• Aucun résultat trouvé

1.4 La justification `a court terme de la d´evaluation

1.4.2 les probl`emes d’ajustement

Sur la base du cadre d´evelopp´e ci-dessus r´esum´e par le diagramme de Swann, il est possible d’illustrer plusieurs types de probl`emes d’ajustement, notamment la r`egle de Tinbergen et le probl`eme d’affectation. Le premier peut ˆetre illustr´e par le dilemme de Meade (1951). Soit une petite ´economie ouverte ayant un taux de change fixe et des prix rigides. Comme le pays est price-taker, le taux de change r´eel est fix´e `a q0. On suppose, de plus, que l’´economie fait face `a un d´eficit de la balance commerciale et `a un sous emploi illustr´e par le point A dans la figure ci-dessous o`u il y a exc`es de demande de biens NT et d´eficit de la balance commerciale. Aussi

longtemps que le pays maintient son taux de change fixe et que les prix sont rigides, l’´economie reste sur la ligne horizontale q = q0. Le policy-maker fait alors face au dilemme suivant : Pour restaurer l’´equilibre interne, il peut augmenter les encaisses r´eelles et ainsi diriger l’´economie vers le point A0. Cependant, en ce point, il y accroissement du d´eficit ext´erieur. R´eciproquement, il peut d´ecider d’´equilibrer la balance commerciale en diminuant les encaisses r´eelles et diriger l’´economie vers le point A00, ce mouvement aura alors un coˆut en termes de sous emploi.

En r´esum´e, les autorit´es ´economiques font face `a un choix, ils doivent soit restaurer l’´equilibre interne soit l’´equilibre externe, mais pas les deux simultan´ement.

En vertu de la r`egle de Tinbergen, ils ne peuvent atteindre deux objectifs en utilisant un seul instrument. Dans ce cas, le gouvernement peut atteindre les deux objectifs d’´equilibre interne et externe en ajustant le niveau d’encaisses r´eelles et le taux de change r´eel.

qui pose le principe de l’efficience de l’instrument par rapport `a un objectif. Il stipule que chaque instrument doit ˆetre assign´e `a la variable cible pour laquelle il a le meilleur effet.

Un probl`eme sp´ecifique, le syndrome

hollandais

La dominance du secteur des hydrocarbures a ´et´e un ´el´ement central dans la formation de la structure et dans la gestion de l’´economie alg´erienne. Elle est `a l’origine des faibles incitations `a d´evelopper la production du secteur priv´e des biens ´echangeables. De plus, la forte d´ependance des recettes budg´etaires aux revenus des hydrocarbures (pr`es de 2/3) exacerbe les coˆuts en termes de croissance li´ee `a la volatilit´e de ces derniers qui se transmet `a l’´economie domestique. Le point de d´epart de l’analyse de la r´eaction d’une ´economie face `a des chocs externes, dont l’effet le plus net est une forte appr´eciation r´eelle du taux de change, est la th´eorie du syndrome hollandais. Cette derni`ere traite le cas d’un choc permanent ou anticip´e comme tel dans une ´economie sans contrˆole.

Une g´en´eralisation de cette th´eorie, la th´eorie des booms de construction, prend en compte les anticipations des agents priv´es et du gouvernement, et distingue les effets des chocs externes selon la dur´ee anticip´ee du choc et des perceptions des agents public ou priv´es concernant la nature du choc. Dans le cas d’un boom temporaire, des effets dynamiques transitoires vont entrer en jeu dont les effets coupl´es avec un r´egime de contrˆole (politique commerciale, contrˆole de changes..) peut causer une coˆuteuse (et paradoxale) exacerbation des chocs externes positifs en termes de croissance et de d´es´equilibre de balance de paiements.

Dans le cas de l’Alg´erie, il est possible de distinguer, approximativement une p´eriode (entre 1975 et 1980) o`u les hausses favorables des prix des hydrocarbures ´etaient anticip´ees comme permanentes et suivies par une hausse tr`es forte de d´epenses publiques et d’endettement ex-terne. Une deuxi`eme p´eriode, `a partir des ann´ees 80, o`u les des chocs ´etaient anticip´es comme

temporaires.

2.1 Les effets d’un choc externe positif permanent : le syndrome

hollandais

La th´eorie du syndrome hollandais (Dutch disease1) a suscit´e une litt´erature th´eorique abon-dante depuis les ann´ees 802. Elle analyse les effets d’un choc permanent ou anticip´e comme tel. Selon la terminologie deD. Bevan et al (1990), le choc ´etudi´e par le th´eorie du syndrome hollan-dais est un choc impliquant des anticipations «exclusives» - c’est-`a-dire des chocs non pr´evus et donc non li´es aux anticipations pass´ees- et «r´evis´ees» - c’est-`a-dire qui sont susceptibles d’ˆetre modifi´ees par le choc qui est suppos´e donc persister dans le temps. L’impact macro´economique d’un choc externe positif (boom) peut ˆetre ainsi analys´e selon la pr´evisibilit´e du choc (antici-pations inclusives ou exclusives) et selon sa dur´ee anticip´ee (permanent ou temporaire et les anticipations seraient r´evis´ees ou non r´evis´ees).

L’analyse statique des effets r´eels [Corden et Neary (1982), Corden (1984), Neary et Van Wijnbergen (1986)] et mon´etaires [Neary (1982 ,1984),NearyetPurvis (1982)etAokietEdwards (1982)] sont analys´es en premier lieu. Les effets macro´economiques en cas de rigidit´es des prix [Neary et Wijnbergen (1986) etA.Gelb (1986)] sont expos´es en deuxi`eme lieu. En troisi`eme point, seront pr´esent´es les effets dynamiques de court terme d´ecrit par la th´eorie des booms temporaires (D.Bevan3 et al (1990)) dans laquelle le choc est pr´evu et anticip´e comme temporaire.