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247 (ADJAMAGBO A. et DELAUNAY V., 1999, p. 6). Une approche qualitative de l’évolution des modèles familiaux dans une population rurale sénégalaise. Documents de recherche n° 6 , 25. Paris: IRD, 25 p.

170 Le Baol qui repose sur une basse plaine sablonneuse dépourvue de relief, n’est pas favorisé par la nature. Ses ressources naturelles sont faibles et peu variées. En effet, il ne possède ni de cours d’eau, ni de façade maritime, ni de forêt classée proprement-dite et se trouve dans une zone peu arrosée et quasiment dénudée de son manteau végétal originel.

2-1-1-1- La péjoration climatique

La région de Diourbel se situe entre les parallèles 14°30 et 15° nord. De climat soudano-sahélien, elle a vu ses conditions climatiques se dégrader d’année en année et présente aujourd’hui une ambiance de type plutôt sahélien. En effet dans une carte réalisée par Leborgne en 1988,248 entre 1931 et 1960, l’isohyète de 500 mm qui se situait largement au nord de la région de Diourbel, s’est retrouvé au sud de celle-ci pendant la période 1968 -1984. Depuis la tendance a un peu évolué.

Deux saisons contrastées marquent le climat de la région de Diourbel : une longue saison sèche appelée « nor » et une courte saison humide appelée « nawet » en wolof. Pendant la saison sèche qui dure en moyenne 8 mois, la zone est sous l’emprise de l’Harmattan, un type de vent ou d’alizé continental. C’est un vent chaud et sec. Pendant l’hivernage, la région est au contraire balayée par un flux de mousson en provenance de l’anticyclone de Saint Hélène au sud. C’est un vent chargé d’humidité qui amène la pluie. Cette dernière débute vers la fin du mois de juin et se termine généralement en septembre. Dans cette zone agricole, c’est la pluviométrie qui rythme la vie rurale.

La pluviométrie de la région de Diourbel se situe en gros entre 500 à 600 mm/an. Elle est marquée par une irrégularité annuelle et interannuelle des précipitations.

Dans l’ensemble, l’analyse des données climatiques révèle une pluviométrie moyenne, irrégulière et mal répartie. En effet, les données pluviométriques recueillies au niveau de la station de Bambey, la plus proche de Thiakhar présente une situation marquée par un bilan déficitaire avec des moyennes annuelles souvent inférieures à la normale pluviométrie 1931-1960 qui est de 680,8 mm, une légère tendance à la baisse et une irrégulière répartition spatiale et temporelle. Les normales pluviométriques sont passées de 687 mm en 1965 à 484,7 mm en 1997. Les moyennes pluviométriques à Bambey (1921-1998) sont de 514 mm contre 510,4 mm à Diourbel (1912-1998)249. La pluviométrie annuelle moyenne de Bambey est passe de « 726 mm pour la période 1950-1969 à 452 mm pour la période 1970- 1985. »250

248

Cité par (LERICOLLAIS A., 1999b, p. 21). La dégradation de l’aménagement agraire. Dans A. LERICOLLAIS, & éd., Paysans sereer. Dynamiques agraires et mobilités au Sénégal (pp. 117-137). Paris: IRD.

249 Source : Direction Nationale de la Météorologie

250

(LERICOLLAIS A, 1999a, p. 579). Crise de l’agriculture dans le Sine et stratégies paysannes élargies. Dans A. LERICOLLAIS, & al, Paysans Serer : Dynamiques agraires et mobilités au Sénégal (pp. 579-581). Paris: Editions IRD.

171 Ceci vient encore confirmer la péjoration du climat. En plus de cette diminution des quantités de pluie, le climat est également marqué par des séquences de sécheresse. Pratiquement depuis les années 1970, la sécheresse persiste avec des pics en 1972, 1973, 1982 et 1984. En 2006, la région de Diourbel avait reçu 468,67 mm en 31 jours de pluies en moyenne, soit un déficit de 122,73 mm et de 2 jours de pluie par rapport à 2005.251 Cette tendance a peu évolué puisque les moyennes pluviométriques régionales enregistrées en 2008, 2009 et 2010, sont respectivement de 401mm, 596,3 mm et 567,7 mm.252 Le tableau et la figure qui suivent, montrent la situation depuis ces dix dernières années au niveau de la station de Ngoye (Bambey) qui se caractérise par une évolution en dents de scie. Cependant, ils montrent que les quantités de pluie sont légèrement en hausse pendant ces trois dernières années de la courbe (2008 à 2010) où elles ont dépassé 600 mm. Mais cette situation ne sera que de courte durée puisque l'année 2011 a connu un déficit pluviométrique et des précipitations mal réparties qui se sont répercutés sur les activités et les rendements agricoles. Des problèmes d'insécurité alimentaire, de malnutrition sont signalés dans la région de Diourbel et dans d'autres régions du nord et du centre du bassin arachidier.

251 (REPUBLIQUE DU SENEGAL. Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, 2007, p. 39).

Situation économique et sociale de la région de Diourbel. Année 2006. Dakar : ANSD, 114 p.

252 (REPUBLIQUE DU SENEGAL. Ministère de l'Economie et des Finances. ANDS., 2010, p. 35). Situation

172 Tableau 8: Situation pluviométrique à Ngoye (2001-2010)

Année Cumul annuel (mm) Nombre jours de pluies Moyenne Journalière (mm) Date 1ère pluie Date dernière pluie Date du maximum Hauteur maximum (mm) 2001 256.7 30 18.6 - - - - 2002 390.9 25 15.6 16/06 26/10 18/08 47.5 2003 471.4 30 15.7 08/06 24/10 17/08 63.8 2004 465.3 27 17.2 03/06 06/10 26/07 84.5 2005 773.0 36 21.4 05/06 23/10 11/08 71.0 2006 589.9 40 14.7 02/06 10/11 11/08 67.0 2007 439.1 30 14.6 13/06 07/10 12/08 81.2 2008 776.3 43 18.0 13/06 20/10 26/08 102.5 2009 680.6 48 14.2 24/06 03/11 21/08 60.0 2010 644.1 40 16.1 18/06 21/10 06/09 135.5

Source : CADL Ngoye (2011)253

Figure 11: Evolution Pluviométrique à Ngoye (2001-2010)

Source : CADL Ngoye (2011)

253

(REPUBLIQUE DU SENEGAL. Ministère de la décéntralisation et des collectivités locales. BADJI A, CADL Ngoye, janvier 2011, p. 14). Rapport d’activités annuelles de 2010. Arrondissement de Ngoye. Ngoye : CADL, 64 p.

173 L’insuffisance et l’irrégularité des pluies plonge chaque année le paysan, dans une angoisse profonde puisque les récoltes sont incertaines. Ainsi « chaque campagne agricole

qui s’ouvre est un pari sur l’avenir suivant le mot de R. Mollard. »254

Donc ce n’est pas nouveau.

Les faibles quantités de pluies enregistrées dans la zone nous semblent être un facteur déterminant de son potentiel hydrique. En effet les ressources hydriques très limitées sont essentiellement constituées par les eaux de pluie qui alimentent les quelques mares temporaires dans les petites dépressions interdunaires et les nappes souterraines exploitées à partir des puits et des forages.

Cet assèchement du climat qui agit incontestablement sur le milieu et surtout sur la croissance et la régénération du couvert végétal et sur les sols, affecte également le rythme et les activités des paysans.

2-1-1-2- Des sols pauvres et dégradés

Les sols de la région de Diourbel à l’image de ceux du bassin arachidier sont dans l’ensemble peu diversifiés, pauvres et subissent sans cesse les aléas du milieu et l’action dévastatrice des pratiques culturales peu protectrices.

Trois types de sols types ont été identifiés : les sols dior ou meubles en Wolof, les sols

deck ou durs et les sols deck-dior, c’est à dire intermédiaires entre ces précédents.

Les sols dior qui sont les plus répandus, sont des sols ferrugineux tropicaux rouge ou ocre. « Très sableux, ils se travaillent facilement à la main, qu’ils soient secs ou

détrempés. »255 Ces sols autrefois très prisés pour la culture de l’arachide sont aujourd’hui parmi les sols les plus vulnérables à la double érosion : éolienne en saison sèche et hydrique en hivernage. Très pauvres « ils laissent la végétation sous la dépendance directe de la

répartition des pluies. » 256

A l’opposé des sols dior, on a les sols deck qui sont moins répandus et difficiles à travailler. Mais chimiquement, ils sont très fertiles. Ce sont des sols argileux gris ou bruns en surface. Ce sont des sols hydromorphes à engorgement temporaire. Ils sont « formés dans les

dépressions interdunaires lorsque les calcaires marneux sont à faible profondeur. »257. Contrairement aux sols Dior ils sont moins sensibles à la déflation éolienne et à l’érosion

254 Cité par (NDONG S., 1987, p. 9). Les cultures de contre-saison dans la région de Diourbel. Mémoire de

Maîtrise de Géographie. Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Département de géographie. Dakar: UCAD, 65 p.

255

(LERICOLLAIS A., 1999b, p. 123). La dégradation de l’aménagement agraire…, Op. cit.

256 Ibid. (1999b), p. 123.

257

174 hydrique. Ces sols qui sont concentrés en général près des mares temporaires, sont favorables à la culture du mil et du sorgho.

Entre les sols dior et les sols deck, se trouvent les sols deck–dior. Ces sols intermédiaires sont par conséquent sablo – argileux gris en général. Ils conviennent mieux à la culture des céréales. Ce qui fait qu’ils sont très convoités par les paysans.

Depuis plusieurs décennies déjà, les sols de la région de Diourbel sont dans l’ensemble très appauvris. Ces sols qui sont dans l’ensemble pauvres, sont aussi dégradés.

Les causes de la dégradation des sols sont nombreuses, mais les pratiques culturales peu protectrices du milieu sont de loin les plus importantes. Suite à la généralisation de la culture attelée et à l’augmentation de la population qui a engendré un accroissement des besoins en terres cultivables, l’exploitation des sols devient intense. La culture attelée augmente la sensibilité des sols à l’érosion éolienne. Sa généralisation a eu pour conséquence l’augmentation des surfaces cultivées et l’abandon de certaines pratiques culturales. Même les serer dont on vante les traditions culturales conservatrices ne pratiquent presque plus la jachère.

La disparition de la jachère accélérée par la pression humaine, a privé les terroirs d’un apport de matière organique qui est loin d’être négligeable. Elle a également causé le déséquilibre entre les activités agricoles et les pratiques pastorales qui sont aujourd’hui marginalisées. En effet le système agricole tel qu’il est pratiqué maintenant, laisse peu de place au bétail surtout aux troupeaux bovins. Ces derniers sont obligés de transhumer vers les zones beaucoup plus favorables, pendant une bonne partie de l’année. Cette transhumance de plus en plus longue prive la terre de fumure.

A la disparition de la jachère et à l’évasion du troupeau, hors des terrains, s’ajoute l’exploitation abusive de l’Acacia albida (kad en Wolof et sas en serer). Un arbre au cycle végétatif inversé et dont les propriétés fertilisantes sont bien connues. Tout ceci a perturbé la relation complémentaire qui existait autrefois entre les arbres, la terre et le bétail. Les contrats entre éleveurs peul et serer ont beaucoup diminué.

Les prélèvements dits post- culturaux de fanes d’arachide, de tiges de mil, et de foin laissent le sol nu et accroissent les risques d’érosion. La réduction du nombre d’arbres diminue la production d’humus. La faiblesse des fumures limite les apports minéraux. Les terres insuffisamment garnies d’humus et faiblement fumées ne bénéficient également presque plus d’apport minéral. En effet l’impossibilité d’épandre sur les champs les engrais du fait de leur coût excessif, augmente la faiblesse minérale des sols qu’une pratique séculaire de la culture arachidière a fortement endommagée.

175 La péjoration climatique qui perdure dans la région, et la dégradation des sols qui sont dans l’ensemble de faibles valeurs agronomiques, expliquent en partie l’état actuel du couvert végétal.

2-1-1-3- Un couvert végétal presque dénudé

Le paysage de la région de Diourbel qui est dépourvue de forêt classée et ou de formation forestières est monotone. Cette monotonie est particulièrement perceptible en saison sèche lorsque les récoltes sont terminées et la végétation annuelle disparait et laisse apparaître des champs presque nus et parsemés de quelques arbres. Le paysage clairsemé laisse apparaître quelques arbres et arbustes jusque là épargnés des coupes. Nous reprenons une belle description du paysage de Jean Copans : « […] le sol dénudé (est) piqueté d’arbres

squelettiques, la plupart surmontés d’un feuillage grêle en parasol, d’autres, d’épines vernissées, certains totalement dépouillés dressant de loin en loin leurs troncs terreux et difformes à la manière d’arbres morts. »258

En effet, excepté quelques endroits comme les alentours des mares, les bois sacrés et des zones reboisées, le couvert végétal est très dispersé et laisse croire à une régression très avancée. Des souvenirs de « brousse bien arboré » sont encore présents dans la mémoire de certaines personnes âgées. De cette «brousse » il ne reste plus qu’une steppe où dominent des épineux tels que le Faidherbia albida (kad), le Zizyphus mauritiana et le Balanites aegyptiaca (soump).

Le baobab (Adansonia digitata) et le kad dominent dans la strate arborée. Des données issues d’enquêtes réalisées en 1999259

nous avaient permis de faire le zonage du terroir de la CR de Thiakhar en fonction de ces deux espèces. Tandis que le baobab domine dans la partie nord et ouest de la CR, le kad et quelques tamariniers dominent dans la zone qui couvre une partie du sud-est et une partie du nord de la communauté rurale. Il s'agissait le plus souvent de vieux arbres constamment élagués. Dans cette dernière zone qui est couvre environ les deux tiers (2/3) de la communauté rurale où se trouvent beaucoup de villages serer dont Thiakhar, Ngayokhème, Mboyène, Ndiagne Boumy, Kholkhotorane, Thiathiaw. Ce qui est sûre c'est que comme le remarque André Lericollais « l’implantation de ce parc n'est pas

fortuite, elle résulte d'une pratique paysanne de l'aménagement […]. La présence du Faidherbia albida est due aux paysans sereer et à leurs troupeaux sédentaires »260. Ce qui

258

(COPANS J., 1980, p. 55). Les marabouts de l’arachide. La confrérie mouride et les paysans du

Sénégal. Paris: Le Sycomore, 263 p.

259 (DIOUF Awa, 1999, p. 38). Relation populations et environnement : étude de la gestion des ressources

naturelles dans la Communauté Rurale de Thiakhar. Mémoire de maîtrise de Géographie. Université Cheikh A. Diop. Faculté des Lesttres et Sciuences humaines. Dakar: UCAD, 106 p.

260

176 confirme l'importance de cet arbre dans l'aménagement agraire en pays sereer, arbre qui est utilisé comme fertilisant pour les sols mais également comme fourrage pour le bétail.

On retrouve aussi d'autres espèces dispersées mais utiles pour l'alimentation et d'autres usages : Celtis integrifolia (mboul en wolof et Ngane en serer), Schlerocarya birrea (beer),

Tamarindus indica (tamarinier, daxaar en wolof et sob en serer), etc.

A l’exception de quelques espèces comme le Guiera senegalensis (nguer), le

Combretum micranthum (sexaw ou kinkeliba), le Bauhunia rufescens (rand) et l'Acacia nilotica (nep nep). La strate arbustive a pratiquement disparu par suite des défrichements.

Certains de ces arbres et arbuste sont très adaptés à la sécheresse et sont entretenus par les populations serer, en particulier. Mais, le dessouchage par les machines agricoles et le coupe d’arbres continuent.

La végétation herbacée est observée surtout pendant la saison humide. Elle se compose essentiellement de graminées et de quelques herbes. Elle est dans l'ensemble peu fournie. Elle disparaît pratiquement après le passage des troupeaux qui se fait rare à cause de la dégradation du couvert végétal et d’absence de parcours qui leur sont réservés. Voila le véritable problème.

Dans l'ensemble, nous avons un paysage végétal qui regressse et où les jeunes arbres sont de plus en plus rares. En effet les champs sont presque dégagés de tout arbuste et de toute repousse. Par conséquent, avec le vieillissement du parc végétal, si on n’y prend pas garde la régénération risque dêtre compromise.

Cet état du couvert végétal résulte de la combinaison de multiples facteurs. Outre le déficit hydrique que connaît la zone depuis ces dernières décennies, il y a essentiellement la mise en valeur agricole et la surexploitation des ligneux, la destruction du système agropastoral serer.

La mise en valeur agricole conduite suivant des pratiques prédatrices a beaucoup participé à cette dégradation. D'ailleurs Jean Copans l'évoque en parlant du bassin arachidier :

''Le manteau végétal spontané était constitué par la forêt. Mais la mise en valeur agricole a, peu à peu réduit celle-ci à l'état de souvenir''.261 Mais y avait-til une vraie forêt dans le Baol ? Ce qu’on sait c’est que dans la région de Diourbel qui était le cœur du bassin arachidier, l'activité agricole menée de façon intense, a transformé le paysage naturel. La culture arachidière commencée depuis le XIXème siècle, et aujourd’hui supplanté par le mil, y a beaucoup contribué. Cette culture de rente a bouleversé le système agricole traditionnel. Les populations et les services chargés de la vulgarisation agricole se partagent les responsabilités. A ce propos, Lericollais A. rappelle que « le développeur ne voyait les arbres qu'en rideaux

261

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de brise-vent en bordure de parcelle ou en petits bois villageois, et au mieux il ignorait ceux qui se retrouvaient dans les champs. »262 Les agents d’encadrement considéraient la présence des arbres dans les champs comme un obstacle au passage des attelages. De ce fait, pour eux, les paysans devaient éliminer toutes repousses. A l’exception des bois sacrés conservés pour les pangols, beaucoup d'arbres qui n'offraient pas d'intérêt agricole, ont été tout simplement éliminés.263 Dans ce sens, l'attitude des paysans Wolof dont les pratiques agricoles sont peu soucieuses de la préservation des ressources s’oppose à celle des paysans serer qui avaient le souci de respecter certains arbres comme le kad malgré l'utilisation de la machine.

La coupe des arbres qui a donc participé à la dégradation du couvert végétal a engendré une pénurie en bois de feux, de construction et en nourriture. La rareté a entrainé la surexploitation de ce qui reste. Les prélèvements opérés sur la végétation se sont donc accentués. Les bois, les feuilles et les herbes de cette brousse sont surexploités. L'élagage insouciant des arbres compromet leur régénération naturelle.

Devant la dégradation des conditions de vie, les populations diourbeloises, à l’image de l’ensemble du bassin arachidier, ont adopté diverses solutions alternatives : l’exode vers Dakar ou les autres grandes villes du pays ou du monde entier pour alléger la pression rurale. Ceux laissés derrière ont des stratégies de survie pour ceux à qui il restait un espoir de trouver des solutions. C’est ainsi que le « malaise paysan » du à la crise des zones rurales et aux contraintes qui pèsent sur l’agriculture, a poussé la population à la recherche de solutions de sortie. C’est dans ce cadre que Babacar THIAW, souligne que « le secteur informel ou non

structuré a offert aux populations un éventail assez large de possibilités […]. En ce sens, il est une réponse aux mesures draconiennes de l’ajustement structurel. »264

Les femmes sénégalaises occupent une place non négligeable dans ce secteur non structuré. La crise économique qui découle de cette situation, a le mérite de permettre aux populations de prendre conscience de leurs capacités intrinsèques.

Le contexte environnemental ne se limite pas seulement aux ressources naturelles, il englobe également le cadre dans lequel vivent les populations.

262

(LERICOLLAIS A, 1999a, p. 164). La gestion du paysage? Sahélisation, surexploitation et délaissement des terroirs sereer au Sénégal. Dans J. Richard, La dégradation des paysages en Afrique de l’Ouest. (Séminaires de

Dakar), (pp. 151-169).

263 (PELISSIER P., 1966, pp. 268-269). Les paysans du Sénégal…, Op. cit.

264 (THIAW B., 1993, p. 9). Le rôle de la femme dans le secteur non structuré au Sénégal : problèmes et

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