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Le bassin du Beberibe comme priorité : une perspective environnementale et urbanistique au service des actions sectorielles

1.3. La réalisation et les résultats du PQA-PE : ses analyses et propositions en tant qu’indices d’une approche avant-gardiste

1.3.3. Une vision sectorielle des composants environnementaux : caractéristiques du site et leur impact sur la gestion durable de l’eau dans la RMR

1.3.3.1. Le bassin du Beberibe comme priorité : une perspective environnementale et urbanistique au service des actions sectorielles

Concernant les caractéristiques du drainage dans la RMR, nous devons rappeler qu’il existe une variation significative de la pluviométrie entre les régions les plus proches de l’océan et celles plus à l’intérieur du continent. Outre le phénomène de réduction du volume de nuages dans leur parcours du littoral à l’arrière-pays, nous observons aussi une corrélation entre le régime de pluie et le relief de la région. La délimitation des courbes isohyètes présentée dans la Figure 1-13 met en évidence cette relation avancée auparavant (cf. Introduction).

Figure 1-13 : Carte des courbes isohyètes selon le PQA-PE (1997)

Source : UPG PQA-PE, 1997-e, adaptée par l’auteur.

Dans un premier temps, les RD reprennent les analyses du Schéma directeur de macrodrainage (PDMD, FIDEM / ACQUAPLAN, 1980), concernant le régime régional de pluie, et déterminent les intensités maximales dans les périodes de retour observées de cinq, dix, vingt, cinquante et cents ans. Les courbes du Graphique 1-4 montrent l’intensité des pluies historiques dans une durée totale de 12 heures et permettent d’évaluer leur capacité de surcharge des réseaux de drainage existants. Le niveau des précipitations atteint à 1.400 mm/min en période centennale, s’atténuant fortement dans les trente premières minutes (jusqu’à 450 mm/min). Entre la première demi-heure et la quatrième heure, ces pluies diminuent plus lentement, arrivant progressivement à un niveau au-dessous des 200 mm/min.

Ces données seraient utilisées dans la détermination des pluies de projet.

La période de retour de 20 ans fut définie comme base pour estimer les débits maximaux et dimensionner les interventions hydrauliques. La définition des formules s’appuyait sur une série de bassins-modèles, ayant des caractéristiques similaires aux bassins de macrodrainage de la RMR. Pour arriver à un échantillon compatible et homogène, ces bassins avaient un pourcentage de surfaces imperméables supérieur à 10% (60% au maximum) et une surface de drainage inférieur à 30 km2 (cf. UGP PQA-PE, 1997-a, p. 212). Le PQA-PE employa la méthode Empirique pour la détermination des pluies de projet dans les bassins avec une surface inférieure à 100 ha, soit la méthode Régional pour ceux ayant une aire au-dessous des 10 ha, soit la méthode développée par l’institution nord-américaine Soil Conservation Service

109 (SCS) – une variante de la méthode Rational, avec l’application d’un facteur de correction – pour les bassins ayant une surface comprise entre 10 et 100 ha. Pour les bassins dont la surface dépasse les 100 ha, fut adoptée la méthode de l’Hydrogramme unitaire.

Graphique 1-4 : Représentation de l’équation des pluies intenses dans la RMR (selon la formule de Grisollet)

Source : UGP PQA-PE, 1997-x.

Par sa localisation plus à l’est et proche de l’océan, le bassin du Beberibe est une des régions où le régime pluviométrique est le plus élévé du Pernambouc (la moyenne des précipitations y atteint les 1.800 mm/an), ce qui rend les effets d’une mauvaise gestion des eaux encore plus menaçants. Son inclusion parmi ceux qui ont été les cibles prioritaires du PQA, comporte de nombreuses raisons, parmi lesquelles prédomine son importance dans la formation de la métropole. Avec le Jaboatão, le Beberibe est un des deux bassins entièrement situés dans le territoire de la région métropolitaine de Recife. Comptant environ 19 km d’extension, à partir de la confluence des rivières Pacas et Araçá qui contribuent à sa formation, il a comme principaux affluents les rivières Morno et Macacos et reçoit aussi les contributions du ruisseau Abacaxi et des canaux Euclides, Vasco da Gama et Malária. Les eaux de ce fleuve suivent leur parcours dans le sens Ouest-Est, traversant le territoire des communes de Camaragibe, Paulista, Recife et Olinda.

Dans les limites de Recife et Olinda se situent, respectivement, 67% et 14% de la surface totale du bassin. Comptant 0,08% du territoire du Pernambouc, le bassin Beberibe est habité par presque 550.000 habitants selon les estimations des RH (cf. UGP PQA-PE, 1997-x et 1997-ff), ce qui lui confère la densité démographique la plus élevée parmi les bassins-cible du projet : 6.790 hab./km2 (cf. Tableau 2-6). La proportion de la population des communes qui habite dans le bassin est remarquable : 25% de la population totale de Camaragibe (28.000 de

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111.119 hab.), 35% de la population d’Olinda (122.000 de 349.380 hab.) et 30% de la population de Recife (400.000 d’un total de 1.346.045 hab.) se concentrent dans ces limites.

La partie de la RMR occupée par le bassin du Beberibe comprend deux paysages géologiques distincts : les morros et la plaine. Les premiers se constituent majoritairement de sols de la formation Barreiras dont les caractéristiques au nord de Recife les rendent plus exposés aux risques de glissement de terres qu’à ceux d’érosion (cf. Tableau 3-2). Dans la région centre-est, depuis les limites des morros à l’ouest jusqu’au bord de la mer, se situe la plaine fluviomaritime avec des sols en grande partie au-dessous du niveau de la mer. Ces terres, qui abritent la plus grande partie de la population métropolitaine, sont souvent exposées aux influences des marées, aux crues des cours d’eau et aux inondations. Ainsi, dans ce bassin, se conjuguent les risques liés aux éboulements et aux inondations.

Ayant la planification territoriale pour objectif, ce bassin d’une surface totale d’à peine 81 km2 de surface totale est communément divisé en trois portions91 : supérieure, correspondant à la vallée du Beberibe, très faiblement occupée ; intermédiaire, avec une densité d’occupation plus élevée mais encore faible ; inférieure, densément « peuplée » et abritant des usages potentiellement polluants – des industries et des favelas sans accès aux systèmes d’assainissement. La partie supérieure compte 7 km d’extension entre sa source du Beberibe et l’autoroute BR-101. Ayant les cotes de niveau les plus élevées du bassin, et en dépit de sa faible densité démographique au moment du projet, cette région attirait déjà un grand nombre d’occupants et ce grace à un climat agréable.

La portion intermédiaire du Beberibe, entre la BR-101 et la confluence de la rivière Morto compte 3,5 km d’extension et constitue une vallée encore peu occupée, le long de laquelle les eaux des crues du fleuve peuvent être contenues. La partie plus à l’est de cette partie est la plus densément occupée et où les aménagements non-planifiés (remblayages, détournement des cours d’eau, etc.) se marient à une singularité hydraulique et provoquent des inondations récurrentes. La portion inférieure du bassin, dont l’extension est de 8,5 km, est densément occupée par une population d’une extrême pauvreté dont, les solutions d’aménagement contribuent fortement à l’ensablement et à la pollution des cours d’eau. Dans cette région, exposée à des risques d’inondations et d’éboulements, les seuls terrains libres sont ceux des plaines inondées ou inondables, là où se concentrent les problèmes de drainage répertoriés selon les zones d’influence des principaux éléments de macrodrainage :

- Bassin du ruisseau Abacaxi : il se localise à Olinda, ses berges et son lit ne sont pas revêtus ; plusieurs points où arrivent des inondations provoquées par l’occupation non-contrôlée sur le lit du cours d’eau, et le décharges d’ordures, y sont répertoriés.

- Zone estuarienne : située dans le territoire d’Olinda, elle est densément occupée et subit des inondations constantes, avec un taux de contamination par eaux usées très élevé.

- Bassin du canal Vasco da Gama - Peixinhos : à Recife, il possède une occupation hétérogène avec des installations pauvres et précaires sur les morros et des habitations de

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91 Cette division fut proposée pendant la réalisation du PDMD.

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classe moyenne dans la plaine ; des problèmes similaires à ceux rencontrés dans le bassin Abacaxi se concentrent dans la portion Nord du bassin, à la confluence avec le Beberibe.

1.3.3.2. Questions environnementales, d’assainissement et de drainage et leurs

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