• Aucun résultat trouvé

Cauchy-complétude et extensions BTZ

4.2 Cauchy-complétude et extension BTZ

4.2.3 Cauchy-complétude et extensions BTZ

Nous souhaitons à présent démontrer l’implication(i)⇒(iii)du théorème 20. On se donneM0

un espace-temps plat singulier sans BTZ globalement hyperbolique complet et Cauchy-maximal. On poseM1 l’extension BTZ-extension maximale de M0 et M2 l’extension de Cauchy maximale deM1. On suppose M0⊂M1⊂M2 et on prend Σ0 une surface de Cauchy deM0. On souhaite donc démontrer.

Proposition 4.2.8. M1 est Cauchy-complet et Cauchy-maximal.

Il y a une difficulté supplémentaire par rapport à l’étape précédente, avant de pouvoir appliquer un lemme de chirurgie, nous avons besoin de démontrer que les lignes BTZ sont complètes dans le futur. En effet, lorsque l’on souhaite prolonger une courbe c ∶= {(τc(θ), R,θ) θ R/2πZ}

en une surface de Cauchy à l’intérieur du tube de rayonR, si la fonctionτc estα-lipschitzienne, notre méthode ne nous permet pas de construire des surfaces incluses avec certitude dans une tranche de tube{(τ,r,θ) θ∈R/2π,τ∈[τ∗,τ∗]Z}pourτ∗ arbitrairement proche de max(τc). La proposition 4.1.10 donne la complétion future d’un rayon BTZ uniquement pour un espace-temps globalement Cauchy-maximal, c’est vrai par hypothèse dans la preuve(iii)⇒(i), c’est justement ce que l’on cherche à démontrer dans l’étape (i)⇒ (iii). Le lemme suivant nous permettra de surmonter cette difficulté.

Lemme 4.2.9. SoitΔ une composante connexe de Sing0(M2). PourR>0, on pose DR= {τ=

0, r≤R} dansE10,2.

Pour toutp∈Δ∩(M1∖M0), il existeU un voisinage de]p,+∞[tel que

Chapitre 4. Théorie des extensions BTZ

• on a une fonction lisseτΣ0 ∶D∗

R→R+ telle que

D(Σ0∩U) =Graph(τΣ0) et{τ≤τΣ0}⊂M0.

Démonstration. D’après la proposition 4.1.10, la ligneΔest complète dans le futur dansM2et il existe une carte tubulaire autour de[p,+∞[de rayon constant. Considérons une telle carte de rayon

Rautour de[p,∞[pour un certainp∈Δ∩(M1∖M0). On peut supposer quepa pour coordonnée

τ=0, queU = {−τ∗<τ<τ, r≤R}⊂M1 pour un certainτ∗>0 et queV = {−τ∗<τ, r≤R}⊂M2. Considérons les courbes causales futures géodésiques brisées définies surR∗

+ de la forme

cθ0(s) =� (s/2, s,θ0) if s≤R

(s/2, R,θ0) if s>R

avecθ0∈R/2πZ. Ces courbes paramétrisent le bord deJ+(p)∩V. Ces courbes sont dans la partie régulière de M2 et commencent dans M0. Chaque composante connexe de l’intersection de ces courbes avec M0 est une courbe causale inextensible. Prenons la première composante connexe, elle intersecte Σ0 exactement une fois. Soit B la composante connexe de p dans la frontière de

J+(p)∩V∩M1. Soitb∶R/2πZ→Σ0∩B la fonctionb∶θ↦(τ(θ), r(θ))qui paramétriseΣ∩B. On remarque queB etΣ0sont transverses et commeB est laminé par des courbes causales et comme

Σ0est de type espace, B∩Σ0est une 1-sous-variété etb est continue et bijective. Par suiteb est un homéomorphisme et la coordonnéersurB∩Σ0atteint un minimum en un certainR′>0. Dans le tube{r≤R′,τ>−τ∗}, considérons la courbe causale future définie surR∗

+,

cr0,θ0(s) =� (s/2, s,θ0) if s≤r0

(s/2, r0,θ0) if s>r0

pourr0∈]0, R′[etθ∈R/2πZ. Le point d’intersection avecΣ0ne peut être sur l’intervalles∈]0, r0]

car cet intervalle est sur la courbe causalecθ0 et quer0<R′. Donc,Σ0intersecte toutes les courbes sur l’intervalle s>r0 et la projectionπ∶V →D∗ restreinte à Σ∩V est continue et bijective. On obtient une paramétrisation deΣ0comme le graphe d’une fonctionτΣ∶(r,θ)↦τΣ0 dans la carte tubulaire de rayonR′.

Σ0=Graph(τΣ0) τΣ0(r,θ) > 1 2r>0

Commeπest la projection le long d’une direction de type lumière et commeΣ0est de type espace,

τΣ0 est lisse. Enfin, par définition des courbescr0,θ0 la portion de courbe avant l’intersection de

Σ0est dansM0 et donc on obtient un domaine

{r∈]0, R′],θ∈R/2πZ,τ∈]−τ∗,τ

Σ0(r,θ)]}

inclus dansM0.

Proposition 4.2.10. M1 est Cauchy-complet et Cauchy-maximal.

Démonstration. La preuve est divisée en 3 étapes. Premièrement, on démontre que les lignes BTZ de M1 sont complètes dans le futur et que les rayons BTZ futurs de M1 sont contenus dans un voisinage tubulaire de rayon constant. Deuxièmement, nous modifions une surface de Cauchy essentiellement lisse de type espaceΣ0deM0 pour obtenir une surface de Cauchy essentiellement lisse de type espace et complète deM1. Troisièmement, on montre que(M2∖Sing0(M2)est une extension de Cauchy deM0et nous concluons.

• Étape 1

Considérons une ligne BTZΔin M2. Considérons T un voisinage tubulaire de rayonR>0 autour de]p,+∞[pour un certainp∈Δ∩(M1∖M0)donné par le lemme 4.2.9 et posonsτΣ0

4.2. Cauchy-complétude et extension BTZ

la paramétrisation de Σ0 parDR et T=Reg(T ) = T ∖Δ. Considérons le complémentaire deM0 dans le demi-tubeT, retirons son futur àM0et ajoutons le demi-tube pour obtenir

M, c’est-à-dire :

M = T∪(M0∖(J+(T∖M0))).

CommeΣ0∩T =Graph(τΣ0)etJ−

T′(Σ0)⊂M0, alorsJ+(T∖M0)⊂J+(Σ0)et doncΣ0⊂M. Soitcune courbe causale future inextensible dansM. On remarque que par construction de

M, la courbecne peut s’échapper deT∖M0. Ainsi, commec est connexe,cse décompose en deux parties consécutives : une partie dansM0et une partie dansT∖M0.

Supposons c∩(T′∖M0) ≠ ∅. Comme Σ0 est de type espace et complète d’après le lemme 4.2.3 lim(r,θ)→0τΣ0(t,θ) = +∞. Par continuité ; c intersecte Σ0∩T. De plus, une fois dans T′∖M0, la courbe c reste dans T′∖M0 donc c∩M0 est une courbe causale inextensible deM0 intersectantΣ0 exactement une fois. Par suite,cintersecte

Σ0exactement une fois.

Supposons c∩(T′∖M0) = ∅. La courbe c est alors dans M0 et tout prolongement inextensible de c dans M0 intersecte Σ0 exactement une fois. Un tel prolongement inextensible ne peut quitterJ+(T∖M0)une fois entré dedans, par suite son intersection avecΣ0est surc.

On en déduit donc que Σ0 est une surface de Cauchy de M, que M est une extension de Cauchy d’un voisinage deΣ0 dansM0 et donc d’après le Théoreme 13,M est une partie de

M0. Finalement, M0 contientTet doncM1 contientT. • Étape 2

Considérons une ligne BTZΔdeM2et un voisinage tubulaireT∆deΔdonné par le lemme 4.2.9 et soitτΣ0 la parametrisation de Σ0 dans T∆. D’après la première étape, T∆ est dans

M1 donc d’après la proposition 4.2.1, on peut prolonger Σ0∩∂T∆ une surface de Cauchy complète essentiellement lisse et de type espace Graph(τ∆) dans T∆ parametrisée par DR

pour un certainR. Le nombre de ligne BTZ étant dénombrable, on peut choisir des voisinages

T autour de chaque ligne BTZ de telle sorte qu’ils soient disjoints. Cette procédure peut donc être faite simultanément autour de toute les lignes BTZ simultanément. Une discussion causale telle que dans la proposition 4.2.6 montre que la surface

Σ1∶= (Σ0∖ �

T∆)∪ �

Graph(τ∆)

une surface de Cauchy deM1 et donc queM1 estCauchy-complet. • Étape 3

Considérons à présent M = (M2∖Sing0(M2)) et c une courbe causale future inextensible dansM. La courbec peut être prolongée en une certaine courbe causale inextensiblec′ de

M2. D’après le lemme 3.2.4,c′ se décompose en deux parties connexes consécutives :Δ sa partie BTZ puisc0 sa partie non-BTZ. Par définition deM,Δ=c′∖c etc0=c. CommeM2

est une extension de Cauchy de M1, la courbe c′ intersecteΣ1 exactement une fois. D’une part,Σ1 et Σ0 coïncide en dehors des tubes T∆. D’autre part, on remarque qu’une courbe causale inextensible dans l’un des T∆ intersecte Σ0∩T si et seulement si elle intersecte Graph(τ∆). Donc c′ intersecte Σ0 exactement une fois et donc c intersecteΣ0 exactement une fois. On en déduit queM est une extension de Cauchy deM0et, par Cauchy-maximalité deM0; on a alorsM =M0. Finalement,M2=M1 etM1est Cauchy-maximal.

Chapitre 4. Théorie des extensions BTZ