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Les mesures structurelles et l’intégration sectorielle comme solutions phares de la gestion des eaux de la RMR

1.3. La réalisation et les résultats du PQA-PE : ses analyses et propositions en tant qu’indices d’une approche avant-gardiste

1.3.4. Les propositions du PQA-PE : la confirmation des « crédos » du projet ?

1.3.4.1. Les mesures structurelles et l’intégration sectorielle comme solutions phares de la gestion des eaux de la RMR

Les rapports d’assainissement développèrent des exercices de simulation qui guidèrent l’élection des solutions à mettre en place pour améliorer les indices de couverture et de traitement des eaux usées par le système métropolitain. Une grande partie des analyses ayant servi à l’estimation des charges devant être considérées, les RE définirent des suggestions pour la (ré)organisation des sous-systèmes en considérant leurs natures spécifiques en tant que systèmes intégrés – qui couvrent des surfaces expressives du territoire métropolitain –, ou systèmes isolés – qui répondent aux besoins des portions de la RMR où les solutions d’assainissement doivent se développer d’une façon plus autonome.

Néanmoins, l’occurrence de problèmes d’assainissement se concentrant dans les quartiers pauvres et favelas, les RE durent centrer leur intérêt sur le choix d’un système adapté aux conditions urbanistiques et environnementales observées. Vue la grande densité des occupations et la rareté des espaces libres pour l’installation de systèmes conventionnels, grands demandeurs d’espaces pour abriter les équipements et infrastructures, les regards se tournèrent vers des solutions alternatives. Les expériences déjà mises en œuvre à Recife et en Olinda servirent de repères à ce choix. Face au succès relatif des solutions du type

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« condominial », employées surtout dans les zones pauvres par les municipalités des deux villes95, le PQA-PE finira par décider de l’utilisation de ce système.

Effectivement, dans ce genre de système, les eaux usées de chaque foyer sont collectées individuellement et acheminées jusqu’à un collecteur collectif dit « condominial » car servant à tous les parcelles d’un même bloc (ou de plusieurs blocs). Souvent installé dans la partie postérieure des parcelles, ce collecteur doit être entretenu par les habitants. Cette solution permet de décentraliser les procédures d’épuration car les volumes captés par les collecteurs publics ne sont pas grands et permettent l’installation d’équipements de plus petite taille, tels que les Réacteurs anaérobies à flux ascensionnel (RAFA). La dimension réduite des infrastructures et équipements demande des investissements moins lourds pour la mise en place du système, en même temps qu’il n’exige pas de grands espaces pour son installation.

Par contre, du à des raisons d’économie d’échelle, ce système a un désavantage par rapport aux systèmes traditionnels. Ces derniers plus exigeants du point des investissements dans leur implantation, ont l’avantage de pouvoir traiter de plus grands volumes et, ainsi, de réduire les coûts d’opération et d’entretien à long terme. Le système condominial, au contraire, oblige des dépenses plus élevées vis-à-vis de ces deux aspects, et de plus souffre de solution de continuité du mantien causée par le manque d’attention des habitants. Cependant, dans le bilan final du projet, les solutions décentralisées sont défendues pour des raisons, ayant la réduction des capacités d’investissement face à la crise économique mondiale comme axe principal : la possibilité d’implanter le système condominial de façon graduelle et les coûts de transport plus bas par rapport aux solutions conventionnelles (UGP PQA-PE, 1997-s, p. 16).

Finalement, les RE choisirent le système condominial à cause de la plus grande flexibilité qu’il représente du point de vue de l’installation dans des régions pauvres.

Les propositions dans le domaine du drainage suivent l’objectif de répondre de façon immédiate aux problèmes identifiés. Ainsi, les mesures structurelles prédominent en tant que solutions aux situations critiques listées auparavant et se concentrent sur les quartiers pauvres de la métropole. Les solutions cherchent à atténuer les problèmes concernant surtout l’occurrence des éboulements sur les zones de morros et des inondations dans la plaine. Les interventions proposées ont pour but de réduire les facteurs de risques tels que l’érosion, l’ensablement et la dégradation des cours d’eau.

Le combat conre le processus érosif occupe une place importante dans le projet qui doit être conçu, d’abord, à travers des interventions de caractère physique, concentrées sur les morros.

Il attaque des questions de nature complémentaire et veut amener à l’implantation de deux sous-systèmes : de drainage et de protection des flancs de collines. Le premier se préoccuperait d’installer des solutions de collecte des eaux pluviales et usées et de protéger les sols contre l’effet de transport causé par ces eaux. Son implantation servirait à éviter ou réduire les contaminations par les effluents domestiques, étant composée de mesures :

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95 Le projet fait mention surtout du POER (Plan d’aménagement du système d’assainissement de Recife, 1991) qui avait choisi ce système comme option prioritaire pour l’assainissement des favelas.

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- Structurelles : par le biais de l’installation des éléments de microdrainage (caniveaux, grilles d’engouffrement, avaloirs, etc.) ; du pavage des voies et des escaliers d’accès ; de la construction de réducteurs de vitesse d’écoulement des eaux de pluie sur les morros ; de la revégétalisation ou du revêtement des berges des cours d’eau avec du béton, des gabions ou de la pierre ; et de l’implantation des éléments de collecte de sédiments.

- Non-structurelles : visant à l’éducation à l’environnement ; à la création de paramètres d’usage et d’occupation du sol concernant l’aménagement des eaux et la protection des cours d’eau ; et à l’implantation d’un système de fiscalisation et contrôle basé sur ces paramètres.

Le deuxième sous-système prétend mettre en place une action tournée exclusivement vers la protection des morros contre les risques d’érosion et d’éboulement. Il considérerait le même genre d’action, parmi lesquelles à peine la nature des mesures structurelles se distinguait :

- Structurelles : installer des éléments de stabilisation des coteaux à forte pente (avec des gabions, du béton, des pierres, etc.) ; végétaliser les coteaux pour les protéger de l’érosion ; implanter des réseaux de microdrainage de captation des eaux dans les portions des parcelles immédiatement au-dessus et à la base des pentes ; installer des dissipateurs d’énergie dans les escaliers et caniveaux dans des terres à forte pente.

Le traitement des facteurs qui causent les inondations et les problèmes de dégradation des conditions géologiques des espaces métropolitains suit la même perspective. Cependant, l’aspect d’intégration en est plus perceptible dans les propositions développées sur ces questions, car elles ont une correspondance plus nette avec d’autres repérées dans les sous-secteurs de l’assainissement et de la collecte et traitement des déchets. Les suggestions dans le domaine du drainage respectent la logique selon laquelle le processus d’urbanisation chaotique, non-accompagnée par l’ampliation des systèmes et services publics, est à l’origine de la plupart des problèmes du secteur de l’eau. L’ampliation, l’amélioration, l’installation et/ou l’adaptation du système et des réseaux existants font partie des indications des rapports.

Pour résoudre l’engorgement des cours d’eau qui composent le micro et le macrosystème de drainage, une grande proportion des solutions sont trouvées dans d’autres domaines sectoriels.

De cette façon, les inondations doivent être combattues à travers des actions de gestion des déchets, avec le ramassage d’ordures du fond des lits des cours d’eau et un lourd travail de désensablement. Les surcharges des éléments du système de drainage par des décharges non-contrôlées des eaux usées doivent être (partiellement) résolues par l’ampliation du système d’assainissement. L’éducation à l’environnement ayant la population métropolitaine comme cible este envisagée comme un aspect essentiel à l’amélioration de la situation

Comme cela a été souligné auparavant, les interventions dans le sous-secteur des ressources en eau ont l’aspect de planification et gestion de la qualité des eaux comme caractéristique marquante. Du point de vue du planning, les actions doivent se concentrer sur l’installation d’un réseau de contrôle des eaux métropolitaines et d’un système de gestion d’informations, dirigeant les activités des organismes publics et des acteurs de l’eau. Le « pont » à établir entre la gestion des eaux et l’aménagement territorial a un poids plus grand dans les RH, car les instruments plus efficaces contre la pression de l’occupation humaine sur les

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environnements fragiles et les zones de recharge des aquifères sont les documents d’urbanisme (lois d’usage et d’occupation du sol, lois de protection des sources) et les systèmes de contrôle urbain. Dans le cadre de la gestion sous-sectorielle, le but le plus important est celui de consolider le système de gestion, en employant les directives des lois en vigueur et en rendant opérationnelles les instances démocratiques récemment créées.

Comme nous le démontrons, les rapports suggèrent l’implantation d’un large éventail d’actions « alignées » aux concepts contemporains et aux directives en vigueur. Cependant, les interventions d’ordre structurel prédominent. La place occupée par celles-ci n’exclue pas l’importance des mesures non-structurelles dans la transformation du cadre de gestion des eaux dans la RMR. Bien au contraire, certaines d’entre elles sont même jugées essentielles au bon fonctionnement du secteur de l’eau. Mais, il faut reconnaître que, vu l’ampleur des carences dans ce secteur et l’émergence des questions ayant une face visible plutôt physique, les intérêts techniques et politiques amenèrent à la priorisation des interventions structurelles.

Or, l’omission à l’égard d’un aspect fondamental des nouvelles pratiques sectorielles peut être perçue au sein de toutes les actions, techniques, systèmes et instances de gestion suggérées par le PQA-PE. Malgré les mentions à l’usage des solutions et techniques qui reproduisent les aspects du cycle naturel des eaux dans les interventions du projet, ce genre de solution est absente des rapports. Cet « oubli » peut dénoter la continuité des visions conservatrices dans le secteur de l’eau ou bien la résistance aux nouvelles approches. Toutefois, l’impression qui demeure à la fin de la lecture des rapports est celle de l’effort de changement des anciennes pratiques en quête de transformation de la gestion des eaux.

1.3.4.2. Les instruments de protection de l’environnement et d’aménagement

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