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Les évolutions du secteur agricole guadeloupéen 1 La SAU en baisse et une surface moyenne de 4 ha

DONNEES GENERALES ET GRANDES TENDANCES

1.8. Les évolutions du secteur agricole guadeloupéen 1 La SAU en baisse et une surface moyenne de 4 ha

Du resencement agricole de 2010 émergent des phénomènes saillants quant à l'évolution du secteur agricole en Guadeloupe. On observe en premier lieu une baisse du nombre des exploitations agricoles et une réduction de la superficie agricole utile. En moyenne, 420 exploitations disparaissent chaque année. La baisse se confirme, et s’accentue même par rapport à la décennie précédente où 370 exploitations disparaissaient par an. La structuration concerne surtout la filière canne où le nombre de moyennes et grandes exploitations est passé de 490 à 577 entre 2000 et 2010. À l’inverse, dans les autres grandes filières, les effectifs d’exploitations de classe moyenne et grande sont en diminution (Agreste, 2011).

La Superficie Agricole Utilisée (SAU) diminue également. De 2000 à 2010, la SAU passe de 41 622 ha à 31 768 ha, soit une baisse annuelle de près de 1 000 ha. Là encore, la tendance s’accentue par rapport à la décennie précédente au cours de laquelle 450 ha, en moyenne, n’étaient plus exploités chaque année. Le taux de disparition des petites exploitations est plus rapide que celui des moyennes et des grandes, ce qui traduit les effets de la réforme foncière et une concentration du foncier45 (Agreste, 2011).

L’exploitation guadeloupéenne a une SAU moyenne qui tend à progresser. Elle est passée de 3,5 ha en 2000 à 4,1 ha en 2010. Du fait de son histoire agraire et de l’exiguïté du territoire, la Guadeloupe est soumise à des contraintes spatiales fortes, qui sont renforcées par le

45 C'est probablement lié à la dynamique des exploitations bananières où le phénomène de concentration des terres et

développement de l’urbanisation et les effets du tourisme (forte pression immobilière). En conséquence, les exploitations guadeloupéennes sont "atomisées" et très morcelées, avec une SAU qui va de 4 ha à 5 ha en moyenne46. Dans la logique productiviste, la petite taille est

compensée par une stratégie de rationnalisation de l’utilisation des surfaces, ainsi que le recours à des techniques modernes de production afin de tirer un meilleur parti du foncier (Coudoux, 2005). Elles expliquent en outre l’importance de la pluriactivité des chefs d’exploitation (Agreste, 2010).

1.8.2. Deux piliers de l’emploi agricole : les chefs d’exploitation et la main d’œuvre familiale

En Guadeloupe, 13 05747 personnes participent régulièrement au travail qui est nécessaire au

fonctionnement des exploitations agricoles (Agreste, 2011) dont : • 7 941 chefs d’exploitation et co-exploitants ;

• 1 447 autres actifs familiaux
 ; • 1 876 salariés permanents ;

• 1 793 conjoints non co-exploitants.

Ces emplois permanents sont complétés par 11 142 salariés saisonniers occasionnels. Le milieu agricole est essentiellement masculin. Toutefois, parmi les emplois agricoles, on compte 1 749 femmes qui sont chefs d’exploitation
 et 3 963 femmes travaillant dans l’agriculture.

Ø Données liées aux chefs d’exploitation et co-exploitants48

Les chefs d’exploitation et les co-exploitants constituent le pilier de la main d’œuvre agricole ; ils sont 7 941 et représentent 56 % du travail. Face à la tendance générale de baisse des actifs agricoles, les chefs d’exploitation résistent mieux que les autres catégories. Depuis 2000, ils sont en diminution de 34 %, alors que les autres actifs familiaux baissent de 48 % et les salariés permanents de 63 %. En proportion, la part du travail familial progresse : elle est de 68 % en 2010 contre 65% en 2000 (en 2010 : 5341 UTA Familiales, pour 7 836 UTA totales). Le travail hors cadre familial concerne 12 969 personnes en 2010, contre 11 968 en 2000. Les 1 876 salariés permanents sont essentiellement recrutés dans les grandes exploitations (1 404 salariés) et les moyennes (336). Parmi eux, 60 % sont salariés d’exploitations bananières. La main d’œuvre saisonnière représente 7 % de la main d’œuvre totale en 2010, et 4,3 % en 2000. La main d’œuvre des CUMA et ETA représente 2,4 % de la main d’œuvre totale. La part des femmes dans l’agriculture guadeloupéenne maintient sa progression : elles représentent désormais 22 % des chefs d’exploitation, contre moins de 19 % en 2000. Les exploitations individuelles sont fortement majoritaires, elles représentent 96,6 % des exploitations guadeloupéennes (98,5 % en 2000). La forme sociétaire (3,4 % des exploitations) tend cependant à se développer : on dénombre 269 formes sociétaires (110 en 2000), principalement des EARL, des SCEA et SA. Ce type d’exploitation en société est beaucoup plus répandu parmi les moyennes et grandes exploitations (11 %). 14 % des chefs d’exploitations et des co-exploitants ont moins de 40 ans, ils étaient 23 % en 2000. La filière maraîchage compte le plus de jeunes agriculteurs de moins de 40

46 Un autre contour de l'agriculture est constitué par les déclarations annuelles des surfaces des agriculteurs réalisées

dans le cadre du système intégré de gestion et de contrôle (SIGC). En 2012, 5 120 agriculteurs ont réalisé une déclaration surface, pour une surface cumulée de 27 355 ha, soit une surface moyenne déclarée de 5,4 ha. (Ducrot, DAAF, 2014).

47 Parmi celles-ci, 11 181 sont des personnes appartenant à la famille du chef d’exploitation. 48 Agreste, 2011.

ans (20 %). Certaines zones agricoles se distinguent par un taux de jeunes agriculteurs plus élevé que la moyenne, comme le Nord Grande-Terre, l’Est Grande-Terre, la Côte sous le vent ou la Côte au vent de Basse Terre.

Ø La dimension familiale de l’agriculture

La notion d'agriculture familiale renvoie à celle d'une unité où la production est majoritairement assurée par le chef d'exploitation et des membres de sa parenté (conjoint, enfants, etc.)49. Cette

agriculture familiale prédomine sur la majorité des types d'exploitations de Guadeloupe et concerne toutes les classes économiques, y compris les grandes exploitations. Ainsi, 94% des exploitations du territoire guadeloupéen peuvent être considérées comme de type familial. Ce taux est plus élevé pour les petites exploitations (97%) que pour les moyennes (90%) et les grandes (46%), qui ont logiquement besoin d'une main d’œuvre complémentaire50. Le travail sur

l'exploitation est apporté à 90 % par la famille, représentée à 80 % par le seul travail du chef d'exploitation. Le conjoint ou un membre de la famille participe aux travaux dans près de la moitié des exploitations. Les exploitations familiales où le chef d'exploitation est principalement agriculteur représentent 2 591 exploitations, soit près de 35 % des exploitations recensées en 2010. Ces exploitations sont concentrées sur les bassins canniers de la Grande-Terre et du Nord Basse-Terre (Ducrot, DAAF, 2014).

Enfin, les chefs d'exploitation principalement agriculteurs sont 22 % à disposer d'une activité extérieure à l'exploitation. Ils sont en majorité employés (6%) ou artisans-commerçants (4%). La pluriactivité est ainsi très marquée sur l'ensemble des agriculteurs du recensement agricole 2010 : 44 % des chefs d'exploitation ont une activité en dehors de l'exploitation, sachant qu'en moyenne les chefs d'exploitation sont occupés à mi-temps sur leur exploitation. La pluriactivité est majoritairement le fait de chefs d'exploitation qui ont une profession principale hors de l'exploitation (3⁄4 des pluriactifs)51.

1.8.3. Les tendances de commercialisation et de valorisation des produits52

Sur les 7802 exploitations recensées en 2010 :

§ 592 pratiquent
 une activité de transformation, de valorisation de produits végétaux et animaux, ou d’accueil/restauration ;

§ 55 pratiquent l’hébergement
 ou la restauration ;

§ 4 490 exploitations commercialisent des produits par circuit court.

Une majorité d’exploitations agricoles utilise un ou plusieurs circuits courts pour commercialiser leur production. En effet, 57% des exploitants déclarent vendre une partie de leurs produits via un circuit comprenant au plus un intermédiaire. La proportion du chiffre d’affaires réalisé par ce mode de distribution dépasse les 75 % pour 39 % de ces exploitations. Les modes de commercialisation en circuit court les plus employés sont :

49Cette structure essentiellement familiale de la main d’œuvre est le principal facteur de définition de l'agriculture

familiale. ("Les agricultures familiales du monde, définitions, contributions et politiques publiques.", CIRAD, mai 2013 cité par Ducrot, DAAF, 2014).

50 Le travail complémentaire est apporté par une main d'œuvre ponctuelle (saisonniers, ETA ou CUMA) dans 68 %

des exploitations, ou par une main d'œuvre salariée dans 4 % des exploitations.

51 La profession principale de ces exploitants est : employé (70%), puis artisans-commerçants (17%). Les

agriculteurs dont l'activité principale est sur l'exploitation, mais qui ont une activité secondaire, sont également principalement employés (52%) et artisans-commerçants (30 %).

ú à 42 % la vente à un commerçant détaillant ou revendeur (boucher, épicier, marchand de fruits et légumes) ;

ú à 31 % la vente au bord de champ ; ú à 12% la vente sur les marchés.

À noter, 25 producteurs sont certifiés en agriculture biologique et 293 envisagent de commencer une conversion "bio" dans les cinq ans à venir. Sur l’ensemble des producteurs recensés, 8 % pratiquent une activité de transformation ou de valorisation de produits végétaux et animaux, ou d’accueil/restauration. Parmi ceux-ci, 76 exploitants en tirent plus de 50 % de leur chiffre d’affaires.

1.9. Eléments sur les systèmes de cultures et les systèmes d’élevage

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