Le plafond de verre, briser la glace…

Dans quelle mesure peut-on introduire et appliquer la notion de « plafond de verre » à la responsabilité sportive bénévole ?

Les bénévoles responsables du secteur sportif compris dans notre recherche correspondent

155JOBELET, S. (1994). Les représentations sociales, Sociologie d’aujourd’hui, P.U.F, p.360.

156 DANTIER B., in Représentations, pratiques, société et individu, sous l’enquête des Sciences Sociales : JOBELET, « Les représentations sociales », Paris, P.U.F, 1994, p.36. 57.

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aux élus (ues) des bureaux des clubs sportifs de judo : président (te), trésorier (rière) et secrétaire. Cependant, du fait même que nous nous concentrions sur une pratique spécifique qu’est le judo, nous précisons le caractère compétitif de cette pratique ultérieurement, cela n’engendre pas pour autant le caractère professionnel. Par conséquent, le judo est un sport amateur qui repose dans son fonctionnement sur la participation bénévole plus que sur celle de salariés (ées). Comme beaucoup d’associations et tous n’ont pas de statut de bénévole à proprement parlé, les clubs avancent aussi avec le « petit bénévolat ». Ce sont des personnes qui contribuent à la vie des clubs, de « petites mains » qui sont souvent des parents de licencies (ées). .

Le bénévolat est considéré comme la situation dans laquelle une personne propose gratuitement son service ou une prestation de travail pour un organisme. Plusieurs éléments distinguent le bénévolat d’un emploi salarié: l’absence de contrat de travail, car ceci étant remplacé par un « contrat moral » ; l’inexistence de contrepartie, c’est-à-dire la rémunération.

Toutefois, le bénévole peut être dédommagé des frais engendrés par son activité tels que les frais de déplacement, d’hébergement, etc. sans que le dédommagement ne dépasse les frais engagés ; l’inexistence de subordination juridique, car la participation du bénévole est volontaire et lui procure la liberté d'y mettre un terme sans procédure. D’un point de vue comptable, le bénévolat constitue une contribution volontaire en nature qui est par principe, sans contrepartie. Mais malgré toutes ces caractéristiques, les bénévoles peuvent être considérés comme des travailleurs, car le temps qu’ils dépensent au sein d’un organisme ou d’une association est considéré comme temps de travail. Dans notre analyse de la répartition et de la division sexuée des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, en politique puis de façon plus exhaustive dans les diverses institutions sportives, se trouve un dénominateur commun : les femmes sont minoritaires et accèdent que très rarement aux plus hautes fonctions des instances décisionnelles. Constance qui semble se perpétuer dans le temps et dans l’espace malgré un élan significatif à partir des années 2000. D’ailleurs, certains

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exemples viennent nourrir les aspirations des politiques publiques en matière de parité et d’égalité dans le sport et contribuent à affaiblir « le plafond de verre » : « M. Fernand Duchaussoy, président de la Fédération française de football, reconnaissait que le football avait » [pris un virage historique quand une femme a accédé à la vice-présidence de la Ligue du football amateur] ». Toutefois, la Fédération Française de Football reste en 2014 parmi les

« mauvais élèves » des plans de féminisation des instances dirigeantes signées entre l’Etat et les fédérations qui s'engagent à améliorer leur gouvernance démocratique vers un rapport plus équilibrée des hommes et des femmes au sommet organisationnel.

Le monde du sport est caractérisé par une prédominance des hommes dans les postes de responsabilité des organisations sportives supranationales, nationales, régionales ou locales.

Pour ce qui est des associations, la charte rénovée suite à celle élaborée en 2001 lors du centenaire de la loi de 1901 prévoit dans l'un de ces axes de refonder une représentation équilibrée. Entre autre par le non cumul des mandats, par la promotion de la parité et de l’égalité, par la lutte contre les discriminations découlant. Ces résolutions (décrets, lois) mettent du temps à aboutir, les rôles et les statuts des femmes en sport restent encore à définir/Redéfinir. Les contours et les frontières de cet univers social restent encore à franchir.

Bien que la Vème République ait connu plusieurs ministres des sports femmes, le système sportif reste très dominé par les hommes et reproduit dans ses grandes lignes la dissymétrie de la division sexuelle du monde du travail. Le milieu universitaire, les institutions et les actions publiques donnent à voir de réelles intentions à progresser vers ce qui appartiendrait en propre aux hommes ou aux femmes. Certains chercheurs, politiques trouvent d'ailleurs regrettable qu'il faille en passer par des lois voire des sanctions pour améliorer la condition féminine.

« Le plafond de verre » est un fait avéré, établit dans nos sociétés, il conditionne de manière occulte des positions et des fonctions sexuées. Le nier serait une aberration car il semble inscrit de façon durable dans les esprits et dans les fonctionnements de la société. Alors plus que de faire le constat de son emprise, nous nous devons de l'analyser afin d’en saisir toutes

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les facettes. Et ainsi concourir à une réflexion plus pertinente de la recherche et des questions relatives à notre problématique. S’il n’est plus à démontrer dans le travail en général et dans le travail sportif, comment peut-on l’appliquer à la responsabilité sportive bénévole ?

La réponse est claire, que l’on soit dans le domaine du travail sportif ou dans le domaine du bénévolat sportif, les formes que prennent les divisions et les répartitions sexuées sont les mêmes. On pourrait presque les calquer tant les ressemblances sont fortes. Bien que le pouvoir conféré à l’un est à l’autre ne soient pas les mêmes, les configurations dans leur ensemble sont similaires : moins de femmes dirigeantes avec une forte variation selon le secteur considéré, moins de femmes dirigeantes dans les postes les plus gradés. De par une position occupée dans l’espace du travail sportif et des enjeux qui en découlent cela confère une certaine notoriété, une visibilité et une reconnaissance plus prononcée que dans l’espace du bénévolat sportif. C’est pourquoi nous atténuons le terme de pouvoir quand nous abordons les responsables bénévoles en comparaison aux responsables salariés (ées), il reste inévitablement plus relatif au sein des associations sportives.