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Conclusion de la Partie 1

3.2 La pauvreté des sols et la topographie : deux facteurs secondaires

3.2.1 Des sols sableux soumis à l’érosion hydrique

3.2.1.2 Résultats : la prédominance de sables grossiers

Les sables grossiers sont dominants dans 11 cas sur 23, et les sables fins dans 6 cas, soit un total pour les sables de 17 cas sur 23 (Tab. 11). Aucun site ne présente des limons fins en proportion principale. Enfin, 3 sites ont une part prépondérante de limons grossiers et

trois autres d’argiles. Le type de sol prédominant dans la zone d’étude est sableux. Or, ces

sols ne retiennent pas l’eau (assèchement rapide), et conservent mal les éléments fertilisants

qui ruissellent. Ils doivent être régulièrement amendés pour qu’ils ne s’épuisent pas totalement. Il faut également éviter les nitrates qui traversent rapidement ce type de sol, et risquent de polluer la nappe phréatique. Par ailleurs, leur structure étant instable, ils sont très sensibles à l’érosion éolienne. En effet, leur structure grossière, (prédominance de sols grossiers dans le bassin versant) favorise cette action. Il faut donc privilégier au maximum les

résidus végétaux, les cultures de protection, un travail minimal du sol, et l’utilisation de brise

-vent et de barrières annuelles.

Les sols limoneux sont également fortement sensibles à l’érosion et au compactage. Ils

sont particulièrement sujets à l’érosion par l’eau. Sur les pentes longues, comme dans la zone

étudiée, l’érosion par l’eau s’intensifie, et le ruissellement va pouvoir atteindre des vitesses

« impressionnantes ». Ce dernier s’accompagne de substances dissoutes ou fixées à des

Les principaux sols présents dans la région étudiée sont donc propices à une érosion importante. C’est pourquoi, il est essentiel qu’ils soient protégés par des haies, des résidus. Il est important de maintenir un minimum de couvert végétal. Or, celui-ci est en régression (résultats d’enquêtes 2008 et 2009, et étude diachronique Chapitre 4). Son maintien est alors un élément déterminant à prendre en compte dans le processus d’érosion, en particulier dans ce contexte de sols pauvres.

Quant aux sols à dominante d’argile, ils sont rares. Ils absorbent lentement l’eau, la

retiennent, et fixent les substances nutritives. Néanmoins, la pénétration de l’eau lors de pluies

violentes, en début de saison humide (lorsque le sol est bien sec), s’avère parfois difficile. De

plus, la structure des sols argileux peut se dégrader et former une croûte limitant l’infiltration et augmentant le ruissellement. Ainsi, lorsqu’il est mouillé, ce type de sol va avoir tendance à favoriser le ruissellement pouvant contenir certains polluants et affecter la qualité des eaux. Il peut être sensible également à l’érosion éolienne et sont soumis aussi au problème de compactage. Ech. lieu % ARGILES % Limons fins % Limons grossiers % LIMONS % Sables fins % Sables grossiers SABLES G1 Lac de Tenkodogo 20,5 5,75 19,98 25,725 15,83 37,95 53,78

Sal sable argilo-limoneux / LAS Limon argilo-sableux G2 Kabri 2,75 0,5 2,09 2,59 8,305 86,355 94,66 SS Sable G3 Zaba 8,75 2,25 16,62 18,865 23,375 49,01 72,39 S Sableux G4 Ruis. site Doubégué 31 23,25 28,53 51,78 12,01 5,21 17,22

Als Argile limono-sableuse

G5 Près site

Doubégué 3,5 0,25 4,905 5,155 22,83 68,515 91,35 SS sable

G6 Pésséré haut 10,25 9 30,26 39,255 24,395 26,1 50,50

Sal Sable argilo-limoneux ou Sl Sable limoneux

G7 Pésséré bas 11,25 2,5 9,73 12,23 17,375 59,145 76,52 S Sableux G8 Bassaré 53,75 13,5 17,315 30,815 13,17 2,265 15,44 A Argileux

G9 Horizon noir

site Doubég. 18 4,75 18,775 23,525 33,25 25,225 58,48 Sa Sable argileux

G10 Site

Doubégué 9,5 2,75 14,685 17,435 37,01 36,06 73,07 S sableux G11 Zaba brique 20 3,25 13,3 16,55 15,385 48,065 63,45 Sable argileux

G12 Douka 24,2 11,825 21,54 33,365 13,29 29,145 42,44 LAS Limon argilo-sableux

G13 Lac sous

Tenkodogo 30,5 2 17,975 19,975 11,74 37,785 49,53

AS Argilo sableux ou As argile sableuse G14 Belcé 2 9,25 2,75 19,05 21,8 44,15 24,805 68,95 Sa Sable argileux G15 Ounzéogo 34,5 0,25 13,915 14,165 18,135 33,2 51,34 As argile sableuse G16 Kalakoudi 33,75 5 19,655 24,655 12,135 29,46 41,60 As Argile sableuse

G17 Centre

biblique 14,75 4 19,62 23,62 32,76 28,875 61,63 Sa Sable argileux

G18 Pata 4 2,75 15,25 18 66,06 11,945 78 SS sable

G19 Belcé 1 35 16,75 35,475 52,225 10,45 2,325 12,775 Al Argile limoneuse

G20 Zaba/kwila 18 5,75 21,215 26,965 41,60 13,44 55,035 Sal Sable argilo-limoneux G21 Zaka 8,25 2 13,83 15,83 28,425 47,495 75,92 S sableux G22 Ouéloguen 7,5 2,25 12,69 14,94 36,03 41,53 77,56 S sableux G23 Site maïs Pata 7,25 2,25 11,295 13,545 33,935 45,27 79,205 S sableux TOT 18,095 5,45 17,29 22,74 24,853 34,31 59,16

Afin d’aller plus loin dans l’analyse de nos résultats, nous avons également utilisé le

triangle des textures GEPPA publié en 1963 (Fig. 32). 17 classes ont été identifiées. Notre terrain comprend 10 classes : sol sableux (6), sable argileux (4), sable (3), sablo argilo limoneux (3), argile sableuse (2), argileux (1), argilo-sableux (1), argile limono-sableux (1), argile limoneux (1), limon argilo-sableux (1).

Fig. 32 : Triangle textural GEPPA renseigné en classe de stabilité structurale

Source : d’après Monnier et Stengel in Berville, 2002

16 sites sur 23 ont une part prédominante en sable ; il s’agit des sols sableux et des

sables argileux ou stricto sensu (13 sites sur 23) auxquels on peut ajouter les sablo-argilo-limoneux. Les autres appartiennent à la famille des argiles, et plus faiblement aux limons

(Tab. 11).

Les sols à tendance sableuse sont plus nombreux en aval (en termes géomorphologiques). En effet, en étudiant les trois secteurs (amont, médian, aval), et en effectuant des calculs sur chacun, on observe 50 % des cas en amont, 60 % dans la partie médiane, et 66 % en aval (Tab. 12). Pour ce dernier secteur, les sites de K abri (plus de 94 % de sable), un espace proche du site de Doubégué (plus de 91 %), et le site de Pata (78 %) sont particulièrement représentatifs. Les sables ont dû être transportés jusque à ces endroits,

localisés en aval, par l’intermédiaire de l’eau et du vent. L’agent hydrique semble

prédominant.

Les deux sols sableux localisés en amont et les trois médians doivent être des sols

ayant perdu les autres particules (plus fines) suite à l’érosion. Quant aux deux prélèvements

effectués en aval, des sables ont dû être déposés sur ces sites. En effet, des sols sableux sont souvent présents en tête des bas-fonds.

De plus, la roche-mère granito-gneissique favorise la formation de sols sablo-argileux.

Enfin, dans le bassin versant de la Doubégué, les densités sont comprises entre 0,97 et 1,68 g/cm3. Néanmoins, la majorité des prélèvements présente des valeurs comprises entre 1,18 et 1,39 g/cm3(Tab. 13). La densité renseigne sur la structure du sol. Elle est liée à la

nature et à l’organisation des constituants du sol. Elle permet de prendre en compte la

porosité. De plus, la compaction augmente la densité en compressant les pores. La densité indique donc le niveau de compaction des sols.

lieu/ coordonnées % Argile % Limons fins % Limons grossiers % Limons % Sables fins % Sables grossiers % Sable Amont Ounzéogo 34,5 0,25 13,915 14,165 18,135 33,2 51,335 Kalakoudi 33,75 5 19,655 24,655 12,135 29,46 41,595 Zaka 8,25 2 13,83 15,83 28,425 47,495 75,92 Ouéloguen 7,5 2,25 12,69 14,94 36,03 41,53 77,56 Médian Zaba brique 20 3,25 13,3 16,55 15,385 48,065 63,45 Douka 24,2 11,825 21,54 33,365 13,29 29,145 42,435 Belcé 2 9,25 2,75 19,05 21,8 44,145 24,805 68,95 Belcé 1 35 16,75 35,475 52,225 10,45 2,325 12,775

culture maïs Pata 7,25 2,25 11,295 13,545 33,935 45,27 79,205

Aval Lac de Tenkodogo 20,5 5,75 19,975 25,725 15,83 37,945 53,775 Kabri 2,75 0,5 2,09 2,59 8,305 86,355 94,66 Zaba 8,75 2,25 16,615 18,865 23,375 49,01 72,385 Ruissellement site Doubégué 31 23,25 28,53 51,78 12,01 5,21 17,22

Proche cours d’eau

site Doubégué 3,5 0,25 4,905 5,155 22,83 68,515 91,345 Pésséré haut 10,25 9 30,255 39,255 24,395 26,1 50,495 Pésséré bas 11,25 2,5 9,73 12,23 17,375 59,145 76,52 Bassaré 53,75 13,5 17,315 30,815 13,17 2,265 15,435 Horizon noir site

Doubégué 18 4,75 18,775 23,525 33,25 25,225 58,475 Site Doubégué 9,5 2,75 14,685 17,435 37,005 36,06 73,065 lac sous Tenkodogo 30,5 2 17,975 19,975 11,74 37,785 49,525 Centre biblique 14,75 4 19,62 23,62 32,755 28,875 61,63

Pata 4 2,75 15,25 18 66,055 11,945 78

Zaba/kwila 18 5,75 21,215 26,965 41,595 13,44 55,035 Tab. 12 : Granulométrie selon les différents secteurs du bassin versant de la Doubégué

Site D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10 D11 D12 D13 D14 D15 D16

Den 1,23 1,47 1,66 1,29 1,23 1,68 1,39 1,39 1,22 1,22 1,18 1,18 0,97 1,14 1,26 1,1

Tab. 13 : Densité des sols dans le bassin versant de la Doubégué (g/cm3)

Les sols du bassin versant de la Doubégué sont majoritairement ferrugineux. Ce sont

rarement (par ordre décroissant) des sols peu évolués d’érosion, des lithosols, et des sols

bruns eutrophes. Ils sont principalement de type sableux, les sols de type argileux étant faiblement représentés dans cette région. Les sols sont alors pauvres et offrent donc une

faible résistance à l’érosion. Ils sont facilement soumis à l’effet splash. Cette réalité est

accentuée dans le cas d’une mise en culture. Naturellement pauvres, peu enrichis à l’aide de fumure ou d’autres techniques, les sols du bassin versant de la Doubégué, dans leur grande majorité, ont une stabilité structurale faible malgré leur structure grossière (masse plus importante des particules, plus grande stabilité des agrégats). La perméabilité est également limitée suite à la mise en place de pellicules de battance favorisée par la présence de sols ferrugineux tropicaux. Par ailleurs, l’emploi de la jachère devenant une exception plus que la règle, la vitesse de la pédogenèse est faible. Les sols de la région sont donc particulièrement

érodables, à l’exception des sols bruns eutrophes tropicaux hydromorphes présentant des

handicaps moins importants. Ce ne sont pas pour autant des sols non attaqués par les agents de l’érosion. Les sols de notre bassin versant sont donc peu résistants à l’érosion, et ce fait peut être amplifié par la topographie.