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d’un genre de vie aux modes de vie

B) La diversification des groupes culturels de l’archipel, leur lieu de vie et leur rapport à la ressource de vie et leur rapport à la ressource

3. Réflexions sur la pratique de la pêche des communautés immigrantes

a) Avant la Seconde Guerre mondiale : de la pêche vivrière à la pêche de distraction

• Une population miséreuse pratiquant probablement une pêche vivrière

Il est probable qu’avant le décollage économique de la Nouvelle-Calédonie dans les années 1960, une pêche de subsistance ait été pratiquée par de nombreux immigrants travailleurs sous contrat pour faire face à leur situation d’indigence. Les conditions de rémunération et de vie déplorables d’une majorité de travailleurs (notamment asiatiques) les poussèrent probablement à exploiter les ressources marines pour compléter leurs maigres rations alimentaires journalières. Tel a pu être le cas des travailleurs des mines, engagés volontaires dont les conditions de vie s’apparentaient à l’esclavage (Angleviel, 2000).

Ainsi l’exemple de l’introduction de l’épervier par les Japonais conforte la pratique de la pêche par les communautés. Les Japonais ont d’ailleurs des rapports traditionnels aux ressources marines en tant qu’insulaires. Les produits de la mer sont en effet très prisés par ce peuple.

D’autre part, il serait logique que seuls les immigrés habitant dans les villages miniers proches du lagon aient pu avoir accès aux ressources marines42

. En effet, à cette époque, une certaine

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La rareté des récits de pêche à cette époque nous permet uniquement de poser des hypothèses. Cependant, certains indices sans valeur historique, mais dépeignant des sagas de populations immigrées

catégorie de travailleurs était astreinte à demeurer sur leur lieu de travail qu’il leur était interdit de quitter (Angleviel, 2000 p 71). S’il y eu pratique de la pêche, celle-ci était naturellement conditionnée par le libre accès au lagon, en dehors des territoires maritimes coutumiers lorsque ceux-ci pouvaient exister et persister.

La libération des bagnards a pu les placer dans des conditions similaires à celles de ces travailleurs sous contrats. La société d’alors n’était pas en mesure d’intégrer ces libérés, dont la présence était jugée indésirable. Ils vivaient en parias de la société. Ces hommes en raison de leur extrême pauvreté ont probablement développé une pêche vivrière43

.

Une certaine pêche de subsistance a pu de même être pratiquée par le reste des colons de peuplement ou pénaux possédant un lopin de terre et pourtant bien mieux lotis. En effet, nul n’ignore que l’archipel est situé aux antipodes de la France, mère patrie qui :

« a longtemps éprouvé les plus grandes difficultés à prendre la mesure de ce lointain pays » (Christnacht, 1987).

Ainsi que le décrit le Gouverneur Guyon lorsqu’il prit ses fonctions en Nouvelle-Calédonie en 1925, la population était en :

« état de somnolence qui menait à l’asphyxie (…) où de nombreux jeunes gens à la recherche d’un débouché aspirent à rejoindre la métropole ou le continent australien » (Cousot, 1954)

Le gouverneur décrira la situation des colons à Nouméa par de tels propos :

« 12 000 Européens subsistent en état de semi-lésine, en autoconsommation, les vêtements raccommodés et nu-pieds. (…) l’isolement et l’insularité sont dominants » (Brou, 1975).

B. Brou poursuit en indiquant :

vietnamiennes laissent entendre que la pêche fut pratiquée pour la subsistance par les travailleurs des mines. (Van Mai, 1980; Van Mai, 1983).

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D’ailleurs les déportés de la « Commune » furent à l’origine du nom local du Lethrinus genivitatus : le communard. Porterait-il ce nom en raison des rayures qui le parcourent et qui rappellent la tenue du bagnard ? ou comme l’écrit J.C. Mermoud, parce qu’ils fut très pêché par les Déportés de la Commune à Ducos ? (Mermoud, 1999)

« même pour les Européens la vie est dure en brousse et la nourriture insuffisamment invariée » (Brou, 1975).

En effet, la masse des petits propriétaires de terres vit « chichement, misérablement, et il y a là un

état social indigne de notre société » rapportera Sorin, en 1955 (Brou, 1975).

Pour ces colons et libérés, du fait qu’ils étaient implantés sur des terres gérées par l’administration française, la question de l’accès libre à la mer ne se posait pas.

En somme, la venue sur le territoire de vagues d’immigrants d’horizons différents, dont la destinée a voulu qu’une partie s’y installe de façon pérenne, a contribué à diversifier la composition culturelle de la population. L’archipel fit face à un cumul de handicaps d’une part en raison de sa mauvaise réputation comme terre d’accueil des rebuts de la France, d’autre part par le fait qu’il coûte cher à la France puisqu’il a raté par deux fois son décollage économique (plan Guyon non soutenu par la France ; refus de l’aide des Américains pendant la Seconde Guerre mondiale,(Brou, 1982) et enfin par sa situation lointaine. Ces facteurs contribuèrent à ce que la France ne lui témoigne aucune sorte d’intérêt. Dans de telles conditions, si les Kanak ont vécu en autarcie depuis des millénaires, le reste de la population calédonienne a dû vivre en quasi indépendance bien malgré elle. Une situation qui s’est traduite par des attitudes souvent qualifiées de rustres, mais résultant de conditions de travail et de vie particulièrement difficiles. Cette communauté savait qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même pour assurer sa survie. La probabilité que cette population se soit tournée vers l’élément marin pour y exercer une quelconque pratique fut donc d’autant plus importante que ces communautés connurent dans leur très grande majorité des conditions d’existences extrêmement pénibles. Dans un contexte similaire à l’esclavage, de privation de droits, de cantonnement, d’asservissement, de travail sous contrats, un genre de vie halieutique n’a pas pu se développer, puisqu’il n’y eu probablement aucune structuration de la société autour de cette activité.

Si toutefois il est probable que la pêche ait pu se développer, le type de la pêche aurait pu s’apparenter à une pêche de subsistance ou vivrière pratiquée par les populations les plus nécessiteuses. Cependant, la survie des populations ne dépendait pas de leur pêche, mais de leur aptitude à exercer des travaux agricoles ou miniers. La pêche représenterait plus un élément constitutif d’un mode de vie qu’elle n’en constituerait un à elle seule. Une pêche vivrière d’appoint.

Alors qu’il est impossible d’en déterminer l’ampleur, plusieurs hypothèses peuvent être toutefois être avancées quant aux engins de pêche utilisés. Le coût d’acquisition doit être le plus faible

possible, le rendement le plus élevé, la disponibilité facile et leur utilisation sur des récifs frangeants côtiers. En effet, il est probable que la pêche à pied ait été très majoritaire, réalisée sur les platiers frangeants côtiers. L’indigence de ces personnes ne leur permettait pas de se procurer d’embarcation.

Si l’acquisition d’une ligne et d’un hameçon peut se faire sur l’ensemble des épiceries du territoire et à moindre frais, leur utilisation a pu être la plus répandue auprès de la population. Les engins les moins sélectifs, souvent dormants, aux rendements les plus élevés ont probablement été fortement utilisés : éperviers, nasses ou casiers, sennes, harpons, pics et procédés de destruction chimique ou par détonation.

La confection des premiers a certainement été artisanale, avec des matériaux locaux ou détournés de leur utilisation d’origine. Les procédés les plus destructeurs largement utilisés : la dynamite et les poisons végétaux ou chimiques occasionnent des destructions de masse de tout le vivant de la zone impactée, dépassant largement celles de la ressource ciblée. La dynamite était un produit largement répandu en raison de l’exploitation minière. La population et particulièrement les travailleurs des mines pouvaient s’en procurer aisément sur les chantiers. En ce qui concerne les poisons, qu’ils anesthésient ou qu’ils intoxiquent, la population mélanésienne les a fortement utilisés (à base de Barringtonia speciosa (Doumenge, 1966)). Puis ce procédé a pu être adopté par une partie de la population.

Si la misère des uns les a probablement poussés vers une pêche vivrière, utilisant des engins de fortune ou destructeurs, les autres, mieux lotis, ont probablement développé une pêche de

distraction. Le lagon et le récif étaient sans doute riche à l’époque car non surexploité compte

tenu de la faible densité de population et de l’extrême richesse des écosystèmes coralliens.

• Les prémices d’une pêche de distraction

Pour les travailleurs plus aisés ou les colons les plus fortunés et les « citadins » de Nouméa, la pêche a pu revêtir une forme de distraction. Ces derniers étaient nommés les « gros » par le reste de la population car leurs conditions de vie étaient moins difficiles et pour certains largement supérieures au reste de la population.

Leurs conditions économiques plus favorables ont probablement concouru au développement d’activités divertissantes, dont le panel serait toutefois restreint. Il s’est probablement limité à la chasse et aux activités liées au lagon. Celui-ci représentait en effet un espace de pratique infini pour toutes sortes d’activités dont la pêche (dans un contexte de dépossession des territoires coutumiers). Les immigrants sont venus en Nouvelle-Calédonie avec leurs propres systèmes de

valeur, leurs représentations héritées de leur histoire, des valeurs véhiculées par leur société, et si la pêche fut exercée par certains dans leur pays d’origine, ils l’ont certainement mis en pratique dans un lagon connu pour avoir été (et être encore) poissonneux.

Et si le coût des engins rudimentaires a pu permettre leur acquisition facile par les populations non nécessiteuses mais non fortunées, il est probable que pour les personnes aisées, les engins de pêche utilisés aient été sélectionnés en fonction de leur disponibilité plus que pour leur coût ou leur rendement, même si ceux-ci ont pu jouer un rôle.

Le panel d’engins de captures est certainement semblable à celui utilisé par les pêcheurs vivriers non Kanak avec une diversification des types de ligne. Il semble que les lignes aient été le moyen de capture le plus utilisé.

Des procédés très destructeurs ont été également sollicités, notamment la dynamite disponible dans les chantiers miniers, ou après la Seconde Guerre mondiale sur les dépôts d’explosifs abandonnés par les Américains après leur départ précipité en 1945. Les pertes importantes à l’origine d’un gaspillage de la ressource étaient dénoncées par tous les auteurs de l’époque (Devambez, 1959; Doumenge, 1966; Legand, 1950).

J. Delathière dans son article sur la pêche à la dynamite (Delathière, 2005) relate certaines anecdotes inscrites au Bulletin du Commerce qui laissent penser que la pêche de distraction a été pratiquée dès la fin du XIXème siècle. Dans le Bulletin du Commerce de 14 novembre 1904, on relate :

« Un propriétaire de Dumbéa avait organisé dimanche dernier (8 novembre 1904) dans la baie de Dumbéa, une chasse aux vaches marines (…) on ne put leur envoyer des balles explosives, en attendant surtout d’atteindre des pêcheurs. Une voiture à bœufs attendait les vaches marines… Elle dû s’en retourner charroyant seulement une centaine de kilos de mulets de 2 à 3 kilos, d’énormes loches… Nous ne possédons plus de baleines sur nos côtes, mais il nous reste des vaches marines, dont la dynamite peut avoir souvent raison. Avis aux ex-baleiners de Nouméa et de Téoudié (Gomen) ».

Selon l’auteur, la dynamite fut utilisée « sans retenue pour la pêche, plus par facilité, par

fainéantise peut-être car, dans les eaux aussi poissonneuses, la pêche à l’aide de moyens plus conventionnels, et surtout moins dangereux, ne saurait être moins fructueuse ». Rappelons que

Le second procédé de destruction aux conséquences désastreuses sur le monde vivant potentiellement utilisé est le produit chimique. Il est probable que les populations aient pu avoir eu recours toute une gamme de produits intoxicants comme à l’eau de Javel, ou le sulfate de cuivre (un puissant algicide) pour la « pêche au bleu ». Ce dernier est encore actuellement utilisé par certains pêcheurs calédoniens pour obliger les poulpes et les langoustes à sortir de leurs cachettes.

Enfin, les tirs de fusil sur les tortues et dugongs ou à pied sur des bancs de poissons (mulets) viennent agrandir le panel de moyens de capture.

Mais ne nous méprenons pas : les exemples cités sur la pêche de distraction ne signifient pas que les personnes un peu plus aisées ou fortunées procédaient à un gaspillage systématique de la ressource. Ils illustrent plutôt leur attirance pour cette activité.

Si la pêche à pied a pu être pratiquée par ces populations, dans un contexte d’une extrême abondance de la ressource et de plus grande aisance financière, la plus importante différence réside principalement dans l’acquisition de moyens navigants pour accroître l’espace de pratiques. L’acquisition de cotres44 par certains particuliers entre les deux Guerres Mondiales (Loubens, 1978) illustre le développement embryonnaire de la pêche plaisancière. Il est très probable que ce type de pêche reste à cette époque une activité pratiquée par une population extrêmement restreinte en raison de son coût et de l’apprentissage nécessaire à la navigation.

En somme, les différentes communautés immigrées se sont tournées vers les ressources marines, adoptant en premier lieu et pour certaines un comportement vivrier. Si aucune étude n’a pu montrer l’ampleur ni la nature de l’activité, il est cependant probable qu’aucun genre de vie de pêche ne se soit développé. La pêche a probablement contribué à constituer un mode de vie pour les populations nécessiteuses, et un mode de vie différent pour les populations plus aisées. Leur différence résidant dans la finalité de l’activité et des moyens employés.

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Apparu dès 1830, le cotre fut construit presque exclusivement sur le territoire, à partir d’essences de bois locales comme le kaori, le houp, le chêne gomme et le chêne blanc. La dernière construction d’un cotre remonte à 1967. Ils servaient principalement à la pêche artisanale ou commerciale, et dans une moindre mesure à la pêche plaisancière. (Jollit-Boniface, 2007)

Le bouleversement de la vie politique par la Seconde Guerre mondiale eu des répercussions sur l’ensemble de la société. Elle s’ensuivit de l’amélioration progressive des conditions de vie par un enrichissement généralisé de la population. Ce sont les débuts de la pêche de loisir45.

b) La fin de la Seconde Guerre mondiale et l’émergence de la pêche de loisir

• L’émergence de la pêche de loisir grâce aux bouleversements politiques et économiques

Des conditions de vie de la population améliorées par un

bouleversement politique…

Sur fond de vicissitudes du marché du nickel intervint la Seconde Guerre mondiale représentant un tournant décisif pour la population calédonienne. L’arrivée massive d’Américains provoqua un bouleversement de l’économie locale. Ils emploient de la main d’œuvre qu’ils payent « bien » y compris les Mélanésiens. Les fournisseurs locaux s’enrichissent (Christnacht, 1987, p18). A la fin de la Guerre (en juin 1945) le Gouverneur Tallec accorde la résidence libre à tous les travailleurs sous contrat. Cette décision qui catastrophe les colons est attendue depuis de longues années par les travailleurs. Ainsi 20% de la population (composés d’Indochinois et de Javanais) peuvent « chercher du travail où ils veulent et avec qui ils veulent » (Brou, 1982). La même année, le droit de vote est accordé aux autochtones les plus méritants. L’année d’après, le code de l’indigénat est supprimé. A partir de cette date, les Kanak et autres travailleurs sous contrats sont libres de résidence et de travail. Des avancées sociales majeures marquent donc la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Et par un contexte économique favorable au développement des loisirs

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La différence entre pêche de distraction et pêche de loisir tient à l’époque, à l’institutionnalisation du temps libre, et l’ampleur des populations concernées.

La distraction est une occupation propre à délasser l’esprit en l’amusant, qui apporte une détente. Le loisir est le temps dont on dispose en dehors de ses occupations habituelles pour faire commodément quelque chose. C’est le temps affecté ni au travail, ni au repos, ni au sommeil (définitions issues du dictionnaire le Petit Robert). Ainsi, le loisir est considéré naître avec les congés payés et l’augmentation du temps de repos hebdomadaire pour l’ensemble de la population.

Si l’arrivée des colons français n’est pas initiée dans ses débuts par la croissance économique, mais par une volonté politique, l’immigration d’étrangers ou de Français en provenance des territoires français du Pacifique fut sans aucun doute la résultante de cet essor économique. Les découvertes successives de charbon, or, cuivre, chrome, antimoine et surtout du nickel sur la Grande Terre furent à l’origine de l’arrivée en masse d’immigrants, mais leur afflux stagna pendant les crises. En effet, l’économie calédonienne fut et reste toujours fortement dépendante de l’exploitation du nickel, et des fluctuations du cours mondial du nickel. D’ailleurs l’histoire de son exploitation fut marquée par quatre « boom » et sept crises.

Parmi les « booms » les plus spectaculaires, notons le premier en 1873, lorsque le colon Pierre Coste met au jour des filons au Mont Dore, à Houaïlou, Bourail, Canala et Thio. Il fut suivi en 1877 par la première crise économique mondiale suivie de celle de 1929 qui n’épargna pas le territoire. La crise dura jusqu’en 1935.

Les années 1960 virent le second boom du nickel, le plus marquant de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Il dura quatre ans, de 1967 à 1971 sur fond de guerre du Viet Nam consommatrice de métaux et de longues grèves dans les importantes usines de production du minerai du Canadien INCO, faisant monter les cours du minerai. Le boom verra affluer les travailleurs de toute part vers Nouméa, poumon économique de l’archipel. Un exode rural sans précédent se mis en place. Le boom se soldera par une grave crise due à la chute des cours du nickel renforcée par les chocs pétroliers des années 1970. L’industrie du nickel vit ses travailleurs s’en détourner, et certains repartirent même dans leur pays d’origine (notamment pour une partie des Métropolitains).

Quelque soit son origine, pour toute la population le boom du nickel fut une période faste. Elle se traduisit par une amélioration nette et généralisée du niveau de vie et de salaire de la population, d’autant plus que les rémunérations d’avant Guerre étaient faibles. L’amélioration du niveau de vie s’est accompagnée de l’amélioration des conditions de vie grâce à la mise en place du repos hebdomadaire. Correspondant d’abord au repos dominical puis portant sur deux journées, il fut accompagné par le paiement des congés payés, le paiement des allocations familiales en 1955. La population profita de ce temps libre pour réinventer et développer des loisirs et notamment la pratique de la chasse et de la pêche.

• L’émergence de la pêche de loisir grâce à la simplicité et au faible coût des engins

Une des raisons pour laquelle l’activité fut rapidement très populaire est liée à la facilité d’acquisition, d’utilisation ou de confection des engins de pêche. Les fils de nylon et les hameçons sont en vente dans toutes les épiceries du territoire à des prix plus qu’abordables. Dans les

« coups de pêche46

» les plus simples et rudimentaires, le nylon est enroulé sur des morceaux de bois ou plus récemment autour de bouteilles en plastique, au bout duquel se trouve un hameçon boëtté d’un Bernard l’Hermite, un morceau de poisson frais ou encore de la chaire de seiche. Le pêcheur situé sur le rivage ou sur une embarcation, lance l’hameçon le plus loin possible au moyen d’une rotation qu’il effectue avec le bras et patiente le temps que parmi les nombreux poissons que contient le lagon, l’un d’entre eux veuille bien mordre.

L’utilisation de cet engin est répandue et fréquente sur tout l’archipel. L’exemple de la ligne à la main est caractéristique mais peut être transposé aux engins dormants tels les filets et sennes ou nasses (casiers), au harpon ou sagaie etc.

La débrouillardise légendaire ou forcée des Calédoniens les a conduits à confectionner eux-mêmes la plupart de leurs engins de pêche avec toute sorte de matériaux souvent de