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aux estimations annuelles de l’activité de pêche

1. Des méthodes d’approches sociales et géographiques

Avant de procéder à l’administration des questionnaires, un échantillonnage de la population statistique doit être effectué (annexe 11). Il s’agit tout d’abord du jour où les données sont recueillies. Puis, selon les méthodes de recueil des données, la population statistique est complétée par : 1) les rampes les plus fréquentées (méthode des questionnaires) ; 2) les routes, c'est-à-dire les rampes par secteur géographique, nord de Nouméa, Nouméa et sud de la ville pour la méthode de comptages de remorques sur les rampes de mise à l’eau ; 3) des saisons pour la localisation des bateaux sur le lagon et le comptage des remorques lors de survols aériens. Une quatrième méthode pour laquelle la population statistique est uniquement basée sur les jours a été développée pour connaître l’activité des ports de plaisance.

Toutes les méthodes d’investigation ont porté sur une année entière, mis à part celle destinée à connaître l’activité des ports de plaisance qui fut réalisée sur deux mois.

Le secteur géographique investigué regroupe le lagon sud-ouest, des îlots Testards à l’extrême sud de la corne sud. Il comprend une partie terrestre de Bouraké sur la commune de Boulouparis à Prony (cartes atlas annexe 1 et 2).

a) L’administration des questionnaires et population statistique

La population statistique est définie en premier lieu par le type de jour (semaine ou weekend) compris ou non dans les périodes de vacances scolaires (au total quatre types de jour : semaine, weekend, semaine pendant les vacances scolaires, et weekend pendant les vacances scolaires ou jours fériés). En second lieu, elle est définie par le niveau de fréquentation des rampes de mise à l’eau à partir desquelles s’effectuerait l’administration des questionnaires.

Ainsi, la population statistique est une combinaison de rampes-jours. La méthode d’échantillonnage (voir organigramme 2) est stratifiée et systématique à poids proportionnel (avec réajustement en fonction des contraintes de calendrier) : le premier critère de stratification est le type de jour. Plus le type de jour est propice aux sorties en bateau (weekend et/ou vacances scolaires), plus il a été échantillonné.

Le second critère de stratification est le niveau de fréquentation d’une rampe en fonction de la route. Ces routes correspondent à trois zones déterminées en fonction de leur localisation géographique. La route nord correspond à la zone située au nord de Nouméa, où les rampes sont en général les moins fréquentées, car elle travers les communes les moins peuplées. La route centrale coïncide avec la commune de Nouméa, où sont situées les rampes les plus fréquentées. Nouméa concentre plus de 60% de la population de l’archipel. Quant à la route sud, elle concerne la commune du Mont Dort au sud de Nouméa et regroupe des rampes dont la fréquentation est intermédiaire au sein d’une commune dont la population est supérieure à celle qui borde la route nord.

De même, plus une route contient de rampes situées dans des communes peuplées, plus elle a été échantillonnée. A l’intérieure de cette route, plus une rampe est fréquentée, plus elle a été échantillonnée de façon aléatoire.

Au total, 17 rampes ont été retenues pour être échantillonnées sur 42 répertoriées. Elles ont été classées selon leur niveau de fréquentation.

Les rampes trop peu fréquentées, de niveau 1 ont été échantillonnées uniquement les weekends ou weekends pendant les vacances scolaires et sur la route ou les rampes les plus fréquentées. Les rampes de niveau 1 et 2 de la route nord n’ont pas été échantillonnées car aucune remorque n’a été vue pendant la phase exploratoire.

Les rampes en milieu tribal n’ont pas été échantillonnées en raison d’un climat social sensible : des revendications coutumières (en ce qui concerne la tribu de Naïa), revendications indépendantistes (pour la tribu de St Louis) ; ou encore à une impossibilité pratique : problèmes d’accès pour la tribu de l’île Ouen.

Nous considérons in fine l’échantillon final basé sur cette méthode d’échantillonnage (jour-rampe) représentatif de la population statistique.

Route centrale

Jour échantillonné semaine

vac

semaine week end

vac week

end Total route

Fréq 1 0

Fréq 2 1 1 5 7

Fréq 3 5 6 9 10 30

TOTAL/type de jour 6 7 9 15 37

Route nord

Jour échantillonné semaine

vac

semaine week end

vac week

end Total route

Fréq 1 0

Fréq 2 2 1 3

Fréq 3 2 10 12

TOTAL/type de jour 0 0 4 11 15

Route sud

Jour échantillonné semaine

vac

semaine week end

vac week

end Total route

Fréq 1 1 2 3

Fréq 2 3 5 8

Fréq 3 2 2 4 8

TOTAL/type de jour 0 2 6 11 19

Tableau 1 : Nombre de jours échantillonnés par route, type de jour et niveau de fréquentation des rampes.

Une fois la rampe/route et le jour sélectionnés, les enquêtes pouvaient débuter. La

population cible (annexe 11) concerne les plaisanciers c'est-à-dire les propriétaires de

bateau ayant accompli une sortie en mer. L’enquêteur se postait près de la rampe pour proposer au plaisancier de retour de mer de répondre au questionnaire.

En général, les enquêtes commençaient entre 10h et 12h, pour se terminer lorsqu’il ne restait plus de remorques sur le parking de la rampe de mise à l’eau ou bien à la tombée de la nuit, pour des mesures de sécurité.

Organigramme 2 : Méthode d’échantillonnage des types de jour et rampes pour le passage des questionnaires. Les rampes de fréquentation très faible (niveau 1) n’ont pas été échantillonnées.

Au total, 841 bateaux furent contactés sur 71 jours sélectionnés de mi octobre 2004 à mi octobre 2005.

Population statistique : jours – rampes

Echantillonnage stratifié Premier critère de stratification :

Type de jour

Type de jour 1 2 3 4

Type Jour / route / rampe Echantillonnage systématique à poids proportionnel Second critère de stratification : Routes Niveau de fréquentation rampe 1 2 3 Route Nord Route Centrale Route Sud Echantillonnage systématique à poids proportionnel Echantillonnage systématique à poids proportionnel Second critère de stratification : Rampes

Parmi ces bateaux, 808 sont motorisés et 33 sont des voiliers. Seize VNM (ou jet-ski) ont été également contactés mais n’ont pas été pris en compte dans les analyses qui ne concernent que les bateaux.

88% des plaisanciers ont été contactés sur des rampes de mise à l’eau, 9% dans les ports de plaisance, et 3% dans les ports à sec.

b) Le comptage terrestre des remorques sur les rampes de mise à l’eau

La population statistique est une combinaison des types de jour et des routes échantillonnés selon les mêmes critères que la méthode d’échantillonnage des questionnaires.

Les comptages ont eu lieu pendant 72 jours sélectionnés d’octobre 2004 à octobre 2005. Les comptages ont eu lieu en général les mêmes jours que ceux échantillonnés pour l’administration des questionnaires.

Pendant cette année, la méthode a consisté à visiter les rampes de mise à l’eau par route sélectionnée et à noter pour chacune des rampes, le nombre de remorques de bateaux et de remorques de VNM (véhicules nautiques motorisés ou communément nommés jets-ski) observés.

Organigramme 3 : Méthode d’échantillonnage des types de jour et des routes pour le comptage des remorques

Parfois, plusieurs routes étaient visitées en une seule journée. Ainsi, il y eut 97 routes visitées sur 72 jours de sélectionnés. Plusieurs routes ont été observées la même journée.

Jour échantillonné semaine vac semaine week end vac week

end Total route

Route centrale 4 12 20 19 55

Route nord 1 6 10 17

Route sud 1 2 13 9 25

Total type de jour 5 15 39 38 97 Tableau 2 : Nombre de jours échantillonnés par route et type de jour

Population statistique : jours – routes

Echantillonnage stratifié Premier critère de stratification :

Type de jour

Type de jour 1 2 3 4

Type Jour / route

Echantillonnage systématique à poids proportionnel Second critère de stratification : Routes Route Nord Route Centrale Route Sud Echantillonnage systématique à poids proportionnel

c) Le comptage aérien des remorques sur les rampes de mise à l’eau et de la fréquentation totale du lagon.

• Le comptage des remorques

Quarante trois survols aériens réalisés entre novembre 2005 et octobre 2006 ont permis de prolonger d’une année les comptages terrestres réalisés sur les rampes de mise à l’eau. De nouvelles rampes, souvent privées et donc inaccessibles par la route, ont pu être répertoriées, et faire l’objet d’observations (annexe 12).

Le nombre de remorques était soit comptabilisé à la jumelle, soit déterminé à partir de clichés pris d’avion. Les informations étaient reportées sur des cartes dont le principe est expliqué dans les paragraphes suivants.

La population statistique (jours/saison) est définie en fonction des quatre types de jour et des quatre saisons. A partir de ces deux critères de stratification, le nombre de remorques aux différentes rampes de mise à l’eau a été observé.

Organigramme 4 : Méthode d’échantillonnage des types de jour et des saisons pour les survols aériens

L’échantillonnage résulte d’une double contrainte : la quantité de survols financièrement possibles de réaliser, et la fréquentation préférentielle du lagon par les plaisanciers. Ces contraintes favorisent un effort d’échantillonnage pendant les jours de weekend et les jours de semaine pendant les vacances scolaires, alors que pour les saisons, l’effort a porté sur l‘été et le printemps (c'est-à-dire la saison sèche).

Jour échantillonné été automne hiver printemps TOTAL/type de jour

semaine 2 2 2 2 8

vac semaine 3 3 3 3 12

week end 4 3 3 4 14

vac week end 3 2 2 2 9

Total/saison 12 10 10 11 43 Tableau 3 : Effort d’échantillonnage des survols aériens par type de jour et par saison

Les saisons définies pour l’étude sont l’inverse des saisons des climats tempérés. Nous sommes conscients que le choix délibéré de prendre les saisons inversées par rapport aux

Echantillonnage systématique à poids proportionnel Population statistique

jours – saisons

Echantillonnage stratifié Premier critère de stratification :

Type de jour

Type de jour 1 2 3 4

Type Jour / saison Echantillonnage systématique à

poids proportionnel

Second critère de stratification :

Saisons

saisons tropicales océaniques, telles que définies par Météo France-NC, atténue le particularisme des saisons tropicales qui règlent le climat de la Nouvelle-Calédonie, mais elles ont le mérite de partager l’année en quatre saisons comprenant chacune quasiment le même nombre de jours. Le fait que climat tropical océanique de NC soit composé de saisons de durée variant de cinq mois pour la saison chaude à un mois pour la saison de « transition », ne permettait pas de réaliser un échantillonnage selon les quatre types de jour pour chaque saison, et notamment pour la saison de transition qui était beaucoup trop courte. Celle-ci ne possède par exemple pas de jours de vacances scolaires.

Nous avons décidé de conserver la terminologie utilisée sous les latitudes de la France et de les inverser pour les appliquer aux latitudes calédoniennes pour des raisons de commodité. Nous savons en effet que lorsque c’est l’hiver en France, l’été règne en Nouvelle-Calédonie et inversement pour chaque saison.

Ainsi nous considérons que60 :

- L’été est compris entre le 22 décembre et le 20 mars, - l’automne, du 21 mars au 21 juin,

- hiver : 22 juin au 23 septembre,

- le printemps : du 24 septembre au 21 décembre.

• Le comptage des bateaux sur le lagon sud-ouest

Au-delà du comptage des remorques, l’objectif des survols aériens a consisté à représenter spatialement l’activité nautique sur la zone d’étude, c'est-à-dire sur tout le lagon sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie. Le recensement des bateaux selon un échantillonnage temporel rigoureux devait permettre d’appréhender la situation de la plaisance et de la pêche plaisancière en termes spatiaux et quantitatifs pour répondre aux questions où, quand et combien ?

Pour répondre à la question : quand ? une stratégie d’échantillonnage temporelle a été développée, elle est identique à celle qui a motivé le comptage des remorques par survol puisqu’il s’agissait de mener les deux opérations à bien en même temps.

60

Météo France Nouvelle-Calédonie considère les saisons suivantes d’après le climat de la Nouvelle-Calédonie :

- 15 Nov / 15 avril : saison chaude ; - 15 avril / 15 mai : transition ; - 15 mai / 15 sept. : saison fraîche ; - 15 sept / 15 nov : sèche.

Pour répondre aux questions où et combien, un plan de vol a été élaboré afin de sillonner l’ensemble de la zone d’étude. Le tracé du plan de vol est le résultat d’un compromis entre l’altitude de vol (1000 pieds ~ 330 m), la visibilité latérale (repérage possible des bateaux jusqu’à 4 km de l’appareil) et la précision de l’identification du bateau. C’est pourquoi le plan a la forme d’un balayage continu et régulier du lagon dans sa largeur (espacement de 8 km) et dans sa longueur. Il a également privilégié les îlots, lieux de rassemblement des plaisanciers.

Figure 3 : plan de vol des survols aériens

Le plan de vol a été établi de telle manière qu’aucune portion de la zone d’étude ne soit épargnée par les observateurs. Pour se faire, le tracé prend la forme d’un balayage.

Deux observateurs situés de part et d’autre de l’appareil avaient pour consigne de scruter la portion de mer avec des jumelles à grossissement X50 entre la verticale de l’avion et une distance de 4 km. L’observation de cette bande permettait de limiter au maximum les doubles comptages.

A chaque fois qu’une embarcation était repérée, les observateurs devaient identifier le positionnement le plus exactement possible en s’aidant de la carte, de la configuration du

lagon, du positionnement des îlots, de la barrière de corail etc. Puis, ils positionnaient l’embarcation sur les calques/cartes correspondants, par un point ou une croix pour les embarcations statiques ; ou par une flèche pour les embarcations en mouvement. La flèche devait indiquer la direction prise par l’embarcation. Deux annotations devaient être ajoutées près du point ou flèche au stylo rouge pour qu’elles se démarquent du fond de carte noir :

1) le type d’embarcation. Les codes employés étaient les suivants :

o c = canot (embarcation pilotée à partir de la barre franche du moteur) o m = moteur (embarcation motorisée pilotée à partir d’un volant) o v = voilier

o js = VNM

2) l’activité (pêche, croisière, mouillage, plongée sous marine). Les codes employés étaient les suivants :

o f = pêche (fishing) o p = parking (mouillage)

o d = plongée sous marine (diving)

Lorsqu’un observateur ne pouvait pas déterminer avec exactitude l’activité du bateau observé, il prenait une photo, inscrivait le numéro de la photo à l’encre verte sur le calque. Cela facilitait les repérages par la suite lors de la saisie des points sur le SIG. Malgré l’utilisation des jumelles et les photos prises en cas de doute sur l’activité, il était parfois impossible de savoir si le bateau était en train de pêcher.

Synthèse des méthodes déterminant la population cible, la stratégie d’échantillonnage des lieux d’enquête et des jours d’enquête

- Un questionnaire avec plusieurs variantes en fonction des situations a été développé pour apprécier la pêche plaisancière dans sa globalité sociale et spatiale, ainsi qu’un second pour des entretiens en profondeur sur l’activité de pêche. Un tableau de comptage a été mis au point afin d’évaluer la fréquentation annuelle des rampes et par conséquent d’apprécier l’activité dans sa globalité spatiale et temporelle. Enfin les cartes de localisation ont permis d’obtenir une cartographie précise des activités de plaisance sur tout le lagon sud-ouest. Cette méthode est nommée méthode des enquêtes.

- La population statistique des enquêtes est formée des jours-rampes, celle des comptages terrestres : de jours-routes, celle des survols : de jours-saisons, celle des bateaux des ports de plaisance : de jours.

- La population cible des enquêtes est composée de l’embarcation de plaisance de retour de mer ayant été mise à l’eau dans un port ou un accès aménagé ou non. Celle des comptages concerne les remorques vides attachées à des véhicules sur des aires de parking proche des accès au lagon. Celle des survols aériens est constituée de toute embarcation active sur le lagon.

- Les rampes retenues pour l’échantillonnage devaient subir au moins une fréquentation faible. Les rampes où la fréquentation était nulle ou très faible ont été volontairement radiées de la stratégie d’échantillonnage.

- Pour les enquêtes de terrain et les comptages de remorques terrestres, une triple et double stratification spatiale et temporelle a permis d’effectuer un échantillonnage stratifié systématique à poids proportionnel, c'est-à-dire en fonction du niveau de fréquentation des routes et des rampes par les plaisanciers.

- La méthode des survols aériens a pour objectif de spatialiser les activités de plaisance sur l’espace lagonaire et de compléter la méthode des remorques sur les rampes de mise à l’eau.

- La méthode développée à partir des ports de plaisance et les mouillages permet de connaître le niveau d’activité des ports de plaisance.

2. Les méthodes d’analyses des questionnaires et de calcul des