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Q2 Sexe des étudiants

Q 1. En tant qu'enseignant, quels sont les besoins des étudiants inscrits au département de français (Langue et littérature française et Traduction) ?

3.2.7. L’hétérogénéité des niveau

Nous allons débuter cette thématique par quelques questions que nous nous sommes posées. Nous présenterons ensuite les réponses aux questionnaires donnés aux enseignants et aux étudiants. Cela nous permettra de détailler la situation de l’enseignement-apprentissage du français dans un contexte marqué par l’hétérogénéité des niveaux des étudiants et de confirmer l’inadéquation entre le programme proposé et le niveau des étudiants.

Dans notre contexte, d’après ce que nous avons pu observer, cette hétérogénéité est bien présente, étant donné que les étudiants proviennent de différents établissements scolaires et que la qualité de l’enseignement-apprentissage y est diverse. Elle se traduit parfois par une motivation qui pousse les étudiants de niveau inférieur à vouloir atteindre le niveau de leurs camarades de niveau supérieur. Ceci, malheureusement, n’est pas toujours le cas, et certains étudiants régressent, se replient sur eux-mêmes, voire, se dévalorisent.

Lors du cours de « Compréhension et Expression Orale », un grand nombre de ces étudiants n’osaient même pas parler car ils se comparaient à leurs camarades. Malgré nos tentatives pour les motiver à participer, l’écart trop grand entre les niveaux les plus faibles et les plus élevés les empêchaient de prendre la parole, pour « protéger leur face » (GOFFMAN, 1974).

Même les enseignants se sentent mal à l’aise face à cette incohérence de niveaux et face à un programme qui ne correspond pas aux étudiants, surtout en ce qui concerne les matières littéraires. Cette situation d’hétérogénéité de niveaux des étudiants et d’incompatibilité avec et

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le programme proposé a des effets négatifs vis-à-vis de différents aspects : le déroulement des cours, les objectifs de l’établissement qui ne sont jamais atteints, les besoins des étudiants qui ne sont pas effectivement pris en compte et la qualité de l’enseignement-apprentissage. Les réponses des étudiants nous dévoilent leur opinion :

La majorité (74%) des étudiants constatent que le programme proposé au département ne correspond pas à leur niveau. Voici leurs justifications les plus récurrentes :

« Il y a un écart de niveau entre les 1 & 2èmes années et les 3 & 4èmes années. »

« Registre littéraire des siècles précédents, incompréhensible pour notre niveau. »

Et 92% des enseignants ont considéré que le programme proposé par l’établissement ne correspondait en aucun cas avec le niveau des étudiants. Ils précisent :

1. « J'ai déjà dit que le niveau de nos étudiants est faible parce que la plupart apprend par cœur le français. C'est pourquoi il faut améliorer leur niveau et après choisir un niveau des matières qui leur conviennent »

2. « Le programme proposé n’est pas facile, en même temps il est utile mais il n’aide pas les étudiants à parler couramment le français en tant que langue étrangère parce que nos étudiants commencent leurs études en littérature française mais à l’école ils n’apprennent pas cette langue d’une façon correcte. »

3. « Pas du tout, parce qu'ils sont faibles en vocabulaire, en grammaire, et dans les quatre compétences et parce qu'ils ont perdu l'habitude de lire et de faire le lien entre les matières de leur programme. » Enseignants Nombre de réponses Étudiants Nombre de réponses 8% 1 26% 13 92% 11 74% 37

Le niveau des étudiants en français correspond-il avec le niveau des matières, surtout littéraires, proposées au département ? Et pourquoi ?

Étu d ian ts ( Q .1 6 ) et en se ig n an ts ( Q .3 ) Oui Non

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4. « Bien sûr que non, car avant d’étudier la littérature, il faut bien maitriser la langue de cette littérature, ce que je leur dis toujours, comment étudier la littérature arabe sans connaitre l’arabe…C’est absurde. »

5. « Le niveau d’étudiant ne correspond pas du tout avec les matières. Parce qu’on arrive au département de français sans aucune idée sur la langue française ni sur la littérature. De l’école au bac, on apprend le français comme un calque de l’anglais ou de l’arabe. Même on lit un mot français avec un accent anglais. »

6. « Pas du tout. Le ministère d’éducation déclare que les apprenants en classe de 7e, 8e, et 9e acquièrent le niveau A1, et en 10e, 11e, 12e ils auront le A2. Mais en réalité, les apprenants arrivent à l’université avec des niveaux hétérogènes, et des connaissances fragmentées de la langue française. »

7. « Les étudiants ont des difficultés pour réussir à l'examen, cela veut dire que leur niveau n'est pas convenable avec les matières ni avec le programme à l'université. »

8. « Non, parce que le bagage linguistique des étudiants n'est pas suffisant pour suivre les cours de littérature (les cours en majorité théoriques en général) : une année préparatoire est nécessaire. »

9. « Les matières littéraires proposées au département sont d'un niveau qui dépasse la capacité et la formation antérieure des étudiants. »

10. « Le niveau des étudiants ne correspond en aucun cas avec le programme proposé, ils arrivent au département de français avec des niveaux en majorité si faibles et le programme est si chargé par des matières littéraires des Moyen Age, du VIIème siècle, etc., exigeant une certaine maîtrise de langue. »

Parallèlement à l’inadéquation du niveau des étudiants avec le programme proposé, nous avons pu aussi découvrir, grâce aux observations ainsi qu’aux questionnaires, d’autres problèmes qui ont influencé négativement l’enseignement-apprentissage du français, surtout en période de guerre. Nous allons en parler en détails dans les paragraphes suivants.

3.2.8. Des problèmes liés à la guerre et à ses conséquences désastreuses sur

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