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La première catégorie est formée par une série de petits personnages dont le capital social est plutôt faible : prébendier, alcalde ou soldat. Aussi s’adressent-ils au commis avec des demandes précises en tête et se montrent-ils très serviables en retour. On peut prudemment parler de « clients » de Díez de la Calle.

Don Cristóbal Millán de Poblete, prébendier du chapitre de Mexico

Cristobal Millán de Poblete accède au niveau d’étude de bachelier en 1628, il est « demi-prébendier » (medio-racionero) du chapitre de la cathédrale de Mexico avant de devenir prébendier « entier » en 1659 et enfin chanoine en 1662, il meurt le 6 mai 167037. Fils de Francisco Millán et María Ana de Poblete, famille créole de Mexico, « noms anciens et nobles, ils sont nombreux de cette lignée à s’être distingués par la vertu et les lettres. » 38

Il adresse une lettre à l’attention de Juan Díez de la Calle le 20 mai 1648 (Annexe 10)39. Compte tenu de certaines répétitions et contradictions, il est probable qu’elle fut rédigée en deux fois. Par ailleurs, elle se compose de deux parties : premièrement, un texte de trois pages évoquant les dernières nouvelles et sollicitant l’aide

36 A.H.N., Diversos - Documentos de Indias, 27, N.20

37 PÉREZ PUENTE Leticia, Tiempos de crisis, tiempos de consolidación: la catedral metropolitana de la

ciudad de México, 1653-1680, México, 2005, p. 300

38 Ibid., p. 87« apellidos antiguos y nobles, muchos hay de este linaje señalados en virtud y letras ». 39 B.N.M., Ms 3048, f. 176-178v.

de Juan Díez de la Calle ; deuxièmement une liste de quatre pages intitulée : « Relation des ministres et serviteurs de la Sainte Église métropolitaine de Mexico, les salaires qu’ils gagnent et en quelle manière on les paye et le salaire annuel de chacun. »40

Dans la première partie, clairement en position de solliciteur, il demande à remplacer le chanoine de la cathédrale de Mexico décédé en 1647, Juan Nieto de Avalos41 :

« Je vous supplie de nouveau, pourvu que cela vous soit possible et que Dieu veuille bien améliorer ma fortune, de ne pas m’abandonner, mais, dans les occasions qui se présentent comme aujourd'hui avec la mort de Juan Nieto de Avalos, et bien que D. Antonio Esquivel passe en premier dans la nomination des chanoines, que vous daigniez me faire l’honneur et la grande faveur de m’affecter à cette charge ; de nouveau je vous promets de vous être toujours (comme je l’avoue) très obligé, redevable et reconnaissant, et qu’un jour je rendrai ce que je vous dois. » 42

Au-delà des formules de politesse, l’expéditeur ne tarit pas d’éloge pour Juan Díez de la Calle : « Votre grand talent et votre grande habilité »43. Il s’adresse à lui comme « Secrétaire Juan Dias de la calle notre Seigneur » alors que le fonctionnaire madrilène ne dispose pas encore de ce titre. Suivant un procédé rhétorique classique, Cristóbal Millán de Poblete se plaint de sa pauvreté pour préparer sa demande44. Les marques d’allégeance qui ponctuent la lettre sont caractéristiques d’un lien patron/client45.

Par ailleurs, Cristobal Millán de Poblete semble être le correspondant de Juan Díez de la Calle à Mexico et il doit remettre lettres et documents à d’autres individus : « Il m’a

40 Ibid., f. 177, « Rason de los ministros y sirvientes que la S[anta] Ig[lesia] metropolitana de mexico tiene,

los salarios que ganan y de que genero se les paga y del salario de cada año de cada uno. »

41 A.G.N., Instituciones Coloniales/ Regio Patronato Indiano/ Bienes Nacionales (014)/ Volumen 56/,

expediente 39

42 B.N.M., Ms 3048, f. 179 « se suplico de nuevo, que mientras pueda, y Dios es servido de mejorar mi

fortuna no me desampare, sino que en las ocasiones que se ofrecieren como lo será la presente con la muerte de Juan Nieto de Avalos y aunque va en las nominas de las canonigas en primer lugar D. Antonio de Esquivel, sea servido de honrarme y hacerme todo favor que de nuevo le prometo a v[uestra] m[erce]d serle siempre (como lo confieso) muy obligado, reconocido, y agradecido y que algun dia le e de pagar lo mucho que le debo. (...) ».

43 Ibid., « su gran talento y capacidad de vuestra merced ».

44 Ibid., « (...) je ne sais comment nous nous sustentons avec de si maigres rentes, sans parler des pauvres à

qui il a incombé d’aller en Espagne d’eux-mêmes. Et nous vivons encore des gages avec lesquelles nous sommes venus de là-bas » ; « Si je me console de mon sort, de mon malheur et de ma pauvreté, je vis dans le plus grand embarras du monde, où il ne me reste plus d’autre recours que de vous solliciter et de vous implorer de vous souvenir de moi » ; « je suis si pauvre et si malheureux qu’il m’est impossible de vous envoyer avec [ma lettre] un peu de chocolat, ce dont je vous demande mille fois pardon. »/ « no se como nos

sustentamos con tan cortas rentas, y mas los pobres a quien costo ir a España por ellos. Y nos duran todavia los empeños con que vinimos de alla (...) » ; « Ya si me consuelo con mi fortuna, desdicha y pobreza, y vivo con el mayor descunsuelo del mundo, con que no queda mas recurso que pedir y emplear a vuestra merced se acuerde de mi. » ; » « yo este tan pobre y sea tan desdichado que no me sea posible enbiar a vuestra merced en ella un poco de chocolate, de que pido a vuestra merced mil pardones. »

45 Ibid., « quedo tan obligado como debo » ; « conosca la puntualidad con que le servi » ; « bien puede fiar

écrit que le chantre avait reçu vos lettres par don Diego de Cervantes, j’ai remis et donné en main propre son pli à don Alfonso Caseaga, et qu’il y a dans cette flotte raison et réponses de tout ».46 En 1637, Diego Cervantes de l’ordre des mercédaires part pour le Nouveau monde.47 En 1644, il est chantre de la cathédrale de Oaxaca et il revient d’un voyage en Espagne à l’occasion duquel il a pu jouer le rôle de messager pour Díez de la Calle48.

Ailleurs dans la lettre, Cristobal dit que « le chantre m’offre du chocolat et me dit de vous l’envoyer en son nom car il connaît ma pauvreté ».49 On se souvient que dans son testament, Juan Díez de la Calle déclare posséder plusieurs caisses de chocolat. Nous touchons au délicat sujet des pots-de-vin car nous ne disposons que de très peu d’indices dans ce domaine. Le chocolat apparaît ici comme une gratification plus que comme une forme de corruption50. Qui se cache derrière ce généreux chantre ? Cette question nous

conduit dans les méandres du réseau de Díez de la Calle qui repose, une fois de plus, sur la famille. En 1647, le chantre de Mexico est Juan de Poblete, le frère de Cristobal, entré dans le chapitre en 1645, puis en 1649 archidiacre et en 1657 doyen. Il fut également recteur de l’université de Mexico de 1647 à 165351. Pour l’historienne de la cathédrale de Mexico, Juan Poblete est « le personnage le plus éminent du chapitre »52. Ceci explique que Cristobal soit en colère contre ses frères qui refusent de l’aider financièrement malgré leur confortable situation économique.53

De la sorte, la fratrie des Poblete se distingue parmi les membres de l’Église hispano- américaine : l’aîné Miguel est également chanoine et dignitaire des églises de Puebla et de Mexico, professeur de théologie dans le séminaire fondé par Juan de Palafox, puis archevêque de Manille de 1649 à 1667. Le neveu, José Millán Poblete, réalise une belle

46 Ibid., « Escribiome de que por D. Diego de Cervantes el chantre aver recibido las cartas de vuestra

merced que le remiti y dado en mano propria su pliego a D Alfonso de Caseaga, y que en esta flota yba razon y respuestas de todo ».

47 A.G.I., Contr., 5419, N.36 48 A.G.I., Contr., 5427, N.1, R.43

49 B.N.M., Ms 3048, f. 179 « El chantre me ofrece y dice envia a vuestra merced en mi nombre chocolate

porque sabe mi pobreza ».

50 Le dossier est également maigre chez Schäfer qui constate quelques détournements des amendes versées au

Conseil, parfois avec l’accord du souverain, Cf., SCHÄFER Ernest, El Consejo Real y Supremo de las Indias, Madrid, Junta de Castilla y León, Marcial Pons, 2003, p. 251. Dans les bureaux ministériels de Louis XIV, ce genre de gratifications avait officiellement cours même si la frontière avec la corruption franche et nette était étroite. Cf. SARMANT Thierry et STOLL Mathieu, Régner et gouverner. Louis XIV et ses ministres, Paris,

Perrin, 2010, p. 299.

51 PÉREZ PUENTE Leticia, op. cit., p. 86

52 Ibid., p. 90 « el personaje de mayor revelancia en el cabildo (...) »

53 B.N.M., Ms 3048, f. 179, « sabe vuestra merced quan debido era que mis hermanos me ayudan, ellos se

hallan muy bien acomodados a costa de mi misma ingres y hacienda, y yo desacomodado, atrasado sin posibilidad y pobre sin tener en ellos ayuda ninguna, ni un agradecimiento, ni correspondencia (...) mis esperanzas en mis hermanos alli en la puebla no debo un socoro de Díez pesos. »

carrière ecclésiastique aux Philippines, et termine également archevêque de Manille en 1670. On peut facilement imaginer que Díez de la Calle, à défaut de correspondre avec tous les membres de la famille Poblete, connaissait chacun d’eux.

Millán de Poblete, du fait de son statut socioprofessionnel subalterne et du ton qu’il adopte avec Díez de la Calle, apparaît clairement comme l’un de ses clients. La description très détaillée du personnel de la cathédrale de Mexico qui accompagne le pli témoigne également de la nécessité pour le prébendier de la cité lacustre d’obliger le commis madrilène. Deux autres personnages, vétérans des guerres impériales, s’adressent à Díez de la Calle sur le ton du client – tout de même moins servile que Millán Poblete.

Des vétérans à la recherche d’une alcaldía aux Indes

Le premier don Antonio Nieto de Figueroa a obtenu l’alcaldía mayor de Tegucigalpa, un poste enviable dans une région minière54 qu’il doit notamment à l’appui de Díez de la Calle. Le second sollicite le commis dans le but d’obtenir une paisible

alcaldía avant de retourner en Espagne.

Après deux ans passés au Honduras, don Antonio Nieto de Figueroa adresse une lettre à Juan Díez de la Calle le 4 mai 1647 depuis Tegucigalpa (Annexe 11)55. Sa relation de mérite dressée par le commis du secrétariat de Nouvelle Espagne, Bartolome López de Echaburu, fournit d’amples informations biographiques56. Antonio Nieto de Figueroa débute sa carrière en 1628 comme simple soldat dans l’armada del mar oceano et participe à la lutte contre les Hollandais autour de l’île de San Cristobal. Son parcours le mène de Veracruz à Fontarabie, en passant par les Philippines ! La relation rapporte qu’à Fontarabie il attaqua le premier l’ennemi « peleando pica a pica »57. La relation fait également état des parcours de son père et de ses frères lesquels montrent l’éclatement de l’empire, la multiplication des fronts et le prix payé : les membres de cette famille eurent pour sépulture la flotte royale de Bretagne et d’Irlande, le préside de Larache (Maroc) et la Catalogne.

54 « Au milieu du XVIIe siècle, Tegucigalpa et ses mines, principalement le mont de Santa Lucía et la mine

de San José de Cedros, donnaient suffisamment d’argent à ce centre minier pour le transformer en un des plus riches du royaume du Guatemala ; la population comptait un bon nombre de familles espagnoles, quelques unes créoles, se consacrant à la mine et au commerce ; elle abritait deux couvents de religieux (...) ». MARTÍNEZ CASTILLO Mario Felipe, Apuntamientos para una Historia Colonial de

Tegucigalpa y su Alcadía Mayor, Tegucigalpa, Editorial Universitaria, 1982, p. 25

55 B.N.M., Ms 3045, f. 46-47 56 A.G.I., Indif. Gen. 112, N.75

57 Il s’agit d’une référence à l’héroïque percée espagnole de septembre qui mit en déroute les assiégeants

français dirigés par Condé et qui fit dire à Richelieu : « la douleur de Fontarabie me tue ». SACCHI Henri, La Guerre de Trente Ans. La guerre des cardinaux, Paris, L’Harmattan, t.3, 1991, p. 159-163

Issu d’une famille de militaires, après douze ans de carrière, Antonio de Nieto s’adresse au roi pour obtenir une grâce : un poste lucratif aux Indes. Une première relation de mérites de 1642 affirme que Antonio Nieto reçoit « l’acaldía mayor de la ville de la Trinidad et [qu’]il détient d’un décret particulier de Sa Majesté pour les services particuliers rendus à Fontarabie. » 58 Il semble qu’il ne soit jamais allé à Trinidad car une seconde relation59 évoque sa présence à Madrid en 1644 et la licence de passager pour les Indes datant de 1645 autorise son voyage pour une alcadía mayor des mines du Honduras, dans la juridiction de l’Audience du Guatemala. Est-ce là que se trouve l’intervention de Díez de la Calle ? Un coup de pouce pour une province mieux dotée. Rappelons que le commis a une connaissance très précise de ces postes, il a également pu judicieusement conseiller le soldat Nieto. Dans sa lettre il déclare : « Je suis très confus de ne pas pouvoir accomplir pour le moment des devoirs si impérieux (car ils le sont), tant sont grands mon amour et les faveurs que de vous j’ai reçues en cette cour »60

En effet, la lettre du 4 mai 1647 témoigne de relations assez développées entre les deux hommes qui entretiennent une correspondance assidue. D’une part, don Antonio affirme avoir écrit à Díez dès son arrivée aux Indes61. D’autre part, il dit avoir reçu deux lettres de Juan Díez de la Calle « que, bien que brèves, j’ai estimées et d’où j’ai retiré une joie débordante ; je constate qu’elles sont pleines de volonté, le livret de conseils est écrit, j’y veille et le lit très souvent (...) »62. Par ailleurs, ils se sont rencontrés à Madrid. Juan Díez de la Calle a formulé dans l’une de ses lettres une autre demande (ou ordre) : « Vous m’avez demandé que je l’informe brièvement de qui fonda ce village et de diverses autres choses, et voici ce que j’ai pu trouver (...) »63

Un an après sa prise de fonction le 4 mars 1646, on retrouve sous la plume de l’alcalde de Tegucigalpa le discours plaintif qui caractérise la correspondance étudiée. Antonio Nieto déplore les méfaits et les pratiques illicites perpétrés par ses prédécesseurs

58 A.G.I., Indif. Gen. 112, N.75 « la alcaldía mayor de la villa de la Trinidad y tiene decreto particular de su

Magestad por el servicio particular que hizo en Fuenterrabia »

59 Ibid., « por una información que presentó en 26 de febrero de 1644 en esta villa de Madrid »

60 Ibid. f. 47r. et 47v., « arto corrido me allo de no poder cumplir por aora con obligaciones tan preçisas

pues lo son tan grandes el mio amor y favores es que de v[uestra] m[erce]d recivi en esa corte »

61 Ibid. f. 46, « à l’instant où j’ai pris possession de mon office, j’écrivis à Votre Grâce et donnai des

nouvelles de mon long voyages, des maladies graves et des lourdes dépenses (...) », « Al punto q[ue] ttome

posesion deste officio escribia a V[uestra] m[erce]d por duplicado dando noticia de mi dilatado viaje y enfermedades graves y gastos creçidos »

62 Ibid. f. 47v., « Dos cartas e recivido de v[uestra] m[erce]d que aunque breves las e estimado y recibido

tanto alborozo con ellas pongo y beo q[ue] van colmadas de voluntad se escrivieron librito de consejos se guardo y leo muy amenudo »

63 Ibid., f. 47v., « que v[uestra] m[erce]d me dize que le avise sumariamente de quien fundo este pueblo y

qui l’entraînent dans « un mare magnum de contrariétés »64. Il se dégage bien entendu de toute responsabilité. Tous ces déboires appellent nécessairement du réconfort…

« (...) il n’y a qu’à vous que je parle avec cette clarté car je connais votre fond et je déplore grandement que soit abhorré celui qui aux Indes agit bien, (...) jusqu’à maintenant je n’ai ni profité de mon office ni ne suis sorti de ces mines royales pour aller où que ce soit ; ainsi je me trouve actuellement aussi pauvre que je l’étais en Espagne, non que l’office soit mauvais mais pour gagner plus il est nécessaire de faire des entorses à la conscience (et c’est alors des pourparlers à n’en plus finir (...) »65.

Don Antonio emploie donc lui aussi le registre du solliciteur avec Juan Díez de la Calle. Il attendait du commis qu’il aide « ses frères qui sont pauvres et qui ont le cœur brisé par leurs malheurs »66. Le profil d’un autre correspondant de Díez de la Calle n’est pas tellement éloigné.

En effet, Juan Ramírez Cano, originaire de Talavera (Espagne) est un vétéran de l’armée royale du Chili en quête d’une retraite enrichissante. La missive qu’il envoie au commis madrilène est adressée depuis Lima le 30 octobre 1647, elle est accompagnée d’une « Description du militaire du Chili »67. Don Juan se révèle être un soldat peu enclin à jouer de l’épée avec les féroces Indiens araucans de l’Amérique méridionale : « (...) maintenant que je suis là, j’aimerais ramener quelque chose ou ne plus tenter d’être soldat mais plutôt de séjourner dans ma maison »68. En effet, il affirme « avoir des obligations à Talavera qui l’appellent » et que connaît Juan Díez de la Calle69. Don Juan s’adresse au commis comme à un proche de la famille : le fonctionnaire doit remettre des lettres au père Ramírez et il devra même lui communiquer cette lettre du 30 octobre 1647. Les frères sont également mentionnés.

64 B.N.M., Ms 3025, f. 46 « llegue engolfado en un mared magnum de desaçones naçidas de diez años de

gobierno de mi antecesor y se origenaron pleitos antes de publicar la residençia tan graves y de tanto peso pues le capitularon habia sido traidor al Rey y contra la corona. »

65 Ibid. f. 47 « solo a v.m. ablo con esta claridad porque conozco su fondo y reprimo mucho que el que en las

indias proçede bien es aborreçido (...) no e gozado del officio ni salido deste Real de minas a parte ninguna desde que llegue con lo qual me allo al presente tan corto como lo estava en españa no por el oficio sea malo pero para adquirir es menester ensanchas a la conçiençia y sino es tratando y contratando. »

66 Ibid. f. 47 v. « mis ermanos que estan pobres y que se le tienen quebrado el corazon su desdicha. » 67 B.N.M., Ms 3048, f. 168-174

68 Ibid., f. 168v., « ya que estoy aca quisiera llevar algo o no yr a tratar de ser mas soldado sino estar me en

mi casa. »

En réalité, l’objet principal de la lettre (avec la description du Chili) est une demande de faveur :

« (...) si par aventure il y avait quelque alcadía mayor vacante dans la province de Guatemala, je m’en réjouirais, même si l’on dit qu’il n’y en a plus de libre. Je crains cela et un autre poste dans ce royaume, qui ne soit ni de plume ni perpétuel, m’irait car j’essaye de retourner à Talavera. Vous me direz ce qu’il vous en semble. »70

Une fois de plus, le langage du client est omniprésent71. Ces mots ne furent pas vains car une cédule royale du 10 décembre 1650 le recommande au gouverneur de Santiago de Guatemala, autorité compétente pour la nomination aux alcaldías de l’audience72.

À partir des trois personnages précédents, la figure du client de Díez de la Calle devient plus nette : il s’agit d’un personnage en quête d’un poste de second rang (canonicat ou alcaldía). Du fait de son statut socioprofessionnel, on le voit mal s’adresser directement à un conseiller des Indes. Le commis madrilène joue clairement son rôle d’intermédiaire.

Andrés Medina Dávila, vétéran du Chili et navigateur lié aux Philippines

Un troisième militaire, lui aussi vétéran du Chili, vient compléter le réseau des clients supposés de Díez de la Calle. À la différence des deux autres, il n’est pas à la recherche d’une alcaldía mais d’un appui pour autoriser son projet de conquête des îles

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