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Le réseau FERME DEPHY de Guadeloupe

Dynamiques territoriales autour de l’agriculture

PROJET DE TERRITOIRE CANGT 2017-

2/ Encourager le développement de l’agriculture 108 , de l’agro-transformation et de la

4.8. Les projets initiés par la Chambre d’Agriculture de Guadeloupe 1 Un rôle faiblissant

4.8.3. Le réseau FERME DEPHY de Guadeloupe

Le groupe de fermes de référence DEPHY a été constitué dans le cadre du plan Ecophyto DOM Guadeloupe146 en 2012. Initialement formé de 9 exploitations, le réseau de fermes DEPHY a pour

objectif primordial de recueillir des références pertinentes sur des pratiques innovantes, ces informations devant servir à la mise en place d’itinéraires techniques, avec des méthodes alternatives aux traitements phytosanitaires, notamment pour le désherbage. Depuis mai 2017, le groupe DEPHY se compose pour les 5 années à venir, de 6 exploitations du réseau initial et de 6 nouvelles entités. Le projet regroupe désormais 12 exploitations de type polyculture/élevage à dominance canne à sucre réparties sur l’ensemble du territoire de la Guadeloupe147, et dont 4 sont

situées sur le territoire de la CANGT148. Le groupe comprend des exploitations dont les

responsables sont inscrits dans une démarche de réduction de leurs traitements phytopharmaceutiques. Dans ce projet, une cohérence est recherchée entre les problématiques des exploitants (notamment maintenir la compétitivité de leur exploitation tout en intégrant des pratiques plus agro-écologiques) et les actions de la recherche (INRA, CIRAD), du développement (conduit par les instituts techniques comme le CTCS, l'IT2, la CAG) avec DEPHY Expé et des organismes de formation (EPLEFPA).

Ø Les premiers résultats

À l'origine, le réseau DEPHY de Guadeloupe regroupait 9 exploitations en polyculture élevage à dominante canne à sucre, dont 5 étaient situées sur le territoire de la CANGT. Ce réseau avait pour projet de réduire de 16% l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en canne à sucre. Afin d’y parvenir, des actions de sensibilisation et d’accompagnement du groupe ont été menées. En 3 ans, une dynamique de groupe est née, permettant de modifier les seuils de tolérance des

146 Le réseau s’intègre dans le cadre de plusieurs projets développés localement, tel que le réseau Polyculture

élevage, le RITA et la plateforme EVA transfert, le projet EXPE DEPHY, où la CA est un partenaire majeur. Il est complémentaire des programmes pré cités et s’inscrit dans leur continuité, en tant que voix de vulgarisation, et de lien avec le monde agricole.

147 Le groupe de fermes se veut représentatif de la géolocalisation des exploitations de type canne/élevage de la

Guadeloupe. Réparties sur les différents bassins canniers du territoire, les différentes exploitations répondent à des conditions pédoclimatiques différentes, et des pratiques agricoles adaptées à cette variabilité. L’objectif est d’expérimenter les méthodes alternatives "prometteuses" en multi localité, afin d’apprécier leur transposition dans les différents territoires.

148 À l'origine, sur 9 exploitations, 5 étaient situées sur le territoire Nord Grande-Terre. Sur les 5 initiaux, 3

exploitants sont sortis du projet. Les 4 exploitants localisés sur le territoire de la CANGT sont :

1 – V.J., GFA Lemercier Montrésor Anse- Bertrand, 12 ha 88 (11ha33 de canne à sucre, 1ha11 de diversification, 0ha44 de jachère) ;

2 - E.A., Coquenda Anse-Bertrand, 7 ha 02 (1 ha 32 de canne à sucre, 0 ha 33 de diversification, 4 ha 71 de prairie, 0 ha 66 de jachère) ; 


3 – D. J.L., Port Louis, 9 ha 70 (4 ha 53 de canne, 3 ha 22 de maraichage-vivres, 1 ha 95 de jachère); 4 – C.S., Morne-à-l'Eau, 10 ha (4 ha 82 de canne, 0 ha 23 ananas, 4 ha 95 prairie).

agriculteurs vis-à-vis de l’enherbement. "En effet, chacun a pu se rendre compte qu’il était possible de faire évoluer ses pratiques. Par l’observation, les agriculteurs ont tenté des expériences. L’accent a été mis sur la culture de la canne à sucre qui représente près de 50% de la SAU" (Projet collectif DEPHY, M.D., CAG, 2017). Les actions réalisées par ce réseau se déclinent en trois axes :

§ Créer une émulation du réseau ;

§ Recenser et valoriser les pratiques innovantes dans la réduction des traitements phytosanitaires sur tout le territoire ;


§ Capitaliser les pratiques des agriculteurs du réseau.

Les résultats en 2016, grâce à une année 2015 particulièrement sèche, est une IFT de 1.6, soit une baisse de 35 % (19% de plus que l’objectif initial). Cela résulte :

§ d’une formation sur les adventices en canne à sucre ;

§ de 5 journées techniques avec des démonstrations de matériel pour le sarclage mécanique; § d’un film sur les pratiques innovantes de 5 exploitants ;

§ d’une fiche trajectoire sur un exemple à Marie-Galante.

La gestion de l’enherbement est la principale problématique rencontrée sur les exploitations en Guadeloupe. Pour la canne à sucre, c’est la contrainte primordiale. D’autres cultures doivent faire face à des maladies fongiques (cercosporiose en banane) et des insectes (trips, aleurode) en maraichage. Les agriculteurs du réseau formés au Certiphyto veulent produire autrement afin de préserver leur santé et de proposer des produits de meilleure qualité tout en conservant leur outil de production. Ainsi, le groupe a souhaité travailler sur les thématiques suivantes :

§ identifier et favoriser sur leur exploitation l’émergence d’une végétation spontanée qui pourrait être maitrisée dans les inter-rangs de canne à sucre ;

§ maitriser les associations de cultures et les interactions de plantes ;

§ développer des paillages naturels pour réduire l’enherbement dans les cultures;

§ réduire l’utilisation de fertilisants chimiques en favorisant les amendements organiques; § favoriser la vie microbienne en réduisant le tassement des sols ;

§ privilégier les produits phytopharmaceutiques autorisés en agriculture biologique. 
 Conscient des intérêts de ces changements mais confrontés à des charges supplémentaires, le réseau engage une réflexion sur une valorisation économique de ces efforts. Dès lors, le projet aborde aussi les modes de financement, de commercialisation et de valorisation de ces systèmes. 


Ø Le projet collectif du réseau

Suite aux contraintes rencontrées dans le réseau initial (faible motivation et absence de moyen pour le développement de nouvelles techniques), il a fallu s'appuyer sur de nouvelles structures plus expérimentées afin de répondre aux problématiques des exploitations locales, notamment celle qui est liée au chlordécone et à ses effets qui bouleversent les pratiques tant des consommateurs que des exploitants. L'objectif étant d'améliorer leur productivité en réduisant leurs coûts et en augmentant leurs productions, le groupe a formulé la problématique suivante et s'attelle à y répondre : Comment développer et accroitre une production agricole de haute qualité environnementale et commerciale tout en optimisant les coûts dans le contexte guadeloupéen149 ?

149

§ Exploitations de petite taille avec une moyenne de 5 ha; § Absence ou faible mécanisation;

Le projet a pour objectif d’intégrer la démarche entreprise par certains agriculteurs ou filière, afin d’aider les agriculteurs à structurer leur exploitation pour répondre aux contraintes des prochaines décennies (produire en quantité et qualité à des coûts maitrisés).

Celui-ci doit permettre, notamment en canne à sucre, de minimiser l’utilisation des herbicides chimiques afin d’anticiper les prochains retraits de molécules et d’émarger aux MAEC. De plus, il vise à développer et valoriser des méthodes alternatives pour les cultures destinées au marché local. La mise en place des Périmètres de Protection Rapprochée (PPR) autour des captages d'eau potable est aussi un enjeu majeur. Depuis 2014, les agriculteurs des PPR participent régulièrement à des journées techniques du réseau. Dans les PPR, la problématique est souvent de développer des systèmes qui n’utilisent pas du tout de traitements phytosanitaires. Ainsi, le projet du réseau DEPHY ferme doit proposer des systèmes allant vers le zéro pesticides ou tout au moins contribuer à l’émergence de solutions pour les agriculteurs dans les PPR. Mais plus largement, l’idée est d’améliorer la valeur ajoutée de la production agricole guadeloupéenne par une démarche respectueuse de l’environnement.

Ø Les freins et points de blocage observés

Le coordinateur de FERME DEPHY Guadeloupe a identifié 4 difficultés majeures pour la bonne réalisation du projet :

§ La création d'une dynamique de groupe

L'un des constats est qu'un dynamique de groupe se co-crée mais ne s'impose pas. Le premier groupe (de 9 exploitants) n'a pas fonctionné faute de motivation et d'implication de certains agriculteurs, faute de dynamique d'un groupe qui ne s'était pas auto-constitué. Le deuxième groupe (de 12 exploitants) s'est formé à la suite de réunions et d'échanges entre des exploitants de l'ancien groupe et d'autres exploitants volontaires, engagés dans une démarche de réduction des produits phytosanitaires. Progressivement, avec le temps, une dynamique est née, et avec elle un état d'esprit commun aux 12 exploitants. Lorsqu'elle est "imposée", la dynamique d'un groupe, si elle prend, ne perdure pas. Dans le cas de FERME DEPHY, les exploitants présentent des intérêts personnels très différents, puisqu'ils ne sont pas sur les mêmes territoires, ils travaillent sur des zones qui ne présentent pas les mêmes types de contraintes, leurs objectifs personnels diffèrent. Progressivement, après des réunions communes, des voyages et des visites, des journées de partage et d'expérimentation, les agriculteurs du groupe, malgré leurs différences, se sont entendus sur le partage d'une même volonté (désir/envie), celle de réduire l'usage des herbicides. La dynamique de groupe est née au bout de deux ans, quand ils ont commencé à se demander ensemble ce qu'ils pouvaient mettre en place, quand ils ont tenté de répondre ensemble à des questions plus pratiques, qui n'étaient pas seulement d'ordre technique, relevant davantage de la gestion et de la socio-économie.

§ Le facteur temps

Outre le fait qu'un processus de changement de pratique nécessite une motivation personnelle, un réel désir de "progresser" et d'atteindre des objectifs, il demande aussi et surtout du temps. Quand un agriculteur expérimente une technique ou réalise un test sur ses terres, c'est non seulement un temps donné à l'expérience, mais c'est aussi une manière de se confronter au risque (c'est un bout

§ Surcoût des intrants dû à l’insularité et aux monopoles des importateurs distributeurs;


§ Dépendance des ETA et CUMA pour les travaux de préparation de sol et récolte de la canne à sucre; § Fort tassement des sols dû à l’utilisation de matériel agricole lourd et pas souvent adapté.

de parcelle qu'il perd ou qui pourra donner des résultats moindres). Tout processus d'évolution demande une disponibilité de l'exploitant en terme de temps.

§ Les limites de l'équipement et de la mécanisation

Le niveau d'équipement des exploitants agricoles est faible. Sans équipement et outillage, les producteurs sont dépendants de prestataires extérieurs pour la réalisation de travaux de plantation et d'entretien. Ils perdent en autonomie et ne sont plus maîtres de leurs calendriers. L'un des freins les plus importants est celui de la mécanisation, et il est renforcé par la décision politique de ne plus permettre le financement par FEADER de tracteurs individuels. Or, parmi les solutions alternatives figure la petite mécanisation.

CONCLUSION

La présente étude s'est attachée à fournir une connaissance actualisée du territoire (dans ses aspects historique, socio-anthropologique, économique, géographique et agricole), une compréhension des contraintes et besoins des producteurs, et une enfin une identification des dynamiques à l’œuvre. L’objectif de ce travail d'exploration, dans une perspective de recherche intervention, est ainsi de permettre au collectif AED d'ajuster ses activités de recherche à la dynamique agricole en œuvre au Nord Grande-Terre.

En Guadeloupe, la majorité des exploitations agricoles relèvent de "la Petite Agriculture Familiale". La PAF résulte du système de colonat partiaire et des grandes réformes foncières qui ont modelé le paysage agricole guadeloupéen tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle

jusqu’à nos jours. La PAF est constituée d'agriculteurs professionnels et non professionnels (dont l’activité agricole n’est pas forcément déclarée mais qui, au regard de leur nombre, ont un poids largement sous-estimé dans la fourniture du marché alimentaire local). Ces systèmes peu capitalistiques et intensifs en travail, alimentent le marché local et représentent un gros potentiel de développement, tout en demeurant en marge des circuits marchands formels, des systèmes d’aides et des politiques publiques destinées à favoriser la production agricole et le développement rural. La structuration socio-économique de la Guadeloupe, basée sur un système d’import-export auquel participent surtout les filières traditionnelles (banane et canne), justifie la mobilisation de la majeure partie des aides POSEI. Cette disproportion tend à une marginalisation des autres productions, comme l’élevage, la diversification et les systèmes de polyculture/élevage, qui sont essentiellement produites par la PAF et qui connaissent une régression en terme de nombre. En effet, le recul de l'élevage et des systèmes diversifiés est l'un des faits majeurs qui caractérise l'agriculture guadeloupéenne. Bien que tous les territoires du département soient concernés, le Nord Grande-Terre a globalement mieux résisté. On observe même une dynamique récente des cultures de diversifications pour ces communes historiquement cannières.

Le territoire Nord Grande-Terre, qui est le plus grand bassin cannier du Département, s'est forgé au cours de l'histoire une identité agraire forte. C'est une région sèche irriguée très tardivement, dont les sols sont sains et propices aux cultures de diversification. En termes de contraintes (d'ordre environnementales, économiques et sociales) et de besoins des agriculteurs émerge une certaine homogénéité, quoique plus prononcée encore pour les trois communes du Nord. Créée par Décret en 2014, la CANGT se compose de 3 communes historiquement liées, auxquelles s'ajoutent Moule et Morne-à-l'Eau. La vision du territoire en tant qu'agglomération est loin d'être évidente. Cette intercommunalité est caractérisée par l'hétérogénéité du fait d'un fort déséquilibre socio-économique entre d'une part le "Nord historique" qui a été frappé très durement par les fermeture successives de sociétés autrefois génératrices d’emplois et contributrices du développement de la zone, et d'autre part la commune du Moule, pôle économique fort et dynamique, dont la commune de Morne-à-l'Eau (par ailleurs engagée dans une stratégie de développement agricole et rural durable) bénéficie du rayonnement, comme de celui de l'intercommunalité voisine. Le rôle de "liant territorial" tenu par la CANGT n’a pour l’heure pas permis un changement de perception menant à une vision unifiée.

La jeune EPCI est en cours de structuration à travers la définition d'un projet de territoire dont l'un des axes opérationnels vise le développement de l'agriculture, de l'agro-transformation et de la consommation locale. Un dispositif de mise en valeur du territoire agricole réside dans la mise

en œuvre d'une plate forme de transformation agro-alimentaire destinée à fournir en produits végétaux les cuisines centrales de la région. L'analyse de ce projet nommé "Lizin'Santral" amène à quelques observations :

ú Il s'agit d'un projet créé par et pour le "Nord Historique", vis-à-vis duquel les deux autres communes de la CANGT restent relativement étrangères ;

ú L'objectif est d’insuffler une nouvelle dynamique d'ordre essentiellement économique (tout en accompagnant un changement des pratiques alimentaires des jeunes générations) qui n'intègre pas de vision écologique des conduites agricoles ;

ú LS est présenté comme un débouché pour les producteurs du Nord, mais seules les 4 OP du territoire pourront prétendre répondre aux marchés. Or notre étude souligne la faible représentativité des productions de diversification dans les OP. Du fait d'une inadéquation d'un modèle coopératif aux réalités sociales, plus des ¾ de la production agricole guadeloupéenne s’écoulent en dehors de ces circuits formels de commercialisation. Autrement dit, le mode de structuration en OP constitue une forme de cadenas qui ferme l'accès des petits agriculteurs à LS, donc à la possibilité de sécuriser leurs revenus dans la production diversifiée. Le Nord Grande-Terre est donc présenté comme le "grenier" de la Guadeloupe dans lequel LS puisera pour alimenter les cantines scolaires mais, à travers le choix des OP comme seules sources d'approvisionnement de LS, la CANGT en ferme l'accès à la majorité des agriculteurs du territoire. Il y a là un verrou institutionnel qui écarte les petits producteurs et qui, paradoxalement donc, freine le développement de la production locale diversifiée.

ú Il existe un risque que LS porte atteinte aux dynamiques locales existantes, en ne permettant plus les initiatives des trois caisses des écoles qui font l'effort de s'approvisionner ponctuellement (dans le cadre de marchés à part) auprès des producteurs locaux (Moule et Petit-Canal) et certifiés AB (Morne-à-l'Eau).

Par ailleurs, l'étude rend compte d'un territoire constellé de petites dynamiques locales atomisées, composées d'agriculteurs professionnels dont les exploitations sont de petites tailles et souvent gérées en famille :

- Le GIE Agrilokal de Port-Louis dont l'objectif est d'approvisionner LS et qui se prépare en remettant au goût du jour un projet ancien de marché itinérant intercommunal. Dans le cadre de cette étude, une focale a été faite sur ce groupement car ce sont des petits producteurs professionnels qui tentent des formes d'organisation depuis plus de vingt ans, qui revendiquent une production de qualité marquée du sceau de l'identité "Nord" et qui aspirent à alimenter LS (d'où l'adhésion des membres du GIE à l'OP SICAPAG) ;

- Le groupement associatif "Les racines de l'agriculteur" qui entend assurer la gestion de la "La Maison de l'Agriculteur" (Payasannerie) sensée ouvrir ses portes en mai 2018 à Petit- Canal ;

- Le groupement associatif APAA qui organise le marché hebdomadaire d'Anse-Bertrand ainsi que quatre grands marchés annuels, et qui travaille à la création d'une filière de plantes à tubercules ;

- Les groupements de producteurs de Morne-à-l'Eau avec la SARL Gwad'Igname et l'association AGRIMAL.

Ces différents groupements ont pour caractéristiques communes :

- De proposer des innovations en produits, techniques agro-écologiques et formes d'organisation, tout en étendant leur champ de compétence en dehors de l'agriculture ; - D'être déconnectés les uns des autres : généralement les agriculteurs des différents

groupements se connaissent "de nom" mais n'ont pas l'occasion de communiquer sur leurs pratiques et projets respectifs.

Cette dernière observation interroge la gouvernance de la CANGT et son rôle de "liant territorial". Dans le cadre du projet LS, des liens ont été créés avec le GIE Agrilokal (puisque ce groupement est né pour LS). En outre, lors des manifestations publiques à caractère agricole que la CANGT organise, tous les représentants de ces groupements répondent présents. Ce sont alors des occasions, mais peut-être encore trop éparses, d'échanger et de mieux se connaître. La diversification est tardive en Nord Grande-Terre, les agriculteurs sont restés longtemps isolés, et les conditions favorables au développement des cultures vivrières et maraichères sont récentes. Ces petits groupements qui émergent à peine sont fragiles, ce qui interroge leurs capacités à pérenniser. Les échecs passés du modèle coopératif questionnent d'autant plus la capacité de ces collectifs à se maintenir et même, à terme, à se coordonner. En dépit des contraintes et des problèmes liés aux ambitions individualistes, ils sont là et manifestent des volontés d'exister dans le "travailler ensemble". Les acteurs du conseil et du relai de l'information, tels la SICADEG et la CAG, comme les acteurs institutionnels ont encore des réflexions et des actions à mener pour accompagner et favoriser ces dynamiques collectives naissantes.

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