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V. La qualité de vie de l’enfant

V.4. La qualité de vie subjective

La qualité de vie subjective ou bien-être subjectif met le sujet au centre de l’évaluation de la qualité de vie. Elle peut être considérée comme une approche psychologique de la qualité de vie. Diener, Eunkook, Lucas et Smith (1999) la définissent comme un vaste ensemble de phénomène qui inclut les réponses émotionnelles des personnes, leur domaine de satisfaction et leur jugement global de la satisfaction de vie. Selon Replay (2003), la qualité de vie subjective est un état psychologique qui représente un résumé de l’estimation de la

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satisfaction de vie dans un nombre limité de domaine. Certains auteurs tel que, Campbell, (1981), ont établi une liste plus ou moins exhaustive de ces domaines de la qualité de vie subjective. Ils concernent, entre autres, le mariage, la famille, l’amitié, le travail, la santé, les loisirs et activités sociales, l’éducation, la perception de soi, les conditions standards de vie, la religion.

En outre, le bien-être subjectif a une composante affective et une composante cognitive. La première se subdivise en affects agréables (joie, bonheur) et en affects désagréables (tristesse, stress). La seconde concerne l’évaluation cognitive de la satisfaction de vie par le sujet (Diener & al., 1999).

De plus, la qualité de vie subjective est déterminée par des facteurs liés à la personne et à la situation, les facteurs personnels ayant une influence plus importante sur la qualité de vie subjective.

Les caractéristiques personnelles qui influencent la qualité de vie sont des facteurs biologiques innés qui renvoient également à la qualité de vie comme un trait de personnalité mais aussi des facteurs qui relèvent de la combinaison des d’aspects innés et environnementaux.

L’approche basée sur les facteurs innés stipule que certaines personnes ont des prédispositions génétiques pour être heureux ou pas. Elle fait référence à l’hérédité et au fait que les variations dans le bien-être subjectif sont beaucoup plus liées à des gènes qu’a l’environnement. L’étude de Lykken et Tellegen (1996) se situe dans cette perspective. Elle indique sur la base d’une recherche portant sur des jumeaux monozygotes et dizygote éduqués ensemble ou séparément, que la qualité de vie courante est influencée à 40% par les gènes pour les émotions positives, et à 55% pour les émotions négatives. L’influence de l’hérédité est encore plus forte quand il s’agit de la qualité de vie subjective à long terme, elle est alors de 80%. Cette approche souligne la part de l’hérédité dans la qualité de vie surtout à long terme mais elle comporte des limites parce qu’elle ne peut donner une estimation exacte et constante de la part de l’hérédité. Les pourcentages de l’hérédité révélés par les travaux (Gatz, Pedersen, Plomin & Nesselroade, 1992 ; McGue & Chritensen, 1997) indiquent que la part de l’hérédité diffère et peut être plus faible d’un aspect de la qualité de vie à l’autre et d’un contexte à l’autre. La part de l’hérédité semble être influencée par les difficultés ou des changements dans l’environnement ainsi que par la composante de la qualité de vie prise en compte (Diener et al., 1999). Par ailleurs, la qualité de vie subjective peut être déterminée par les traits de personnalité. Dans ce cadre, l’extraversion et le névrotisme sont les traits les plus

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souvent mis en lien avec la qualité de vie subjective. Les études indiquent que l’extraversion influence les affects positifs et le névrotisme les affects négatifs (Diener et al., 1999). D’autres traits de la personnalité tels que l’estime de soi et l’optimisme ont été reliés à la qualité de vie subjective. Enfin, l’approche interactionniste qui suggère une interaction entre les facteurs de la personne et de l’environnement. L’effet des facteurs personnels sur la qualité de vie subjective étant modéré par des facteurs environnementaux.

D’autres approches l’une sociologique et l’autre biologique peuvent être relevées dans les études sur la qualité de vie.

L’approche dite « multiple discrepancy theories » stipule que les individus se comparent à différents standards incluant d’autres personnes, les conditions du passé, les aspirations et le niveau idéal de satisfaction, les besoins et les buts. La qualité de vie subjective est alors basée sur l’écart entre les conditions actuelles et ces standards. Lorsque le standard de référence est plus haut, l’évaluation est négative et s’il est inférieur l’évaluation est positive (Michalos, 1985 ; Diener et al.,1999). La particularité de cette approche est qu’elle renvoie à une référence extérieure pour l’évaluation de la qualité de vie .

Le modèle homéostatique stipule que le bien-être subjectif est géré par un système qui est appelé « l’homéostasie du bien-être subjectif ». L’homéostasie implique des mécanismes multiples, dont certains sont des dispositions et incluent des processus d’adaptation et des restructurations cognitives. D’autres sont des ressources externes à la personne telles que les ressources financières et les relations avec des proches, qui peuvent être utilisées pour protéger le sujet de l’adversité. Ces éléments œuvrent de concert pour maintenir le bien-être subjectif à une moyenne d’environ 75 sur une échelle de 0 à 100. Cette valeur varie d’une nation à l’autre et d’un groupe à l’autre ces différences étant dues à une baisse de l’homéostasie. Ce système a une capacité limitée pour gérer les défis si bien que si le niveau de stress est plus élevé que les ressources, l’homéostasie baisse et le bien-être subjectif descend en dessous de son niveau normal. (Cummins, & al., 2010 ; Replay, 2003).