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Juan Díez de la Calle est né en 1599 à Condado dans la vallée et district (merindad) de Valdivielso. Ce lieu à 55 kilomètres au Nord de Burgos se trouvait dans la juridiction du corregidor des Siete merindades de Castille (voir carte en Annexe 2).

L’enquête réalisée en novembre et décembre 1682, vingt ans après la disparition de Juan Díez de la Calle, pour l’attribution de l’habit de Santiago à son fils Juan7 fournit un

nombre important mais lacunaire d’informations biographiques sur la famille. Deux enquê- teurs, un laïc et un ecclésiastique se rendent à Condado pour recueillir les témoignages nécessaires à l’établissement de la noblesse et de la pureté de sang de Juan II Díez de la Calle8 : « Au trentième jour de ce mois et de cette année, nous nous sommes rendus de la ville de Madrid à ce village de Condado Valle de Valdivielso Montagnes de Burgos situé à

7 Pour plus de clarté nous nommerons son fils Juan II Díez de la Calle.

8 FAYARD, op. cit., p. 206 « Lorsqu’un noble voulait revêtir l’hábito d’un ordre militaire, il adressait une

demande au conseil des Ordres qui désignait deux représentants pour mener une enquête dont le résultat constitue le dossier de candidature. Les deux délégués, un laïc et un ecclésiastique, se rendaient dans les villes ou les villages d’où l’impétrant et ses ascendants étaient originaires. Ils devaient interroger le plus grand nombre possible de témoins à qui ils posaient les questions suivantes : s’ils connaissaient l’impétrant, son âge, son lieu de naissance et le nom de ses parents ; s’ils étaient de la même famille que l’impétrant ; si oui, quel était le degré de parenté ; si l’impétrant et ses ancêtres étaient nés d’un mariage légitime ; si les parents et grands-parents étaient réputés hidalgos ; si les ancêtres étaient connus comme des cristianos

viejos, ; si l’impétrant ou son père avait été marchand ou avait pratiqué un office « vil et mécanique » ; s’il

savait monter à cheval ; s’il avait été mis en prison, s’il jouissait d’une bonne réputation et enfin si lui-même et ses ancêtres avaient été ou non condamnés par le Saint-Office ».

cinquante quatre lieues de distance ; le voyage a duré huit jours »9. Ce rapport officiel nous

rappelle les lenteurs des communications à l’époque moderne : huit jours pour parcourir trois-cents kilomètres. Ces vingt témoignages concordent tous : « Tous les vingt, chacun selon ses informations et son âge, ont déclaré en faveur de l’impétrant que le père et les grands-parents appartiennent autant à la noblesse pure de sang et d’origine qu’aux autres conditions comme ils ont pu le dire lors de l’interrogatoire. »10

Établir son appartenance à la petite noblesse rurale

Fils de Gaspar Díez de la Calle (1551- ?) et de Maria Ruiz (1570-1622), il est issu d’une famille de la petite noblesse castillane. À lire les témoignages recueillis dans le village de Condado leur réputation semble établie sans que personne ne puisse apporter de preuves irréfutables. D’une part, les témoins qui certifient le statut nobiliaire des Díez de la Calle sont loin d’être des personnages prestigieux et ils ne les connaissent qu’indirec- tement. Ainsi, le premier témoin, Juan de Mara ne connaît aucun membre de la famille mais « il dispose d’informations sûres… » (« tiene noticias ciertas de que… ») et de refaire la généalogie de Juan Díez de la Calle suivant une formule toute faite et récurrente :

« Que Juan Diaz de la Calle, père et grand-père paternel de l’impétrant sont d’après lui

hijos de algo de sang, et pour la grand mère paternelle il sont hijos de algo de sang (et non

de privilège) comme le sont tous ceux concernés par les lignages cités plus haut. Cela est de notoriété publique et en tant que hijos de algo, ce père et ce grand père seront inscrits aux

Padrones de la Moneda locaux et dans les livres des élections on verra qu’ils ont rempli des

fonctions de tenedores alcaldes de la Hermandad et comptable ce qui n’est donné qu’à des

hijos de algo notoires. »11.

En effet, on retrouve dans ce témoignage les multiples sens et critères que les contemporains attachent au terme « hidalgo »12. Chronologiquement vient la définition de la noblesse par le sang (hijos de algo de sangre) énoncée dans la fameuse sentence rendue

9 A.H.N., O.M., Caballeros de Santiago, Exp. 2453, f. 2v., « En treinta días de d[ic]ho mes y año llegamos

desde la Villa de Madrid a este lugar de Condado Valle de Valdivieso Montañas de Burgos que dista Cinquenta y quattro leguas en que gastamos ocho días de Viaxe (…) »

10 Ibid., f. 39, « Todos veinte cada uno según sus noticias y hedad depuesto a favor del pretendiente su

padre y abuelos paternos así en la nobleza limpieza y naturalecas como en las demas calidades en que se les ha examinado según el interrogatorio (…) »

11Ibid., f. 4, « que a Juan Diaz de la Calle, padre y abuelo paterno del pretendiente los tiene por hijos de

algo de sangre y a la d[ic]ha Maria Ruiz Abuela paterna por hijos de algo de sangre (y no de privilegio) que lo son todos los que tocan a los linajes de los susdichos lo qual es publico y notario y como tales hijos de algo los d[ic]hos Padre y Abuelo paterno se allaran puestos en los Padrones de la Moneda forera deste lugar y en los libros de elecciones se allara haber tenido los officios de tenedores Alcaldes de la Hermandad y Cont[ad]or que no se dan sino a los Notarios Hijos de algo... »

12 POSTIGO CASTELLANOS Elena, Honor y privilegio en la Corona de Catilla. El Consejo de las Ordenes y los

par Alphonse X : « L’hidalguía est la noblesse qui vient aux hommes à travers leur lignage. »13 Au sens fiscal, l’hidalguía repose sur l’exemption d’impôt royal et de certaines taxes municipales. Cet état est constaté par l’inscription sur les listes : les Padrones de la

Moneda14. Mais cela ne suffit pas, le « vivre noblement » constitue le cœur de la distinction entre une élite souvent urbaine et la roture. On insiste ici sur la reconnaissance par la communauté de la honra du lignage (notario y público). L’ hidalguía ouvre alors la porte à des fonctions municipales (oficios de tenedores) ou à des confréries (hermandad). Le témoignage de Juan de Mara est loin d’épuiser l’idée d’hidalguía dans le monde ibéri- que moderne mais il fournit ses principaux éléments pour un paysan de Vieille Castille15.

Au fil de l’enquête les témoignages se ressemblent. Seul celui d’Agustin Gomez, curé de la paroisse de San Pedro de Condado, diffère légèrement quand il affirme que « Juan Alonso de la Calle, natif de ce lieu était membre et notaire du Saint Office de l’Inquisition de Logroño et il était le frère de Pero Alonso de la Calle ; et ils sont tous de la même souche et de la même parenté que l’impétrant, bien qu’on ne sache pas à quel degré. »16 Ainsi, un certain flou règne autour de notre famille qui, au moment de l’enquête, ne réside plus depuis plusieurs dizaines d’années dans la région. De plus, le patronyme de

la Calle était assez répandu pour qu’un licenciado Juan de la Calle fusse conseiller des

Indes de 1653 à 1659 et n’eût aucun lien avec notre Juan Díez de la Calle. Le témoignage de Don Pedro Velez de Valdivielso est plus prestigieux, chevalier de l’ordre d’Alcantara, il réside dans le village voisin de Quecedo. Il déclare Juan Díez de la Calle natif de Condado et affirme avoir rencontré son fils à Madrid17.

Néanmoins, les preuves matérielles restent introuvables. Ainsi, le témoignage de Juan Lopez, notaire et familier du Saint Office, corrobore les précédents, notamment quant à la réputation d’hidalgo des Díez de la Calle mais quant à vérifier dans la documentation officielle : « Il doit être impossible de trouver les livres d’élections [aux offices municipaux], parce qu’ils sont faits sur une feuille de papier détachée et sont gardés au

13 Cité dans CASSAN Michel (dir.), Les sociétés anglaise, espagnole et française au XVIIe siècle, Paris,

CNED/SEDES, 2006, p. 73

14 DEDIEU Jean-Pierre, L’Espagne de 1492 à 1808, Paris, Belin, 2005, p. 47

15 ZUÑIGA Jean Paul, Espagnols d’Outre-mer. Emigration, métissage et reproduction sociale à Santiago du

Chili, au 17e siècle, Paris, EHESS, 2002, p. 137-142

16 A.H.N., O.M., Caballeros de Santiago, Exp. 2453, f. 20, « Juan Alonso de la Calle natural deste lugar fue

familiar y Notario del Sto Officio de la Inquisicion de Logroño y Her[man]o entero de Pero Alonso de la Calle y todas deste tronco y parientes del pretendiente aunque no sabe en que grado. »

plus trois ans (…) »18 Juan Lopez assure que les Díez de la Calle n’ont jamais eu aucun problème avec le Saint Office.

Ainsi, les enquêteurs estiment nécessaire de compléter les témoignages par des recherches dans les archives de la paroisse de San Pedro de Condado où ils trouvent les actes de baptême de Juan Díez de la Calle et de ses parents :

« En l’église paroissiale du village de Condado, le quinze novembre quatre-vingt-dix-neuf, moi, le Bachellier Juan de Torres, curé et bénéficier de la paroisse, j’ai baptisé Juan fils de Gaspar Diaz de la Calle et de Maria sa femme. Antonio de la Calle fut le parrain et Maria Alonso, femme de Juan Alonso, la marraine et pour faire foi je le signe de mon nom. »19 Puis ils épluchent les livres de la confrérie de San Matheo mais ne trouvent rien sauf la présence du prétendant et de ses fils. Ils se rendent ensuite aux archives de Alonso Diaz de Tudança, secrétaire royal du corregimiento des sept districts (merindades) de Vieille Castille. Les corregimientos correspondaient à une circonscription administrative inférieure à celle de l’Audience ; les corregidores et leur lieutenant étaient des représentants du roi et avaient des pouvoirs d’administration, de justice et de finances20. Ainsi, les enquêteurs trouvent le testament de Maria Ruiz puis dans les listes de recensement fiscal (Padrón de la Moneda) de 1622 : « Maria Ruiz, veuve de Gaspar Diaz de la Calle décédé, hija de algo notoire comme le fut son mari. Elle a un fils qui s’appelle Juan Diaz de la Calle, hijo de algo notoire. »21 Ils consultent également le padrón de Condado de 1617 où apparaissent encore Maria Ruiz et Juan Díez de la Calle mais ils demandent au secrétaire la raison pour laquelle le padrón se trouve mal classé (« fuera de

su protocolo »). Soupçonnent-ils une fraude ? Le secrétaire affirme que les padrones sont

souvent envoyés à la chancellerie de Valladolid qui centralise les demandes de vérification de noblesse et de pureté de sang. Ils retrouvent néanmoins le grand-père et le père de Juan Díez de la Calle inscrits dans l’état d’hidalgo en 1572 et 1590. Les enquêteurs sont déçus de ne pas trouver trace des élections aux offices municipaux de Condado.

18 A.H.N., O.M., Caballeros de Santiago, Exp. 2453, f. 8v., « sera imposible allar libros de elecciones porque

los en un pliego suelto de papel y lo mas que las guardan es tres años para que los nombrados en los officios no los puedan obtener ni ser reeligidos asta passados los tres años. »

19 A.H.N., O.M., Caballeros de Santiago, Exp. 2453 f. 40v., « Dentro de la Iglesia Parroquial de San Pedro

del lugar de Condado a quince de Noviembre de noventa y nueve años yo el Bachiller Juan de Torres Cura y Beneficiado en ella baptice a Juan Hijo de Gaspar Diaz de la Calle y de Maria su muger fueron Padrinos Antonio de la calle y Maria Alonso muger de Juan Alonso y por sea verdad lo firmo de mi nombre. »

20 BENNASSAR Bartolomé, Un Siècle d’Or espagnol, Paris, Robert Laffont, 1982, p. 49

21 A.H.N., O.M., Caballeros de Santiago, Exp. 2453, f. 43, « Maria Ruiz viuda de Gaspar Diaz de la Calle

difunto Hija de algo notaria y tambien lo fue el d[ic]ho su marido, tiene un hijo q[ue] se llama Juan Diaz de la Calle hijo de algo notario. »

Ils se rendent ensuite à Arroyo de Valdivielso aux archives conservées par Antonio Alonso de la Puente, secrétaire royal du corregimiento des Merindades. Ils y trouvent les testaments du grand-père de Juan Díez de la Calle, Pedro, datant de 1597. Le padrón de 1598 recense comme hidalgo les grands-pères paternels et maternels et le père (Gaspar). Le

padrón de 1656 mentionne Juan Díez de la Calle et ses enfants comme vecinos de

Condado. Dans le livre des élections et des accords de l’ayutamiento de la vallée et district de Valdivielso, pour les années 1636 et 1646, il est noté que Díez de la Calle est vecino de Condado où il dispose d’un office municipal (fiel) mais que du fait de son travail au Conseil des Indes, il réside à Madrid22. Le fiel désigne l’officier assermenté en vue de remplir des missions définies (greffier par exemple) et constitue une preuve d’apparte- nance à la noblesse23. Surtout, il n’est pas anodin que les enquêteurs relèvent la place

qu’occupe Juan Díez de la Calle dans la capitale. En effet, au XVIIe siècle, la véritable noblesse repose, pour beaucoup d’arbitristes, sur la vertu reconnue par le roi, qui lave de la basse naissance. Le regidor de Merida, Don Bernarbé Moreno de Vargas dans ses

Discursos de la nobleza de España (1622) dédiés à Philippe III déclare : « La noblesse

politique qui est celle qui distingue le noble du plébéien est seule et unique et son principe juridique et réel provient et tire son origine du consentement et du bon plaisir du roi. »24 Il

semblerait que la noblesse des Díez de la Calle repose plus sur leur activité présente au service du roi que sur un passé médiocre de petit hidalgo difficilement vérifiable25.

En effet, les témoignages reposant sur la notoriété n’ont pas suffit aux enquêteurs pour faire la preuve de la noblesse de Juan Díez de la Calle ; des recherches très poussées dans diverses archives locales furent entreprises avec plus ou moins de succès. On peut également s’interroger sur l’orthographe du patronyme qui varie constamment dans toutes nos sources entre Díez et Diaz. Le commis a une préférence pour Díez avec lequel il signe ses ouvrages. Peut-être cherche-t-il à effacer des origines portugaises en donnant une consonance plus castillane à son nom. Le Cid originaire de la région de Burgos et « champion » du roi de Castille s’appelait néanmoins Rodrigo Díaz de Vivar.

Quoi qu’il en soit, il est possible de définir le rang de noblesse des Díez de la Calle : ce sont des hidalgos de ejecutoria, la moins prestigieuse des catégories d’hidalguía, pour

22Ibid., « Y [tambien] por fiel del d[ic]ho estado y partido por todo el dicho año a Juan Diaz de la calle

vecino de Condado residente en Madrid official segundo de la Secretaria de Yndias de la parte de nueva España y para que sirve dicho officio por su ausencia nombraron a Juan Ruiz de Quecedo (…) »

23 AMALRIC Jean-Pierre, BENNASSAR Bartolomé, PÉREZ Joseph, TÉMIME Emilie, Lexique historique de

l’Espagne, Paris, Armand Colin, 1976, p. 96

24 Cité dans CASSAN Michel (dir.), op.cit., p. 73

laquelle on est obligé d’en apporter la preuve devant la Chancellerie, de produire des titres et des témoignages. C’est un peu humiliant ; l’hidalguía dans ce cas ne va pas de soi ; elle est contestée, remise en cause26. Il faut dire qu’autour de 1541, il y avait un quart d’hidalgos dans la province de Burgos alors que la moyenne castillane était de 10%27.

Par ailleurs, cette enquête nous montre comment Juan Díez de la Calle père et fils ont continué à entretenir depuis Madrid des liens avec la patria chica de Condado. Cet attachement, peut-être sincère, correspond à la mentalité de l’époque ; il est aussi calculé dans la mesure où les acteurs à la recherche d’hábito savent qu’une enquête était menée dans la ville d’origine de la famille.

Maintien de liens avec Condado

Le deuxième témoin de l’enquête de 1682 nous apprend que les Díez de la Calle conservent des liens avec leur village d’origine : « Don Juan Díez de la Calle qui aspire à l’Habit de Santiago et qu’il connaît pour avoir été chez lui à Madrid, derrière la prison de la cour. »28. On peut noter ici que le fils a droit au traitement du « don », ce à quoi ne pouvait prétendre son père. Antonio de Ofeda, vecino de Condado, âgé de 70 ans en 1682 affirme avoir rendu visite à Juan Díez de la Calle chez lui à Madrid où il a rencontré son épouse Angela de Madrigal29. Lucas Garcia de Torres rapporte que sa mère, Maria Alonso de Castro, se rendit à Madrid pour visiter un oncle « et à cette occasion, elle rencontra et fréquenta en tant que paisano de ce lieu ledit Juan Díaz de la Calle »30 Le curé de la Paroisse de Santa Maria de Condado, Pedro Ruiz (sans lien de parenté avec Maria Ruiz), déclare avoir rencontré Juan Díez de la Calle en 164331. Le curé de la paroisse de San Pedro du village de Población, le licenciado Juan Fernández de San Miguel fournit un témoignage similaire :

« Ayant vécu à Madrid depuis l’année 1640 alors qu’il se rendait à l’école de la Compagnie de Jésus avec Don Juan Diaz de la Calle y Madrigal qui aspire à l’habit de Santiago, il connut à cette occasion et fréquenta Juan Diaz de la Calle son père et ils se parlèrent en

26 PÉREZ Joseph, « Réflexions sur l’Hidalguía », in Hidalgos et Hidalguía dans l’Espagne des XVIe-XVIIIe

siècles, Paris, Editions du CNRS, 1989

27 BENNASSAR, op.cit., p. 175-176

28 A.H.N., O.M., Caballeros de Santiago, Exp. 2453, f. 5v., « Don Juan Díez de la Calle que pretende al

Abito de Santiago el qual conoce por haver estado en su casa en Madrid a las espaldas de la Carcal de Corte (…) ».

29 Ibid., f. 21

30 Ibid., f. 22, « y en este tiempo trato y comunico por Paisano desta tierra al d[ic]ho Ju[an] Diaz de la

Calle. »

paisanos parce que ledit Juan Diaz lui avait souvent dit qu’il était natif de Condado de cette

Vallée. »32

Juan Díez de la Calle constitue un passage obligé pour ses paisanos (compatriote de la mê- me région) qui se rendent à Madrid. En effet, même Antonio Fernández de la Torre, maître chirurgien et barbier de son état, déclare avoir rencontré les Díez de la Calle à Madrid33.

Ainsi, Juan Díez de la Calle père et fils ne sont pas inconnus de certains habitants de Valdivielso, notamment de ceux qui ont fait le voyage à Madrid et qui ne manquent pas de rencontrer l’enfant du pays bien placé à la Cour. Dans la Castille du XVIIe siècle, les hommes circulent et le voyage à Madrid n’apparaît pas comme une difficile expédition pour un barbier, une femme ou un hobereau. En effet, la Castille est alors un ensemble intégré et assez bien relié. C’est d’ailleurs la région des Montagnes de Burgos qui se spécialise dans les transports avec les charrettes et les caravanes de mulets34. Dans un autre registre, l’imposante correspondance vers Bilbao, Burgos et Madrid, d’un grand marchand de Medina del Campo de la fin du XVIe siècle comme Simon Ruiz témoigne de l’importance des flux sur un axe vertical castillan35 ; la grande épidémie de 1597-1602 n’a- t-elle pas également suivi cette ligne densément peuplée36 ? Ceci constitue un faisceau d’indices pour expliquer le départ de Juan Díez de la Calle père à Madrid au début du XVIIe siècle.

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