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Les réactions de défense

Dans le document Identité (Page 98-110)

4 L’EXPÉRIENCE DU GROUPE

4.2 Les réactions de défense

Face au sentiment de menace ressenti dans les débuts de l’expérience grou- pale, comment réagissent les participants ? On peut discerner d’emblée deux stratégies : une attitude d’affirmation de soi, pour quelques-uns, et un retrait plus ou moins silencieux pour la plupart.

4.2.1 Affirmation ou retrait

L’affirmation de soi est souvent, dans ce contexte, une façon de se défendre contre l’anxiété due au silence, à l’absence de structures, à l’impression de vide. Elle est aussi, par le choix d’une position active, une réponse « adaptée » à la situation : en effet, de nombreuses expériences montrent qu’une possibilité d’action diminue les conséquences d’une réaction de stress (Dantzer, 1988, p. 52-54).

Voici, à titre d’exemples, quelques premières prises de parole après le silence initial qui suit souvent l’énoncé par l’animateur des règles de fonc- tionnement.

Marie : « Le silence, c’est bien, on rêve ; mais on va finir par s’endormir,

j’ai envie de bouger. »

Robert : « Je pense qu’on pourrait se présenter. Voilà, je peux commencer

moi-même ; je m’appelle Robert, je suis éducateur spécialisé […] »

Pascale : « Bon, je vais me dévouer. Après ce silence propice à la

réflexion, ne me faites pas le coup du silence ! »

Pierre : « Il faut que quelqu’un se lance à l’eau, alors je prends la parole

car j’ai horreur du silence. Je suis plutôt bavard et vous me direz d’ailleurs si je parle trop […] »

L’affirmation de soi peut être dans le contenu même des propos (comme dans le fait de se présenter), mais elle réside tout autant dans l’acte de rompre le silence et de prendre la parole le premier ; cet acte amène celui qui l’assume à se détacher du groupe, à se rendre « visible » – à s’exposer – et par là même à prendre un risque.

Jeanne : « Parler la première dans un groupe n’est vraiment pas facile ; je l’ai fait sans trop réfléchir, pour ne pas qu’on s’enfonce dans le silence ; aussitôt tous les regards convergent vers moi, je suis dévisagée et l’atten- tion générale donne à mes paroles un poids excessif ; c’est comme parler tout fort dans une cathédrale qui fait résonner chaque mot ; devant cette attention, je me sens obligée de poursuivre […] »

A. Béjarano interprète ces premières interventions comme une manifesta- tion d’identification et, en même temps, de rivalité avec l’animateur :

Cette prise de parole, il a fallu pour s’y résoudre que le conflit entre le désir et l’angoisse de la prendre soit, en partie, surmonté […] Plus que jamais, cette prise de parole dans un groupe qui débute […] est un acte d’affirmation, certes, mais aussi (imaginairement) d’identification (toujours primaire) à l’agresseur (imagi- naire), le moniteur, et de rivalisation avec lui (in Anzieu et al., 1972, p. 94).

Cependant, elle ne peut être réduite à cette seule dimension, car elle a très souvent une fonction défensive1 ; d’autre part, l’identification à l’animateur

ne se laisse pas enfermer dans la notion, trop étroite à mon avis, d’identifica- tion à l’agresseur2.

1. Notamment de type contra-phobique en réaction à l’angoisse du vide (qui peut entrer en réso- nance avec l’angoisse de castration et, sur un mode plus archaïque, avec l’angoisse d’annihila- tion).

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Mais face à la situation, de nombreux participants ont une réaction d’inhi- bition qui se traduit par un repli silencieux ; cette attitude leur apparaît de nature à les protéger contre les craintes que leur inspirent les circonstances.

Nicolas : « Il me semble que si les gens ne parlent pas, c’est qu’ils ne veu-

lent pas faire le premier pas […] Car en s’impliquant ils n’ont qu’une crainte, c’est d’être jugés par les autres membres du groupe. Or je pense que, la plupart d’entre nous, nous avons peur de déplaire ; la peur de déplaire signifie peut-être pour nous la peur d’être exclus du groupe. »

Cette réaction n’est généralement pas volontaire ; cependant, elle peut être rationalisée comme une forme de choix, dans une sorte de calcul du moindre risque.

Comme l’explique Colette : « J’ai préféré me taire plutôt que de risquer de donner de moi une image négative. Ainsi, même si on a de moi une image négative à cause de mon silence, cette image sera toujours moins dure qu’un rejet dont j’aurais pu être l’objet après avoir parlé ou agi. Je préfère aussi que l’on me rejette ou que l’on soit indifférent envers moi lorsqu’on ne me connaît pas. »

De plus, le fait que son comportement résulte d’un choix est plus valori- sant pour le sujet que d’admettre qu’il s’impose à lui sans qu’il puisse le contrôler.

Ainsi le retrait apparaît comme une défense face à la peur du jugement, de la dévalorisation et du rejet.

4.2.2 Le rituel des présentations

On a déjà noté qu’un premier réflexe pour échapper à l’anonymat et au senti- ment d’être noyé dans le groupe est de proposer des présentations. Cepen- dant, cette proposition a un caractère paradoxal : d’un côté, elle est rassurante car elle permet de distinguer et de situer les participants les uns par rapport aux autres, de les individualiser, même symboliquement (dans une forme minimale, par le seul énoncé de leurs noms) ; mais d’un autre côté, elle a un caractère anxiogène car elle oblige chacun à s’exposer, à sortir de son retrait, à dévoiler et à livrer quelque chose de lui-même. Beaucoup de participants disent attendre leur tour avec un sentiment de tension croissante qui les rend tout à fait inattentifs aux paroles des autres.

Une solution de compromis entre ces deux mouvements est la ritualisation des présentations qui permet à chacun d’affirmer son individualité tout en restant dans un registre relativement impersonnel consistant à donner quel- ques éléments de son état civil ; c’est donc l’identité sociale qui est mise en avant et qui apparaît ainsi comme un écran protecteur derrière lequel chacun peut abriter son identité personnelle.

Valérie décrivant le début d’un stage : « Un des participants proposa alors de faire un tour de table et se présenta de manière “formelle” en déclinant son curriculum vitae, puis il insista pour que sa voisine en fasse autant ; et ainsi de suite jusqu’à ce que nous nous soyons tous présentés […] Il est intéressant de noter que, face à lui, nous avons décliné des occupations que nous exercions au-dehors (statuts, rôles), sorte d’identité donnée par la société. »

Les aspects plus personnels de l’identité semblent difficiles à communi- quer à un groupe ; d’ailleurs que dire et qu’en dire ? Il est plus simple de faire s’exprimer le personnage que la personne.

Estelle : « Quand mon tour est arrivé, j’avais les mains moites et je n’ai pratiquement rien dit de moi […] Le fait que je ne me sois pratiquement pas présentée était sans doute dû à cette “idée globale” du groupe : il m’a paru impossible d’être reconnue comme personne totale par les partici- pants et par le moniteur. »

On constate aussi que la première personne à se présenter sert de modèle aux autres, qui tendent à s’aligner sur elle, autre moyen encore de ne pas trop se distinguer d’autrui.

Pascale : « J’avais décliné mon identité en précisant mon nom, mon pré- nom et mon statut d’étudiante en psychologie. C’est ce qu’avaient fait les quatre ou cinq participants avant moi. Cela m’avait paru très succinct, mais je n’avais pas voulu me différencier des autres membres du groupe. »

4.2.3 La fusion dans le groupe

En effet, l’indifférenciation, la recherche d’une fusion dans le groupe appa- raît comme une autre réaction défensive habituelle. Se fondre dans l’anony- mat semble moins dangereux que s’affirmer, se mettre en avant. Cette réaction peut s’interpréter, à un premier niveau, comme un besoin de conformité ; de très nombreuses expériences de psychologie sociale ont montré que la situation groupale entraînait une tendance à la normalisation et à la conformisation ; celle-ci résulte de plusieurs motivations : le désir d’intégration et d’approbation ; le souci, dans une situation où les repères sont flous, de dégager des normes communes, de confronter ses perceptions subjectives à celles des autres ; c’est aussi une forme de soumission à l’auto- rité projetée sur le groupe.

Valérie : « Selon moi, le groupe est une source d’influence considérable

sur ses membres. Nous sommes souvent influencés (du moins il me semble que je le suis) par ce que nous croyons être l’attitude du groupe envers nous, et notre comportement en est plus ou moins consciemment affecté. »

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À un niveau plus inconscient et plus archaïque, on peut référer le besoin de fusion à la phase « orale » d’indistinction et de symbiose avec le groupe (comme image maternelle), en même temps qu’il apparaît comme une défense contre l’angoisse de séparation liée au fait de s’extraire du groupe, de s’affirmer et de s’individuer (qui est ressenti au niveau imaginaire comme une sorte de naissance).

Prendre la parole revient à sortir de l’anonymat protecteur, à se séparer du groupe indifférencié (« Ce n’est que si on ressent la force d’être une personne séparée, note Corinne, que l’on peut communiquer et accepter l’autre »). Comme le souligne M. Pagès (1968, p. 118), « la fusion est l’état d’un groupe aliéné qui refuse l’angoisse de séparation » ; elle est un moyen aussi d’échapper à la « sérialité » (Sartre, 1960) – du fait de n’être qu’une série d’individus sans liens – au sentiment d’isolement et de solitude.

Marguerite, qui éprouve en elle ce besoin de symbiose et de conformité avec les autres, tente de se l’expliquer : « L’aliénation de la dépendance est préférable pour moi à la mort dans la solitude et la séparation. Peut- être n’ai-je pas encore coupé le cordon ombilical […]. La dépendance et la relation fusionnelle sont sans doute des désirs refoulés, ce qui m’incite à chercher cette relation dans les groupes. »

Il y a aussi, devant une expérience déroutante, un besoin de partage et d’échange qui permet de vérifier que l’on n’est pas seul à avoir certaines réactions et à vivre certaines émotions

Laurence : « Le fait que mon angoisse soit partagée, que d’autres se sen-

tent également menacés, constitue pour moi une première reconnaissance

et un premier échange »1.

Cependant, la fusion groupale n’est pas entièrement satisfaisante ; si elle répond à un certain désir de sécurité, elle renforce en même temps le senti- ment que la situation constitue une menace pour l’identité individuelle ; ainsi, elle ne peut être qu’une phase instable, portant en elle-même son propre dépassement ; car la dépendance qu’elle implique finit par devenir pesante. C’est ce qui est fortement ressenti par Anne dans une prise de cons- cience douloureuse du prix que représente pour elle cette attitude : « J’y

perds mon individualité ; comme je veux être à l’unisson des autres, j’en arrive à dire un peu n’importe quoi et je ne me sens plus moi-même. »

1. Il y a aussi dans le besoin de fusion groupale une recherche d’unité, aspect développé dans le chapitre suivant.

4.2.4 La recherche d’un leader

Un autre réflexe de défense est la quête d’un « sauveur ». Le groupe espère l’émergence d’une « bonne mère » qui protège et nourrit ou d’un leader qui prenne les choses en main, qui montre la voie à suivre, propose des activités, organise les échanges.

Pierre : « Ce qui nous manque actuellement, c’est la présence d’un

leader ; personne n’ose prendre d’initiatives, faire des propositions, diri- ger un débat ; chacun attend que ce soient les autres qui le fassent par peur de se mettre en avant, de paraître prendre un pouvoir dans le groupe. »

Plusieurs fonctions sont attendues d’un leader : certes, qu’il assure un rôle de structuration et d’organisation des interactions ; mais surtout qu’il « nourrisse » les participants, qu’il comble le vide, qu’il les soulage de la responsabilité de « meubler le silence ». Le leader est perçu aussi comme ayant un rôle d’unification et de régulation, protégeant les participants contre la menace de luttes et de divisions ; il leur propose une image identificatoire forte, incarnant les idéaux du groupe.

Alain assume dans les premières séances un rôle de leader qu’il dispute à Paul ; il note : « Jocelyne a dit que j’étais en rivalité avec Paul ; je ne pense pas que ce soit pour prendre le pouvoir ; cette rivalité est liée, à mon sens, au climat d’insécurité : le groupe est à la recherche d’un leader qui pourrait répondre à ses besoins, le sortir des réactions épidermiques d’agressivité et apparaisse comme une figure de référence. Si je joue ce rôle, c’est peut-être le fait que je suis plus âgé, que j’ai plus d’expérience et que j’ai moins peur de m’exprimer que les jeunes. »

Si le groupe a besoin d’un leader, c’est que l’animateur n’assume pas ce rôle et semble ne pas vouloir répondre aux attentes de ses membres.

À la deuxième séance d’un groupe de formation, Nicole s’adresse à l’ani- mateur avec une certaine impatience : « Je ne comprends pas bien votre

attitude… Bien sûr, je ne m’attendais pas à un cours, mais quand même ! Vous pourriez nous aider au lieu de nous laisser patauger ! Vous savez certainement plein de choses sur les groupes ; alors que là, on n’a rien à se mettre sous la dent » ; on peut noter qu’ici le besoin de dépendance

orale frustré prend une tonalité agressive.

Cependant, même s’il n’assure pas sa fonction comme ils le souhaite- raient, l’animateur garde aux yeux des participants la place d’un leader, garant de l’identité et de la cohésion du groupe qu’il protège contre les menaces pulsionnelles, jouant ainsi pour celui-ci le rôle d’instance surmoï- que et d’idéal du moi.

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À la troisième séance, l’animateur est amené à quitter la salle un court instant ; Mathilde note ses réactions : « M. quitte la salle. Alors là ça me fait un effet bizarre. Même s’il essaie de se fondre dans le groupe, il n’en reste pas moins le meneur, l’animateur, le surveillant. Lui sorti, on ne peut plus rien contrôler, il faut à tout prix désigner un remplaçant, il faut assu- mer son rôle […] Pour moi, c’est alors un silence désordonné. Puis M. revient et je me sens mieux. »

C’est cette perception de l’animateur comme leader du groupe qui rend difficile, pour une part, à un participant d’assumer cette fonction car il peut l’éprouver comme le mettant en rivalité avec l’animateur « statutaire ». Cela n’empêche pas que, pour cette raison même, sa place soit convoitée et qu’une identification plus ou moins consciente avec l’animateur existe chez de nombreux participants.

Florence : « Le rôle que j’aimerais tenir est celui de l’animateur […] Je me suis souvent contentée […] de confronter ses attitudes à celles que j’aurais pu avoir si je m’étais trouvée à sa place. »

Être à sa place, c’est être comme lui et donc acquérir une identité valorisée et idéalisée (pour les membres du groupe) ; mais c’est aussi prendre sa place et l’on pourrait parler ici de rivalité mimétique, en empruntant une notion proposée par R. Girard (1972).

4.2.5 Mécanismes de défense collectifs

Nous venons de voir quelques réactions au sentiment de menace identitaire ressenti par les participants en début de session. Ces réactions sont sous- tendues par des mécanismes de défense qui varient selon la structure de personnalité propre à chacun. Cependant, l’expérience groupale montre que ces mécanismes tendent à prendre une dimension collective et à structurer les relations interpersonnelles. On constate que les mécanismes intra-psychi- ques ont tendance à se muer en processus interactionnels semblant dépendre d’une sorte de « structure psychique » du groupe. Cette structure évolutive est en relation, à un moment donné, avec une problématique inconsciente – et notamment avec le phénomène de résonance fantasmatique (Anzieu, 1975).

Voici quelques exemples de ces mécanismes de défense collectifs.

La projection

Elle est particulièrement activée par la situation anxiogène, le manque de repères, la confrontation à des inconnus. Elle amène chacun à percevoir les personnes et les circonstances à travers la coloration affective qu’apportent ses désirs, ses fantasmes, ses peurs, ses attentes… Ce mécanisme est le plus souvent méconnu, mais la métacommunication conduit à le mettre en

lumière : en verbalisant leurs impressions, les participants s’aperçoivent que les intentions, les sentiments, les attitudes qu’ils prêtent à autrui ne sont pas toujours ceux qu’autrui a effectivement.

François : « Ce que m’a apporté cette dynamique, c’est la conscience aiguë de la subjectivité de notre regard sur les autres. J’ai été frappé de voir que chaque fois que quelqu’un essayait de vérifier ses impressions, il se rendait compte qu’il avait interprété les comportements d’autrui à partir de ses propres réactions ; quelquefois ça tombait juste, mais souvent ça tombait à côté ou ça déformait ou exagérait la réalité. »

Le sujet s’aperçoit notamment que les motivations, les attitudes ou les caractéristiques qu’il attribue à autrui sont parfois celles-là mêmes qu’il méconnaît ou refuse en lui.

Jeanine : « Je me suis demandé longtemps pourquoi Laurence m’exaspé- rait autant ; ce que je supportais le moins en elle, c’est cette attitude cons- tante de séduction notamment à l’égard de l’animateur. Quel choc pour moi lorsque Sylvie m’a dit qu’elle me voyait aussi comme séductrice ; dans un premier temps, j’ai eu tendance à repousser ce qu’elle disait, et puis ça a cheminé dans ma tête et j’ai dû reconnaître qu’elle n’avait pas tout à fait tort ; ce n’est peut-être pas sans relation avec ma réaction en face de Laurence. »

Ce sont aussi leurs conflits internes que les participants projettent dans les conflits interactionnels ; ainsi l’opposition intérieure à chacun entre les forces de changement et les résistances se retrouve dans le groupe entre ceux qui veulent que « ça avance » et ceux qui freinent, qui trouvent que l’« on va trop loin », qu’« on s’engage dans une voie dangereuse ». Comme le note A. Béjarano, « chaque participant projette ses conflits inter- et intra-systémi- ques sur les autres qui apparaissent ainsi, à tels moments, comme porteurs du moi, du ça, du surmoi (et, on l’a vu pour le leader et le moniteur, du moi idéal et de l’idéal du moi) ou de « parties » de ces instances » (in Anzieu et coll., 1972, p. 111).

Le clivage

Un autre mécanisme actif, surtout dans la première phase de la dynamique groupale, est le clivage. On peut en effet rapprocher de ce mécanisme de défense (qui a été particulièrement analysé par M. Klein) un phénomène que l’on observe de façon répétitive et assez constante : à un moment donné, les participants ont le sentiment que le groupe est scindé en deux parties antago- niques, l’une ressentie comme positive et l’autre comme négative

Félix : « Le point essentiel, à mon sens, aura été l’impression, confirmée à ce moment précis par pas mal de gens, que le groupe était coupé en deux. »

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L’antagonisme peut s’établir sur des éléments variables : la prise de parole, les conceptions de l’implication, l’âge, le sexe, etc.

Françoise : « Pendant plusieurs séances, j’ai eu l’impression que le groupe ne trouvait un mode de fonctionnement et un équilibre que dans les oppositions : entre les parlants et les silencieux, entre les actifs et les pas- sifs, entre les hommes et les femmes. »

La fonction de l’antagonisme est chaque fois de rejeter les défauts, les difficultés, les responsabilités sur « l’autre partie » et de se donner ainsi une

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