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Le Programme d’investissements et des autres résultats en tant que facteurs de transformation de la gestion sectorielle dans la RMR

1.3. La réalisation et les résultats du PQA-PE : ses analyses et propositions en tant qu’indices d’une approche avant-gardiste

1.3.4. Les propositions du PQA-PE : la confirmation des « crédos » du projet ?

1.3.4.3. Le Programme d’investissements et des autres résultats en tant que facteurs de transformation de la gestion sectorielle dans la RMR

Le PQA-PE avait comme objectif spécifique la présentation d’un Programme d’investissements en tant qu’instrument essentiel à la mise en place des interventions.

L’organisation de ce programme visait à faciliter l’implantation des améliorations d’une façon planifiée et passible d’être gérées démocratiquement. Or, le programme se basait sur le choix préalable des zones où les actions devraient être prioritairement développées et à partir de cette hypothèse une hiérarchisation des interventions à implanter fut établie. Celle-ci, présentée dans les RE (UGP PQA-PE, 1997-s, p. 63-73) et dans les RD, respecta les principes consolidés par les Schémas directeurs d’Assainissement et de Macrodrainage dans les années 1980. La sélection des interventions par le projet suivit les principes suivants :

a) Principe de gradualisme : les rapports d’assainissement envisageaient une couverture globale du système correspondant à un pourcentage maximal de 80% des habitants de la RMR ayant l’accès aux services. Ce but devait être atteint en deux étapes successives ayant pour but respectif d’offrir les services à 60% de la population métropolitaine en 2010, dans la première étape, et à 80% en 2020, dans la deuxième étape97. Pour cela, les estimations

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97 À cause de ce choix, certaines des Unités d’écoulement (UE) ne furent pas incluses dans l’implantation des systèmes auxquels elles appartenaient dans la première étape, n’étant intégrées à ceux-ci que dans la deuxième

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prenaient en compte l’ampliation, l’amélioration et l’adaptation des systèmes existants ou en voie d’implantation, visant à atteindre un niveau de 30% de la couverture du système à l’horizon 2000 (op. cit., p. 63).

b) Principe d’intégralité et d’universalisation des services : les RE proposait comme but final l’« universalisation des services en ce qui concerne les unités d’écoulement [les foyers desservis par le système] » (idem).

c) Principe d’inversion des priorités : le programme se concentra sur les quartiers les plus pauvres où se concentraient les problèmes, et le Programme d’investissements indiqua l’action complémentaire de mieux caractériser « certaines favelas » (idem).

Les zones prioritaires correspondaient, en grande mesure, aux régions critiques dans le bassin du Beberibe. Les interventions de drainage dans le bassin du Beberibe se distribuent dans deux aires le long des rives du fleuve. Sur la rive gauche, à Olinda, furent proposées des actions, ayant pour dessein derésoudre le problème d’inondation dans le bassin du ruisseau Abacaxi, entre la route de Águas Compridas et la portion plus orientale de ce cours d’eau.

Pour cela, le projet comptait effectuer un diagnostic et un cadastre des galeries d’eaux pluviales, des avaloirs et des conditions des voies principales servant au drainage, visant à appuyer l’action de complémentation du système de galeries (rue Teodolo Valença) dans une extension de 200 m. Outre ces interventions, furent suggérés le remplacement et l’adéquation du système de collecte et transport des eaux superficielles par les caniveaux dans cette voie (150 m). La création d’espaces publics libres le long des parcours de galeries de la rue Teodolo Valença jusqu’au ruisseau Abacaxi fut également listée comme solution à l’absence de surfaces drainantes et à l’ampliation des zones de protection des cours d’eau.

Sur la rive droite, à Recife, les actions se localisent dans la plaine autour de la zone d’influence du Beberibe et du Canal Vasco da Gama-Peixinhos. La première région critique représente un polygone inscrit dans le sous-bassin du canal Ponto de Parada, où sont prévues l’implantation d’un réseau de microdrainage comptant 50 m et le revêtement de la rue Professor Jerônimo Gueiros (120 m), en plus du désensablement et le désengorgement du lit.

Le deuxième point, plus petit, est situé au bord du Beberibe dans le quartier de Cajueiro, avec l’installation d’un réseau de drainage d’environ 250 m et le revêtement de 200 m de la rue Barão de Tamandaré. Finalement, le troisième point est celui du bassin du canal de la Regeneração dans le quartier du Fundão où sont prévus le revêtement et le drainage de 500 m de voies au bord du canal et le désengorgement et l’ampliation le long des 800 m de celui-là.

Au total, les interventions dans cette portion du bassin du Beberibe sont estimées à plus de 2,85 millions de réais brésiliens, reparties en deux groupes d’ouvrages de caractère complémentaire, nécessaires à l’installation et/ou amélioration des systèmes de drainage des

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étape. Par contre, le Plan d’investissement considérait possible d’implanter dans la première étape des systèmes d’épuration des eaux usées avec des dimensions correspondant à celles prévues dans la deuxième étape, quand les volumes des contributions projetées étaient proches et ne justifiaient pas leur exécution en deux phases.

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écoulements superficiels et des réseaux de canalisation enterrés. La distribution des valeurs des investissements est présentée dans les Tableaux 1-14 et 1-15.

Dans le cadre des interventions d’assainissement, le montant total des investissements avoisinne les 1,2 milliards de réais. Néanmoins, le Programme d’investissement suit le principe de gradualisme défini auparavant et divise l’ampliation du système en deux étapes consécutives. Ainsi, en considérant qu’un « plan d’investissement contemplant seulement le système de collecte sans l’expansion du [système de] traitement des eaux usées ne respecterait pas les critères basiques », le projet suggère que le programme en question prenne cela en compte dans la première phase d’implantation du système l’expansion du traitement.

Cette décision, outre le maintien de la qualité de l’eau à l’époque, permettrait d’obtenir une

« véritable amélioration de la qualité des eaux » dans les régions de la RMR touchées (UGP PQA-PE, 1997-s, p. 77). Les deux étapes demanderaient chacune environ 600 millions de réais et les systèmes seraient progressivement mis en opération, arrivant à des pourcentages de 58,7% de réduction des charges polluantes en 2010 et de 71,7% à l’horizon 2020. Le montant des investissements du sous-secteur d’assainissement dans le bassin du Beberibe arriverait à plus de105 millions de réais, dont 54 millions se concentreraient dans l’expansion du système Peixinhos, qui sert aux zones que nous analysons de plus près.

Finalement, le Projet de qualité des eaux et de contrôle de la pollution de la RMR se révèle être une action préalable à la mise en place de solutions d’amélioration du cadre de l’eau dans cette région, ne pouvant pas être jugé par le biais des interventions physiques. Il se concrétise à travers les suggestions apportées, qui négligent parfois des préceptes prônés et qui mettent en doute la conviction des gestionnaires du projet concernant leur applicabilité. Cependant, il faut attester de l’influence que les travaux du PQA-PE allaient exercer sur les expériences ultérieures. Dans le cadre de notre analyse, la plus importante sera celle de l’expérimentation d’une nouvelle approche et de l’établissement des paramètres d’action concernant le secteur de l’eau en général et plu spécialement du drainage. Les analyses et les solutions développées au long du processus d’élaboration du projet serviraient plus tard à soutenir techniquement les interventions concrètes sur les problèmes identifiés.

Nous examinerons l’impact des visions et des innovations prônées en ce qui concerne la réglementation de la loi no 11.426 de 1997 (de création de la Politique de ressources hydriques du Pernambouc), à travers les Décrets no 20.269 et no 11.426, de 24/12/1997. Ceux-ci réglementent la gestion des ressources en eau superfiCeux-cielles et souterraines. Les priorités délimitées par les analyses seraient le point de départ de certaines évolutions dans la gestion des eaux urbaines. Celle-là aura comme repère les lignes directrices du développement régional et local (MOURA, 2006). En tant qu’élément stratégique pour le développement durable de l’État du Pernambouc les plans de gestion sectorielle auront une importance cruciale dans l’élaboration des documents d’urbanisme. Et vice-versa, l’organisation territoriale, les directives proposées par les schémas directeurs, les documents d’urbanisme, les plans et les projets urbanistiques dans la RMR… tous auront une relation progressivement plus forte avec les aspects de gestion des eaux.

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Tableau 1-14 : Estimation 1 - ouvrages et interventions de drainage dans les zones critiques (Olinda et Recife) Retement du canalAvaloir Chaussées section Point critique noQuartierCanal sous influence Nettoyage (m) extension (m) typedimension (m)

Routes paes (m) nettoyage (uni)paration (uni) nouvelle (uni)extension (m) quantité 1 Águas CompridasRuisseau Abacaxi1.800,00Trapézdal 2,00 x 2,002.000,00828 Total par intervention (mille R$)810,000,740,9618,00 * Total partiel Olinda (mille R$)829,70 1 Ponto de Parada

Canal Ponto de Parada350,00150,00Trapézdal 2,00 x 2,00450,00202 4 501 2 CajueiroBeberibe142001 3 FundãoCanal Re- generação800,00Trapézdal 2,00 x 2,005005 Sous-total par intervention (mille R$)21,00427,500,180,2121,8461,95 * Total partiel Recife (mille R$)532,68 Total final (mille R$)1.362,38 * Pour le calcul de cette valeur nous rassemblons des coûts d’implantation de chauses et des éléments de drainage (caniveaux, grilles d’engouffrement et avaloirs) Source : UGP PQA-PE, 1997-s, adaptée par l’auteur. Tableau 1-15 : Estimation 2 - ouvrages et interventions de drainage dans les zones critiques (Olinda et Recife) Tuyaux des galeries d’eaux pluvialesPuits de visite de GAP Point critique noQuartierCaniveau (m) Fossé (m) Noue (m) Enregis- trement (m) Nettoya- ge (uni) paration (uni)

Nou- velle (uni)

Enregistre -ment (m)nettoyag e (unité)paration (uni) nouvelle (uni)Observation 1 Águas Compridas150,00500,00500,0050,001111Plusieurs voies Coût unitaire par intervention (mille R$)1,033,501,000,020,13 Total partiel Olinda (mille R$)835,38 1 Ponto de Parada100,007,00225,00225,0020,0050,005 5 2 Plusieurs voies 2 Cajueiro400,0028,0050,002 R. B. Tamanda 3 Fundão800,0070,00200,00150,004 Plusieurs voies Coût unitaire par intervention (mille R$)1,033,501,000,020,13 Total partiel Recife (mille R$)657,47 Total final (mille R$)1.492,85 Source : UGP PQA-PE, 1997-s, adaptée par l’auteur.

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CHAPITRE 2 : POUR AMÉNAGER LA « VILLE AMPHIBIE », LE PROMETRÓPOLE : LE DRAINAGE URBAIN AU SEIN DE L’URBANISATION D’OCCUPATIONS PAUVRES DANS LA PLAINE DU BASSIN DU BEBERIBE

Dans la région métropolitaine de Recife, durant les premières années du XXIe siècle le développement de la gestion contemporaine des eaux urbaines traduit les changements effectués durant les deux décennies précédentes. Bien que, d’une part, le PQA-PE posa les bases (conceptuelles, techniques et politiques) de cette gestion à la fin des années 1990, d’autre part, il restait un défi à relever dans les années à venir, à savoir celui de mettre en œuvre les suggestions apportées et les innovations envisagées. Fondées sur une perspective de durabilité et une approche intégratrice, celles-ci étaient intrinsèquement multisectorielles et multidisciplinaires ; la mise en place des actions proposées concernait divers acteurs et de multiples échelles d’intervention. L’emploi du concept d’assainissement environnemental, synthèse des choix techniques et politiques des spécialistes, était cohérent avec les propositions avancées et conforme aux aspects phares de la nouvelle gestion sectorielle : la protection des ressources en eau, l’amélioration de la qualité de l’environnement, l’éducation sanitaire et environnementale, et la création de structures institutionnelles démocratiques et participatives.

La problématique de fond était bien saisie et, comme jamais auparavant, la « relation entre le processus d’urbanisation et les problèmes d’assainissement » occupait une place plus importante dans les analyses. De surcroît, les interventions prioritaires pensées pour apporter des solutions à ces questions reflètent une volonté d’intégration intra et intersectorielle ; parmi les priorités fixées nous soulignons « l’amélioration des réseaux d’infrastructure et les services [urbains] » et « le contrôle plus rigide sur l’occupation du sol » (UGP/PQA-PE, 1997-a, p.16). Par conséquent, désormais l’aménagement territorial est une des conditions nécessaires à la gestion des eaux dans la RMR (et vice-versa) d’une telle façon que, dans le domaine du drainage urbain, le contrôle des eaux pluviales ne peut plus se priver de l’utilisation conjointe des nombreux outils de l’urbanisme et de l’hydrologie. Comment ce précepte fut-il incorporé dans les interventions mises en place ultérieurement ? À quel point modifia-t-il les pratiques de planification et gestion du contrôle des eaux urbaines dans cette métropole ? Afin de mieux répondre à ces questions, nous examinons premièrement l’expérience ayant reçu « héritage » le plus important du PQA-PE.

À la fin des années 1990, le gouvernement de l’État du Pernambouc se lança le challenge de mettre en opération les suggestions d’intervention issues du PQA-PE. En tant que produit dérivé directement de celui-ci, fut conçu à ce moment le « Programme d’infrastructure dans des occupations pauvres de la Région métropolitaine de Recife » (Prometrópole) ayant pour

but d’intervenir sur la région identifiée en 1997 comme la plus précaire de la métropole à l’égard des questions liées aux eaux.

Selon plusieurs critères de priorisation, la concentration dans un même territoire de graves problèmes d’assainissement et d’un grand contingent démographique, le bassin versant du fleuve Beberibe entre les villes de Recife, Olinda, Camaragibe et Paulista fut retenue comme la première cible du Prometrópole (cf. Figure 2-1). Comme cela a été mis en évidence dans la Figure 2-2, dans cette région, la tâche urbaine était plus dense et le relief hétérogène, composé de la plaine sédimentaire à l’est et des collines de la formation géologique Barreiras à l’ouest, des aspects qui contribuèrent au choix de ce bassin en raison de la diversité des conditions d’occupation s’y trouvant et des multiples questions que celles-ci posaient à la gestion des eaux urbaines.

Figure 2-1 : Le bassin versant du fleuve Beberibe dans la RMR

Source : Élaborée par l’auteur.

À cet endroit, les problèmes spécifiques de gestion des eaux dans la plaine et sur les morros (collines) se conjuguaient, rendant ce territoire le plus exposé aux risques dans la RMR. La transformation de ce cadre de précarité était censé être obtenue par le Prometrópole à partir de l’organisation et l’expérimentation d’une série d’innovations apportées par le projet de qualité des eaux, soit dans la nature et la complexité des interventions prévues, soit dans la façon d’organiser les actions et de gérer les actions pratiques.

127 Figure 2-2 : Le fleuve Beberibe dans la RMR et les principales unités de relief

Source : Élaborée par l’auteur.

2.1. Aux origines du Prometrópole : l’application des suggestions du

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