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est un problème central

sous la forme d’investissements directs, de crédits aux fournisseurs et de financement du commerce3, lesquels sont tous généralement limités dans les PMA. Ce point de vue est peut-être cependant trop simpliste, et on ne peut guère tirer de conclusions sur les avantages que les chaînes de valeur mondiales sont susceptibles de présenter pour l’entreprenariat dans les PMA sans tenir compte de la structure du capital des entreprises bénéficiaires.

1. Interaction entre les entrepreneurs et les chaînes de valeur mondiales

On peut considérer que les entrepreneurs et l’entreprenariat interagissent avec les perspectives que les chaînes de valeur mondiales peuvent offrir sur le plan commercial selon un processus de découverte, d’évaluation, de création et d’exploitation de débouchés (fig.  3.1). L’identification des débouchés suppose des compétences techniques, comme l’analyse financière et les études de marché, et une part d’inventivité. L’entreprenariat est nécessaire pour transformer les débouchés potentiels au sein des chaînes de valeur mondiales en débouchés

entreprenariaux effectifs reposant sur trois éléments constitutifs : les produits, les clients et les capacités4. La découverte de débouchés comporte une dimension subjective importante  : face à un même débouché potentiel, deux entrepreneurs peuvent fort bien découvrir et créer des débouchés concrets différents, en fonction de leurs caractéristiques et capacités respectives (Oyson and Whittaker, 2015).

Le plus souvent, les débouchés découverts sont exploités par les entreprises −  principal instrument de l’action des entrepreneurs  − selon un processus délibéré et réfléchi reposant sur la connaissance et sur l’action entreprenariale. Dans le contexte international actuel, ce processus peut être beaucoup plus rapide que lorsque le commerce international était moins libéralisé, car du fait de la mondialisation, les entreprises peuvent s’internationaliser dès la phase de démarrage ou rapidement par la suite sans qu’il soit nécessaire d’avoir accumulé expérience et savoir-faire sur le marché intérieur5.

Un potentiel de participation entreprenariale aux chaînes de valeur mondiales peut exister aussi bien dans le pays qu’à l’étranger. Les débouchés peuvent advenir de manière exogène (grâce aux conditions commerciales mises au jour par les entrepreneurs) ou endogène (par l’action des entrepreneurs), ou des deux manières, selon un processus de reconnaissance et de développement.

La question centrale est de savoir si la participation aux chaînes de valeur mondiales favorise l’apparition de structures propices au développement d’un entreprenariat qui facilite la transformation structurelle.

D’après la littérature, les chaînes de valeur mondiales

63 CHAPITRE 3 : La dimension de l’entreprenariat local dans les systèmes de production mondiaux

Tableau 3.1

Types de modernisation économique dans les chaînes de valeur mondiales

Modernisation des procédés Production plus efficace grâce à l’introduction d’une technologie supérieure ou à la réorganisation des systèmes de production

Modernisation des produits Acquisition de connaissances et de compétences par le passage à des lignes de produits plus perfectionnées Modernisation fonctionnelle Création de valeur ajoutée par l’acquisition de nouvelles fonctions ou l’abandon de fonctions existantes afin

d’accroître le contenu global en technicité des activités et la valeur ajoutée des activités (progression dans la chaîne) Modernisation intersectorielle/

progression dans la chaîne

Exploitation des connaissances acquises dans un secteur pour réaliser des déplacements horizontaux vers de nouveaux secteurs et activités productives

Source : Humphrey and Schmitz, 2002.

favorisent une modernisation économique des entreprises participantes −  qui recherchent des compétences nouvelles qui leur permettent de mettre en place des tâches plus complexes et de créer davantage de valeur ajoutée − en réaction à la menace de nouveaux concurrents à faible coût. Le caractère et les fondements de cette modernisation économique et des liens qu’elle entretient avec l’entreprenariat doivent donc être compris pour appréhender les effets de la participation aux chaînes de valeur mondiale sur l’entreprenariat dans une perspective de transformation structurelle.

2. Modernisation au sein des chaînes de valeur mondiales

La modernisation économique des entreprises au sein des chaînes de valeur mondiales peuvent intervenir à quatre niveaux successifs, selon le segment de la chaîne où l’entreprise est présente : modernisation des procédés, modernisation des produits, modernisation fonctionnelle et modernisation intersectorielle/

progression dans la chaîne (tableau 3.1). Si tous sont importants, la modernisation fonctionnelle représente le point de basculement de la transformation structurelle, où le passage d’activités à faible revenu à des activités à revenu plus élevé prend un caractère définitif. Avec la modernisation intersectorielle, le processus prend encore une autre dimension en dépassant l’échelle sectorielle pour amorcer l’innovation et la diversification à l’échelle de toute l’économie. Ces deux étapes peuvent donc être considérées comme les principaux objectifs de la transformation structurelle et comme une finalité logique pour les politiques d’entreprenariat des PMA ; la modernisation des procédés et des produits sont le moyen permettant de l’atteindre. Pour parvenir à la transformation structurelle, le processus de modernisation économique doit s’accompagner d’une progression ou d’un raccourci technologique.

Les entreprises gagnent à la modernisation en récupérant une plus grande part de la valeur produite dans la chaîne de valeur. Les activités qui présentent

le plus de valeur ajoutée dans les chaînes de valeur mondiales sont généralement des activités en amont comme la conception, le développement de produits, la recherche-développement et la fabrication de pièces et de composants essentiels ; et des activités en aval comme la commercialisation, la politique de marque et le service à la clientèle. Les rôles des différents acteurs économiques et des différents pays dans les chaînes de valeur mondiales sont donc représentés par la courbe du sourire (fig. 3.2), qui illustre la répartition internationale des tâches et des fonctions dans les chaînes de valeur mondiales et les avantages qu’en retirent les participants. Les activités situées aux deux extrémités de la chaîne de valeur sont à forte intensité de connaissances et de créativité, tandis que la fabrication et les services normalisés se situent dans la partie basse et à plus faible valeur ajoutée de la courbe (Mudambi, 2008).

Les modes de gouvernance des chaînes de valeur mondiales et les rapports de force au sein de celles-ci revêtent une importance décelles-cisive. Les entreprises chefs de file qui engagent l’intégration fonctionnelle et la coordination d’activités dispersées à l’échelle internationale sont celles qui déterminent l’affectation et les flux des ressources financières, matérielles et humaines au sein de la chaîne de valeur (Humphrey and Schmitz, 2002). En contrôlant les flux d’information et l’acquisition des connaissances au sein des chaînes de valeur mondiales, les entreprises chefs de file exercent une influence majeure sur la modernisation

− qui dépend de la circulation des connaissances au sein de la chaîne − et sur les initiatives de modernisation des produits par l’attribution de nouvelles tâches, par exemple lorsqu’une chaîne de supermarchés incite les producteurs à personnaliser leurs produits en créant de nouvelles lignes de produits ou en adoptant des procédés et des emballages plus complexes (Humphrey and Memedovic, 2006).

Ainsi, les modes de modernisation économique ne sont pas seulement propres à chaque chaîne de valeur mondiale  ; ils dépendent aussi des rapports de force au sein de la chaîne, qui sont excessivement

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favorables à l’entreprise chef de file. Un niveau supplémentaire d’incertitude et de complexité résulte des perspectives d’évolution future des chaînes de valeur mondiales, étant donné le contexte de tensions protectionnistes et de dématérialisation (encadré 3.1), dont les effets risquent d’être très différents d’une chaîne de valeur à l’autre pour différents produits.

3. Concurrence et participation entreprenariale

La localisation de processus de production fragmentés en fonction de la disponibilité, du coût et de la qualité des compétences et des matériaux nécessaires stimule la pression concurrentielle entre pays et entre sites. De ce fait, les chaînes de valeur mondiales sont associées à une concurrence accrue, qui varie selon les secteurs, les types de chaînes de valeur et les produits. Les conditions de concurrence peuvent évoluer également, car les chaînes de valeur mondiales se trouvent sans cesse reconfigurées (De Backer and Miroudot, 2013), notamment en fonction de l’évolution des coûts de la main-d’œuvre et du capital d’un pays à l’autre.

Dès lors, les effets de la mondialisation sur l’entreprenariat ne sont pas univoques et peuvent être aussi bien positifs que négatifs (Verheul et al., 2001).

Les possibilités de participation entreprenariale ne diminueront peut-être pas si l’évolution des chaînes de valeur mondiales reste favorable aux sites de production situés dans les PMA. Il est probable

cependant que les conditions de concurrence évolueront, et la question se pose de savoir si les entrepreneurs des PMA seront capables d’exploiter ces possibilités ou de s’adapter à l’évolution des chaînes de valeur mondiales.

La position de l’entreprise dans la chaîne de valeur est un aspect important, car les pressions concurrentielles sont plus fortes dans les segments les plus accessibles du processus de production.

Cela influe aussi bien sur la précarité de la situation financière de l’entreprise − que les progrès des TIC et les chocs technologiques viennent accentuer −  que sur les délais dont elle dispose pour apprendre, s’adapter et innover.

La forte concurrence qui caractérise les segments des chaînes de valeur mondiales les plus accessibles aux PMA peut, en principe, stimuler l’entreprenariat.

Mais elle peut aussi avoir un effet dissuasif ou promouvoir un entreprenariat destructeur (Baumol, 1990  ; Wiegratz, 2016). En s’intégrant dans les chaînes de valeur mondiales, les entreprises des PMA s’exposent à la concurrence des entreprises d’autres pays qui peuvent avoir des caractéristiques et bénéficier de conditions locales qui leur permettent davantage de relever le défi imposé par les chaînes de valeur mondiales et d’adopter des stratégies de modernisation.

Les perceptions et la réaction des PME aux signaux du marché sont influencées par divers problèmes de ressources liés à l’offre et à la demande, y compris au Figure 3.2

Courbe du sourire stylisée des chaînes de valeur mondiales répondant à une stratégie de personnalisation en amont

Valeur ajoutée

Connaissances en matière de recherche-développement

Intrants

Emplacement 1 Emplacement 2 Emplacement 3 Emplacement 4 Emplacement 5

Marchés Connaissances en commercialisation Recherche-développement

fondamentale et appliquée, conception, marchandisation

Fabrication, services normalisés

Commercialisation, publicité et gestion de la marque,

logistique spécialisée, services d’après-vente

Ventilation de la chaîne de valeur Source : Mudambi, 2008.

65 CHAPITRE 3 : La dimension de l’entreprenariat local dans les systèmes de production mondiaux

Encadré 3.1 Le futur des chaînes de valeur mondiales

Les chaînes de valeur mondiales subissent actuellement l’action de forces contraires, dont certaines en favorisent l’expansion et la complexification, tandis que d’autres pourraient en provoquer le réalignement ou la contraction.

Après une période de concentration limitée des chaînes de valeur mondiales pendant la crise économique de 2008-2009, la baisse des ratios commerce/PIB au niveau mondial donne à penser que celles-ci ont perdu de leur dynamisme. En 2017, leur croissance s’est arrêtée pour la première fois en trente ans, la part de la valeur ajoutée étrangère dans les exportations tombant à 30 %. Il reste à déterminer s’il s’agit d’une correction naturelle d’un excès de fragmentation internationale imputable à des stratégies d’approvisionnement et de production trop optimistes des entreprises. Or, les technologies numériques et la «  quatrième révolution industrielle  » peuvent rendre plus attrayante une production proche des marchés finals, tout en favorisant des réactions rapides à l’évolution des préférences des consommateurs. La montée des coûts commerciaux et du protectionnisme renchérit aussi le coût de la production internationale.

Il est difficile de dire si les facteurs susmentionnés vont l’emporter sur ceux qui favorisent une poursuite de l’expansion des chaînes de valeur mondiales  : la libéralisation du commerce et de l’investissement, les progrès rapides des TIC, l’entrée de nouveaux producteurs à faible coût dans le secteur manufacturier, l’efficacité et la disponibilité internationale croissantes des services, et les nouveaux marchés des pays émergents. De fait, certaines évolutions à venir pourraient avoir des effets opposés. Certaines améliorations liées aux TIC réduisent les avantages de la spécialisation, tandis que d’autres en réduisent les coûts. De même, si la robotisation pourrait entamer l’avantage concurrentiel d’une main-d’œuvre bon marché, contribuant à davantage encore de concentration de l’activité manufacturière dans certaines zones, certains secteurs pourraient être largement épargnés, car la faisabilité technique de l’automatisation pourrait ne pas aller de pair avec la rentabilité. Un progrès technologique rapide pourrait aussi susciter des gains d’efficacité dans les entreprises, ce qui faciliterait la modernisation fonctionnelle et intersectorielle et contribuerait à la croissance de l’emploi et à la transformation structurelle.

Sources : African Development Bank et al., 2017 ; De Backer and Flaig, 2017 ; UNCTAD, 2017b; UNCTAD, 2018b.

financement (van Burg et al., 2012). Ces problèmes dirigent l’attention des entrepreneurs vers un nombre plus limité de débouchés dans son domaine restreint, ce qui a des effets positifs ou négatifs sur l’identification des débouchés. Les entrepreneurs des PMA peuvent ainsi réagir différemment et de façon moins inventive que ceux de pays plus développés dans des conditions de concurrence identiques au sein des chaînes de valeur mondiales, et manquer des débouchés prometteurs en dehors de leur champ d’action limité.

Les chaînes de valeur mondiales ont aussi tendance à amplifier les effets des obstacles au commerce, notamment les goulets d’étranglement aux frontières et les diverses normes applicables au commerce des biens finals (Criscuolo and Timmis, 2017), de sorte que l’absence de conditions favorables peut inciter les entreprises à fort potentiel de croissance à adopter des stratégies d’expansion insuffisantes face à des coûts de production et des coûts commerciaux plus élevés (OECD and World Bank Group, 2015).

Malgré les gains potentiels sur le plan de la croissance des exportations, les avantages que les chaînes de valeur mondiales peuvent apporter aux PMA sont donc limités par les obstacles à l’entreprenariat.

Même les entrepreneurs qui possèdent les attributs nécessaires pour intégrer les chaînes de valeur mondiales ne peuvent pas échapper aux problèmes de crédit, aux coûts de transaction élevés, au

problème de l’insuffisance des infrastructures et à l’inefficacité des procédures administratives qui concernent le commerce international.

Les types d’entreprises qui prospèrent dans les chaînes de valeur mondiales sont un aspect important à prendre en considération. La modernisation économique passe par des entreprises dont la démarche est à la fois entreprenariale (recherche de débouchés) et stratégique (recherche d’avantages) (Hitt et al., 2001). Si des entreprises dépourvues de ces attributs peuvent réussir à intégrer une chaîne de valeur mondiale, elles ont peu de chances de s’y maintenir ou d’y améliorer leur position. Ces traits caractérisent au premier chef un entreprenariat à fort impact, axé sur l’innovation et créateur de marchés, par opposition à un entreprenariat centré sur la survie qui prédomine le plus souvent dans les PMA (chap. 2).

Un objectif important auquel doivent viser les politiques des PMA consiste donc à atteindre la masse critique d’entrepreneurs présentant les caractéristiques voulues pour propulser la transformation structurelle.

Le financement est un enjeu central, car la modernisation par les entrepreneurs à fort impact

−  ceux qui sont le plus susceptibles d’avoir un impact sur l’innovation et les avantages pour le client, la création d’emplois, la création de richesse et la société − passe par le crédit à long terme pour l’investissement et l’innovation. D’après le modèle

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du cycle de vie (World Economic Forum, 2014), les entreprises à fort impact passent par cinq phases de croissance, dont chacune nécessite des niveaux et des types différents de financement. À la phase de lancement (travaux novateurs et croissance), elles se distinguent des autres types de projet entreprenarial par une stratégie et un projet clairs, associés à un produit ou un service fortement différenciés. Leur potentiel à long terme est étayé par des stratégies commerciales judicieuses et des offres différenciées pendant la phase de construction (forte croissance).

Pendant la phase d’exploitation (croissance mature), elles parviennent à la maturité en tirant parti des capacités mises en place lors des deux phases précédentes pour pérenniser les activités et devenir durablement rentables. Une fois devenues pleinement adultes, les entreprises auront souvent à se renouveler et se réinventer pour rester dominantes et maintenir un fort impact et une croissance soutenue.

Le crédit à long terme est particulièrement limité dans les pays en développement (OECD, 2018), même si les données disponibles montrent que les entrepreneurs d’opportunité et à fort impact sont moins touchés par les problèmes de crédit que les entrepreneurs de nécessité (van der Zwan et al., 2016).

C. Participation des pays les moins avancés aux chaînes de valeur mondiales

À partir d’études de cas dans le secteur de l’agriculture et dans le secteur des textiles et des vêtements, la présente section analyse la participation des PMA aux chaînes de valeur mondiales dans le but de clarifier la nature des possibilités entreprenariales offertes par celles-ci. Elle approfondit l’analyse qui avait été engagée dans le Rapport 2007 sur les pays les moins avancés (UNCTAD, 2007).

En plus d’être d’importantes sources de recettes en devises, le secteur de l’agriculture et le secteur des textiles et des vêtements font figure de modèles pour la création d’emplois, y compris sous l’angle du développement des entreprises et de l’autonomisation des femmes. Il semble que la croissance soit quatre fois plus efficace à réduire la pauvreté lorsqu’elle

est axée sur l’agriculture plutôt que sur d’autres secteurs (International Institute for Environment and Development and Sustainable Food Lab, 2011) et que la lutte contre la pauvreté ne porte pleinement ses fruits qu’à la condition que les petites et moyennes entreprises, qui regroupent généralement des petites exploitations et des fermes familiales, se développent (Humphrey and Memedovic, 2006).

Le secteur des textiles et des vêtements et le secteur de l’agriculture sont associés depuis longtemps à la question de la participation des femmes et restent des secteurs emblématiques de la lutte pour l’égalité des sexes. Pour preuve, les femmes occupent 82  % des emplois dans l’industrie vestimentaire du Lesotho (Origin Africa, 2017). Cependant, dans le secteur agricole, l’inégalité entre les hommes et les femmes, en matière de propriété et de récupération des plus-values foncières, pose un sérieux problème. Quant au secteur des textiles et des vêtements, bien qu’il soit généralement évocateur de l’autonomisation des femmes, en ce qu’il emploie plus volontiers des femmes et, ce faisant, leur permet de ne plus être limitées aux activités domestiques ou au travail informel (Keane and Te Velde, 2008), il fait face à une nouvelle problématique, due aux activités informelles, aux bas salaires, aux inégalités de rémunération et aux mauvaises conditions de travail6. Selon certains, au lieu de remettre en question, voire de supprimer, la ségrégation entre hommes et femmes sur le marché de l’emploi, les chaînes de valeur mondiales qualifient de « féminines » certaines compétences ou fonctions, de manière à employer une main-d’œuvre féminine à moindre coût, tandis que les avantages de la modernisation profitent surtout aux hommes (International Centre for Trade and Sustainable Development, 2016  ; UNCTAD, 2014g  ; UNCTAD, 2018c).

1. Évolution générale de la participation des PMA

La contribution des PMA au commerce mondial s’est généralement maintenue à moins de 1  % depuis 2008. En revanche, les ratios exportations/

PIB sont nettement orientés à la baisse depuis 2011  ; d’environ 25  % en moyenne, ils sont bien inférieurs à la moyenne des pays en développement, qui avoisine 35  %. Cette situation montre combien la compétitivité et le développement des PMA sont entravés par leur difficultés structurelles (UNCTAD, 2017c). Les exportations des PMA évoluent vers une concentration croissante, à la fois du point de vue des produits et du point de vue des partenaires (UNCTAD, 2018d). Outre le manque d’infrastructures et le mauvais fonctionnement des institutions commerciales, bon nombre de PMA doivent faire

Les exportations des PMA évoluent