• Aucun résultat trouvé

7. L’écologie du religieux dans la prescription

7.2 Quelle écologie du religieux au collège ?

Comme nous l’avons noteé plus haut, les quatre programmes du colleège voient le jour dans un commun mouvement, suite aè l’eédition des programmes de primaire. Ils obeéissent aè une structure commune et reprennent l’inteégraliteé des peériodes historique, depuis l’antiquiteé meésopotamienne jusqu’aux premieères anneées du XXIe sieècle.

De niveau en niveau, les eéleèves visitent donc diffeérentes aires geéographiques, principalement l’Europe et la meéditerraneée, aè travers des configurations politiques, religieuses et eéconomiques diffeérentes. Le colleège offre cependant moins de variations dans les approches que le lyceée. Les visites probleématiseées qui se succeèdent, renvoient aè des survols rapides des diffeérents eéleéments.

La peériode contemporaine occupe plus d’espace que les autres peériodes (illustration Error: Reference source not found). La progression chronologique laisse peu d’espace aè l’antiquiteé qui se retrouve seulement en 6e. Les mille ans meédieévaux se

partagent entre la 6e et la 5e. Ce dernier niveau

commence alors la moderniteé, qui se termine au deébut de la 4e, alors que la peériode

contemporaine termine le colleège.

Illustration 3: Répartition des périodes en fonction des niveaux de collège

Ce deécoupage se trouve essentiellement centreé sur l’Europe ou du moins l’action de certains eétats de ce continent, comme les diffeérentes colonisations ou deécolonisations. Mais pas seulement. Les programmes de 6e et de 5e s’accompagnent de deétours sur les

mondes lointains, aè travers la Chine des Han, l’Inde des Gupta ou des royaumes meédieévaux africains.

Nous avons eémis l’hypotheèse d’une plus forte preésence du fait religieux dans les peériodes anciennes, soit en 6e et 5e. Et pour cause, le premier niveau aborde notamment

la naissance du judaïïsme et du christianisme, alors que le second aborde l’essor de l’islam ainsi que la reéforme protestante. Par opposition, la 4e doit aborder les Lumieères

ou la laïïcisation de la IIIe Reépublique, alors que la 3e ne mentionne aucun eéleément

explicitement religieux. La reépartition du champ lexical du religieux dans les programmes et les ressources d’Eduscol montre ainsi le poids eécrasant de la 6e et de la 5e

(illustration 4).

• La sixieème, une longue histoire

La 6e (prescription et eduscol, annexe E.2, p.XXIII), aè droite du graphique, offre ainsi le

plus d’habitats propices aè la visite du fait religieux pour le colleège, mais aussi pour le secondaire dans son ensemble. Sept domaines se partagent l’anneée. Conformeément aè une tradition qui semble ancreée dans la discipline, la classe commence par la visite des civilisations meésopotamiennes et eégyptiennes. 10 % pour du temps leur est ainsi alloueé. Si le programme fait peu eétat de la dimension religieuse, il mentionne cependant des monuments qui y renvoient, notamment les pyramides.

Dans un mouvement eéculeé, la Greèce antique prend la suite du programme avec 25 % du temps. Les quatre secteurs qui se la partagent peuvent sembler diffeérents dans leurs

approches. Le premier, visite la civilisation dans son ensemble. De nombreux eéleéments font alors reéfeérence au fait religieux, aè travers notamment la mythologie ou des sanctuaires panhelleéniques. Le second renvoie aè la seule Atheènes, sa particulariteé politique constitue le veéritable objet d’enseignement. Cependant, la dimension poliade de la religion permet l’eétude des monuments de l’Acropole ainsi que de la feâte des panatheéneées. Les deux derniers secteurs, qui s’excluent mutuellement, permettent d’eétudier Alexandre le Grand ou les savants helleènes. Traditionnellement, le mouvement du programme continue son eévolution dans le temps, vers l’occident avec la Rome antique. 25 % du temps lui est consacreé aè travers les origines et la Reépublique puis l’empire. Dans ces deux secteurs, le religieux semble devoir occuper un espace particulier. Il concerne les mythes fondateurs, mais aussi et surtout le politique et la leégitimation du pouvoir du prince par le culte impeérial.

Dans ces trois premiers domaines, le fait religieux apparait, mais il n’a pas vocation aè eâtre central. Il se manifeste par la dimension monumentale, entre les pyramides eégyptiennes et les temples grecs. Il apparait ensuite aè travers les mythes, de l’Iliade aè la construction de Rome. Il se traduit enfin dans son usage politique, que l’on parle du ciment de la civilisation helleénique, de la polis atheénienne, ou dans l’outil politique des empereurs romains.

Avec le quatrieème domaine, nous entrons dans le religieux enseigneé pour lui-meâme. L’objet n’est plus une civilisation, ou un EÉtat, mais bel et bien une confession dans les premiers temps de son essor. AÀ travers 20 % du temps, les eéleèves abordent donc un premier secteur consacreé au judaïïsme et un second retraçant l’envol du christianisme jusqu’aè la conversion de l’Empire romain et sa chute au Ve sieècle. Apreès ce bref passage, le retour vers le politique passe par 10 % du temps sur les empires chreétiens du Haut Moyen-AÂge. L’EÉtat et le religieux se retrouvent alors eétroitement imbriqueés le temps d’aborder l’ambivalence du christianisme entre l’orient et l’occident. Le christianisme apparait comme l’eéleément central de ce bloc de deux domaines. Les pratiques religieuses comme les œuvres d’art sont ainsi conseilleées comme sujets d’eétude par la prescription.

Le bassin méditerranéen constitue donc l’espace principal du programme. Au fil des périodes sont abordées les religions polythéistes, mésopotamiennes, égyptiennes, grecques et romaines, ainsi que le judaïsme des origines et le christianisme dans ses premiers siècles et les séparations progressives entre orthodoxie et catholicisme. Pour autant, une ouverture sur les « mondes lointains » se fait, à travers deux domaines s’excluant mutuellement. Le premier renvoie ainsi à la Chine et le second à l’Inde des Gupta. Nous notons alors une grande différence dans la présence du fait religieux entre les deux civilisations. La prescription et son interprétation ne font quasiment aucune référence aux religions de l’époque des Han. Parallèlement, l’empire Gupta doit donner l’occasion de l’étude d’un mythe ou d’un sanctuaire hindouiste. Legris (2010b) note, par ailleurs, qu’une version antérieure de ce programme avait prévu d’aller plus loin, en abordant l’essor du bouddhisme. Ce n’est pas tant les raisons de l’échec de cette transposition qui nous intéresse que celle d’une mise en place de tels plans.

Sous diffeérentes modaliteés, le fait religieux se trouve donc dans tous les domaines de la prescription. Nous retrouvons par ailleurs quelques fonctions particulieères entre l’eéleément patrimonial, le fait politique, le mythe ou la pratique religieuse. Celle-ci ne s’exclut d’ailleurs pas neécessairement.

• Cinquieème, Moyen-AÂge et moderniteé

Le programme de 5e (programme et interpreétation eduscol, annexe E.3, p. 59) prend

naturellement la suite de celui de 6e et se trouve aè cheval sur la moderniteé. Comme le

preéceédent, il suit une progression chronologique et consacre un domaine aè des zones extra-euro-meéditerraneéennes.

Il s’ouvre sur la peériode meédieévale et la naissance de l’Islam. Le domaine doit occuper 10 % du temps alloueé aè la discipline, ce qui renvoie aè un pourcentage eéquivalent aè ceux de l’essor des deux autres religions. Ici encore, la religion est l’objet du domaine, et tout est abordeé aè travers elle. Les connaissances comme les deémarches mises en avant mentionnent diffeérentes facettes de l’Islam. Il s’agit alors d’aborder « reécits de la tradition » et textes religieux, mais pas seulement. AÀ travers l’islam, c’est le contexte de son essor et des conqueâtes musulmanes qui doit eâtre eétudieé autant que la diversiteé, notamment architecturale, de sa civilisation. Les eéleèves doivent ainsi pouvoir deécrire une mosqueée ou une ville et raconter un eépisode de l’expansion, ou quelques eépisodes de la tradition. La dimension guerrieère de l’islam semble alors prendre le pas sur sa dimension religieuse, ce que mettait deéjaè en lumieère la litteérature.

40 % sont ensuite consacreés aè un vaste domaine sur l’Occident feéodal. Les eéleèves doivent parcourir les quatre derniers sieècles du Moyen-AÂge. C’est avant tout sous l’angle politique que l’espace europeéen est abordeé. Les deux premiers secteurs parlent de la socieéteé feéodale, autour du fief, puis du pouvoir politique autour des souverains et des EÉtats en construction. Mais la religion n’est pas absente.

Dans le cadre du secteur sur le pouvoir royal, la prescription traite des proceès des Templiers, ou des sacres des souverains. Le troisieème secteur, enfin, annonce la visite de l’EÉglise et de sa place dans la socieéteé. Le fait religieux y prend alors toute sa place, mais il n’est pas veéritablement l’objet central, dans la mesure ouè celui-ci est occupeé par l’institution eccleésiastique. La prescription mentionne le « sentiment religieux », mais c’est avant tout de l’eéglise dont il est question et de sa dimension monumentale et patrimoniale. Les eétudes passent en effet, par les abbayes, les catheédrales, ou les œuvres d’art. La dimension cultuelle de ces diffeérents objets, les ordres monastiques, ou encore les grands personnages ne sont pas ignoreés, mais ils semblent arriver en second. Le dernier secteur, enfin, renvoie aè l’expansion de l’occident. Ici encore le religieux semble devoir jouer un roâle, aè travers l’expansion de la chreétienteé, par les guerres qu’elle conduit en Espagne ou au Levant.

La peériode meédieévale se termine par un bref regard sur l’Afrique. Ce domaine de 10 % ne fait aucune mention d’un moindre fait religieux, alors qu’il pourrait eâtre l’occasion d’aborder les diffeérents cultes preésents entre le Mali et le Monomotapa.

Le quatrieème et dernier domaine, aussi vaste en volume horaire que l’occident feéodal, renvoie cette fois aè la peériode moderne et doit s’achever sur le XVIIe sieècle. Diviseé en deux secteurs, il donne aè voir les transformations intellectuelles et culturelles de l’Europe avant de se rabattre sur le politique. C’est ainsi que la question de la reéforme apparait comme l’un des principaux « bouleversements culturels et intellectuels ». Il ne s’agit donc pas d’un secteur autonome dans la prescription, mais d’un objet qui s’inscrit dans un mouvement plus large. Paralleèlement, cette meâme reéforme apparait dans le second secteur aè travers les guerres de religion qui posent les bases de l’affirmation du pouvoir royal français.

De la meéditerraneée de la 6e, la focale de ce programme semble transporter l’attention

des eéleèves sur l’Europe. Deux domaines, de petits volumes, renvoient aè des espaces ExtraEuropeéens et le fait religieux n’est fondamental que pour l’un des deux. AÀ travers lui s’impose la visite de l’Islam et de ses fondements, le troisieème grand monotheéisme est mis en place. Il apparait ensuite comme l’antagoniste de la chreétienteé. Le fait religieux apparait en 6e aè travers une nouvelle dimension : celle de la guerre, du conflit, aè travers

les conqueâtes musulmanes ou chreétiennes, ou les guerres de religion. Comme en 6e, les

dimensions monumentales (eéglises et mosqueées) et politiques sont preépondeérantes. Cependant, l’institution religieuse apparait, elle aussi, aè travers l’EÉglise catholique. Les particulariteés des diffeérentes religions monotheéistes et des diffeérents courants chreétiens semblent devoir eâtre abordeées. Enfin, nous notons que les seules religions qui semblent avoir droit de citeé sont preéciseément ces monotheéismes et, singulieèrement, le catholicisme et l’islam.

• Quatrieème, reévolution

Le programme de 4e (programme et interpreétation eduscol, annexe E.4, p.86)

s’installe comme un chevauchement sur la Reévolution entre eépoques moderne et contemporaine. AÀ cet instant, les principales religions se sont deéjaè deéveloppeées, et ne jouent plus veéritablement de roâle crucial dans le mouvement geéneéral. Au contraire, le temps serait davantage aè la seécularisation aè travers les Lumieères, la Reévolution ou la IIIe Reépublique.

Contrairement aux deux preéceédents, aucun domaine de ce programme ne semble devoir s’eécarter de l’Europe, ou du moins de son action. Entre l’Europe du XVIIIe sieècle, « la reévolution et l’empire » et le XIXe sieècle, le niveau se recentre sur notre seul continent qui semble imposer chronologies et theématiques au reste du monde.

L’Afrique est convoqueée dans le cadre de l’esclavage, les EÉtats-Unis d’Ameérique dans le cadre des difficulteés du reègne de Louis XVI ; avant que l’industrialisation ne les lie aè l’Europe et que la colonisation amorce un retour sur les autres continents. Les domaines, limiteés, qui montraient les « autres mondes » restent donc cantonneés aux niveaux anteérieurs. Ce pheénomeène peut traduire une repreésentation de la peériode contemporaine comme entieèrement connecteée, rejetant l’existence autonome d’autres parties du monde.

Le premier domaine se consacre donc au XVIIIe sieècle europeéen, avec un quart du temps qui lui est consacreé. Nous pouvons observer l’importance relative qui peut eâtre consacreée aè la peériode. Les quatre secteurs qui le composent abordent diffeérents aspects de la peériode du point de vue europeéen. Le premier et le troisieème renvoient ainsi aè l’action des Europeéens dans le monde aè travers leurs empires coloniaux ou la traite neégrieère et l’esclavage. Le second secteur se consacre aè l’aspect intellectuel et culturel de ce siècle des Lumières. Il s’agit, dans le domaine du seul endroit qui peut renvoyer aè notre theématique, puisqu’il y est question de la remise en « cause des fondements religieux, politiques, eéconomiques et sociaux de la socieéteé d’ordres ». Pourtant, aucun exemple particulier n’est apporteé, cependant, la démarche renvoie aè la vie et l’œuvre d’un philosophe, et nous pouvons envisager l’eétude de Voltaire et donc un traitement de la toleérance religieuse. Le dernier secteur, enfin, se consacre au reègne et aux difficulteés de Louis XVI.

La reévolution et l’empire occupent, en un domaine, un autre quart du programme. Encore une fois, le temps semble s’acceéleérer, la France est l’objet et l’acteur de ce domaine. Trois secteurs se partagent le domaine et abordent la peériode sous des angles diffeérents. Le premier, purement eéveènementielle revient sur les temps forts de la Reévolution. Rien ne renvoie reéellement au fait religieux, meâme si la constitution civile du clergeé et la confiscation de ses biens semblent difficilement pouvoir passer aè la trappe. Le second secteur plus theématique eévoque « les fondations d’une France nouvelle pendant la Reévolution et l’Empire ». Le titre et meâme son deéveloppement au sein du programme peuvent sembler un tantinet abscons. Cependant, les classes doivent y aborder les eéveènements aè travers leurs importances dans la construction de ce Nouveau Monde. L’une des eétudes pouvant eâtre traiteée, renvoie alors aux relations entre la Reévolution, l’Empire et les religions. Le dernier secteur, enfin, eévoque la France et l’Europe aè la fin de la peériode impeériale.

La moitieé restante du programme est consacreée aè un seul et vaste domaine sur le XIXe sieècle. Les secteurs qui le composent sont de types diffeérents et renvoient aè des dimensions parfois bien diffeérentes du XIXe sieècle. Le premier renvoie ainsi aè l’AÂge industriel, et aè travers lui, les connaissances eévoquent les eévolutions de la religion. Les eéleèves doivent ainsi visiter l’encyclique rerum novarum (1891), au meâme niveau que le manifeste du parti communiste, comme marqueur des changements de la socieéteé. Le second secteur se rapporte aè l’eévolution politique de la France, entre la Restauration et 1914. La IIIe Reépublique semble alors occuper une place importante et la deémarche qui y correspond passe notamment par la seéparation des EÉglises et de l’EÉtat. Paralleèlement, parmi les compeétences, les eéleèves doivent pouvoir raconter un eéveènement particulier, la liste comporte alors les lois dites Ferry, ainsi que la loi de 1905. Les trois derniers secteurs, « l’affirmation des nationalismes », « les colonies », « carte de l’Europe en 1914 », ne comportent pas de mentions du fait religieux dans les programmes.

AÀ travers ce niveau, nous ne parlons donc plus reéellement d’une religion en particulier, meâme si nous pouvons penser qu’il s’agit du catholicisme, mais de la religion, des EÉglises ou des religions. La religion y apparait alors comme un objet de deébat qui

connait une remise en question et une lente eévolution. Elle ne deétient plus le pouvoir politique, mais lui est soumise.

• Troisieème, peériode contemporaine

Le programme de 3e (programme et interpreétation eduscol, annexe E.5, p.125) est

donc celui qui offre le moins d’espace au fait religieux. Les quelques termes qui peuvent faire reéfeérence au religieux renvoient bien souvent aè la question raciale, aè travers la Shoah et non au religieux aè proprement parler. La seule veéritable reéfeérence intervient en toute fin de programme, au sujet des eévolutions de la Ve reépublique.

Le premier domaine, qui aborde les « transformations scientifiques, technologiques, eéconomiques et sociales », qui comptent pour 15 % du domaine, pourrait aborder le fait religieux, notamment dans sa seconde partie, mais le programme n’en fait pas mention. Le second, qui aborde les guerres mondiales et les reégimes totalitaires, eévoque bien entendu le geénocide des juifs en lisieère de la question religieuse. Il pourrait tout aussi bien aborder le culte de la personnaliteé, inheérent aè la forme totalitaire, mais ne le mentionne pas. Le troisieème, qui traite de la geéopolitique mondiale depuis 1945, peut donner l’occasion d’un traitement du fait religieux dans le secteur sur la deécolonisation notamment aè travers le cas privileégieé de l’Inde. Mais encore une fois, les deémarches ne le mentionnent pas. Pareillement, son dernier secteur sur le monde depuis 1990 pourrait donner lieu aè un travail sur l’islamisme et, notamment, son versant terroriste, mais cela n’apparait pas dans la prescription.

Le dernier domaine, sur la vie politique française, est donc le seul aè faire explicitement mention du religieux. Son dernier secteur visite, effectivement, la continuiteé de la Ve Reépublique et ses adaptations aux eévolutions de la socieéteé. Les mutations religieuses apparaissent ainsi dans une liste de quelques autres. Cependant, leur traitement semble devoir passer aè travers le clivage politique. Dans tout le programme, donc, le fait religieux semble devoir se retrouver aè la marge. Il n’est eévoqueé que dans la limite de quelques exemples. Point de deétail et de deébat, il semble devoir s’associer aux clivages de la socieéteé ainsi, une nouvelle fois, qu’aè la violence avec la Shoah.

Nous observons donc bien, dans la prescription, une perte d’espace alloueé au fait religieux. Les seuls domaines portant directement sur des religions se retrouvent ainsi dans les deux premiers niveaux. Le reste du temps, il n’est plus que, au maximum, l’objet d’eétudes au sein de secteurs qui le deépassent largement, les Lumieères ou l’eévolution politique française, par exemple, voire moins encore. Coâteé religions, nous observons donc la mention de polytheéismes en 6e, alors que les autres niveaux tournent autour des

christianismes et de l’islam. Nous notons que cette dernieère religion n’apparait qu’en 5e

et durant le Moyen-AÂge, elle se limite aè son apparition et aè son roâle d’antagoniste principal dans l’expansion chreétienne. Les religions renvoient ensuite principalement aux dimensions politiques et monumentales ou artistiques. De façon moindre, les bases theéologiques ou mythologiques apparaissent seulement dans les premiers niveaux, avec

leur fondement. Nous en tenant aè la prescription, nous pourrions envisager les religions comme anhistoriques, figeées dans le modeèle de leurs naissances. Pour autant, nous manquons d’eéleéments qui puissent le confirmer. Avec la 5e, et les croisades ou la

Reconquista, nous entrons dans la dimension martiale du fait religieux, qui se traduit dans les guerres de religion et les geénocides de la peériode contemporaine. Nous pouvons observer en 4e entre le XVIIIe et le XXe sieècle le pheénomeène de laïïcisation de la socieéteé

française et peut-eâtre le retour en arrieère de la fin du XXe sieècle, en fin de 3e.