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2. Un projet scientifique

Trois lignes directrices soutendent le projet du groupe : 2.1. Le choix thématique, chronologique et géographique

La thématique privilégiée par le groupe de contact est l’étude de l’environnement et des phénomènes naturels dans une perspective historique (toutes périodes confondues). L’objectif est de se pencher sur l’évolution des différents types d’environnement – urbain, rural, aquatique, forestier, etc. – et d’envisager leurs réalités physiques (lorsqu’elles peuvent être établies), mais aussi (et surtout pour certaines époques) d’identifier la perception qu’avaient les contemporains eux-mêmes de cet environnement, de mieux cerner les sensibilités et les enjeux environnementaux qui se sont manifestés au fil des siècles. Le projet est également de se pencher sur les

area. An overview of recent research (Middle Ages - beginning twentieth century), Turnhout,

2006 (CORN Publication Series, 1).

2 Notons par exemple la récente initiative française : le RUCHE (Réseau universitaire de chercheurs en histoire environnementale), voir http://www.leruche.fr/.

3 Voir notamment l’European Society for Environmental History (http://eseh.org/) ou le Center

for World Environmental History de l’Université du Sussex (http://www. sussex.ac.uk/cweh/).

catastrophes et les phénomènes naturels, dont l’étude relève d’une méthodologie spécifique.

L’espace belge actuel et ses régions frontalières constitueront le cadre géographique par excellence des séminaires interuniversitaires projetés. Mais il a paru également intéressant de prendre d’emblée en considération les anciennes colonies du Congo et du Ruanda-Urundi. L’abondance de sources belges concernant ces espaces invite les chercheurs à travailler dans cette direction et à dynamiser ce nouveau champ de recherche que l’histoire de l’environnement peut constituer en histoire coloniale.

2.2. Un dialogue interdisciplinaire

Le groupe de contact « HEnRI » s’est donné comme mission de faire dialoguer et se rencontrer, autour des perspectives historiques sur l’environnement, des chercheurs de sciences humaines (historiens, archéologues, géographes, juristes, économistes, sociologues, anthropologues, philosophes, ou encore spécialistes de l’urbanisme, de l’architecture, de la toponymie, etc.), mais aussi des chercheurs de sciences naturelles (biologistes, chimistes, géographes physiques, géologues, ou médecins par exemple…), sans oublier les sciences appliquées (ingénieurs agronomes, civils, industriels…).

L’étude de l’environnement d’autrefois est grandement tributaire de l’apport d’autres disciplines, que ce soit des sciences humaines ou des sciences exactes et naturelles. Mais de surcroît, elle a tout à gagner de la collaboration avec les gestionnaires publics et les acteurs de terrain qui, eux aussi, sont amenés à prendre en compte les données historiques pour le traitement de problèmes environnementaux actuels4. Cet intérêt mutuel et cet enrichissement interdisciplinaire sont au coeur des rencontres que le groupe de contact HEnRI entend mener.

L’environnement est, par excellence, un terrain – au sens propre comme au figuré – où peut, où doit, s’appliquer l’interdisciplinarité. En France, les différents programmes PIREN (d’où est issue une des premières publications spécifiquement consacrée à l’histoire de l’environnement « Pour une histoire de

4 Voir notamment les questions soulevées par la SPAQuE (http://www.spaque.be), l’IBGE (http://www.ibgebim.be/) ou l’OVAM (http://www.ovam.be).

l’environnement », sous la direction de Corinne Beck et Robert Delort en 1993) et PIREVS (Programmes interdisciplinaires de Recherche « Environnement, Vie et Société ») du CNRS l’ont bien démontré5. 2.3. Une réflexion documentaire

Les raisons d’être de ce groupe de contact sont aussi l’impérative nécessité de mettre en évidence les sources documentaires, primaires et secondaires, écrites, matérielles, paysagères… pertinentes pour l’étude de l’environnement, sa perception, sa prise en charge, d’hier à aujourd’hui. Afin de faire progresser les recherches, il est nécessaire de s’interroger sur ces matériaux, d’en dresser un panorama, de les exhumer, d’en circonscrire les potentialités d’exploitation et les limites. Les outils manquent et l’on ne dispose pas d’instruments de travail tels que les guides bibliographiques et archivistiques réalisés pour la France par Andrée Corvol6, ni de guides on line – même sommaires – semblables à ceux qui existent pour certains dépôts d’archives français ou canadiens7. C’est pourquoi, les séminaires interuniversitaires HEnRI porteront alternativement sur une thématique de recherche (la pollution, les acteurs de la protection de l’environnement, la médecine et l’environnement…) et sur un type de source documentaire. Des toponymes aux sources orales, des cartes postales aux comptabilités

5 Voir BILLEN G., Le PIREN-Seine : un programme de recherche né du dialogue entre scientifiques et

gestionnaires, dans La revue pour l’histoire du CNRS [En ligne], 2001/4, mis en ligne le 20 juin

2007, consulté le 01 mai 2010. URL : http://histoire-cnrs.revues.org/3182.

6 CORVOL A., dir., Les sources de l'histoire de l'environnement, t. III : Le XXe siècle,

Paris-Budapest-Turin, 2003 [coédition de la Direction des Archives de France et de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine] ; ID., dir., Les sources de l'histoire de l'environnement, [t. II :] Le XIXe siècle, Paris-Montréal, 1999 [coédition de la Direction des Archives de

France et de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine] ; ID.et RICHEFORT I., dir.,

Nature, environnement et paysage, [t. I :] L'héritage du XVIIIe siècle. Guide de recherches archivistiques et bibliographiques, Paris, 1995 (Collection Alternatives rurales).

7 Exemples : Sources de l’histoire de l’environnement (1820-1914) conservées aux Archives

départementales de la Haute-Saône, Document PDF consultable sur le site « Conseil général

Haute-Saône. Archives départementales », http://archives.cg70.fr/4DCGI/Web_ fondsprempage/ILUMP19516 (consulté le 12 janvier 2009) ; Guide thématique de sources

archivistiques documentant les ressources naturelles et l’environnement, site des Archives provinciales

du Nouveau Brunswick [Canada], http://archives.gnb.ca/APPS/ETF/?culture=fr-CA (consulté le 12 janvier 2009) ; Guide des sources de l’environnement (archives conservées aux

Archives de l’Essonne) [1914-2000], http://www.essonne.fr/fileadmin/sports_loisirs/

Archives_departementales_2009/pdfs/03_02_04_environnement_guidedes_sources.pdf (consulté le 16 avril 2010).

urbaines, des traces archéologiques aux sources judiciaires, de la presse aux éléments paysagers, des affiches aux chartes de franchise… : le chemin de l’historien environnementaliste est jonché de matériaux riches dont les potentialités sont à peine connues et qui ne demandent qu’à être mis en œuvre.

C’est également dans cette optique que les séminaires HEnRI se tiendront dans des lieux à chaque fois différents, et qui importent pour la recherche en histoire de l’environnement. Il s’agira aussi bien d’universités que de musées industriels, de bibliothèques, d’institutions scientifiques… Ainsi, La Fonderie/Musée bruxellois de l’industrie et du travail accueillera la séance inaugurale du groupe, le 30 avril 20108.