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2.4 Des outils et une démarche adaptés aux contraintes médiales

2.4.3 Le relevé des occurrences de DD

2.4.3.3 Présentation des exemples

Nous présentons succinctement la façon dont nous répertorions les exemples présentés tout au long de cette étude. Encore une fois, les contraintes pho-niques/graphiques impliquent que le référencement ne soit pas tout à fait iden-tique, notamment du point de vue de la temporalité des interactions. Nous pren-drons appui sur plusieurs exemples pour illustrer ces différences :

Corpus oral (26) Il me dit elle marche pas <donne-moi autre chose>.

(MPF, Wajih3, 991)

Corpus IRC (27) (00 :49 :10) xxx : il m’a juste répondu : "Mais je

m’inquiétais un peu plus pour ce qui est de tes affaires. (IRC, Joueur 7, conversation 11)

Corpus VDM (28) Aujourd’hui, en sortant de la douche, j’ai surpris une

conversation : "Tout le temps à réclamer quelque chose, toi,

miaou par-ci, miaou par-là, tout le temps !" Mon père, 58 ans, qui s’embrouillait avec mon chat. VDM (VDM, moi) Table 2.6 – Présentation des exemples extraits des différents corpus Pour les conversations, qu’elles soient orales (MPF, GTRC) ou écrites (IRC), nous indiquons le minutage soit à l’intérieur de l’exemple (27) soit après l’exemple (26). Les posts sur les forums et les anecdotes VDM n’impliquant pas des inter-actions directes, il ne nous est pas apparu nécessaire d’indiquer l’heure à laquelle

ils ont été postés. Nous indiquons juste le pseudonyme de l’internaute99. Pour les

données IRC, notre informateur ayant échangé avec de nombreux joueurs (voir chapitre suivant), nous précisons duquel il s’agit ainsi que le numéro de la conver-sation.

Si le référencement diffère, toutes les occurrences de DD sont toujours présen-tées de la même façon : le discours direct est signalé par un marquage en gras et les éléments que nous souhaitons mettre en avant (introducteurs notamment ou particules d’extension) sont en gras et en italique.

98. A une exception près : nous pourrions envisager qu’un locuteur fasse écouter une conver-sation enregistrée à son interlocuteur. Cependant, nous n’avons pas rencontré ce cas de figure dans nos données. De plus, la « conversation rapportée » dans ce cadre ne pourrait être ac-cessible à l’auditeur qu’au fur et à mesure du déroulement de l’enregistrement. Il ne serait pas possible de rapporter en une seconde, une conversation qui se serait déroulée en 8 minutes. Cette remarque appuie l’idée qu’il n’est pas de procédé comparable au copié-collé ou à l’autocitation à l’oral.

99. Nous ne disposons pas toujours de cette information. Dans ce cas, nous préciserons qu’il s’agit d’un internaute « anonyme ».

Envisager le DD au-delà de l’opposition oral/écrit, nous a amenée à constituer un corpus bicéphale pour mener une analyse sur des données écrites et des don-nées orales. Nous souhaitons ainsi proposer plusieurs dimensions de comparaisons quant à la construction du discours rapporté en confrontant, notamment, notre corpus oral à un type d’écrit fréquemment présenté comme s’en rapprochant, les conversations instantanées relevant des communications médiées par ordinateur. Dans le but d’interroger le rôle du medium et les effets des types de situation de communication, nous avons choisi d’intégrer des données impliquant des degrés de proximité différents entre les internautes : des forums et des anecdotes du site VDM (Vie De Merde) avec une hypothèse : le medium ne serait qu’un facteur secondaire en jeu dans la variabilité des énoncés de discours direct.

Présentation du corpus

Ce chapitre sera consacré à la présentation de notre corpus qui se veut

vo-lontairement hétérogène. Notre corpus, bicéphale à double titre100, nous permet

de mettre en parallèle des situations de communication aux fins et aux enjeux différents, qui n’impliquent pas les mêmes relations entre les interactants, confor-mément à l’hypothèse que nous souhaitons vérifier. Au commencement de notre recherche, nous pensions ne travailler qu’à partir des données issues de MPF. Réa-lisant également des enregistrements et des transcriptions pour le projet GTRC :

Le français à la mesure d’un continent, il nous est apparu intéressant (voire per-tinent) de mettre en parallèle ces données pour enrichir notre analyse du DR. Comme nous l’évoquerons dans ce chapitre, les données écologiques sont les plus difficiles à obtenir et il aurait été dommage de ne pas profiter de ces données ré-coltées et transcrites, qui contenaient de nombreuses occurrences de DD. Il nous semble que ce corpus contribue à faire émerger des spécificités concernant l’em-ploi et la forme du DD dans les interactions. Il permet notamment de constater que ce que nous observons dans les données MPF ne l’est pas dans les données GTRC et inversement. Les locuteurs visés par ces projets ne sont pas les mêmes (notamment du point de vue de l’âge et du contact des langues) et n’ont pas le même profil sociolinguistique, ce qui permet d’émettre davantage d’hypothèses quant aux usages du DD.

Nous présenterons, dans un premier temps, ces deux projets et les trois types d’enregistrements sur lesquels nous avons travaillé en nous attardant sur leurs particularités et la façon dont ils ont été recueillis. Dans un second temps, nous

présenterons notre corpus écrit issu de données accessibles101 sur Internet. Nous

discuterons également des problèmes soulevés par l’hétérogénéité de notre corpus, qui constitue à la fois une richesse et une contrainte.

Enfin, nous appliquerons le modèle de P. Koch et W. Œsterreicher (développé

100. Oral/écrit – MPF/GTRC. Nos corpus, oral et écrit, sont en fait tricéphales puisqu’ils regroupent, chacun, trois situations de communication différentes.

dans le chapitre précédent) à nos données en les classant sur le continuum proxi-mité/distance, ce qui, une fois encore, n’est pas sans soulever de questions.

3.1 Les données orales

3.1.1 Le projet MPF