, le lieu de consécration de la femme comme de l'homme. Des pensées comme la femme ou l'homme ne peut s'accomplir que dans le ménage reviennent souvent dans les discours. Certains soulignent que l'Islam le recommande. Un adage wolof dit "qu'il vaut mieux avoir un mauvais mari,

qu'un bon amant"159. Quand aux hommes, on leur fait comprendre "qu'une mauvaise épouse

est comme une dent qui bouge, il faut s'en débarrasser au plus vite". Là on voit bien qu'il y a

deux poids et deux mesures. Les personnes âgées et les jeunes divergent quand aux raisons des changements évoqués dans le mariage. Les jeunes femmes mettent en cause la forte influence exercée par la belle-famille dans le couple. Certaines belles-filles trouvent que leur belle-famille très exigeante et envahissante, pèse par conséquent beaucoup dans les décisions du couple. Telle femme dira que c'est sa belle-mère ou belle-sœur qui lui a trouvé une coépouse. La belle-mère et la belle-sœur peuvent se révéler comme de véritables rivales pour leur belle-fille ou belle-sœur. Elles surveillent et jugent son moindre fait et geste et ont souvent une forte influence sur leur fils ou frère. La mésentente entre la belle-famille et l’épouse, met ce le mari dans une situation infernale. Il est parfois entre le marteau et l'enclume.

Aujourd'hui encore, beaucoup de mariages coutumiers ou religieux ne sont pas déclarés même à Dakar et à l'étranger. Chez les musulmans, il suffit juste d'avoir un imam ou quelqu'un qui est habilité à célébrer le mariage et les représentants des futurs mariés. La présence des mariés n'est pas même pas nécessaire contrairement à ce qui est recommandé.

Les personnes âgées soutiennent que beaucoup de jeunes femmes d'aujourd'hui ne remplissent pas correctement leur rôle d'épouse comme elles le faisaient auparavant. Selon elles, le respect que la femme vouait à son époux a beaucoup diminué. Elles mettent en cause les influences ou les mauvaises fréquentations des femmes et l'augmentation de leurs besoins matériels. L'exemple qui suit nous éclaire un peu sur les raisons de cette vision. "Les jeunes

femmes d'aujourd'hui ne veulent plus se contenter de ce que leur apporte leur mari. Elles demandent toujours plus. La preuve, chaque femme veut que son mari lui achète un habit neuf à chaque occasion qui se présente: Tabaski, Korité, baptême, mariage, etc. En plus, elles veulent toujours porter des habits chers ou qui sont à la mode. Autrefois, nous n'avions pas tout cela et nous n'étions pas plus malheureuses. Beaucoup de jeunes ne se marient plus pour Dieu, mais plutôt pour l'argent ou le confort matériel qu'ils peuvent espérer en tirer"160

159 En wolof: "Ana sa jëkër ju bon ji mo gën ana sa far wu baax wi"

160

98 L'image de la femme mineure est aussi soulignée. Les personnes âgées pensent souvent que la femme doit toujours demander la permission à son père ou son époux ou même à son fils aîné si son père est absent. Le fils aîné exerce encore une autorité sur sa mère, ses sœurs surtout en milieu rural. Même dans les attributions de terre à Touba, cette image est présente. On ne donne pas une parcelle à une femme sans la présence de son époux qui est son chef de famille ("borom Kër" ou "kilifë"). Mais comme nous l'avions signalé, les femmes ont des astuces pour contourner ces règles.

Toutes les personnes sont contre le divorce. Les vieux disent même que "c'est Dieu qui

est le premier à le détester". Beaucoup de personnes s'inquiètent de son ampleur qui

commence à gagner même les campagnes. Les motifs de divorce les plus évoqués sont: l'incompatibilité d'humeur, le défaut d'entretien de la femme, le manque de respect de la femme, son refus de suivre les conseils de son époux (comme il a été évoqué plus haut), la jalousie, le manque d'entente avec la belle-famille et le manque de patience. Dans nos enquêtes, nous n'avons rencontré qu'une femme divorcée. Mais les raisons de son divorce n'ont pas été évoquées. A l’image de beaucoup de mariages coutumiers ou religieux, de nombreux divorces ne sont pas déclarés même à Dakar et à l'étranger. Pour le divorce "non prononcé par un juge, en présence de deux témoins masculins surtout, les époux peuvent divorcer. L’époux peut aussi répudier sa femme qui peut aussi demander le divorce. Cette phrase "may nala sa baat" signifie "je te libère". Certains maris parce qu'ils ne veulent pas divorcer ou par méchanceté, mettent des années pour libérer la femme sous la pression familiale. D'autres ne font rien. Et sans le divorce, la femme ne peut pas se remarier à moins qu'elle l’obtienne au tribunal. Ce qui est un autre parcours du combattant et est très mal vu par la société

Comme nous l’avions évoqué, les opinions sur la polygamie sont aussi très partagées. Certaines sont pour et d'autres contre. L'une parmi les personnes qui sont contre nous disait même qu’ "une femme qui vous dit qu'elle aime la polygamie, elle ne vous dit pas la vérité. Si

elle le dit c'est parce qu'elle n'a pas le choix". Beaucoup d'arguments ont été avancés pour

justifier leur position. Pour certaines femmes, la polygamie peut être une source de conflit et de jalousie entre femmes. D'autres par jalousie, ne souhaitent tout simplement pas partager leur homme. La jalousie qui peut exister entre femmes, le manque d'entente et les nombreuses querelles qui peuvent avoir dans les ménages polygamiques et la possibilité d'être « maraboutée » par sa coépouse sont les arguments les plus évoqués. C'est pour cette raison, que Ndella N, une habitante de Sokano qui avait pourtant une coépouse décédée avec qui elle s'entendait bien, disait avoir peur d'en avoir une autre, parce qu'elle ne sait pas avec qui elle aura affaire. « Certaines femmes sont bonnes, d'autres sont méchantes. Comment peut-on

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aimer quelqu'un et marabouter ses enfants pour qu'ils deviennent fous ou ne réussissent pas dans leur vie? Se demandait-elle? » 161

Mais ce que nous avons remarqué, c'est que beaucoup de femmes mariées qui sont contre la polygamie, sont le plus souvent en derrière position dans le rang d'épouse. Pour cause, c'est souvent la dernière femme qui est souvent la plus jeune qui occupe la place de favorite dans les ménages polygamiques comme l'atteste cette habitante de Bambey, nouvellement mariée, qui pense qu’en tant que première femme, elle ne supporterait pas une coépouse qui serait plus choyée. Ici, c'est la partialité de certains hommes polygames à l'égard de leurs épouses qui est mise en cause.

Le peu d'hommes jeunes qui n'étaient pas favorables à la polygamie, évoquaient comme motifs la recherche de quiétude et les charges financières que peut engendrer l'entretien d'une famille nombreuse. Ces personnes évoquaient aussi leur volonté de limiter les naissances uniquement pour des motifs économiques, car entretenir un enfant devient trop cher surtout en ville. D'autres personnes, comme cet intellectuel mouride, disaient avoir subi la polygamie parce qu'il n'avait pas voulu prendre une seconde épouse. Il ne pouvait pas