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4. ANALYSE DES RESULTATS

4.2 Présentation des résultats

4.2.1 Perception de l’environnement

Lors des entretiens, nous avons dû sélectionner certains éléments relatifs à l’environnement sur lesquels nous souhaitions interroger les élèves. Ce choix s’est fait en fonction de ce nous considérions le plus susceptible d’être influencé par le dispositif des arbres de connaissances et d’avoir un impact sur l’implication : le climat de classe, les comparaisons interindividuelles et le sentiment d’égalité entre tous les élèves.

Tableau 1 : coopération vs. compétition

Nous constatons que près des trois quarts des élèves (15 sur 19) trouvent que la mise en œuvre du dispositif les incite à coopérer davantage. Ces derniers considèrent alors que l’ambiance de classe est meilleure dans la mesure où chaque élève se sent accepté :

« Personne reste dans son coin, on parle tous et on doit s’entraider, c’est mieux comme ça, y en a pas qui sont rejetés » (Sarah, 6P). Le dispositif ayant été introduit dès le début de l’année scolaire en classe, nous ne pouvons avancer de façon certaine que ce soit sa mise en œuvre qui ait créé un tel climat de classe. En effet, nous pouvons également imaginer que l’ambiance de classe aurait également été positive sans son insertion. Néanmoins, la question que nous avions posée aux élèves était formulée de la manière suivante : Qu’est-ce que le dispositif provoque en classe ? Ces 15 élèves ont alors choisi l’étiquette : On aide tout le monde et alors cela crée une meilleure ambiance de classe. On peut ainsi émettre l’hypothèse que les arbres de connaissances ont alors, du moins à leurs yeux, participé à l’émergence d’un tel climat.

Seuls 4 élèves se sentent en compétition et avouent mener en quelque sorte une « course » à l’obtention des brevets. Parmi eux, nous trouvons 1 élève rencontrant des difficultés et 3 élèves ayant de la facilité. Nous souhaitons préciser que ces 4 élèves ont hésité avant de

Coopération Compétition En facilité

/14 11 3

En difficulté

/5 4 1

Total en nombre :

/19 15 4

nous donner leur réponse et, bien qu’ils aient admis mener une petite compétition, ils ont tous ajouté que cela n’engageait qu’eux et que ce n’est pas pour autant qu’ils ne coopéraient pas avec leurs camarades et qu’ils percevaient une mauvaise ambiance de classe.

Tableau 2 : comparaisons interindividuelles

Comparaison Aucune comparaison

En facilité

/14 4 10

En difficulté

/5 2 3

Total en nombre :

/19 6 13

Le tableau 2 représente les réponses données par les élèves à la question suivante : Qu’est-ce que tu te dis lorsque tu aperçois que tes camarades ont passé plus de brevets que toi ? Cette question nous permettait de savoir si les enfants comparaient leur performance à celle des autres élèves de la classe et de quelle façon ils vivaient cette situation.

Nous constatons que 6 élèves semblent avoir tendance à se comparer à leurs camarades.

Parmi eux, nous retrouvons les 4 élèves ayant répondu précédemment mener une sorte de compétition avec leurs camarades. Quant aux 2 autres, il s’agit d’une élève ayant un bon fonctionnement et d’un élève rencontrant des difficultés (annexe 3). Selon leurs dires, 5 de ces 6 élèves ne semblent toutefois pas être gênés lorsqu’ils aperçoivent que le nombre de brevets passés est inférieur à celui de leurs camarades, même si certains admettent toutefois ressentir alors l’envie d’en passer davantage. Seul 1 élève rencontrant des difficultés nous a donné l’impression, à travers sa réponse, de ressentir une certaine gêne lorsqu’il possède moins de brevets que ses pairs. Nous reviendrons plus particulièrement sur le cas de cet élève par la suite. En ce qui concerne les 13 autres élèves de la classe, ceux-ci affirment ne pas se comparer à leurs camarades et être complètement indifférents au nombre de brevets passés par ceux-ci.

Authier et Lévy (1992) soutiennent que le système des arbres de connaissances permet de montrer aux individus que nous sommes tous égaux dans la mesure où personne ne sait rien et personne ne sait tout. Nous souhaitions alors savoir si, en contexte scolaire, le dispositif permettait aux élèves de percevoir de la sorte les différences interindividuelles.

Tableau 3 : égalité vs. inégalité

En effet, nous pourrions supposer que la valorisation de certaines disciplines par l’institution ainsi que la présence de notes exercent une influence sur le jugement des élèves. Les résultats du tableau 3 infirment cette hypothèse.

En effet, pour 17 des 19 élèves interrogés, ce dispositif montre que les élèves sont égaux.

Les propos suivants tenus par un élève représentent assez bien l’avis général de la classe :

On est tous égaux. Par exemple moi je suis fort en lecture et peut-être qu’un autre non mais qu’il sait l’italien que moi je sais pas. On sait chacun des choses et on sait pas d’autres choses. Il y a pas de faibles ni de forts car on est tous un peu les deux. (Tommy, 5P)

Notons que 2 élèves ont toutefois reconnu que ce dispositif mettait en évidence la présence de « bons » et de « moins bons » élèves. Il s’agit d’une élève ayant de la facilité et d’un élève rencontrant des difficultés. Nous avons pu constater que le choix des brevets était selon eux un indicateur de niveau :

Ça montre qu’il y a des bons et des mauvais car par exemple moi je propose un brevet de maths et un autre un brevet de sport, ça veut dire qu’il n’est pas bon à l’école parce qu’il arrive pas à proposer un truc qu’on fait vraiment à l’école, comme les maths. Ya pas de notes vraiment sur la gym… La meilleure dira par exemple "moi je suis bonne en lecture en français et en maths" par exemple, le moins bon dira "moi je suis bon en football, en basket" alors que c’est pas l’école. (Lana, 5P)

Les 2 élèves font partie de ceux ayant affirmé se comparer à leurs camarades et l’un d’eux, sur lequel nous reviendrons dans la suite de ce chapitre, est celui ayant avoué précédemment ressentir de l’embarras lorsque les autres élèves de la classe possédaient un nombre plus important de brevets. Ce qu’il est intéressant de constater ici, c’est que les élèves se sentant en compétition avec leurs camarades ne ressentent pas d’inégalités entre les élèves ce qui nous pousse ainsi à penser que la compétition n’aurait pas d’effet négatif.

Egalité entre