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p
en moyenne, le rapport femmes-hommes est de 0,9 dans chacun des trois groupes de pays.
Bien qu’elles soient incomplètes, les données ventilées par sexe sur les sociétés à responsabilité limitée nouvellement enregistrées indiquent que les disparités sont encore plus grandes dans le cas de ces sociétés (fig. 2.16). Les facteurs socioéconomiques et culturels
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idiosyncrasiques jouent un rôle important à cet égard, mais les disparités en question sont profondes dans les PMA, même par rapport au degré d’inégalité déjà élevé observé à l’échelle internationale. Dans les sept PMA pour lesquels des données sont disponibles, les femmes sont cinq fois moins susceptibles que les hommes d’être propriétaires de sociétés à responsabilité limitée nouvellement enregistrées et quatre fois moins susceptibles d’en être l’unique propriétaire. Cela montre à quel point des facteurs comme l’inégalité de l’accès à la richesse, à l’héritage et aux moyens de financement limitent les chances d’accès des femmes à des formes d’entreprenariat plus complexes.
D. Principaux secteurs dans les pays les moins avancés : secteur informel et entreprises rurales
1. Secteur informel
Le secteur informel des PMA est dominé par les microentreprises et, dans une moindre mesure, les petites entreprises. Les enquêtes de la Banque mondiale sur les entreprises du secteur informel révèlent que, dans les huit PMA pour lesquels les questionnaires sont directement comparables17, 74 % des entreprises informelles sont des microentreprises comptant moins de cinq employés ; 20 % sont de petites entreprises ayant de cinq à neuf employés ; 6 % sont des entreprises petites-moyennes,
Figure 2.16
Inégalités entre les sexes dans les sociétés à responsabilité limitée nouvellement immatriculées, dans certains PMA, 2016 (En pourcentage)
0 10 20 30 40 50 60 70
Afghanistan Mauritanie Népal Rwanda Sénégal Vanuatu Zambie
Ratio femmes/hommes des propriétaires de sociétés à responsabilité limitée Ratio femmes/hommes des propriétaires uniques de sociétés à responsabilité limitée
Source : Calculs du secrétariat de la CNUCED, d’après la base de données Doing Business de la Banque mondiale.
Note : Aucune donnée n’est disponible sur les propriétaires de sociétés à responsabilité limitée au Rwanda et au Sénégal, ni sur les propriétaires uniques de sociétés à responsabilité limitée à Vanuatu.
moyennes ou moyennes-grandes ; aucune n’est une grande entreprise. La proportion de microentreprises est la plus faible en Angola (30 %), ce qui indique que le secteur y est plus diversifié, et la plus forte à Madagascar (97 %) (fig. 2.17).
Les entreprises informelles recourent abondamment à des travailleurs non rémunérés (souvent des parents des entrepreneurs), qui représentent globalement 38 % des employés en moyenne ; cette proportion est comprise entre 11 % (Angola) et 75 % (Madagascar).
Dans l’échantillon regroupé d’entreprises informelles provenant des enquêtes sur les entreprises, on observe une corrélation négative statistiquement significative (-0,21) entre la part des travailleurs non rémunérés et la taille des entreprises informelles ; cette part diminue régulièrement à mesure que la taille augmente, allant de 43 % dans les microentreprises à 1 % dans les entreprises moyennes-grandes (fig. 2.18). Toutefois, cette part varie relativement peu en fonction de la taille dans certains PMA, comme au Burkina Faso et au Mali, et de façon irrégulière dans d’autres, comme au Rwanda.
Les données des enquêtes de la Banque mondiale sur les entreprises du secteur informel font également ressortir de grandes inégalités entre les sexes dans ce secteur en ce qui concerne le travail non rémunéré et la propriété. Dans l’échantillon regroupé concernant huit PMA, 50 % des femmes employées par des entreprises informelles ne sont pas rémunérées, contre 33 % des hommes, et ce n’est que dans 30 % des entreprises que le propriétaire principal est une femme.
43 CHAPITRE 2 : Vers une évaluation nuancée du paysage entreprenarial des pays les moins avancés
Figure 2.17
Répartition des entreprises du secteur informel selon leur taille (nombre d’employés) dans certains PMA (En pourcentage)
0 20 40 60 80 100
Angola Burkina Faso
République démocratique du Congo
Rwanda Mali
Madagascar Myanmar Népal
Microentreprises (1-4) Petites (5-9) Petites-moyennes (10-19) Moyennes (20-49) Moyennes-grandes (50-99) Grandes (100-499) Très grandes (500+)
Source : Calculs du secrétariat de la CNUCED, d’après les enquêtes de la Banque mondiale sur les entreprises.
Figure 2.18
Composition de la main-d’œuvre des entreprises informelles selon la taille de l’entreprise, dans certains PMA
(En pourcentage)
0 20 40 60 80 100
Microentreprises Petites entreprises
Travailleurs rémunérés Travailleurs non rémunérés Entreprises
Petites-Moyennes
Entreprises Moyennes
Entreprises Moyennes-grandes
Source : Calculs du secrétariat de la CNUCED, d’après les enquêtes de la Banque mondiale sur les entreprises.
Le plus souvent, la plupart des entrepreneurs motivés par la nécessité mènent leurs activités dans le secteur informel, comme indiqué dans la section C.2, mais c’est également le cas d’un certain nombre d’entrepreneurs motivés par l’opportunité. Qu’une entreprise appartienne au secteur formel ou informel résulte essentiellement d’une décision, parfois tacite, prise par l’entrepreneur au vu des coûts et des avantages de la formalisation. Cette décision dépend, en partie, des délais et des coûts financiers du processus de formalisation, ainsi que des coûts et des avantages financiers et non financiers associés aux deux options, par exemple sur le plan de la fiscalité, de la réglementation et de l’accès au financement. Il est important de comprendre la nature de ce processus, à la fois pour y distinguer la contribution potentielle du secteur des entreprises à la transformation structurelle et pour mieux formuler les politiques relatives aux entreprises.
Selon les données provenant des enquêtes de la Banque mondiale sur les entreprises, de 50 % à 90 % des entrepreneurs du secteur informel des PMA souhaiteraient enregistrer leurs entreprises, cette proportion variant quelque peu selon le pays et le secteur18. On pense généralement qu’ils en sont découragés par les frais administratifs, l’augmentation du taux d’imposition, la corruption et la crainte des inspections (Djankov et al., 2002 ; International
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Monetary Fund, 2018 ; UNCTAD, 2012a) ; c’est ce que confirment globalement les raisons invoquées pour expliquer le non-enregistrement des entreprises dans les PMA (fig. 2.19). Le fait que les entrepreneurs soient plus réticents à s’enregistrer dans les cas où le travail non rémunéré est plus répandu porte à croire que la charge des cotisations sociales constitue un autre facteur important. Cependant, la décision d’intégrer ou non le secteur formel n’est aucunement simple. Dans certains pays comme l’Angola, le Mali ou le Népal, le manque d’accès aux informations sur l’enregistrement représente également un obstacle important et inutile. En outre, si les coûts sont prévisibles et facilement quantifiables, les avantages sont plus difficiles à cerner et dépendent des résultats de l’entreprise après l’enregistrement, surtout si celle-ci recourt au travail non rémunéré ou si elle a peu
Figure 2.19
Principales raisons de ne pas faire immatriculer une entreprise informelle, dans certains PMA (En pourcentage)
0 20 40 60 80 100
Afghanistan (2008) Angola (2010) Burkina Faso (2009) Madagascar (2009) Mali (2010) Népal (2009) Difficulté de l’obtention d’informations sur l’immatriculation Temps nécessaire à l’immatriculation
Frais d’immatriculation Imposition des entreprises immatriculées
Inspections et réunions possibles Pots-de-vin que doivent verser les entreprises immatriculées L’immatriculation ne présente aucun avantage Autres
Ne sait pas
Source : Calculs du secrétariat de la CNUCED, d’après les enquêtes de la Banque mondiale sur les entreprises.
Note : Ne sont présentées que les données sur les PMA pour lesquels les questions sont directement comparables ; les pays pour lesquels la formulation des questions ou les choix de réponse étaient complètement différents ont donc été exclus.