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3.4 Théorème de Mess et successeurs

4.1.2 Préliminaires

Causalité et extensions BTZ

Proposition 4.1.5. SoitM1 un espace-temps plat singulier et soit φ∶M1→M2 une extension BTZ deM1.

Si M1 est fortement causal, M2 est causal.

Démonstration. SupposonsM2 non causal, prenons une courbe c future causale dans M2 pério-dique. D’après le lemme 3.2.4,cse décompose en une partie BTZ Δconnexe dans le passé de c0 la partie non BTZ dec. Commec est périodique, ou bienΔ=c ou bienc0=c.

1. Sic0=c, alorsc⊂M1 et doncM1 contient une courbe causale fermée. M1 n’est donc pas causal.

2. SiΔ=c, considérons un voisinage decrecouvert par une union d’ouverts de carte modelés surE10,2voisinages des points de c. Ce voisinage est doté d’une(E10,2,Isom(E10,2))-structure naturelle. Quitte à le restreindre, on peut le choisir tubulaire de rayon constant ; ce voisinage est le quotient d’un tube de rayon constant par une rotation translation d’axe et de direction de translation parallèle àc. La géodésique lumière parallèle àcpartant d’un pointp∉creste donc dans le voisinage tubulaire et admet donc un point d’accumulation. La courbecet ses points d’accumulation sont dansM1 qui n’est donc pas fortement causal.

Contre-exemple 4.1.6. Une extension BTZ d’un espace-temps causal n’est pas nécessairement causale.

Soit M2 ∶=E10,2 avec γ(r,θ,τ) = (r,θ+1,τ+1)et soit M1=Reg(M2). Le premier est bien une extension BTZ du premier. Une courbe causalec dansM1 a une coordonnéercroissante, sic

est fermée, alors cette la coordonnéerdecdoit être constante et doncc est parallèle àSing0(M2). Or :

∀s, s′∈R, ∀r0∈R∗

+, ∀θ∈R/2πZ, ∀n∈Z, γn(s,r00) = (s′,r

0,θ0)⇔n=0

Ainsi,M1 est causal maisM2 ne l’est pas puisque la ligne BTZ est périodique.

Contre-exemple 4.1.7. Soit M2 une extension BTZ d’un espace-temps M1 fortement causal,

M2 n’est pas nécessairement fortement causal. On se place dansE10,2 et on considère les surfaces

Σ±=�(τ,r,θ)∣τ+1 2rθ

2= ±2,θ∈[−π/3,π/3]�

Les surfacesΣ± sont localement isométriques àE2 et totalement géodésiques. Soitxn∶= (2n,0,2) pourn∈N une suite de points de Σ+ etyn∶= (21−n,0,−2) pourn∈N une suite de points deΣ−. On considère une suite strictement décroissante(ρn)∈(R∗

+)N telle que pour toutn∈N,

+(xn,ρn)⊂ �(r,θ,τ)∣ r∈ �2n3+2, 5 2n+2�; θ∈ �−3π,π 3�� et (ynn)⊂ �(r,θ,τ)∣ r∈ �2n3+1, 5 2n+1�; θ∈ �−3π,π 3�� On pose : M2∶= ({−1≤τ≤1}∪(DΣ+(xnn)+]−2,0]u)∪(DΣ(xnn) + [0,2[u)) /∼ avec u= (0,0,1)et ∼une identification deDΣ+(xnn)avec (ynn)pourn∈N.

On peut vérifier que M1 ∶=Reg(M2) est bien fortement causal ; en effet puisque les courbes causales deE10,2 sont à coordonnée radialercroissante, pour toutp∈M1 et toutU voisinage dep,

Chapitre 4. Théorie des extensions BTZ

on peut choisir un voisinage V de ptel que V ⊂{3/2n0+2<r<5/2n0+2}∩U pour une certain n0. Une courbe causale future deM1 partant deV qui quitteV ne peut espérer y revenir qu’en passant par un des disques de Σ+ pour n≥n0 et donc revenir à V depuis un disque deΣ− pour n≥n0. Or aucun de ces disques n’est dans le passé de {3/2n0+2<r <5/2n0+2} et donc une telle courbe causale ne peut revenir à V. Un tel voisinage V est donc causalement convexe dans M1, et donc

M1 est fortement causal.

Cependant, il existe des courbes causales futures partant de p∶= (0,0,0)passant par l’un des disques deΣ+et arrivant à(ε,0,0)pourε>0 arbitrairement petit. Le pointpn’admet donc aucun voisinage causalement convexe dans M2 et doncM2 n’est pas fortement causal.

Rayons BTZ des espaces-temps globalements hyperboliques

Lemme 4.1.8. Soient M1 et M2 deux espaces-temps plats singuliers et soit M1 ���→φ M2 une extension BTZ.

Si M1 est globalement hyperbolique, alors :

∀p∈M1, JM+2(φ(p)) =φ�JM+1(p)�

Démonstration. On identifieM1à une partie deM2de sorte queφest l’inclusion naturelle. Soient

p∈M1etq∈M2, supposonsp∈J−1

M2(q). Sip∉Sing0(M1), le futur depdansM2ne contient aucun point BTZ et le résultat s’ensuit. Sip=q, c’est terminé, nous supposons alorsp≠q.

Comme pest dans le passé deq dans M2, d’après le lemme 3.2.4, pet q sont sur une même ligne BTZ deM2. SoitT un voisinage tubulaire de [p, q]de rayon constant R. Soit q′∈JT+(q), commep≠q,p∈I−

M2(q′). Le diamant JM1(p, q′)est compact.

La partie régulière de T est sans point BTZ, elle est donc dans φ(M1); le diamant ouvert

˚

J(p, q)dans M2 est inclus dans T et donc dansφ(M1); c’est donc le diamant ouvert J˚(p, q) de

φ(M1). De plus, la fermeture de J˚(p, q) dansφ(M1) est le diamant complet J(p, q′)de φ(M1)

qui est compact donc fermé dans M2. La fermeture de J˚(p, q) dans φ(M1) est donc égale à sa fermeture dans M2, comme le second contient [p, q] il en va de même pour le premier ; donc

[p, q]⊂φ(M1).

Corollaire 4.1.9. SoientM1etM2deux espaces-temps plats singuliers globalement hyperboliques et soitM1���→φ M2 une extension BTZ. Pour toutp, q∈Sing0(M1), sipetqsont dans la même composante connexe deSing0(M2)alors ils sont dans la même composante connexe deSing0(M1). Proposition 4.1.10. SoitM un espace-temps plat singulier Cauchy-maximal et soitp∈Sing0(M). Alors, le rayon BTZ futur partant depest complet et il existe un voisinage tubulaire de[p,+∞[ de rayon constant.

Démonstration. Considérons Σ une surface de Cauchy de M. La composante connexe Δ de p

dans Sing0(M) est une courbe causale inextensible qui intersecte donc la surface de Cauchy Σ

exactement une fois en un certainq∈Σ∩Δ. Il existe un voisinage de carte(U,E10,2,φ,V)deqtel que

V = {τ∈[τ12], r≤R}⊂E10,2

pour un certainR>0 et certainsτ1,τ2∈R. Prenons ce voisinage assez petit de sorte que la surface

= τ2, r <R} est acausale M. Considérons alors le tube ouvert T = {τ > τ1, r < R} E10,2 et

U =Int(U); nous posons alors

M0=M∖J+�φ−1({τ=τ2, r≤R})�;

M2= (M0∐T ) /∼avecx∼y⇔(x∈U, y∈T etφ(x) =y).

Σest une surface de Cauchy de M0 et M est une extension de Cauchy deM0. Pour démontrer queM2est un espace-temps plat singulier, il nous suffit de démontrer qu’il est séparé. En effet,φ

4.1. Extension BTZ

M2est séparé

Soit x, y M2, x y et soit la projection naturelle π M0∐T M2. Si x, y π(U), considérons x1 = π−1(x)∩U, x2 = π−1(x)∩T, y1 = π−1(y)∩U, y2 = π−1(y)∩T ; puis considérons des voisinages ouverts Vx1 et Vy1 dex1 et y1 disjoints. Remarquons que Vx∶=

π−1(π(Vx1)) = Vx1∪φ(Vx1) et que Vy ∶= π−1(π(Vy1)) = Vy1∪φ(Vy1). Par suite Vx et Vy

sont des voisinages ouverts et disjoints dexetyrespectivement. Remarquons également que

π−1(π(U)) = U∪{τ∈]τ12], r<R}de sorte que, sixetysont dansM2∖π(U), alors ils sont séparés..

Reste à traiter le cas x, y∈∂π(U) =π(∂U))∪π({τ=τ2}). Supposons alors x, y∈∂π(U) et considéronsx1∈U,y1∈U tel queπ(x1) =xet π(y1) =y. Prenons deux voisinages ouverts dansM0disjointsVx1 etVy1dex1ety1respectivement. On aπ−1(π(Vx1)) = Vx1∪φ(Vx1∩U)

et π−1(π(Vy1)) = Vy1 ∪φ(Vy1 ∩U); donc x et y sont séparés. De la même manière, on peut séparer deux points x, y π({τ = τ2, r < R}). Supposons à présent x = π(x1) avec

x1 ∂U et y = π(y1)avec y1 =τ2, r < R}. Le point x1 n’est pas dansφ−1({τ =τ2})

par définition de M0. Par suite, τ ○φ(x1) τ2. Prenons un voisinage Vx1 de x1 tel que

φ(Vx1∩U)⊂{τ<τ2−ε}pour un certainε>0 ; puis, prenons Vy2= {τ>τ2−ε, r<R}; nous obtenonsπ−1(π(Vx1)) = Vx1∪φ(U∩Vx1)etπ−1(π(Vx2)) = Vx2∪φ−1({τ∈]τ2−ε,τ2[}). Ainsi,

π(Vx1)etπ(Vy1)sont ouverts et disjoints. Finalement,M2 est séparé. Σest une surface de Cauchy deM2

Considéronscune courbe causale future inextensible deM2et posonsΠ= {τ=τ2, r<R}⊂T. La courbec se décompose en une partiec0=c∩M0 et une partie c1=c∩J+(π({τ=τ2, r<

R})). Ces deux parties sont connexes puisque Π est acausal dansT et φ−1(Π)est acausal dans M. De plus, c1 et c0 sont deux courbes causales inextensibles si non vides. Si c1 est non vide, alors elle intersecte ΠcarDT+(Π) = {τ≥τ2, r<R} et alorsc0 est non vide. On en déduit quec0 est toujours non vide.c1n’intersecte pasΣetc0intersecteΣexactement une fois donccintersecteΣexactement une fois.

Par suite M et M2 sont des extensions de Cauchy de M0 or M est Cauchy-maximal donc, d’après le théorème 13,M2 se plonge dansM et on obtient le résultat.

Un lemme de recollement

Lemme 4.1.11. SoitM0 un espace-temps plat singulier. Soienti∶M0→M1 une extension BTZ de M0 et j M0 M2 un E1,02-plongement avec M2 un espace-temps plat singulier. On pose

M3∶= (M1∐M2)/M0 de sorte à obtenir le diagramme suivant :

M0 i �� j M1 π1 M2 π2 �M3

Si M2 est globalement hyperbolique et siSing0(M2) =j(Sing0(M0)), alors M3 est séparé. Démonstration. Soient p∈M1 et q∈M2 tels que pour toutU voisinage de pet V voisinage de q

on a :

i−1(U)∩j−1(V)≠ ∅.

On doit montrer queπ1(p) =π2(q).

On remarque que pour tout x∈M1, I+(x)⊂i(M0) car M1 est une extension BTZ de M0 et donc en considérant(an)∈MN

0 une suite telle que lim

n→+∞i(an) =p et lim

Chapitre 4. Théorie des extensions BTZ j○i−1(I+(p)) = j○i−1�Int� � N∈N n≥N I+(an)�� = Int� � N∈N n≥N j(I+(i−1(an))� Int� � N∈N n≥N I+(j○i−1(an)� I+(q)

Prenons une suite(bn)n∈N∈MN

0 décroissante telle quei(bn)���→n+ p. La suite(j(bn))nNest décroissante et dansJ+(q)donc elle converge dansJ+(q). On noteq′∶= lim

n→+∞j(bn).

De la même manière que précédemment,j○i−1(I+(p))⊂I+(q′). SoitU �→φ U⊂E1α,2 un ouvert de carte autour deq′avecUdiamant deE1α,2 et soitV�→ψ V⊂E10,2un ouvert de carte autour dep

avecVdiamant deE10,2. On se donnen∈Ntel quei(bn)∈Vetj(bn)∈U. On posef∶=φ○j○i−1○ψ−1 etW∶=I(p, i(bn))et on a alors :

f ∶W���→E1α,2

etWest la partie régulière d’un voisinage d’un point de Sing(E10,2). On déduit alors de la propriété 2.2.17 queα=0, doncq′∈Sing0(M2) =Sing0(j(M0))et doncq′∈j(M0). Par suite,

i○j−1(q′) = lim n→+∞i(bn) =p doncp∈i(M0)et donc q= lim n→+∞j(an) = lim n→+∞j○i−1○i(an) =j○i−1(p). Finalement,π1(p) =π2(q).

Holonomie des lignes singulières

On rappelle que toutE1,02-espace-temps est une variété orientable.

Définition 4.1.12. SoientM unE1,02-espace-temps,α∈R+, etp∈Singα(M).

On pose γ(p) π1(Reg(M)) la classe d’homotopie d’un lacet simple tournant dans le sens direct autour de la droite singulière portantpdans un voisinage de carte dep.

Lemme 4.1.13. Soient M un E1,02-espace-temps, α R+, et p Singα(M). On a les points suivants :

(i) γ(p)ne dépend que de la composante connexe deSing(M)contenantp. (ii) SiM est globalement hyperbolique alors

γ∶π0(Sing(M))→π1(M)

est d’ordre au plus deux, c’est à dire que pour tout γ0∈π1(M),#γ−1(γ0)≤2. Démonstration.

(i) Soientpetqdeux points appartenant à la même composante connexe de Sing(M). Il existe un voisinage tubulaireU de rayon constant du segment de points singuliers [p, q]. Un lacet simple autour de la ligne singulière portantpdans ce voisinage est alors clairement homotope à un lacet simple autour deqdans ce voisinage.

4.1. Extension BTZ

(ii) Supposons M globalement hyperbolique et prenons Σ une surface de Cauchy de M. Soit

Δ une composante connexe de Sing(M), d’après le lemme 3.2.4,Δ est une courbe causale inextensible qui intersecte donc Σexactement une fois. On considère alors alors γ∆∶=γ(p)

avecp=Δ∩Σetγ∆⊂Σ. On noteΣ∗∶=Reg(Σ)

SiΣ∗ est homéomorphe à une sphère percée zéro, une ou deux fois, alors #π0(Sing(M))≤2 et donc #γ−1(c)≤2 pour tout lacet[c]∈π1(Σ).

Sinon Σ∗ est une surface hyperbolique et les classes d’homotopies des lacets périphériques sont disjointes. L’applicationγ est alors injective.