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4.2 Discours direct et situation de communication

4.2.1 La notion de contexte

S’intéresser à la variation175 du DD en fonction du degré de proximité entre les

interactants nécessite de s’interroger sur la situation de communication et plus

largement sur la notion decontexte. Il est en effet pertinent d’étudier la variation

d’un phénomène linguistique en contexte du point de vue du discours rapporté. Les productions langagières apparaissent toujours dans un cadre communicatif donné, qu’elles se produisent par le biais du canal écrit ou oral. On ne peut envisager d’étudier un phénomène isolément du contexte (aussi bien linguistique qu’extralinguistique) dans lequel il prend forme et nombreux sont les auteurs qui défendent cette position (voir notamment A. Duranti & C. Goodwin, 1992).

« [. . . ] la reconnaissance de l’importance du contexte s’impose lors-qu’on considère que non seulement les usages mais aussi la définition des ressources linguistiques sont structurés de façon constitutivement contextuelle » (L. Mondada, 1998).

Cette idée n’est pas nouvelle et trouve ses sources, notamment, dans les an-nées 60 avec l’anthropologie linguistique. D. Hymes (1962), entre autres,

déve-loppe la notion de speech event et introduit le modèle résumé sous l’acronyme

S.P.E.A.K.I.N.G. Ce modèle représente les huit composantes176 par lesquelles D. Hymes schématise la communication, avec l’objectif de comprendre la

varia-tion culturelle des interacvaria-tions. Le cadre ou contexte qu’il nomme setting est une

des composantes177 que D. Hymes identifie dans la communication. Cela revient à

dire que toute activité communicative, toute interaction, est contextualisée, située dans un contexte particulier. Ce dont disposent les interactants pour interpréter cette situation sont ce que J.-J. Gumperz (1982, 1989, 1992) a appelé « indices de contextualisation ». Ces derniers permettent l’interprétation des énoncés et « servent à éclairer, mettre en valeur ou faire ressortir certaines séquences phono-logiques ou lexicales vis-à-vis d’autres unités semblables » (1989, p. 211, voir aussi 1992, p. 232). Ils sont liés aux savoirs partagés par les interlocuteurs, condition nécessaire pour qu’ils soient bien perçus et reçus. La contextualisation doit dès lors être entendue comme :

« l’emploi par les locuteurs/auditeurs de signes verbaux et non ver-baux qui relient ce qui se dit à un moment donné à leur connaissance du monde. Le but est de dégager les présuppositions sur lesquelles ils s’appuient pour maintenir leur engagement conversationnel et évaluer ce qu’on veut dire » (J.-J. Gumperz, 1989, p. 211).

La deuxième notion centrale développée par J.-J. Gumperz (1989) est celle « d’in-férence » qui consiste à envisager que tout énoncé ou tout message est interprété par son récepteur en fonction de son contexte :

« l’interprétation en situation de tout énoncé est toujours une ques-tion d’inférence. Cette inférence [. . . ] repose sur des présupposés [. . . ]. Les interprétations sont en fait le fruit d’une collaboration et se trouvent au sens littéral, contraintes par des considérations de conduite conver-sationnelle, d’agencement conversationnel et de négociation conversa-tionnelle » (p. 211).

Nous considérons à l’instar de J.-J. Gumperz, suivi en cela par L. Mondada (2001),

que les données recueillies aussi bien à l’oral qu’à l’écrit178 :

176. Setting, Participants, Ends, Acts, Keys, Instrumentalities, Norms, Genres.

177. Le français est maladroit pour rendre la nuance, dans la mesure où les termes « situation » et « setting » se traduisent tous deux par « situation ».

« [. . . ] sont des données situées, imbriquées dans leur contexte d’énonciation et dans les activités au cours desquelles elles ont été produites. Ceci interdit la séparation des formes linguistiques et des activités dans lesquelles elles sont apparues ; au contraire ceci invite à considérer les usages linguistiques comme des pratiques sociales, sou-vent intégrées dans des activités complexes qui ne se réduisent pas à des échanges verbaux » (L. Mondada, 2001, p. 145).

Il convient de définir le terme decontexteet d’expliciter les paramètres qui entrent

dans sa composition. Il ne s’agira pas ici de proposer une synthèse des travaux qui ont été faits sur le sujet, mais simplement de pointer les difficultés que recouvre cette notion afin de mieux situer l’emploi que nous en faisons.

Apporter une définition simple et claire de la notion de contexte ne va pas

de soi, pour preuve la publication d’un volume qui y est entièrement consacré :

Rethinking context (1992). Dès l’introduction de cet ouvrage, A. Duranti & C. Goodwin (1992) soulignent cette difficulté :

« it does not seem possible at the present time to give a single, precise, technical definition of context, and eventually, we might have to accept that such a definition may not be possible » (p. 2).

C’est aussi la façon de voir de G. Kleiber (1999), pour qui la notion de contexte « est protéiforme et flexible. [. . . et] donne lieu à des caractérisations divergentes et même contradictoires ». J.-M. Adam (2006) considère également qu’ « une science du contexte est [. . . ] tout simplement impossible. [. . . ] en reposant la question du contexte, nous rêvons de rendre ce dernier manipulable. [. . . ] nous ne pouvons donner que des définitions relatives à un cadre théorique et métho-dologique limité » (p. 21).

Si l’on regarde du côté des grammaires et des dictionnaires, le terme contexte

apparaît mal défini (parce qu’abordé de façon vague) : « le contexte est l’en-semble des éléments situationnels – extralinguistiques – au sein desquels se situe

l’acte d’énonciation de la séquence linguistique » (M. Arrivéet al., 1986, p. 185).

Dans Le dictionnaire d’analyse du discours (2002), le contexte « d’un élément X quelconque » est :

« en principe tout ce qui entoure cet élément. Lorsque X est une unité linguistique (de nature et dimension variables [. . . ]), l’entourage de X est à la fois de nature linguistique (environnement verbal) et non-linguistique (contexte situationnel, social, culturel) » (p. 134).

données interactionnelles comme « des données orales, contrastant fortement avec les données écrites et les données décontextualisées fabriquées par les linguistes de cabinet ». Les données écrites que nous avons recueillies (forums, anecdotes et d’autant plus les conversations instan-tanées) ne sont ni fabriquées, ni décontextualisées et nous les considérons, tout autant que les données orales, comme des données situées.

Lorsque des précisions sont données, le contexte apparaît comme un ensemble assez flou de paramètres, voire une notion « fourre-tout » :

« on appelle situation de discours l’ensemble des circonstances au milieu desquelles se déroule un acte d’énonciation (qu’il soit écrit ou oral). Il faut entendre par là à la fois l’entourage physique et social où cet acte prend place, l’image qu’en ont les interlocuteurs, l’identité de ceux-ci, l’idée que chacun se fait de l’autre (y compris la représentation que chacun possède de ce que l’autre pense de lui), les événements qui ont précédé l’acte d’énonciation (notamment les relations qu’ont eues auparavant les interlocuteurs, et surtout les échanges de paroles où s’insère l’énonciation en question) » (O. Ducrot, T. Todorov, 1972).

Cette définition témoigne de la diversité des paramètres à prendre en compte dans la composition de la situation de communication, tellement vaste qu’elle en devient non répertoriable. Il faut ici insister sur l’imbrication de ces paramètres et sur l’influence qu’ils exercent les uns sur les autres. Ils sont interdépendants et peuvent donner lieu à une infinité de combinaisons possibles, de situations de communication vraisemblables.

Pour C. Dolinine (1999) également, un ensemble de paramètres imbriqués peut « influencer » le discours. Dans le cadre d’une réflexion sur les genres de discours très influencée par M. Bakhtine, il défend « la thèse de la détermination de la pa-role par [des] facteurs dont l’ensemble constitue la situation de communication » et en détaille plus précisément six composantes :

« - Le locuteur (L) considéré comme porteur d’un statut socio-psychologique, exécutant un rôle conventionnel, sujet d’une activité et enfin envisagé comme une personnalité porteuse d’un ensemble de traits de caractère et sujette à un état psychologique au moment de la parole.

- Le destinataire (D) considéré sous les mêmes aspects.

- L’observateur (O) c’est-à-dire celui (ou ceux) qui assiste(nt) éven-tuellement à l’acte de communication.

- La situation référentielle (SR), c’est-à-dire la situation ou l’état de choses décrits dans l’énoncé.

- Le canal de communication (Can) qui peut être l’oral ou l’écrit, le téléphone, etc.

- Le contexte de l’action (CA) dans laquelle L est engagé et auquel participe son discours. Le CA comprend entre autres le contexte ver-bal et dans une communication écrite, il peut se réduire à celui-ci. Il comprend également le temps, le lieu et « l’environnement » de l’acte de communication (TLE) ».

Prendre en compte l’ensemble de ces paramètres pose des problèmes d’ordre mé-thodologique (depuis l’étape du recueil jusqu’à celle de l’analyse des données) que

l’on ne peut ignorer dès lors que l’on veut appréhender la situation de communi-cation. Comment avoir accès à l’ensemble de ces paramètres ? L’entreprise semble impossible.

Si certaines composantes sont plus facilement déterminables (Can, CA et TLE), d’autres sont beaucoup plus complexes voire hors de portée de l’observation, no-tamment dès lors qu’elles concernent les interlocuteurs (L et D). Il existe un certain nombre de paramètres qui ne peuvent qu’échapper au chercheur dans le cadre des enquêtes qu’il mène. Ce « manque » est d’autant plus important si les enquêtes sont réalisées auprès d’informateurs totalement inconnus de

l’enquê-teur179 lors d’entretiens par exemple ou lorsque celui-ci travaille sur des données

issues d’internet.

Pour limiter quelques lacunes (toutes ne peuvent l’être), il est nécessaire de privilégier des enquêtes réalisées sur la base de réseaux (comme c’est le cas au sein du projet MPF). Cette démarche permet de disposer d’un maximum d’infor-mations sur les interlocuteurs afin de mieux comprendre ce qui lie les interactants (un quartier, une association, un établissement, un ami, une profession, etc).

La composante (L) correspond à « l’identité » du locuteur, notion qui elle aussi n’est pas sans soulever de problèmes. C. Kerbrat-Orecchioni (2005) stipule, à ce propos, que :

« L’identité d’un locuteur X peut être définie comme l’ensemble des attributs qui le caractérisent ; attributs stables ou passagers, qui sont en nombre infini et de nature extrêmement diverse (état civil, caractéristiques physiques, psychologiques et socioculturelles, goûts et croyances, statut et rôle dans l’interaction, etc.). Mais ce qui se trouve investi dans une interaction donnée, ce n’est évidemment pas l’identité globale de X, mais certaines composantes seulement de cette identité, qui sont seules pertinentes dans le contexte interlocutif » (p. 157).

Ainsi, le locuteur/scripteur ne convoquerait pas la même identité (ou pas les

mêmes « facettes » de son identité180), selon la situation de communication dans

laquelle l’interaction a lieu. Nous envisageons dès lors l’identité comme un pro-cessus dynamique. S.-F. Kiesling (2013) défend aussi cette idée d’une identité non figée, évoluant constamment et se renouvelant. A la fois individuelle et sociale (p. 450), l’identité se négocie en fonction de la relation entre interactants :

« that identities are not just constructed but in fact are continually

179. Quand bien même il aurait fait remplir une fiche pour avoir des renseignements sur son interlocuteur.

180. Cette perspective intéressante d’une identité non figée, adaptable selon l’interaction sera davantage développée dans notre chapitre consacré aux communautés de pratique.

renewed, and that individuals desire to continually renew these identi-ties, so that they appear stable. [. . . ] this construction is not a one-way process but something that is negociated in interaction and over time ; one cannot simply construct any identity at any time because there are restrictions on how identities can be recognized and interpreted by others.

[. . . ]

Identity is a state or process of relationship between self and other ;

identity is how individuals define, create, or think of themselves in terms of their relationships with other individuals and groups, whether these others are real or imagined » (p. 449-450).

Cette construction interactive de l’identité est également défendue par M. Bu-choltz et K. Hall (2005) : « Identity is the social positionning of self and other » (p. 586). Les auteurs mettent en avant cinq principes qui reprennent différentes

approches disciplinaires de l’identité :l’émergence,la positionnalité,l’indexicalité¸

Emergence Les identités se construisent, émergent dans l’interaction : « identity is best viewed as the emergent product than the pre-existing source of linguistic and other semiotic practices and therefore as fundamentally a social and cultural

phenomenon » (p. 588).

Positionnalité L’identité n’est pas uniquement associée à des catégories sociales traditionnelles comme le genre, le sexe ou la classe sociale : « identities encompass (a) macro-level demographic categories ; (b) local, ethnographically specific cultural positions ; and (c) temporary and interactionally specific stances and participant roles » (p. 592).

Indexicalité L’indexicalité est un mécanisme par lequel les locuteurs

peuvent manifester, signaler leur identité en cours de construction : « Identity relations emerge in interaction through several related indexical processes, including : (a) overt mention of identity categories and labels ; (b)

implicatures and presuppositions regarding one’s own or others’ identity position ; (c) displayed evaluative and epistemic orientations to ongoing talk, as well as

interactional footings and participant roles ; and (d) the use of linguistic structures and systems that are ideologically associated with specific personas and groups » (p. 594).

Relation Les identités se construisent en lien avec l’autre : « Identities

are intersubjectively constructed through several, often overlapping, complementary relations, including

similarity/difference, genuineness/artifice, and authority/delegitimacy » (p. 598).

Partialité La construction de l’identité n’est qu’en partie consciente,

elle apparait en ce sens partielle : « Any given construction of identity may be in part deliberate and intentional, in part habitual and hence often less than fully conscious, in part an outcome of interactional negotiation and contestation, in part an outcome of others’ perceptions and representations, and in part an effect of larger ideological processes and material structures that may become relevant to interaction. It is therefore constantly shifting both as interaction unfolds and across discourse contexts » (p. 606).

Table 4.1 – Principes sur lesquels se fonde l’identité selon M. Bucholtz et K. Hall (2005)

Les cinq principes énoncés par M. Bucholtz et K. Hall (2005) renforcent l’idée

suivant laquelle l’identité est un « objet » qui se construit interactivement181. Si P.

Charaudeau (2009) partage en partie cette vision de l’identité, il distingue, quant

181. T. Bulot (2004) défend également cette idée en affirmant que : « les identités sont multiples et situationnelles [. . . ] [et] vari[e]nt en fonction des contextes, des interactions, du degré de connivence, de proximité établie entre les interlocuteurs, mais aussi en fonction des thématiques abordées » (p. 12).

à lui, deux types d’identité, l’une construite par avance, et l’autre en construction :

l’identité sociale « en partie déterminée par la situation de communication : elle doit répondre à la question que se pose le sujet parlant lorsqu’il prend la parole : "Je suis là pour quoi dire, en fonction de quel statut et du rôle qui m’est assigné

par la situation ?" », et l’identité discursive « construite par le sujet parlant en

répondant à la question : "Je suis là pour comment parler ?" » (p. 21). Il considère ainsi l’identité sociale comme « un construit par avance », et l’identité discursive comme « un à construire-construisant ». Cette distinction amène P. Charaudeau à affirmer « que l’on n’est jamais sûr de pouvoir saisir la totalité d’une identité » (p. 27). Se pose une nouvelle fois la question de ce qui est accessible au chercheur. Le contexte, qui inclut l’identité des interactants, apparaît ainsi comme en par-tie insaisissable. F. Raspar-tier & B. Pincemin (1999) vont en ce sens en stipulant que : « le contexte n’est ni une totalité infinie et informe (un « tout le reste »), ni un entourage qu’une exploration méthodique permettrait de cerner ». A. Du-ranti & C. Goodwin (1992) n’ignorent pas cette difficulté et précise d’ailleurs que l’analyse du contexte est rendu difficile dès lors qu’il faut décrire la connaissance « socio-historique » que l’interlocuteur a de la situation :

« One of the great difficulties posed in the analysis of context is describing the socio-historical knowledge that a participant employs to act within the environment of the moment » (p. 5).

Si nous ne pouvons pas avoir accès à toutes les informations, nous pouvons éga-lement nous interroger sur ce qu’il est pertinent de savoir. Ce qui pourrait

ap-paraître anodin pour le chercheur182 pourrait en fait être important pour les

interactants et déterminer leur façon de parler à un instant T en présence d’un interlocuteur X. G. Kleiber soulève notamment cette difficulté dans un article

au titre évocateur : Il y a contexte et contexte (1999). En effet, l’auteur entend

distinguer le contexte du point de vue de l’observateur-analyste et le contexte du

point de vue des locuteurs et de ses interlocuteurs183 qu’il s’agisse du « contexte

linguistique (co-texte) » ou du « contexte situationnel ». Sa principale distinction

repose sur l’opposition entre statique et dynamique (voir L. Mondada, 1998 qui

revient sur cette distinction, de même que A. Duranti & C. Goodwin, 1992 qui

182. Nous entendons ici toute information concernant le locuteur (constitutive de son identité ou non) qui ne semblerait pas a priori avoir d’influence sur la situation de communication mais qui, pour le locuteur, détermine la construction de son discours. Il peut aussi s’agir d’une réfé-rence comprise par les interlocuteurs mais qui échappent à l’analyste qui ne dispose justement pas du mêmebackground.

183. L’opposition entre le point de vue de l’observateur et le point de vue du membre (selon le terme de l’ethnométhodologie) renvoie à l’opposition émique/étique discutée par J.-P. Olivier de Sardan (1998) : « L’emicest [. . . ] centré sur le recueil de significations culturelles autoch-tones, liées au point de vue des acteurs alors que l’etic repose sur des observations externes indépendantes des significations portées par les acteurs » (p. 153).

développent les différentes approches possibles du terme contexte). Si le linguiste

a accès à un contexte statique puisque les données sont étudiées après-coup de

l’interaction, les locuteurs quant à eux « composent » avec un contexte

dyna-mique, qui évolue sans cesse. Cela revient à dire que ce que le linguiste étudie comme une « production finie » n’est pas la même chose que la « production construite » par les interlocuteurs :

« Le discours est une activité tout à la fois conditionnée (par le

contexte) ettransformatrice (de ce même contexte) ; donné à

l’ouver-ture de l’interaction, le contexte est en même temps construit dans

et par la façon dont celle-ci se déroule ; définie d’entrée, la situation

est sans cesseredéfinie par l’ensemble des événements discursifs » (P.

Charaudeau & D. Maingueneau, 2002, p. 135).

La notion de contexte soulève ainsi des problèmes non négligeables : s’il existe

autant de situations de communication qu’il existe d’interactants, toute classi-fication rigoureuse semble difficile voire impossible. Néanmoins, elle reste indis-pensable et nécessite simplement des aménagements, notamment celui d’accepter que les catégories délimitées ne soient pas fixes et puissent s’entrecroiser.

Les différentes « catégories » que nous avons mises en place184 pour cette

étude sont loin d’être incontestables. En effet, l’opposition entre les deux types d’entretiens reposent sur des critères intuitifs, sur ce qui est entendu et ressenti par celui qui écoute de façon externe. Les frontières parfois fragiles entre ces catégories nous imposent à préciser que si une conversation a pu être classée dans une certaine catégorie, elle aussi peut tendre vers une autre. Si l’entreprise

de catégoriser des contextes semble impossible, on peut quand même s’essayer

à l’exercice, en déterminant, par exemple, des points communs aux situations de communication étudiées. Nous ne parlerons pas, dans ce cas, de situations

identiquesmais de situationssemblablessur la base des critères (points communs) choisis.

4.2.2 L’effet de la situation de communication à un niveau