• Aucun résultat trouvé

L’ARRETCARDIAQUE EN EN SALLE D'OPERATION

LE REFLEXE TRIGEMINO-CARDIAQUE : [87]

X. PHYSIOPATHOLOGIE DU SYNDROME POST ACR :

1. Syndrome d’ischémie-reperfusion:

La phase d’ischémie correspondant à la phase de « no-flow » où la diminution des apports en oxygène est contrebalancée par une diminution des besoins métaboliques. Ainsi, c'est au cours de la phase de « no flow » que vont se constituer les premières lésions cellulaires et tissulaires. Après une ischémie prolongée, on observe une dépolarisation membranaire par diminution de la synthèse d’adénosine tri-phosphate. Le dysfonctionnement de la pompe à calcium qui en découle, entraine une accumulation intracellulaire de calcium et apparait comme étant le déterminant initial de la mort cellulaire. Ce phénomène est auto-entretenu par la mise en jeu d’acides aminés excitateurs comme le glutamate.

La formation de radicaux libres induit par la synthèse de monoxyde d’azote par la NO synthase aboutit à la peroxydation des lipides membranaires et à l’oxydation des protéines. De plus, l’activation de caspases aboutissant à l’apoptose ou encore à l’inflammation tissulaire engendrée par la libération de cytokines pro-inflammatoires participe elle aussi à la mort cellulaire.

La phase de reperfusion entraine également des dommages tissulaires importants. Elle aggrave ainsi les processus oxydatifs mis en jeu lors de l’ischémie en inactivant les cytochromes, en altérant les protéines de transports membranaires et en induisant des phénomènes de peroxydation des lipides membranaires. Les lésions endothéliales vasculaires diffuses entraînent une réponse inflammatoire systémique avec production de cytokines, activation du complément, synthèse de métabolites de l’acide arachidonique ou encore activation des polynucléaires neutrophiles.

Cette activation de la réponse inflammatoire systémique pourrait être la cause notamment de coagulation intra-vasculaire disséminée, ellemême incriminée dans la genèse d’anomalies microcirculatoires.

De plus, le risque de septicémie par translocations de bactéries digestives dues à la reperfusion gastro-intestinale serait aussi majoré. Une surveillance accrue des marqueurs biologiques infectieux est donc nécessaire, notamment lors de la période d’hypothermie qui favorise elle aussi les infections.

2. Souffrance cérébrale post-anoxique:

Elle correspond à un processus complexe variant dans le temps et associant plusieurs phénomènes. Les lésions induites par le syndrome d’ischémie-reperfusion peuvent ainsi continuer à évoluer plusieurs jours après l’anoxie.

Différentes approches thérapeutiques doivent être envisagées afin d’assurer une neuroprotection et éviter une aggravation secondaire des lésions. En effet, le syndrome postanoxiquecérébral est une Une hypothermie thérapeutique est recommandée chez les patients dans le coma après un ACR avec RACS.

Elle est obtenue par des manœuvres internes (perfusion de cristalloïdes froids) et/ou externes (circuit d’air froid, packs de glaces…) pour une durée de 12 à 24h avec un objectif de température de 32 à 34°C contrôlée par un dispositif interne et est facilitée par l’utilisation de curares, de sulfate de magnésium et de sédatifs en prévenant l’apparition de frissons. La phase de réchauffement est délicate avec risques de modifications ioniques, volémiques et métaboliques. Il est ainsi recommandé de réchauffer le patient de 0,25 à 0,5°C par heure.

Plusieurs effets indésirables peuvent être rencontrés au cours de la phase d’hypothermie pouvant parfois conduire à l’arrêt de la procédure: des arythmies et notamment des bradycardies, des hémorragies par troubles de la coagulation, des

troubles ioniques et glucidiques, des infections, notamment des pneumopathies, ainsi qu’une diminution de la clairance de certains médicaments administrés .

L’application d’une procédure d’hypothermie thérapeutique reste actuellement un standard de prise en charge et ce en dépit d’une étude récente ne retrouvant pas de différence de pronostic significative en comparaison avec une stratégie de contrôle normothermique .

Les autres mesures de neuro-protection associées à la procédure thérapeutique d’hypothermie, sont la prévention des agressions cérébrales secondaires d’origine systémique par contrôle de la capnie, de la natrémie, de la glycémie, de la pression artérielle, du taux d’hémoglobine, de l’hypoxémie et de la température.

- Dysfonction myocardique post ACR et choc post ACR : L’étiologie de la dysfonction myocardique peut être double:

Cause initiale de l’ACR (SCA, embolie pulmonaire, tamponnade…) ou choc post-ACR. Ce dernier, souvent défini par le besoin en catécholamines d’une durée de plus de 6h après remplissage adéquat, se rencontre dans 68% des ACR admis en réanimation. Il se caractérise par une vasoplégie majeure ainsi que par un dysfonctionnement systolo-diastolique apparaissant dans les minutes suivant la RACS mais réversible dans les 48 à 72h. Il serait responsable d’1/3 des décès en réanimation. La réalisation d’un monitorage hémodynamique précoce peut permettre de guider le traitement: Remplissage vasculaire chez des patients souvent hypovolémiques à la phase initiale , introduction de drogues vaso-actives (adrénaline, dobutamine et/ou noradrénaline) ou encore mise en place d’une circulation extra-corporelle. L’objectif tensionnel est d’assurer une pression artérielle moyenne entre 65 et 100 millimètres de mercure devant permettre une diurèse horaire de 1millilitre/kilogramme, en tenant compte des antécédents du patient, de la pathologie ayant entrainé l’ACR et de la sévérité de la dysfonction myocardique .

Ainsi, l’absence de prise en charge et de RACS précoces conduit à l’installation d’un syndrome de défaillance multi-viscérale avec notamment dans environ 50% des cas une atteinte respiratoire et rénale.

- Persistance de la pathologie ayant entrainée l’ACR :

Plusieurs pathologies doivent être envisagées devant un ACR, notamment le SCA qui reste la cause la plus fréquente chez l’adulte. Une coronarographie (ou une thrombolyse à défaut) doit donc être réalisée chez tout patient suspect d’ACR sur SCA afin de permettre une revascularisation rapide, associée à une anti-agrégation plaquettaire par aspirine , à un antagoniste des récepteurs de l’adénosine diphosphate, à un inhibiteur des récepteurs GPIIbIIIa et à une héparinothérapie non fractionnée

XI. REANIMATION ET PRISE EN CHARGE DE L’AC