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UN PARTI COMME LES AUTRES ?

B. Le PCCh face au système politique chilien : un parti pas comme les autres ?

L’affrontement e ntre l e PCCh et l’IC m ontre une pa rtie des difficultés q ue l’organisation a rencontré pour mener sa pratique électorale. L’autre partie est liée aux difficultés que l e part i déc ouvre au se in du systèm e politique c hilien. Les rapport s difficiles entre le PCCh et les aut res acteurs du sy stème politique chilien, cristallisent la question que ceux-ce semblent se poser par rapport au PCCh : un parti qui revendique une doctrine totalitaire, laquelle méprise les élections, mais dont l’action dans un système démocratique re présentatif se v oit dé terminée pa r l’a cceptation des r ègles et par la participation aux élections, peut-il être considéré un parti comme les autres ?

La réponse sem ble se trouver du côté de Lav au, dont la conclu sion à l’é gard de la France peut parfaitement s’ appliquer au cas c hilien. Pour Lav au, le système pol itique français e st d ominé pa r deux règles. L’ une écrite : « Tous l es partis politiques sans exception ont un droit égal à représenter le peuple et à participer au pouvoir à n’importe quel niveau ». L’autre non écri te : « le Pa rti communiste français n ’est pas un p arti comme les autres (l’ironie vo ulant q ue l es communistes se r éclament au ssi, ou se sont longtemps réclamés de cette formule) »293 Or, comme il arrive toujours lorsque coexistent une règle écrite et une règle non écrite, « c’est la règle non écrite qui annule la première, c’est la règle non écrite qui exprime le m ieux la v érité profonde du système », conclut Lavau.294

290 PCCh, « Resoluciones… p.5

291 Lafferte, E. Vida de un comunista, Santiago, s/e, p.186

292 Face à l’avancée du fascisme et du nazisme en Europe, lors du VII Congrès de l’IC en 1935, George Dimitrov, leader du PC bulgare, lance la thèse des Fronts populaires. C’est-à-dire, la participation des PC dans de larges alliances qui incluent toutes les forces politiques prêtes à empêcher l’avancée des fascistes.

Cela revient en à finir avec l’affrontement entre les communistes et les socialistes. Voir Chapitre IV

293 Lavau, G. « Le pluralisme imparfait en France », dans Seurin, J.L. (dr.) La démocratie pluraliste, Paris, Economica, 1980, p.226-227

294 Ibid.

Comme en France, au Chili la règle non écrite a d’ailleurs parfois donné lieu à des dispositions explicites dans le cadre des dictatures mais aussi du système démocratique.

Dans les deux cas, le point commun c’est la volonté d’empêcher l’action du PCCh au sein du système politique, le point de divergence étant le degré de brutalité des mesures : de r ayer l es militants d es re gistres électoraux à l’e nvoi des m ilitants au x camps de concentration et les fondeos, c’est-à-dire, la disp arition de m ilitants dont les corps sont lancés à la mer.

Puisque les problèmes que le PC Ch renc ontrait sur s on c hemin é taient bea ucoup plus nombreux q ue ses gains et que la pra tique dé mocratique s’a vérait beaucoup plu s risquée, on pourrait espérer que, conseillé p ar les di rectives de l ’IC, le PCCh aurai t décidé de m ettre f in à ses tentatives dém ocratiques, aurait abandonné la pr atique électorale et ch angé so n eng agement institutionnel pour un e pratique p lus ag ressive envers les institutions.

Or, les mesures des autorités mettent le PCCh face à des dilemmes dont les choix définitifs ne feront que consolider l’action électorale du PCCh et son engagement avec la voie institutionnelle. Car, en plus de continuer sa p ratique en accord vace les règles du système dém ocratique libéral chilien, l e PC Ch incorpore de nouv elles p ratiques, de nouveaux savoir-faire afin de contourner les mesures des autorités pour ne pas se v oir exclu du système.

Pour commencer, dans la période 1922-1958, le PCCh n’a pu participer de manière officielle qu’à trois élections en tant que Parti communiste : les él ections parlementaires de 1924 et 192 5 et les m unicipales de 19 47. Déjà en 1932 , d ’après un e int erprétation particulière de la l oi, le directeur du Bureau d’enregistrement électoral a qualifié le PC d’« association illicite » et l’a rayé des registres électoraux. Le PCCh se voit refuser aussi l’inscription de ses candidats pour les élections parlementaires de 1937, 1941 et 1945, en dépit du fait que depuis 1938 le PC faisai t partie du Front Populaire et que cette alliance avait gagné les élec tions p résidentielles en octobre 19 38 avec le radic al Ped ro Aguirre Cerda. C’es t-à-dire, l e fait d’intégrer l’all iance qui se t rouvait a u gouv ernement, n e mettait même pas le PCCh à l’abri des mesures qui visaient son exclusion politique.

Les mesures des autorités contre le PCCh trouvaient de différents soutiens légaux : le Décret Loi no.50, rédigé en 1932 par le radical Juan Antonio Ríos –qui sera le second président de la républ ique du Front po pulaire-, la Loi de Sécurité Intérieure de l’État, édictée pendant le second gouvernement d’Alessandri (1932-1938), l’initiative d’Aguirre Cerda, qu i en 1941 p ropose l’interdiction d es o rganisations obéissant à d es p artis politiques é trangers, alla nt à l’encontre de la législation c hilienne ou étant opposés au régime d émocratique re présentatif295. Il y a m ême eu un pro jet de l’opposition –vo té favorablement d’ailleurs par tous l es partis- de mettre hors la loi précisément le PCCh.

Mais le président Aguirre Cerda a refusé une telle mesure en mettant son veto.296

295 Urzúa, G. Historia política de Chile…p.545

296 Ibid.

Loin d’abandonner le s ystème de partis et la participation électorale, le refus des candidats en 1932 amène le PCCh en revanche à réfléchir sur la manière de contourner les mesures légales qui commencent à s ’accumuler et qui empêchent la c andidature de ses m ilitants au x é lections. I l cré e a lors des partis fantômes q ui regroupent toutes les candidatures co mmunistes lors de l’ inscription des ca ndidats sur le s listes élec torales.

C’est ainsi que les candidats communistes se présentent sous le nom de Parti National Démocratique en 1937 et de Parti Progressiste National en 1941 et 1945.

Ces mesu res d’ex clusion é lectorale sont douces comparées à celles a uxquelles le PCCh doit faire face lorsque le colonel Ibáñez commence à gagner du terrain politique et installe sa dictatu re à partir d e 1927 . Pourtant, Ibáñez – après s’être débarrassé d e ses opposants- a voulu garder une image de pouvoir législatif. Il n’a pas fermé le Parlement ni a interdit les partis politiques. Il a même désigné personnellement les parlementaires en 1931. Le PCCh sera donc, le seul parti persécuté et mis hors la loi par Ibáñez, et cela sous le regard complaisant du reste des partis.

Si les manifestations publiques organisées par le PCCh et les discours qui appellent à « l’égorgement de s riches » e t des « adversaires politiques »297 pouv aient provoquer l’aversion envers le PC Ch, on voit dans les mesures des autorités un autre élément plus puissant. D’abord parce que le s m anifestations, les grè ves, étaient de s pra tiques dé jà utilisées par les mancomunales et les sociétés de résistance depuis la fin du XIXème siècle et, comme on verra dans le chapitre III, le PCCh n’a pas vocation à mettre en place des actions violentes. Ensuite, parce que le PCCh sera mis hors la loi à nouveau en 1948 avec l’accord de to us les partis et cette f ois le P CCh n’aura pas f ait preuve du niveau d’agressivité du discours qu’on lui connaît durant la période du Front unique.

Alors, c’est la place que le PCCh tente de gagner au sein du système politique pour, d’après ce que dit son discours, transformer les relations économiques et sociales, ce qui est à l’o rigine de la réaction du rest e de s acteurs du système. Déjà en 1926 Ibáñ ez accusait la « propagande communiste effrénée qui se réalise dans tout le pays » d’être la responsable de « l’augmentation progressive et da ngereuse du mécontentement public »298 Certaines forces politiques partagent cet avis : c’est la peur du désordre, de la possibilité ch aque foi s plus ce rtaine d’accueillir au sei n du s ystème politi que ces nouveaux venus qui plaident pour un changement dans l’organisation économico-sociale, ce qui fait réagir les pa rtis, soutenir la répression du PCCh et la dictature d’Ibáñez dans les premières années :

« Au concept de liberté, qui a permis les tyrannies les plus irresponsables, qui a exigé la domination de la quantité sur la qualité, qui a dénaturé la démocratie –en la façonnant par abaissement et non pas par des exaltations- qui a ouvert la voie aux indisciplines et à la désobéissance et qui –au nom du droit- a r etardé et affaibli chez les citoyens l’idée du devoir, a succédé énergiquement dans les esprits le concept de l’autorité comme base de l’ordre, dont seulement l’ambiance permet d’aspirer au bien-être commun »299

297 Ibid p. 543

298 Ibáñez, C. Journal El Mercurio, 16.11.1926

299 Journal El Mercurio, 21.04.1927 De tendance conservatrice, El Mercurio a assumé le rôle de porte parole des forces de droite dans plusieurs circonstances

Ibáñez crée ainsi les camps de concentration au Chili, notamment celui de Pisagua, et inaugure la technique de disparition forcée d’opposants, comme le fondeo. Face à une telle répression, le PC Ch développe des pratiques de c landestinité destinées surtout à la protection de ses militants. Cela permet la survie du parti jusqu’à la fin de la dictature, en 1931, et aidera le parti à faire face à d eux nouvelles périodes d’illégalité : 1948-1958 et 1973-1990. Ces pratiques de clandestinité deviennent aussi la face objective, concrète, de la méfiance qui s’installe désormais dans le parti et instaure le secretisme, d’une part en tout ce qui concerne l’organisation interne et, d’autre part, dans la façon avec laquelle le PCCh va aborder ses relations avec les autres partis.

Ainsi, le PCCh une f ois de plus, ne m et pas e n place l es techniques de l utte clandestine du type urbain, comme celles qui faisaient partie des moyens conseillés par l’IC lor sque les part is co mmunistes se tr ouvaient dans l’il légalité. Le PC Ch préfère se replier et provoque les critiques de l’IC300.

Tel que le reconnaît Angell, si les dirigeants du PCCh avaient fait un effort sérieux pour diriger le parti par la voie de l’extrême gauche, ce qui n’était guère le cas, le niveau de réussite et l e soutien à sa cause aurait été encore plus douteux, étant donné la réalité chilienne du début des années 1930 et la petite taille du parti à cette époque301. En effet, le PCCh ne comptait en 1923 que quelques deux mille militants, pour arriver à quatre ou cinq mille à la fin de 1925 et 1926. Le nombre des militants a fortement diminué à cause de la r épression de l a d ictature.302 Mais plu s im portant qu e la qu estion du nombre de militants, l ’affirmation d’Angell nou s interpelle sur la capacité des dirigeants communistes chiliens à analyser les conditions qui entouraient l’action politique du PCCh et à déterminer les possibilités réelles d’action, au-delà des directives de l’IC.

En effet, la dictature d’Ibáñez a permis au PCCh de consolider l’un des principes de sa pratique politique, le pragmatisme. Ce fort pragmatisme sera particulièrement critiqué par les autres acteurs –notamment certaines forces de gauche, comme le PS- qui y voient comme une co ntradiction entre le d iscours idé ologique d u PCC h et sa pratique pragmatique. Bien que le pragmatisme se place entre la condamnation et l’acceptation au sein du propre PCCh,303 normalement ce sera le pragmatisme qui l’emportera.

Peut-être que le meilleur exemple c’est l’attitude du PCCh face à Ibáñez pendant la campagne pré sidentielle d e 1 952, ca r ce la montre bie n l’enchevêtrement d’a spects pragmatiques et idéologiques da ns le s pra tiques communistes. En 19 52 ont lie u des élections présidentielles qu i voient s’affron ter quatre c andidats, don t Ib áñez, ce tte fo is avec un programme démocratique, et Salvador Allende, du petit Parti Socialiste du Chili (PSCh). La majorité des Socialistes est regroupée dans le Parti socialiste populaire (PSP)

300 Voir supra, point B

301 Angell, A. Partidos políticos…p.99

302 Ramírez, H. Origen…p.248 Produit du manque d’archives, même les études les plus approfondies sur le PCCh n’arrivent pas à des chiffres précises

303 Rojas, J. « Historia…p.34

et concluent un e a lliance é lectorale av ec Ib áñez.304 Le PCCh , qui se trouve ho rs la loi mais dont la persécution a d iminué p ar ra pport aux p remières années d’ illégalité, entreprend des négociations avec Allende et décide de soutenir sa candidature.

Pourtant, des tém oignages affirment que p endant l es prem ières étap es de la campagne, le PCCh a sou tenu Ib áñez,305 dont le programme p romettait d’en terminer avec la Loi de défense de la démocratie, qui maintenait le PCCh hors la loi depuis 1948.

Cette i nformation est reje tée par le PC Ch et d es militants c ommunistes de ba se témoignent des pratiques de campagne qui o nt été menées pa r le parti en faveur d’Allende306. Néanmoins, de s études él ectorales concluent que le fa ible pou rcentage obtenu p ar Allende307 répond a u s outien non of ficiel du PCC h en f aveur d’I báñez308. Corvalán, secrétaire général du PCCh, explique ce résultat en disant qu’étant donné les possibilités ré duites d’ Allende, les positions se sont p olarisées e ntre le ca ndidat de l a droite et Ibáñez et que le PCCh n’en est pas responsable309.

Cependant, une fois qu’Ibáñez tient sa promesse et abroge la Loi de défense de la démocratie à la fin de son mandat, une délégation du PCCh s’entretient avec lui pour le remercier. La jus tification de ce rendez-vous selon Corvalán montre le pragmatisme du parti et la maîtrise des règles du système dans la mise en place de ses pratiques : « Il nous avait persécuté brutalement pendant son premier mandat », dit Corvalán, « mais, noblesse oblige. En août 1958 nous sommes allés à La Moneda pour remercier l’initiative réussie qu’il avait mise en place. »310 Les paroles de Corvalán ressemblent à c elles d’un autre leader du P CCh, E lías L afferte, s eize a ns av ant l e récit d e Corvalán. Après avoir sévèrement réprimé le P CCh p endant s on sec ond mandat, l’ex pr ésident Ale ssandri a accordé son sou tien public au président du Front populaire Juan Antonio Ríos –allié du PCCh- et a d it publiquement « j’aimais tellement Recabarren ! ». Lafferte explique que ce n ’était pas moment de répondre, car « en po litique ce son t d es choses qu i arrivent souvent et il faut juste serrer les dents et, si possible, faire un sourire. »311

La participation électorale du PCCh se ra en fin, plus que j amais mise à l’ép reuve lorsque le parti sera mis h ors l a lo i en 1948. Pui squ’à l a différence d e la dictature d’Ibáñez, c’est un PCCh beaucoup plus solide qui fera face aux barrières que le système politique met en place pour interdire sa participation aux élections. Cette fois le PCCh est un p arti fo rt qu i compte sur un anc rage considérable dans l ’électorat, a vec une place importante a u se in du s ystème de pa rtis e t a vec une ligne st ratégique du monde

304 En 1948, résultat de la loi qui interdit le PCCh, le PS se divise : ceux qui sont pour restent dans le PSCh, la majorité qui est contre, se retrouve dans le PSP, qui soutient Ibáñez. Allende quitte alors le PSP et prend la tête du PSCh, qui abandonne son anticommunisme

305 Rojas, W. Ibáñez, Caudillo Enigmático, Santiago, Ed. Del Pacífico, 1958, p.226

306 Godoy, A. Entretien avec l’auteur, Santiago, 07.04.2005 ; Garay, E. Entretien avec l’auteur, Paris, 23.11.2006

307 5,43% (51.975 voix) Correa, S. et al, Documentos…p.560

308 Bray. D.W. Chilean politics during the Second Ibañez Government, 1952-1958, thèse doctorale, Stanford University, 1961, p.10

309 Corvalán, L. De lo vivido…p.55

310 Ibid. p.73

311 Lafferte, E. Vida de un comunista, Santiago, s/e, pp.326-327

communiste q ui se tr ouve en a ccord avec l ’habitus démocratique du P CCh. Com me toujours, malgré l’illégalité du part i, les pe rsécutions e t l a répression des m ilitants, le PCCh fera le choix d’une act ion politique guidée par les règles du système en vigueur et insistera dans la participation électorale.

Victime de s on pr opre s uccès à cause de s on e xcellente pe rformance lors des élections municipales de 1947, résultat de la configuration internationale complexe de la guerre froide qui s’in staure après la Se conde g uerre m ondiale, opposition e ntre les programmes de gouvernement proposés par le P CCh, d’une part, et le présid ent radical, d’autre part, tous son t des élém ents qui déterminent la m ise en illéga lité du PCCh en 1948.

En effet, l’énorme progression du PCCh, cristallisée par les élections municipales de 1947 d ont la croissance électorale sit ue le p arti comme l’un des plu s grands partis communistes du monde capitaliste du moment,312 marque le début de la déstabilisation du PCCh au sein d e l’alliance.313 Le PCCh , qu i fait partie de l ’alliance de go uvernement avec le PR, obtient 91.204 votes lors des élections municipales de 1947 (16,52 pour cent des c hiffres nationaux), ce q ui représente 7, 84 po ints d e pl us et 9 0,32 p our ce nt d’augmentation par rapport aux élections municipales précédentes de 1944. Ce résultat situe le PC comme étant la troisième force électorale municipale du pays, après le PR, le parti d u président ( 24.93%), e t le Parti c onservateur ( 20.19%). Ma lgré le s bo nnes positions de ces derniers, leurs gains restent maigres, puisque le PR n’aug mente que de 0,23 points pa r r apport à la dernière élection e t l e P arti c onservateur c onnaît u ne diminution de 0.75 points. Le Parti libéral perd même la troisième place –prise par le PC- avec une diminution de 1.15 points (13.26% des voix au niveau national). Les Socialistes gardent la cinquième place avec une petite augmentation de 0.24 points (8.72% des voix au niveau national)

Graphique 2 : Croissance des principaux partis politiques314 élections municipales 1944-1947

05 10 1520 25 30

PR PCn PC PL PS

1944 (M) 1947 (M)

En plus de la croissance évidente du PCCh, la Commission nationale électorale du parti soutient qui en termes relatifs, le parti est plus fort que le PR. Car, dans les zones où les Radicaux se s ont présentés séparément du PC (34 communes), le PR avait perdu 48

312 Arrate, J. et Rojas, E. Op.cit. T.I p.238

313 Gómez, M.S. « Factores nacionales e internacionales…p.65-139

314 Correa, S. et al. Documentos…p.561

regidores, alors que les Co mmunistes ava ient au gmenté de 10 leu r re présentation315. Outre un possible transfert de votes du PR au PC, certains interprètent la baisse du Parti libéral comme la protestation de son électorat face à l’incorporation de ministres libéraux au gouvernement de l’ alliance radi cal-communiste.316 Après le s élec tions m unicipales, les Libé raux m enacent le pré sident radical Ga briel G onzález Vi dela, de qu itter le gouvernement si les Communistes y restaient317. González demande la démission renonce aux trois ministres communistes318.

On ne saurait nier pourtant les éléments qu’apporte aussi la nouvelle configuration internationale rés ultant de la Se conde Guerre M ondiale da ns le s déc isions du gouvernement chilien. Résultat des ac tions de ré sistance or ganisées pa r le s partis communistes dans les pays occupés par l’Allemagne nazie pendant la guerre, les PC de l’après guerre ont gagné en prestige et popularité. Des gouv ernements de coalitions qui incluent les PC, se sont installés partout en Europe. Cependant, la division du continent, d’abord, et du monde ensuite, entre deux zones d’influence (occidentale et soviétique), a finit par entraîner les PC dans une guerre froide qui oppose les deux plus grandes forces victorieuses de la guerre : d’une part les États-Unis et, d’autre part, l’Union Soviétique.

Dans ce cadre, on voit que les ministres communistes du g ouvernement González sont appelés à qui tter le gouvernement en m ai 1947 , qu’en septembre 1947 le Parti communiste français est éliminé du gouvernement de Ramadier en France et que le Parti

Dans ce cadre, on voit que les ministres communistes du g ouvernement González sont appelés à qui tter le gouvernement en m ai 1947 , qu’en septembre 1947 le Parti communiste français est éliminé du gouvernement de Ramadier en France et que le Parti