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Avant la conclusion du Contrat Social, vient le chapitre sur la religion civile. Rousseau couronne son travail politique par l’adjonction d’un texte sur la spiritualité qui lie des individus en formant un peuple. La religion est ici présentée comme ce qui permet le lien social (nous verrons que c’est la pensée majoritaire, quasi exclusive, depuis Lactance). Toutefois, cette religion porte sur ce qui permet de faire perdurer la communauté du peuple (c’est un ciment social). C’est un lien spirituel que Hegel reprendra en parlant de reconnaissance redoublée. Il s’agit tout à la fois pour Rousseau de la question de l’identité et du liant social ; de ce qui fait que je me sens partie prenante d’un peuple et que j’en respecte les usages et les lois (question qui rejoint le thème du récit national, glissant aisément vers le nationalisme ; il s’agit donc de faire preuve de prudence en ces matières).

Cela a eu bien plus d’envergure que ce qu’on laisse généralement entendre à propos de Rousseau. Il s’agit, avec la religion civile, de ce qui appartient à la fondation de la démocratie rousseauiste. Jean-Luc Nancy y ajoute que la religion civile appartient à la fondation :

« de notre démocratie, c’est-à-dire au point d’aboutissement, d’épanouissement et de nouage ontologique et métaphysique complet de toutes les théories du contrat : c’est à la fois la production de l’homme [et l’homme produit] lui-même. »258

257 Ibid., p 294 : « (...) au lieu de détruire l'égalité naturelle, le pacte fondamental substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que la nature avoit pu mettre d'inégalité physique entre les hommes, et que pouvant naturellement être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit. » 258 Cf., Alain Jugnon, Jean-Luc Nancy et Bernard Stiegler, Entretien sur le christianisme, 28 avril 2008 à Paris, in Bernard Stiegler, Dans la Disruption, Op. Cit., p 457. Nous nous sommes permis d’interpréter le sens de la phrase de Jean-Luc

Bien que nous n’emploierons pas le mot de démocratie pour désigner la République française (il faudrait plutôt dire : gouvernement représentatif), c’est très précisément ce dont nous parlions en évoquant l’école laïque de Jules Ferry : elle essaye de se substituer à l’Église pour enseigner une autre forme de lien social. Cela fait écho, de manière tout aussi anti-cléricale, à la tentative de culte de la Raison des Hébertistes qui étaient athées, entre l’automne 1793 et le printemps 1794, ainsi qu’au culte de l'Être suprême des Montagnards qui étaient déistes, du printemps et de l’été 1794. Ces fêtes civiques et religieuses indiquent que des essais étaient effectués par la convention pour retrouver un lien social au travers d’une religion civile259.

Au fondement de l’État moderne est active cette séparation de l’État et de l’Église qui est une mise à mort de la religion civile, c’est-à-dire de ce qui permet le lien politique, par une intégration du spirituel, qui n’est pas obligatoirement religieux, dans la cité (et non, au-delà, comme une promesse pour l’après-vie). Nous héritons de tout cela, au travers de la césure du formel et de l’empirique (qui deviennent par la suite formalisme et empirisme), portée par le monde moderne (par Descartes260). Rousseau

Nancy, car celle-ci ne semblait pas correctement construite. Il poursuit son raisonnement ainsi :

« Le contrat, c’est ce qui fait un être intelligent et un homme, dit Rousseau, et toute la machinerie du contrat est la machinerie d’un système qui ne serait proprement bon que pour un peuple de dieux ; comme nous ne sommes pas un peuple de dieux, cela demande la religion civile ; la religion civile, selon Rousseau, c’est ce qui doit rendre sensible au cœur du citoyen le système de gouvernement. Et ça a raté. L’obsolescence de la République française, qui a sans doute été héritière de cela, c’est l’obsolescence de la religion civile.

J’en suis venu à me dire que la rupture dont j’ai parlé, qui a eu lieu entre le monde antique et le monde moderne, c’est la rupture de la religion civile ; à force de parler de la démocratie athénienne, on finit par oublier que c’était un système de religion civile ; Athènes, c’est une grande religion civile. La preuve, c’est que la philosophie, elle commence avec Socrate, c’est-à-dire avec une condamnation à mort pour manquement à la religion civile. (…) Le christianisme justement n’apporte pas une autre religion civile, il apporte la séparation de César et de Dieu. Il introduit la possibilité de béance de l’infini qui met en péril toute la cité terrestre. Donc, ensuite, il y aura l’État, la souveraineté, la démocratie pour Rousseau. Mais, dans l’opération, la religion civile a été rendue impossible. Nous, on est là-dedans. » 259 Il faut dire ici que l’Être suprême est nommé dans le préambule de la Déclaration

des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen. »

260 René Descartes, dans ses Règles pour la direction de l’esprit, in Descartes, Œuvres philosophiques I, Paris, Bordas, 1988, ouvre la pensée occidentale à la modernité en exprimant l’externalisation de l’entendement comme rétention tertiaire. Cf, Règle XV, p 184 : « Il est utile aussi, la plupart du temps, de dessiner ses figures et de les

tente de passer outre cette coupure, il essaie de bâtir un pont, de faire une synthèse entre la vie empirique (qui se réduit à la mise en pratique de la loi du plus fort) et la vie formelle (ou sociale, ou spirituelle). Cette tentative est la condition de possibilité de la refondation d’un peuple : lutte contre le délitement lent mais inéluctable de toutes nos structures sociales (entropie), dont les temps que nous vivons ne sont qu’une accélération, une aggravation systématique et automatique. Descartes ou Husserl, qui en reprennent le procédé, ne sont probablement que les symptômes d’un mal plus profond, plus ancien.

Dans ces pages, Rousseau critique durement le christianisme, qui est décrit comme ne pouvant pas permettre à un peuple de se lier durablement car, toujours il sera écartelé entre l’obéissance qu’il doit au maître (nous y reviendrons quand nous lirons Hegel et sa dialectique du maître et du serviteur), vivant sur des terres qui lui appartiennent, et l’obéissance au prêtre, citoyen d’un royaume céleste et universel. Le christianisme a institué l’opposition terrestre/céleste : c’est sa marque sur le monde, c’est la grande faille qui divise le monde chrétien, matrice de la dichotomie de l’empirique et du formel :

« Jésus vint établir sur terre un royaume Spirituel ; ce qui, séparant le sistême théologique du sistême politique, fit que l’État cessa d’être un, et causa les divisions intestines qui n’ont jamais cessé d’agiter les peuples chrétiens. »261

Et, comme nous le verrons avec l’édit de Thessalonique, les choses changent, le rapport de force s’inverse :

« Alors tout a changé de face, les humbles Chrétiens ont changé de langage, et bientôt on a vu ce prétendu royaume de l’autre monde présenter aux sens externes, afin que par là notre pensée soit plus aisément retenue en état d’attention. » Et Règle XVI, p 185 : « Pour ce qui n’exige pas l’attention immédiate de l’esprit, tout en étant nécessaire pour arriver à la conclusion, il vaut mieux le désigner par des signes très concis que par des figures complètes : car ainsi la mémoire ne pourra se tromper, cependant que la pensée ne se dispersera pas à le retenir, tout en s’occupant à déduire d’autres choses. » Ce sont là les questions de la rétention tertiaire qui est externalisation de l’entendement, et ouvrira l’accès, au travers de la « caractéristique universelle » de Leibniz, puis du langage formel de Turing, à l’externalisation automatique de l’entendement : l’ordinateur (dont les Big Data sont des universalisations), construit aussi avec la théorie de l’information de Shannon : les « bits » donnent le nombre d’alternatives. Un « bit », deux alternatives : 0 ou 1 (ouvert ou fermé).

261 Jean-Jacques Rousseau, Du Contract Social ; ou, Principes du Droit Politique, in

devenir sous un chef visible le plus violent despotisme dans celui-ci. »262

Rousseau vise ici principalement les violences commises par l’inquisition, mais nous pouvons y ajouter toutes les hérésies combattues au fil de siècles. De cette double puissance mondaine – la temporelle et la spirituelle – résulte :

« un perpétuel conflict de juridiction qui a rendu toute bonne politie impossible dans les États chrétiens ».263

Et jamais il n’y a eu de lien nécessaire entre le corps de l’État et le christianisme, ce qui a sans doute entraîné l’émancipation des États modernes, ce qu’on a nommé leur sécularisation (nous y viendrons au chapitre 14).

Asocialité du christianisme

Deux solutions : l’athéisme de l’État, ou la religion civile. Rousseau, qui est croyant, propose une religion attachée à l’État et non distincte, comme l’est le christianisme. Il loue Mahomet d’avoir lié foi et système politique et préfère les États païens aux chrétiens, parce que la religion y était indistincte du politique (la religio romana en est un exemple). Prenant acte de l’universalisme du christianisme, il va proposer plusieurs distinctions264. Il nomme religion générale, celle du genre humain (assimilant ainsi à tort le genre humain au monde chrétien, à l’Occident ; mais anticipant de ce fait la mondialisation), qui est un droit divin naturel. Et d’autre part, il nomme religion particulière, les religions politiques ou civiles, dites droit divin positif ou civil. Ce faisant, Rousseau écarte le christianisme de la gestion de l’État tout en préservant sa prétention universelle (qui est incompatible avec les frontières et intérêts d’un État). Il prend acte du processus de sécularisation.

Est également établie une distinction entre le message des Évangiles et la politique mondaine de l’Église. Ainsi, est préservée la foi dans le message du Christ et dénoncée l’attitude du prêtre dans le christianisme romain :

262 Ibid. 263 Ibid. 264 Ibid., p 464.

« la religion du Prêtre » et non celle du croyant. Se joue là aussi la dichotomie du clerc et du laïc, et Rousseau de dire que le christianisme romain « rompt l’unité sociale ». Propos à rebours de la pensée commune qui décrit la religion comme liant social.

Il semble que Rousseau essaye de penser le lien politique par-delà la définition de Lactance, qui empêche de penser ce lien hors de la religion. Mais dans le même temps, Rousseau qualifie bien son idée de religion civile. Il en reste donc à cette définition religieuse du lien politique, mais tente au moins de le dégager de la tutelle de l’Église (nous pouvons aussi faire un lien avec la société civile, celle de Rome ou d’Athènes, la societas civilis de Cicéron traduisant Aristote : ce que dit l’expression « religion civile » semble être très exactement ce que dit celle de « societas civilis »). Là aussi nous pourrions discuter, puisque Rousseau utilise le terme de prêtre. Y aura-t-il alors des clercs de la religion civile ? Cela semble aller de soi : il va bien falloir des gardiens de ce lien civil. Ils seront probablement nommés par le peuple assemblé, selon les modalités qui lui conviennent.

Le christianisme est donc compris comme asocial par Rousseau :

« Cette religion n’ayant nulle relation particulière avec le corps politique laisse aux loix la seule force qu’elles tirent d’elles-mêmes sans leur ajouter aucune autre, et par-là un des grands liens de la société particulière reste sans effet. Bien plus ; loin d’attacher les cœurs des Citoyens à l’État, elle les en détache comme de toutes les choses de la terre : je ne connois rien de plus contraire à l’esprit social. »265

Il y a là une opposition qui est exprimée entre la religion chrétienne et l’esprit social. Nous voyons dans ce geste la question hégélienne de la reconnaissance redoublée, en ce qu’il n’est plus question de religion, mais d’esprit social, ce lien qui fait qu’un peuple se différencie d’un autre. Il est possible de parler d’esprit d’un peuple, qui serait la reconnaissance spirituelle réciproque de ses parties (de chaque membre de la population concernée) et constituerait son mode d’existence. En somme, ce serait la culture comme particularité d’un peuple, mais une culture forte, liante et

durable, pas la fusion dans et par l’émotion (le foot). La religion naturelle serait à l’humanité occidentale ce que la culture serait à un peuple particulier : l’ensemble des traits qui le distinguent d’un autre peuple, avec en sus, un liant pérenne (les lois qu’il s’est donné en toute conscience). L’État séparé de l’Église

Pour Rousseau, il s’agit de :

« laisser le Christianisme tel qu’il est dans son véritable esprit, libre, dégagé de tout lien de chair, sans autre obligation que celle de la conscience, sans autre gêne dans les dogmes que les mœurs et les Loix. La Religion Chrétienne est, par la pureté de sa morale, toujours bonne et saine dans l’État, pourvu qu’on n’en fasse pas une partie de sa constitution, pourvu qu’elle y soit admise uniquement comme Religion, sentiment, opinion, croyance ; mais comme Loi politique, le Christianisme dogmatique est un mauvais établissement. »266

Il n’y a donc pas récusation de la religion chrétienne, mais séparation de celle-ci des affaires de l’État. C’est le principe même de la laïcité, car ici la charge politique n’est pas offerte au représentant d’un culte, dans un système de communautés à faire vivre ensemble (ce serait alors de la tolérance). Non, la religion chrétienne est écartée de l’État, congédiée dans le champ psychologique de la foi personnelle et n’est plus dans le champ politique commun à un peuple. Rousseau pose ici une des pierres fondatrices de la laïcité, allant plus loin que Locke, mais récusant

266 Jean-Jacques Rousseau, Lettres écrites de la montagne, Première lettre, in Œuvres complètes III, Op. Cit, pp 705-706.

Rousseau poursuit ainsi : « (…) bien loin de taxer le pur Évangile d’être pernicieux à la société, je le trouve, en quelque sorte, trop sociable, embrassant trop tout le genre humain pour une Législation qui doit être exclusive ; inspirant l’humanité plutôt que le patriotisme, et tendant à former des hommes plutôt que des Citoyens. Si je me suis trompé j’ai fait une erreur en politique, mais où est mon impiété ? La science du salut et celle du Gouvernement sont très différentes ; vouloir que la première embrasse tout est un fanatisme de petit esprit ; c’est penser comme les Alchymistes, qui dans l’art de faire de l’or voyent aussi la médecine universelle, ou comme les Mahométans qui prétendent trouver toutes les sciences dans l’Alcoran. La doctrine de l’Évangile n’a qu’un objet ; c’est d’appeler et sauver tous les hommes ; leur liberté, leur bien-être ici-bas n’y entrent pour rien, Jésus l’a dit mille fois. Mêler à cet objet des vues terrestre, c’est altérer sa simplicité sublime, c’est souiller sa sainteté par des intérêts humains : c’est cela qui est vraiment une impiété.

Ces distinctions sont de tous tems établies. On ne les a confondues que pour moi seul. En ôtant des Institutions nationales la Religion Chrétienne, je l’établis la meilleurs pour le genre humain. L’auteur de l’Esprit des Loix a fait plus ; il a dit que la musulmane étoit la meilleure pour les contrées asiatiques. Il raisonnoit en politique, et moi aussi. », pp 706-707.

l’athéisme qui avait été défendu par Bayle. Pour Rousseau, on ne peut être citoyen honnête et athée ou incroyant. C’est pour cela que cette séparation est comblée par la religion civile. Nous sortons de la tolérance pour faire un pas vers la laïcité.

Et puisqu’une :

« société de vrais chrétiens ne seroit plus une société d’hommes »267,

il faut qu’ils ne soient pas de vrais chrétiens (c’est-à-dire, dogmatiques, intégristes ou fondamentalistes) pour pouvoir être une société d‘hommes, un peuple, car les affaires de l’État réclament d’autres dispositions morales que celles des vrais chrétiens. De plus, la patrie du chrétien n’est pas de ce monde, elle est dans la Cité de Dieu. Deux raisons pour écarter la religion dogmatique des affaires de l’État (mise à l’écart tout à fait applicable à l’Islam, ou à la politique actuelle de l’État d’Israël). Cette société chrétienne qui serait composée d’hommes parfaits, puisque bons chrétiens, ne peut donc exister. Cependant, elle aurait une particularité qui nous intéresse :

« elle manqueroit de liaison, son vice destructeur seroit dans sa perfection même. »268.

Ce manque de liaison (retournement de la définition de Lactance) serait son caractère intersubjectif. Et son vice destructeur, la perfection de l’automatisation généralisée, qui détruit tendanciellement le lien social (dégradation de la reconnaissance redoublée en reconnaissance simple). Rousseau va jusqu’à ajouter plus loin que :

« Les vrais Chrétiens sont faits pour être esclaves ; ils le savent et ne s’en émeuvent gueres ; cette courte vie a trop peu de prix à leurs yeux. »269

Dans l’attente de la vie éternelle, du paradis, de la résurrection des corps, le chrétien déprécie sa vie actuelle. Pourquoi alors se fatiguer à maintenir un lien social, politique, puisque la vie ici-bas n’est qu’une peine à subir en attendant l’au-delà ? La position de Rousseau nous semble assez peu

267 Jean-Jacques Rousseau, Du Contract Social ; ou, Principes du Droit Politique, in

Œuvres complètes III, Op. Cit., p 465. 268 Ibid.

nuancée sur ce sujet. C’est ce que relèvera Hegel dans sa dialectique du maître et du serviteur. Bien entendu, on peut être en accord avec Rousseau si l’on prend la peine de voir en son propos un discours général qui dit en termes nets et fermes ce qui est plutôt de l’ordre de tendances internes au christianisme (certains chrétiens ont été ou sont dans cette configuration mentale, bien que cela nous semble de plus en plus rare : la sécularisation a rendu ces pratiques moins fréquentes).

Une laïcité émergente

C’est dans le cours de son exposé que se trouve l’embryon de laïcité qui naît dans la pensée de Rousseau, précisant ce que nous avons relevé plus haut :

« Il importe bien à l’État que chaque Citoyen ait une Religion qui lui fasse aimer ses devoirs ; mais les dogmes de cette Religion n’intéressent ni l’État ni ses membres qu’autant que ses dogmes se rapportent à la morale et aux devoirs que celui qui la professe est tenu de remplir envers autrui. Chacun peut avoir au surplus telles opinions qu’il lui plait, sans qu’il appartienne au Souverain d’en connoitre : Car quel que soit le sort des sujets dans la vie à venir ce n’est pas son affaire, pourvu qu’ils soient bons citoyens dans celle-ci. »270

Ce qui intéresse le souverain, c’est que ses lois soient obéies. Et pour cela, il ne faut pas qu’il y ait d’autres lois qui viennent s’y opposer ou les affaiblir, par exemple, au nom de Dieu. La loi civile de l’État doit être la seule à être suivie par les citoyens. C’est en cela que la religion chrétienne est un danger pour le lien social qui est le lien politique entre les membres d’un peuple (rappelons que le souverain est ici la volonté générale et non un prince ou maître autoproclamé ou de droit divin : c’est la souveraineté du peuple dans sa totalité). Rousseau insiste donc sur la séparation de l’État et de l’Église (le christianisme dogmatique, ou la religion du prêtre). De plus, le souverain prend une posture neutre quant aux croyances de chacun, c’est-à-dire que l’État est neutre vis-à-vis de la