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4.3) Réinventer ou conserver la nation, une affaire de famille

La socialisation au sein de la famille peut avoir une incidence sur les représentations de l'espace et les pratiques spatiales selon deux registres. D'une part, il s'agit de récits familiaux qui construisent une mémoire collective en interférence avec le cadre de la nation. D'autre part, la famille peut être l'instigatrice d'une sensibilité au déplacement ou d'un imaginaire du voyage. Ces deux registres peuvent se combiner et si ce n'est pas le cas, doivent être suffisamment puissants pour constituer un champ des possibles en dehors du cadre de référence national.

4.3.1) La reproduction d'une migration familiale

Lorsqu'elles sont interrogées sur le parcours de famille, certaines personnes présentent des ascendants ayant déjà vécu un séjour d'une période plus ou moins longue hors de France. Celle-ci est significative lorsqu'elle marque les réCelle-cits familiaux et porte à conséquences sur les représentations de soi. Le parcours de Boris a déjà été évoqué car il est significatif d'un sentiment de retour au pays à l'occasion de son séjour au Maroc, mais un examen plus approfondi montre son ancrage historique et les conséquences sur son attachement à ce pays. Au cours de son enfance dans la région lyonnaise, il a été imprégné des récits de son grand-père, militaire au Maroc à partir des années trente. Successivement militaire, puis médecin à l'hôpital militaire de Rabat, son grand-père et sa femme sont rentrés à Paris après l'indépendance en 1956. La mère de Boris est donc née à Paris. Cependant, le Maroc a toujours conservé une place importante dans la mémoire transmise par ses grands-parents. Boris évoque des objets (des tapis berbères, de l'artisanat d'art, etc.) et des

albums photos dans l'appartement de ses grands-parents qu'il consultait régulièrement au cours de son enfance. Sa grand-mère lui a offert un fusil appartenant à son grand-père après le décès de celui-ci. Quand Boris était âgé de seize ans, son père a eu une opportunité professionnelle pour travailler dans l'industrie pharmaceutique à Casablanca. Cet événement a eu pour conséquences de renforcer l'attachement familial avec le pays, si bien que les parents de Boris y sont restés pour leur retraite. Après son baccalauréat, Boris a étudié l'histoire à Paris où il a rédigé un mémoire sur son grand-père à partir des archives familiales conservées par sa grand-mère et les récits de celle-ci. Entretemps, sa sœur, plus jeune de trois ans l'a rejoint à Paris pour faire des études d'histoire de l'art. Ils ont logé ensemble dans un appartement familial, Boris décrivant ses origines sociales comme étant modestes du côté de son père et d'une famille d'aristocrates parisiens du côté de sa mère, en particulier de sa grand-mère maternelle. En résumé, ses grands-parents ont vécu au Maroc durant le protectorat de 1931 à 1956. Ses parents y sont installés depuis 1992 et lui-même y a vécu deux ans pendant son adolescence de 1992 à 1994, puis de 2003 à aujourd'hui. Son histoire familiale lui a construit un fort attachement au Maroc, notamment par la mémoire de son grand-père. Les objets, les photos et les récits ont constitué un imaginaire qui s'est matérialisé avec le départ de ses parents. De retour en France, l'étude biographique de son grand-père a contribué à renforcer cet imaginaire, qui s'est finalement concrétisé par son propre départ.

La représentation de l'espace avec une histoire incarnée dans celle de l'espace de représentation de la nation française est mise en tension par la réalité historique de l'immigration et de l'émigration. Vingt-deux personnes interviewées ont évoqué l'influence des récits familiaux de migrations internes ou internationales (Francis, Lisa, Amélie, Cécilia, Michaël, Jean-Michel, Arthur, Aurélien, Stéphane, Dominique Clara, Maïlys, Karine, Boris, Marie, Aurore, Yamina, Valérie, Cédric, Séverine, Élisabeth, Suzanne et Victor). Aurélien parle ainsi de sa grand mère : « ma

grand-mère, qui était italienne, avait une passion de l'Italie qu'elle m'a transmise alors qu'on y est jamais allé ensemble : on n'y est jamais allés en famille. Mais ça fait partie de la mythologie familiale ».

D'autres exemples témoignent du récit par une grand-mère sur le regard des villageois sur son mari venu de Paris perçu comme un étranger (Clara), celui d'une mère sur son enfance à Madagascar (Karine, Cécilia), les non dits d'une famille déplacée lors du rapatriement d'Algérie après l'indépendance (Stéphane), des déboires d'un grand-père du fait de ses origines juives en Auvergne (Dominique), ou le retour d'une famille huguenote dans les Cévennes (Séverine). Pour ces personnes, l'étrangeté ne s'incarne pas dans une perspective essentialiste de la mémoire nationale. Elle s'inscrit davantage dans un territoire évoluant de manière dynamique par des flux de départ et d'arrivée. Par exemple, lorsque Cécilia évoque son grand-père maternel et l'influence qu'il a exercé sur sa représentation de l'espace, son histoire explique son impression de ne pas se sentir enracinée

quelque part : « mes grands-parents sont des voyageurs, surtout du côté de mon grand-père. Ils ont

longtemps vécu dans les îles : Madagascar ou La Réunion ; donc nous n'avons pas un ancrage très fort dans une région ». Son grand-père serait né à La Réunion et a vécu à Madagascar jusqu'à ce

qu'il arrive en Bretagne pendant la seconde guerre mondiale, où il s'est marié. Devenu photographe, il est reparti à Madagascar avec sa femme qui travaillait alors dans une agence de voyages, jusqu'à l'indépendance, en 1960. Cécilia évoque cette histoire familiale comme plusieurs générations de colons du côté de son grand-père avec des ascendances de marins commerçants américains et anglais : « En fait, ils étaient d'origine américaine, après ils sont allés en Angleterre, et j'ai un

ancêtre qui a obtenue la nationalité anglaise. À partir de là, ils ont commencé à partir parce qu'ils avaient des bateaux ou quelque chose comme ça. Ils faisaient du commerce. Ils sont partis à La Réunion, puis à Madagascar. Mais depuis plusieurs générations » (Cécilia). Ainsi, elle associe sa

propre trajectoire avec l'histoire de sa famille en tant que récit, mais peut-être aussi comme une habitude de mobilité qui peut se transmettre à certains membres des générations suivantes, notamment par un manque d'enracinement durable sur un même territoire : « Donc si tu veux,

c'était un peu la mythologie de la famille du côté de mon grand-père. Tout ça, pour dire qu'on n'a pas d'origines fortes dans un endroit » (Cécilia). Cette dernière phrase est significative de sa

représentation de l'espace en fonction d'un héritage familial qui ne soit pas un patrimoine ancré sur un territoire. Dans l'entretien, l'explication suivante précède d'ailleurs cet extrait, comme pour expliquer que sa représentation de l'espace et de l'altérité soit orientée en dehors des frontières nationales.

Ces récits construisent une image familière de la figure de l'étranger. Pour certaines personnes, ces récits peuvent susciter le désir ou l'idée de tenter ce type d'expérience. Pour d'autres, cet imaginaire a construit un sentiment plus profond qui se révèle dès que la familiarité avec un territoire restreint prend un caractère routinier. En effet, la routine est souvent évoquée comme une inquiétude. Certes, ce peut être une conséquence d'une société moderne dans laquelle la mobilité et les liens faibles encouragent le mouvement et le changement individuel, mais cette inquiétude peut aussi s'inscrire dans la continuité d'une histoire familiale transmise par des récits ou bien de manière moins élaborée, par des pratiques (des habitudes culinaires, un prénom rappelant un territoire du passé, notamment l'olivier en lien avec la Méditerranée, etc.). Mais si certains parlent d'une certaine accoutumance au changement, en particulier parmi les titulaires d'un déplacement institutionnalisé, d'autres s'installent dans cet espace avec lequel ils étaient déjà familiarisés.

Le classement des déplacements en terme de réinvention ou de reproduction de l'histoire familiale est délicat. Seuls les sujets eux-mêmes peuvent l'évaluer au cours d'une analyse réflexive.

La reproduction peut aller jusque dans le choix du pays ou d'une région du monde appartenant à une aire géographique qui leur rappelle cette histoire. C'est le cas notamment de certains descendants de rapatriés d'Algérie qui choisissent le Maroc comme pays du Maghreb et ancienne colonie. Les conditions historiques de la colonie ne sont pourtant pas les mêmes, mais le contexte politique et social marocain facilite sans doute le séjour, en comparaison avec le contexte algérien. Par ailleurs, l'exemple de Séverine, 41 ans, enseignante agrégée de Lettres Classiques au lycée français à Londres est significatif de la reproduction de descendants de huguenots à Londres avec l'impression de retrouver une culture protestante familière. Arrivée à Londres cinq ans auparavant, elle évoque ses origines et la manière avec laquelle elles ont émergé au cours de son séjour dans la capitale britannique : « (...) Étant moi-même de culture et de religion huguenote par ma mère, (Huguenots

français des Cévennes qui se cachaient et sont nombreux vers Nîmes) j'ai retrouvé dans la culture anglaise beaucoup de fondements de mon éducation protestante transmise par la famille de ma mère. Ces valeurs nous ont marquées, ma sœur et moi » (Séverine). Elle souligne l'opposition

qu'elle a ressentie au sein de sa famille entre deux cultures religieuses différentes : « Mon père, puis

mon beau père (le second mari de ma mère), ainsi que mon mari sont d'éducation catholique mais plutôt athée. D'où un croisement des cultures et souvent un rejet du protestantisme de leur part ».

Elle précise également la représentation qu'elle se fait d'une certaine culture qu'elle associe au protestantisme tel qu'il lui a été transmis : « Le protestantisme, en effet, s'est construit contre le

catholicisme. On le ressent dans la culture anglaise. Certes la valeur travail n'est pas seulement chez les anglais et les protestants, mais on parle de Londres, comme de la ville où l'on travaille par rapport à d'autres capitales du sud de l'Europe. Il est vrai qu'on travaille à Londres le dimanche, les jours fériés, on ne s'arrête pas pour manger à midi et qu'il y a plusieurs mondes avec des gens qui cumulent plusieurs emplois le jour et la nuit » (Séverine). Enfin, elle montre la différence entre

les représentations de cette culture religieuse au sein de son couple, mettant en évidence le caractère strictement religieux : « Nous ne sommes pas partis parce que c'était un pays protestant mais par

les opportunités professionnelles qu'avait mon mari, le plus gros contingent d'expatriés de son entreprise étant à Londres. Cependant j'étais plutôt contente d'être dans un pays protestant pour ma part. Mon mari n'est pas protestant et pour tous les non protestants, cette religion est pénible car fondée sur la règle, moralisatrice et culpabilisante. Il apprécie lui de rentrer dans un pays moins moralisateur » (Séverine).

Séverine et Cécilia sont des cas de reproduction par rapport à l'histoire familiale telle qu'elle leur a été racontée et transmise. En tant que mémoire, cette histoire montre l'influence qu'elle exerce dans leur rapport à l'espace et à autrui. Dans le cas de Séverine, elle reconstruit également un récit et une opposition avec son mari en lien avec des marqueurs identitaires associés à cette

histoire. S'il serait hâtif de considérer la mémoire et les représentations qu'elle se fait du protestantisme comme une explication sociologique de certains comportements observables à Londres, en particulier cette règle moralisatrice et culpabilisante qu'elle mentionne, il est intéressant de souligner que ces croyances sont fondées sur une certaine conception d'une identité collective qui construit une impression de familiarité avec le pays qui l'accueille et la différencie de son mari. Pour Cécilia, cette histoire a davantage construit un monde ouvert où les identités sont plus ambiguës. En effet, elles se traduisent davantage en pratique que dans le discours. Si à Casablanca, elle aurait souhaité se sentir davantage incluse dans la vie locale, elle a eu finalement le sentiment de « vivre à l'européenne ». Pour elle, c'est une raison pour ne pas y rester. C'est pourquoi, elle a décidé de retourner en Espagne où elle avait déjà vécu pendant deux ans. Ainsi, elle a semblé retrouver à la fois cette continuité avec l'histoire de son grand-père et des impressions de familiarité qu'elle n'associe pas à des marqueurs identitaires dans un discours sur une culture, mais plutôt dans l'observation de ses propres pratiques qu'elle ne cherche pas à justifier ou à revendiquer en terme d'appartenance. Cette absence de sentiment d'appartenance ne veut pas dire qu'elle soit totalement libérée de toute contrainte structurelle ou représentation spatiale. Bien au contraire, c'est ce sentiment de liberté qui est transmis par la mémoire de son grand-père et l'histoire de ses ascendants marins commerçants à travers le monde. En considérant l'espace de représentation délimité par les frontières nationales, toutes les personnes rencontrées pourraient être considérées comme l'ayant élargi en pratique. Il paraîtrait absurde de situer Casablanca ou Londres sur une carte de France, dans un projet politique national, ou dans un livre d'histoire de France, ou de géographie française. Et pourtant, la réalité historique et sociologique montre que l'élargissement de cette représentation de l'espace français n'aurait rien d'irrationnel. Bien au contraire, il permettrait la prise en compte de la complexité du réel. Certes, il existe certainement une tendance à la reproduction du déplacement physique hors des frontières nationales, qui fonctionnerait comme un habitus de migrants (Xavier de Brito, 2002). Toutefois, des nuances doivent être apportées dans la mesure où tous les sujets rencontrés n'évoquent pas une représentation de l'espace constituée par un imaginaire construits par des récits familiaux. Le déplacement peut alors être causé par une opportunité professionnelle ou une forme de socialisation à l'expérience du voyage qui constitue une manière de réinventer l'histoire familiale en rompant avec des représentations de l'espace limitées à un territoire local et des habitudes familiales de sédentarité.

4.3.2) L'invention de soi à partir des expériences familiales

départ et la destination, ils ne peuvent pas constituer un seul facteur explicatif déterminant et ce, pour deux raisons principales. D'une part, tous les membres d'une même fratrie n'ont pas le même comportement face à la migration et l'altérité. D'autre part, toutes les personnes rencontrées n'ont pas été socialisées avec des récits familiaux de parents ou grands-parents ayant émigré ou vécu une situation d'étrangeté.

Parmi les informations suffisamment fiables recueillies sur la fratrie des personnes enquêtées, leur place au sein de celle-ci semble constituer des dynamiques familiales qui puissent influencer le départ en terme de rapports de genre, notamment des filles au sein d'une fratrie de garçon : « je suis allé au lycée de Mont-de-Marsan - lycée très prestigieux [ironique] – après je

voulais faire Science Po et mes parents étaient assez réfractaires parce que j'étais la seule fille. Paris était loin, donc j'ai fait une classe préparatoire à Bordeaux au lycée Montaigne. Et après ma prépa, je me suis inscrite à la Sorbonne pour pouvoir aller à Paris » (Émeline). Dans d'autres cas,

l'aîné(e) semble davantage reproduire le schéma familial, géographique ou professionnel, tandis que le ou les autres membres de la fratrie ont tendance à le réinventer, notamment en quittant la France (Arthur, Michaël, Hulot, Noémie). Par exemple, Hulot et son frère son tous deux enseignants hors de France, tandis que leur frère aîné est employé dans les télécommunications, leurs parents étant tous deux fonctionnaires retraités des PTT. Hulot ne mentionne pas ces dynamiques, mais Stéphane, pourtant l'aîné, a évoqué sa construction comme un contre-modèle du schéma familial de ses parents ouvriers : « très tôt, je me suis dit que je ne voulais pas de cette vie-là. Je ne voulais pas de

leur vie à eux. Je ne voulais pas ce modèle-là ». Sa mère est bourguignonne et son père est rapatrié

d'Algérie. Stéphane souligne les encouragements de sa mère et le mutisme de son père face à son parcours, aussi bien géographique que professionnel, ou personnel : à 37 ans, il est célibataire, sans enfants et vit à Casablanca depuis quatre ans ; il a ouvert une galerie d'art en Bourgogne, est enseignant et se revendique comme étant bisexuel. Mais il prolonge et situe également son récit de vie en opposant radicalement ses choix avec ceux de sa sœur, plus jeune de sept ans, qui semble mener une vie casanière, routinière et confortable, une absence de changement et de mobilité qui semble embarrasser Stéphane : « Ma petite sœur est mariée. Elle a deux enfants. Et bien, elle a

reproduit le schéma familial de mes parents : une maison, un travail, deux enfants. Moi, ça me terrifie ! Elle est comptable. Son mari travaille dans une plateforme de supermarché discount. Ils ne sont pas malheureux, parce que financièrement, ils ont hérité de son côté à lui. Sa mère est décédée, donc ils ont eu un gros héritage. Donc ils ne sont pas malheureux, mais leur vie me terrifie. Quand j'y vais, je vois mes deux nièces que j'adore. Les deux, en fait, ont été détectée surdouées, donc elles n'ont pas de problème à l'école. Mais en voyant cette vie familiale-là : j'ai envie de les kidnapper et de leur montrer ce que c'est le monde ! Elles sont tellement intelligentes,

qu'elles ont besoin de découvrir tout ça. Ma sœur va avoir trente ans, mais elle vit comme ça, depuis qu'elle a vingt ans. C'est impressionnant ! Je lui dis : « Voyage ! ». Quand elle est venue à Casablanca, elle avait peur de tout : Mais pourquoi les gens font comme ci, pourquoi ils font comme ça ? C'est très dangereux ! » Je lui disais « Mais calme-toi ! » Enfin, voilà, je ne voulais surtout pas reproduire le modèle de mes parents. Déjà je ne voulais surtout pas avoir une vie d'ouvrier, en même temps, mes parents ne la voulaient pas pour moi non plus » (Stéphane).

Certaines influences extérieures à la famille peuvent aussi être le fait d'une rencontre, d'un ami. C'est aussi un parcours professionnel qui s'internationalise progressivement, comme c'est le cas surtout de la socialisation des enseignants du supérieur (Pascal, Noémie, Jérôme, Xavier, Étienne). Il s'agit donc davantage d'une socialisation au déplacement par la formation universitaire et les expériences professionnelles. C'est le cas notamment de Pascal qui a souligné que la mobilité ne fait pas partie des habitudes familiales : « Disons qu'on ne voyage pas trop dans ma famille. Sur

à peu près trente cousins, je suis le seul qui vit hors de la France » (Pascal). Il a même insisté sur

l'enracinement de sa famille dans le Sud de la France : « mes parents sont du même village à côté

de Narbonne, depuis environ 5 ou 10 siècles (rires). C'est vraiment que le voyage n'était pas dans notre ADN. Donc il n'y a pas vraiment de facteurs familiaux qui pourraient expliquer. Mes parents ont fait un grand voyage, en passant de Narbonne à Nice. D'ailleurs c'était les seuls de la famille à l'époque à être partis du département. Enfin, comme on dit : entre l'Aude et les Alpes-Maritimes, quelque part, ce n'est pas non plus trop exotique. Ce n'est pas un trop grand voyage. Ça reste la Méditerranée. Ce sont les mêmes modes de vie, les mêmes référents culturels. Donc non, même si on a fait plusieurs villes dans le Sud (Nice, Antibes, Hyères, Toulon) parce que tous les trois ans mon père devait changer d'agence, c'était proche, une heure ou deux heures entre chaque ville,