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Quand vous vous exprimez en français, vous réfléchissez en arabe puis vous traduisez en français ?

Q2 Sexe des étudiants

Q 5. Est-ce que parmi les problèmes observés, certains sont liés au système scolaire ? Pourriez-vous en donner quelques exemples ?

26. Quand vous vous exprimez en français, vous réfléchissez en arabe puis vous traduisez en français ?

Oui, je fais exactement cela. Non je réfléchis et je parle directement en français. Nombre de réponses

90% 45

10%

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3.2.12. La place qu’occupe l’expression orale dans notre contexte

L’oral n’apparait que dans la matière « Compréhension et Expression orale 1 & 2 » et

est très marginalisé. Dans les rares occasions où les étudiants pouvaient parler français, d’autres

problèmes venaient perturber voire empêcher leur prise de parole. Voyons en détails les réponses des étudiants et enseignants à ce sujet.

D’après leurs réponses, 100% des étudiants considèrent que les heures consacrées à l’expression orale au département sont insuffisantes. Ce pourcentage est normal. En effet, le programme ne prend pas suffisamment en compte cette compétence, la durée des cours est insuffisante et l’effectif élevé ne permet pas une participation importante. Les enseignants ont partagé également cet avis à 67%. Les étudiants ont justifié leur réponse en ajoutant les commentaires suivants :

1. « On consacre plus de temps pour l'expression écrite devant correspondre aux matières littéraires si chargées au détriment de l'oral et le résultat c’est qu’on arrive avec un niveau A1 à l'oral contre un niveau B1 à l'écrit. »

4. « Effectif élevé et pas assez de temps pour faire participer tout le monde ; effectif étudiant trop élevé ; heures insuffisantes ; hétérogénéité de niveaux. »

2. « À l'université d'Alep on consacre une seule matière et par la suite une seule méthode pour cette compétence ce qui s'avère insuffisant. »

5. « Quelques enseignants sont incapables d'enseigner cette compétence. »

3. « Manque d'organisation de technique ainsi que d'outils ; manque de technique ainsi que d'outils d'enseignement-apprentissage de l'oral. »

Les enseignants quant à eux ont justifié l’insuffisance des heures consacrées à l’expression orale par l’effectif élevé des étudiants, la marginalisation de l’oral auparavant et au sein de l’université au profit de la matière littéraire. Voici quelques-unes de leurs justifications :

É T U D I A N T S N O M B R E D E R É P O N S E S E N S E I G N A N T S N O M B R E D E R É P O N S E S 16% 2 100% 50 67% 8 16% 2 (Q . 3 5 ) : é tu d ian ts e t (Q . 1 6 ) : e n se ig n an ts

Au département de français les heures consacrées à l’expression orale vous paraissent suffisantes ?

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1. « Non, parce que je ne peux pas faire participer tous les étudiants aux exercices ou aux activités. »

6. « Parce que l'important c'est la pratique de la langue à travers l'expression orale, dans notre université on insiste sur les études littéraires. »

2. « Non, parce que c’est le point le plus faible chez les étudiants. Et enfin, l’enseignant a des heures précises sur lesquelles il faut travailler sur les 4 compétences. »

7. « Cela se fait seulement à la première année et à l'horizon de deux heures et peut être à la deuxième année. »

3. « Parce qu'il ne s'agit pas d'un stage. Mais c'est au(x) professeur(s) d'encourager les étudiants de se diviser en groupes et de discuter un certain thème et d'enregistrer leur conversation pour analyser celle-ci dans un laboratoire. »

8. « On doit répéter et s'entraîner avec les étudiants durant la semaine car quatre heures par semaine n'est pas suffisante, à mon avis il faut que ce soit au moins 6 heures. »

4. « On donne dedans l’essentiel mais il faut les compléter par des activités. »

9. « Parce que l'expression orale était souvent négligée durant la scolarité antérieure. » 5. « Si on n’a pas des matières consacrées à l’oral, l’étudiant baissera les bras et n’aura pas la motivation ou la passion de développer cette compétence tout seul. »

D’après nos observations, les heures consacrées à l’expression orale sont certainement

insuffisantes, et cela a déjà été expliqué par diverses raisons, que nous résumons brièvement.

Durant la licence, les étudiants du département n’ont accès à la compétence orale qu’à travers une matière au 1er et 2ème semestre de la 1ère année : « Compréhension et Expression

orale 1&2 ». Cette matière est vue à raison de 4 heures par semaine, soit 80 heures au total,

avec 600 étudiants au moins, divisés en deux groupes. Ces chiffres nous laissent imaginer la situation dans laquelle nous exploitons cette compétence.

Après cette année les étudiants commencent à avoir accès à tout ce qui est du domaine de la littérature. Durant ces cours l’étudiant a la chance de parler 2 à 3 fois au maximum.

Comme notre collègue Me ALRIFAI et nous-même assurions l’enseignement de la matière « Compréhension et Expression orale 1&2 », nous avons vérifié, par nos observations, que ces cours satisfaisaient les étudiants et qu’ils répondaient à leurs besoins.

Cette matière était presque la seule qui remplissait salle et amphithéâtre. Certains étudiants venaient spécialement pour y assister, essayant à chaque instant de prendre la parole en français. Grâce à cette matière, ils ont développé un attachement pour le français, voire, une motivation pour l’apprendre.

Ils réclamaient régulièrement d’étendre ces cours aux autres années de licence, car c’est durant ces heures qu’ils pouvaient écouter et parler français, s’ouvrir à la culture française. Comme ils savaient que nous enseignions l’oral à l’institut des langues, qui fait partie du département de

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français, ils nous demandaient les horaires de ces cours pour s’inscrire et garder ce contact avec la langue et la culture cibles.

Nous avons aussi vérifié l’efficacité des activités et des sujets proposés lors de l’expression orale, en nous interrogeant sur la possibilité de les améliorer.

D’après ce que nous avons constaté, les activités et les sujets proposés satisfaisaient les étudiants. Ils montraient un réel désir de participer et de parler, mais cela n’était pas possible pour tous, étant donné le temps limité des cours et le nombre élevé d’étudiants.

De notre côté, nous avons été enthousiasmée et motivée par les rares moments où il a été possible de mettre en place des activités en groupes. Les étudiants, dans ces activités-là,

perdaient toute inhibition et osaient s’exprimer en français. Ils se lançaient dans la parole,

sécurisés par le travail en groupe.

Cette motivation et cette volonté ont déclenché une prise de conscience de l’importance du travail en groupe dans notre enseignement du français, surtout à l’oral, et dans l’action que nous allions intégrer pour remédier aux problèmes rencontrés lors des observations. Nous aborderons et décrirons nos actions de remédiations au chapitre trois.

Nous précisons que le travail en groupe est une activité marginalisée et dans bien des cas, difficile à mettre en place au sein du département, vu les tensions causées par la guerre, citées plus haut, et qui pesaient sur les enseignants, le personnel de l’établissement et les étudiants. Malgré tout, il semble faciliter le chemin des étudiants pour sortir de leur inquiétude, de leur stress et de leur anxiété. Pour vérifier s’il est bien pris en considération dans notre contexte, nous avons posé les questions suivantes aux étudiants puis aux enseignants :

37. Votre professeur vous propose-t-il des activités qui

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